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Les champions de l'esprit sportif Impression  

Courir plus vite, sauter plus haut, aller plus loin et, surtout, être le meilleur des meilleurs.

Il ne s’agit là que d’un aperçu des pressions que subissent les athlètes de niveau olympique. Ils savent qu’un peu plus de muscle leur donnera un peu plus d’élan et qu’un peu plus d’oxygène les propulsera un peu plus loin.

Alors, jusqu’où iront-ils pour dépasser les autres?

Certains athlètes sont même prêts à acheter des produits dopants.

Mais, le jeu en vaut-il la chandelle?

La consommation de produits dopants est un problème grave dans le milieu sportif. Sur le plan éthique, l’athlète triche. Sur le plan physique, il détruit son corps. De plus, lorsqu’il se fait prendre, non seulement le public ne croit plus en lui, mais il perd tout.

À l’instar de beaucoup d’autres pays, le Canada a eu sa part d’infractions en matière de dopage. Cependant, plutôt que d’éluder la question, il a joué un rôle prépondérant sur la scène internationale pour contribuer à sa résolution.

Cette solution s’appelle le Code mondial antidopage.

Adopté par les gouvernements et les organisations sportives, dont le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP), ce code a pour principaux objectifs la prévention et la dissuasion.

« Il s’agit d’un document qui rassemble des règlements antidopage pour le monde entier, accepté par tous les gouvernements et toutes les organisations sportives partout dans le monde », de dire Rune Andersen, directeur du service Normes et harmonisation, à l’Agence mondiale antidopage (AMA).

Application des normes existantes

Le Code comprend des éléments inspirés de nombreuses pratiques exemplaires et normes internationales en place, y compris l’ISO/PAS 18873, Protocole international sur le contrôle du dopage, qui donne des directives concernant la mise en œuvre d’un programme de contrôle du dopage fondé sur la célèbre série de normes sur les systèmes de management de la qualité ISO 9000 de l’Organisation internationale de normalisation (ISO).

Le Canada ne s’est pas contenté de participer à l’élaboration de l’ISO/PAS 18873 en jouant un rôle de premier plan dans l’Entente antidopage internationale. Il a également été l’un des premiers pays au monde à mettre en œuvre cette norme en l’intégrant à son programme antidopage national.

Le Canada, instigateur du nouveau code

La décision d’élaborer le Code mondial antidopage et de créer une organisation chargée du problème de dopage a été prise pendant le Tour de France de 1998, suite à la saisie de nombreuses substances interdites lors d’une descente de police. L’année suivante, avant les Jeux olympiques de Sydney 2000, un document préconisant la création d’un organisme indépendant de lutte contre le dopage a été présenté à la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport. C’est ainsi que l’AMA a vu le jour avant la fin de cette année-là, avec à sa tête Richard Pound, un Canadien, qui réclamait depuis longtemps des tests antidopage plus sévères.

En 2001, le siège de l’Agence a été déplacé à Montréal et on a commencé à travailler sur le Code, le document qui servirait aux pays et aux organisations sportives de cadre pour élaborer leurs propres politiques antidopage.

Pour le Canada, cette initiative est une grande réalisation. En 1988, lorsque le pays a défrayé la chronique internationale à cause du fameux scandale lié au dopage de Ben Johnson, le sprinteur, le gouvernement canadien a lancé l’enquête Dubin pour évaluer la situation du dopage dans le sport. Celle-ci s’est conclue par un rapport préconisant la mise en place de règlements internationaux pour les tests antidopage.

Ce dernier a conduit à la création, en 1991, de l’Organisation canadienne antidopage, qui était chargée d’élaborer un programme antidopage pour le pays. Cette organisation porte aujourd’hui le nom de Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) et représente le Canada au sein de l’AMA.

« Le Canada a joué un rôle prépondérant dans la création du Code, d’affirmer M. Andersen. La collaboration du Canada a été très précieuse dans l’élaboration des normes du Code, qui sont appliquées au Canada depuis plusieurs années. »

Anne Brown, gestionnaire senior, Planification et implantation du programme au CCES, partage cet avis, ajoutant que le Code a un impact positif sur le sport canadien.

« Pour nos athlètes canadiens, le Code leur permet de savoir d’avance ce à quoi ils peuvent s’attendre à l’étranger. Au Canada, nous avons toujours recouru à une méthode normalisée pour prélever les échantillons chez les athlètes et pour protéger leurs droits au cours de ce processus. Ce Code met en place des mécanismes grâce auxquels les athlètes savent qu’ils seront soumis en Nouvelle-Zélande, aux mêmes processus qu’aux États-Unis ou au Danemark. C’est un grand pas en avant pour les athlètes », de dire Mme Brown.

