Mine Barrick en Tanzanie : Droits et Démocratie et des ONG exigent une enquête

Montréal - 29 mars 2002 - Une mission d'enquête composée d'ONG et dirigée par Droits et Démocratie, réclame la tenue d'une enquête publique pour faire la lumi're sur les faits entourant les allégations d'évictions à la mine d'or canadienne de Bulyanhulu en Tanzanie.

La mission s'est rendue en Tanzanie plus tït cette semaine afin de rencontrer des mineurs et d'autres personnes, aprês la découverte d'une vidéo sur l'enquête policière reliée aux évictions présumées de 1996. La mission s'est vue interdire l'accès à la région de Bulyanhulu par la police sous prétexte qu'elle n'avait pas obtenu la permission nécessaire.

« Des experts juridiques nous ont informés qu'il n'existe aucun réglement en ce sens. Tout cela est tout à fait irrégulier et ridicule, » a dit la chef de mission, Kathleen Mahoney, professeure de droit à l'Université de Calgary et présidente du conseil d'administration de Droits et Démocratie. « Les événements des derniers jours nous m'nent à conclure que seule une enquête nationale indépendante et publique peut faire la lumi're sur les présumés événements, » a-t-elle dit.

On a rapporté que quelque 50 mineurs auraient été enterrés vivants en 1996, lorsque les propriétaires ont voulu expulser quelque 2 000 mineurs artisanaux. À cette époque, la mine appartenait à Sutton Resources Ltd. de Vancouver. La compagnie Barrick Gold Corporation de Toronto en a fait l'acquisition trois ans plus tard, au co?t de prês de 500 millions$.

Madame Mahoney a déclaré que la mission, composée de représentants de Mines Alerte Canada, Friends of the Earth (états-Unis) ainsi que BothENDS (Pays Bas), était extr'mement déçue de ne pas pouvoir rencontrer les mineurs de la région qui désiraient raconter les événements tels qu'ils se sont produits. « Nous sommes venus ici afin de parler aux gens, afin de découvrir ce qui s'est produit... il est maintenant clair que seule une enquête compl'te, impartiale et publique nous permettra de savoir, tant au Canada qu'en Tanzanie, ce qui est réellement arrivé. »

La mission internationale fait ainsi écho aux demandes du juge Mark Bomani, ex-procureur général en Tanzanie et conseiller de Nelson Mandela lors des pourparlers de paix sur le Burundi à Arusha. « La police a mené certaines enquêtes mais les résultats n'ont pas été tr's convaincants et on continue de faire des allégations, » a-t-il dit. Pour sa part, Amnesty International a également demandé une enquête publique et impartiale.

Les autorités tanzaniennes ont interdit aux membres de la mission, qui quitteront Dar es Salaam le 31 mars, de demeurer plus longtemps que prévu. Ils se disent inquiets du sort qui attend les représentants du Lawyers' Environmental Action Team (LEAT), une ONG locale qui m'ne la campagne en faveur d'une enquête publique. « Nous espérons que le gouvernement n'exercera aucune représailles contre eux. »

Droits et Démocratie est une organisation indépendante investie d'un mandat international, créée par le Parlement canadien en 1988 pour favoriser et appuyer les valeurs universelles des droits de la personne et pour promouvoir les institutions et les pratiques démocratiques dans le monde entier. En coopération avec des individus, des organisations et des gouvernements, au Canada et à l'étranger, Droits et Démocratie défend les droits de la personne et les droits démocratiques définis dans la Charte internationale des droits de l'homme des Nations Unies.

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