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Des noms et des lieux autochtones

Le 1er janvier 1987, la municipalité de Frobisher Bay a pris officiellement le nom d'Iqaluit, qui signifie en inuktitut «là où se trouve le poisson». Les Inuit l'utilisent depuis longtemps pour désigner leur communauté, qui se trouve dans un centre de population majeur de l'est de l'Arctique, dans l'île de Baffin.

La colonisation de la région de Frobisher Bay s'est faite autour d'un poste que la Compagnie de la Baie d'Hudson a établi, en décembre 1914, du côté sud de la baie Frobisher, à environ 125 km au sud-est de la municipalité actuelle. Le poste en question, qui se limitait en fait à une simple hutte de 3 m sur 4 m , a été réinstallé en amont, dans l'île Fletcher, au printemps de 1915. Cinq ans plus tard, on l'a redéménagé de l'autre côté de la baie Frobisher, large de 35 km, dans la baie Waddell. De 1921 à 1949, le poste était situé dans la baie Cormack, à environ 70 km au sud-est d'Iqaluit. Puis, à l'automne de 1949, on l'a installé sur la colline Apex, à 6 km au sud-est de la base aérienne des États- Unis, que l'on avait construite au fond de la baie en 1942. En 1951, la région de la base aérienne a été officiellement nommée «Frobisher» , et la région du comptoir commercial, «Frobisher Bay». Cette dernière a été rebaptisée Apex en 1965.

En 1971, le hameau municipal de Frobisher Bay a été constitué en corporation. Il est devenu village en 1974, puis ville en 1980.

En décembre 1984, les résidents de Frobisher Bay ont approuvé, par 310 voix contre 213, le changement de nom pour celui d'Iqaluit. Cette décision a par la suite été entérinée par le Conseil exécutif des Territoires du Nord-Ouest et est entrée en vigueur, comme nous l'avons dit, le 1er janvier 1987.

En 1965, la petite localité inuit située entre la ville et la colline Apex a reçu officiellement le nom d'Ikaluit. Comme elle se trouve dans les limites de la ville d'Iqaluit, la variante orthographique a été abandonnée en 1989.

En ce qui concerne le nom de la baie Frobisher, que Martin Frobisher avait baptisée initialement Frobisher's Strait (détroit de Frobisher) en 1576, il n'est pas question pour l'instant de le changer.

C'est dans l'ouest de l'Arctique que l'on a commencé à remplacer des toponymes officiels par des noms en usage parmi les collectivités autochtones. En 1950, le toponyme Tuktoyaktuk a été substitué à Port Brabant. Vilhjalmur Stefansson raconte qu'à l'époque de son séjour dans la région (hiver 1907), le nom «Tuktuyaktok», qui signifie «là où il y a des caribous», était en usage. Cependant, la Compagnie de la Baie d'Hudson se mit à utiliser en 1936 le nom Port Brabant, qui fut adopté l'année suivante par la Commission de géographie du Canada. En 1948, les services postaux demandèrent que le nom Tuktoyaktuk soit donné au nouveau bureau de poste, mais la Compagnie de la Baie d'Hudson et le réputé ethnologue Diamond Jenness recommandèrent plutôt Tuktuk. Mais cette variante populaire du nom autochtone ne fut pas acceptée par la Commission de géographie, qui se décida finalement en faveur de Port Brabant pour désigner le bureau de poste. Deux ans plus tard, elle adopta le toponyme local Tuktoyaktuk pour désigner à la fois la localité et le bureau de poste.

Depuis quelques années, la Commission de toponymie du Québec a fait un travail considérable pour rétablir dans la nomenclature officielle des amérindianymes qui lui paraissent mieux refléter l'usage des Inuit. Par exemple, Port Harrison est devenu Inoucdjouac (bien qu'il demeure en usage pour les besoins de la poste); Notre-Dame-d'Ivugivic a été changé en Ivujuvik, et Notre-Dame-de-Koartac en Koartac. La Commission a même rebaptisé Port Burwell du nom de Killiniq, malgré le fait que cette localité, désertée depuis, se trouvait dans les Territoires du Nord-Ouest.