Les clés du Code

Le Code comporte quatre parties principales. La première contient la liste des produits interdits, les règlements concernant les tests antidopage, les audiences et les sanctions; la deuxième traite de l’éducation et de la recherche; la troisième définit les rôles et responsabilités des parties signataires du Code et la quatrième porte sur les questions d’acceptation, de conformité, de modification et de mise en œuvre.

« L’une des difficultés à surmonter consiste à mettre en place des systèmes capables d’éloigner ceux qui veulent tricher dans le sport, explique M. Andersen, l’autre à élaborer un système d’éducation pour que tout le monde soit conscient des dangers inhérents à l’utilisation des produits dopants et pour qu’on comprenne ce que représente un tricheur du point de vue éthique. »

Parmi les lignes directrices citées en référence dans la première partie du Code, on trouve l’ISO/CEI 17025, la norme internationale établissant la compétence des laboratoires d’étalonnage et d’essais. Le Code stipule que seuls les résultats des tests effectués par des laboratoires accrédités qui ont prouvé leur respect des exigences formulées dans la norme seront acceptés.

Au Canada, ces laboratoires d’étalonnage et d’essais sont accrédités par le Conseil canadien des normes (CCN). Bien que l’application du Code se fasse sur une base volontaire, le CIO et le CIP exigent que les pays s’y conforment. En principe, si un pays souhaite participer aux Jeux olympiques, il doit l’adopter comme programme antidopage. C’est l’AMA qui est chargée de vérifier s’il est respecté. Les fédérations de sport internationales sont également appelées à s’y conformer.

« Le Code n’est pas une loi en soi. Cependant, on recommande à chaque organisation d’en intégrer les dispositions dans sa propre réglementation », d’affirmer M. Andersen.

Ce jeu de règlements normalisé est très important pour la lutte contre le dopage dans le sport. De nombreuses substances interdites dans le Code étant en vente libre, par exemple les médicaments contre le rhume, il est important que les athlètes sachent clairement ce qu’ils peuvent et ce qu’ils ne peuvent pas consommer. La liste des substances interdites reconnue à l’échelle internationale lève cette confusion et garantit le même traitement pour tous.

Garantir un traitement équitable à tous les athlètes est une raison supplémentaire pour mettre en place un ensemble de procédures unique et accepté de prélèvement et contrôle des échantillons. Mais le Code ne se limite pas aux contrôles. Il constitue aussi un moyen d’inciter tous les pays à se charger de l’éducation de leurs athlètes, non seulement en leur expliquant comment les procédures antidopage sont appliquées lors des compétitions internationales, mais surtout pourquoi ils ne doivent pas consommer de substances interdites.

M. Andersen estime que les autorités sportives gouvernementales peuvent pousser les athlètes à faire le bon choix, en commençant par donner l’exemple elles-mêmes. « En adoptant les bonnes attitudes, les pays sont proches des athlètes, dit-il. Ils doivent dire non au dopage parce que les dirigeants sportifs, les entraîneurs et les soigneurs leur ont inculqué les bonnes attitudes ».

Selon lui, les pays doivent insister sur tous les risques que les athlètes prennent chaque fois qu’ils recourent à un médicament pour améliorer leur performance, et le Code est un autre moyen de leur faire comprendre ce qu’ils risquent de perdre.

Le Code prévoit des pénalités sévères pour les tricheurs. Si un athlète se fait prendre, toutes ses performances sont disqualifiées et toutes ses médailles lui sont retirées. Il est également interdit de compétition pendant deux ans après une première infraction, puis à vie en cas de récidive. Mais ce qui est encore pire que la perte d’une médaille, c’estque l’athlète met sa santé, voire sa vie, en péril.

« Les produits dopants ont des effets secondaires physiques et psychologiques indésirables, explique M. Andersen. Si elles utilisent des stéroïdes, les femmes deviennent des hommes. Et ce n’est qu’un effet secondaire parmi tant d’autres. Chez les hommes, ces effets se traduisent par des problèmes rénaux et hépatiques. La liste des effets indésirables est interminable. »

M. Andersen ajoute que la mise en œuvre du Code a déjà permis d’améliorer la situation. Selon lui, même si on a l’impression que les athlètes utilisent davantage de produits dopants, ces chiffres montrent, en fait, que des contrôles plus approfondis et plus fiables permettent de déceler plus de cas de dopage.

« Tous les athlètes du monde ont la même chance d’être traités équitablement, dit-il. La manière dont on contrôle les athlètes, le suivi et les sanctions sont désormais harmonisés et équitables pour tous. »

Lorsque le contrôle devient équitable et que les tricheurs sont écartés du lot, le sport redevient juste et nous pouvons à nouveau faire confiance aux athlètes et au sport. Si l’on supprime les produits dopants de l’équation, les seules pressions que les athlètes subissent sont celles qui les pousseront à donner le meilleur d’eux-mêmes, pas celles qui les mèneront à leur perte.

 

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   Page modifiée le :
   2006-12-06

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