En 1979 et 1980, la Commission de toponymie du Québec a décidé de donner préséance à l'usage local et aux orthographes romanisées employées par les Autochtones dans leurs propres communautés. L'année suivante, Postes Canada acceptait de modifier ses désignations postales pour se conformer aux préférences locales. Cette politique a essentiellement occasionné les changements suivants :

  • Inukjuak, après Port Harrison (1908) et Inoucdjouac (1965)
  • Kangiqsualujjuaq, après George River (1876) et Port-Nouveau-Québec (1965)
  • Kangiqsujuaq, après Wakeham Bay (années 30) et Maricourt (Wakeham; 1965)
  • Kangirsuk, après Payne Bay (années 40) et Bellin (Payne; 1965)
  • Kuujjuaq, après Fort Chimo (1830-1843, 1866) et Fort-Chimo (1965)
  • Quaqtaq, après Koartak (années 40) et Notre-Dame-de-Koartac (1961) et Koartac (1965)
  • Salluit, après Sugluk (1947) et Saglouc (1965).

Dès 1756, il y avait un poste de traite à la Grande rivière de la Baleine, sur la côte orientale de la baie d'Hudson. La localité a été rebaptisée Poste-de-la-Baleine en 1965, et le bureau de poste a reçu le même nom en 1979. La Commission de toponymie du Québec a officiellement reconnu en 1979 les amérindianymes Kuujjuaraapik et Whapmagoostui, qui désignent respectivement les parties inuit et crie du village. Postes Canada a renommé le bureau de poste Kuujjuaraapik en 1992.

Quel genre d'accueil certains de ces amérindianymes reçoivent-ils parmi les communautés autochtones du Nord? Cela reste à voir. Quand on a organisé les services de transport aérien entre Kuujjuaq et d'autres localités, on a dit que certains voyageurs autochtones utiliseraient l'ancien nom (George River) pour être certains de parvenir à Kangiqsualujjuaq, si c'était bien là qu'ils voulaient se rendre plutôt qu'à Kangiqsujuaq.

Ailleurs au Canada, on voit se manifester lentement une certaine tendance à remplacer des noms de lieux habités par les noms utilisés par les populations majoritairement autochtones.

En Colombie-Britannique, le conseil de bande de Port Simpson a demandé en 1985 que le nom de la localité soit changé en Lax Kw'alaams. Cet amérindianyme, qui signifie «là où il y a des roses» en tsimshian, est utilisé de longue date par les Autochtones. Le changement a été fait officiellement en juillet 1986, sanctionné par une entente entre les membres de la commission toponymique de la Colombie-Britannique et le ministère fédéral des Affaires indiennes et du Nord. Postes Canada a également renommé son bureau de poste. Le nom de Port Simpson avait été donné en 1831 en l'honneur du capitaine Aemilius Simpson, qui était alors à l'emploi du service maritime de la Compagnie de la Baie d'Hudson dans la région de la Nass.

En 1989, le hameau du nom d'Eskimo Point, dans les Territoires du Nord-Ouest, sur la côte occidentale de la baie d'Hudson, a été rebaptisé Arviat. En 1992, la localité de Spence Bay, également dans les Territoires du Nord-Ouest, à l'extrémité sud de la presqu'île Boothia, est devenue Taloyoak, alors que le nom déné Lutselk'e était substitué à Snowdrift, sur la rive sud-est du Grand lac des Esclaves.

À la fin du siècle, il pourrait ne rester au Canada que quelques noms anglais et français pour désigner les noms des localités autochtones. Étant donné que tous les noms sont passés au crible, ne soyez pas surpris de voir Cambridge Bay devenir Ikaluktutiak, Coral Harbour se transformer en Salliq, Hall Beach en Sanirajak, Resolute en Qausuittuq, et Chesterfield Inlet en Igluligaarjuk. D'autres noms de localités dénées pourraient également changer, comme Nahanni Butte en Tthenaagoo et Fort Norman en Tulít'a.

Comme nous avons fini par nous habituer au nom Tuktoyaktuk, et que nous pouvons maintenant parler d'Inukjuak et de Kuujjuaq sans nous sentir obligés de faire référence à l'ancien nom, on n'a vraiment pas lieu de s'inquiéter de voir d'autres noms anglais et français remplacés par des amérindianymes.

[Source : Rayburn, Alan (1994) : Naming Canada - stories about place names from Canadian Geographic. University of Toronto Press, Toronto, pp. 136-140.]


2005-10-05Avis importants