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Dans le cadre de son programme électoral, le premier ministre Gordon Campbell a promis la tenue d'un référendum afin de
« donner à tous les Britanno-Colombiens leur mot à dire sur les principes qui devraient guider l'approche gouvernementale de la négociation des
traités ».

Le scrutin

Le scrutin est tenu par la poste. Les bulletins de vote sont envoyés par courrier à partir du 2 avril. Ils doivent être retournés au plus tard le 15 mai.

Seize questions ont été proposées dans la version préliminaire du référendum.
Voir
les questions >>

______________

SONDAGE

BC Public’s Views On Decision To Hold Referendum On Treaty Negotiations. (En anglais seulement)
Majority Of BC Public (52%) Thinks Referendum Will Have Negative Impact On Treaty Negotiations
IPSOS-REID (04.18.02)

 

 

 


GUIDE ÉCLAIR > RÉFÉRENDUMS > AUTOCHTONES

Référendum sur les
traités avec les Autochtones en
Colombie-Britannique

 

Dans ce guide :

 

 

Pourquoi tenir un référendum ?


Il s'agissait d'une promesse électorale des libéraux : Un gouvernement libéral en Colombie-Britannique allait donner à tous les Britanno-Colombiens leur mot à dire sur les principes qui allaient guider l'approche gouvernementale de la négociation des traités, par l'entremise d'un référendum unique à l'échelle de la province au cours de la première année de son mandat.
Le programme intégral relatif aux Premières nations débute à la page 27 du document des libéraux Britanno-Colombiens intitulé New Era >>>

 

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Légitimer une politique ou brouiller la donne en Colombie-Britannique?
Par Michael J. Prince, Ph.D.
Opinion Canada, 21 février 2002

 

Le gouvernement libéral de la Colombie-Britannique s’est engagé à tenir, d’ici le mois de juin, un référendum provincial sur les positions de base qui guideront les négociations sur les traités avec les Autochtones. Selon les rapports gouvernementaux, on veut obtenir l’appui de la population aux principes visant à améliorer le processus.

Sans même considérer si un référendum est même souhaitable dans le cadre d’un enjeu politique complexe touchant aux droits de la minorité, on peut s’interroger, vu qu’effectivement il aura lieu, sur les questions qui seront posées aux citoyens: sont-elles raisonnables ? Sont-elles pertinentes ? Les résultats du référendum régleront-ils quelque chose ?

Les principes directeurs sur lesquels la population sera amenée à se prononcer sont basés sur des orientations définies en 1991 à l’intention des responsables de la négociation des traités du gouvernement de la Colombie-Britannique et développés, en 1993, dans une entente entre le gouvernement provincial et l’Union des municipalités de la Colombie-Britannique. Certains concepts plus récents émanent des énoncés de principes préparés par le parti libéral de la Colombie-Britannique lorsqu’il se trouvait dans l’opposition à la fin des années 1990 et, plus récemment encore, du rapport du Comité permanent des affaires autochtones de novembre 2001 sur la question.

L’automne dernier, le Comité permanent a organisé une vaste consultation provinciale afin de déterminer quelles questions le gouvernement devrait soumettre à la population dans le cadre d’un référendum sur les négociations des traités. Le Comité recommande que figurent notamment au scrutin un énoncé de vision et un préambule définissant le contexte constitutionnel dans lequel les traités s’inscrivent et seront négociés, puis il propose 16 questions regroupées en quatre sujets : ouverture d’esprit, enjeux relatifs à la propriété et aux intérêts, exercice du pouvoir par les Autochtones, et règlement. Plusieurs des questions reflètent un certain nombre de principes déjà reconnus par la province et faisant l’objet d’engagements fermes de la part du gouvernement actuel.

OUI ou NON

Toutes les questions sont fermées, appelant pour réponse un oui ou un non. Leur formulation renferme, et cela est sans doute inévitable, des postulats sous-jacents, de nombreuses ambi-guïtés et plusieurs truismes. Des mots comme « garanti », « assuré », et l’utilisation du futur (will be) laissent supposer que l’approche libérale conduira à un règlement définitif sur certains points. Les ambiguïtés et les présomptions fondamentales sont encore plus apparentes dans le choix de termes comme « transparent », « dans le respect […] des intérêts économiques », « compensation équitable » et « financièrement abordable ». D’autres questions relèvent de la pieuse déclaration d’intention : « L’élaboration du texte des traités doit viser la simplicité sur le plan administratif et répartir clairement les compétences parmi les divers paliers de gouverne-ment », ou encore « Les traités ne doivent pas compromettre la viabilité sociale et économique de tous les Britanno-Colombiens ».

Pour le gouvernement libéral de la Colombie-Britannique, la question la plus importante sur le plan politique est sans doute celle qui demande à la population de se prononcer, par oui ou par non, sur le bien-fondé de la proposition suivante: « La position de la province sera qu’un gouvernement autochtone doit posséder les caractéristiques et le statut juridique d’une administration locale. » On remarquera ici l’utilisation du futur plutôt que du conditionnel. On sait, depuis un bon moment déjà, que les libéraux de la Colombie-Britannique s’opposent à des dispositions qui conféreraient aux gouvernements autochtones un pouvoir dépassant celui des administrations municipales. Ils craignent, en leur accordant trop de pouvoirs, que les gouvernements autochtones ne finissent par créer un nouveau palier de gouvernement qui bénéficierait de la protection constitutionnelle. Selon eux, les pouvoirs d’une administration locale sont suffisants pour protéger et promouvoir la culture, l’éducation et la santé des peuples autochtones de la province.

Résultats attendus

Un des résultats que recherche le gouvernement provincial dans cet exercice est de faire entériner son point de vue par le public, donc de faire accepter l’idée que les gouvernements autochtones aient des champs de compétences, une autorité et un statut juridique semblables à ceux des administrations locales - c’est-à-dire que leurs pouvoirs soient délégués par les gouvernements provincial et fédéral, dont ils demeureraient dépendants sur le plan constitutionnel.

Un autre des résultats escomptés est de réduire les attentes des communautés autochtones et de leurs chefs et négociateurs en ce qui concerne la superficie du territoire et le montant d’argent à inclure dans les règlements. La superficie totale des terres visées par un traité ne sera plus proportionnelle à la population d’une bande, elle devra être « financièrement abordable » et être « raisonnable ».

Plutôt que de se présenter aux urnes, les Britanno-Colombiens voteront par correspondance. Même si un coût de 9 millions de dollars a été avancé pour ce scrutin, le Comité permanent «affirme que c’est une approche économique, qui favorisera une plus grande participation et permettra d’inclure éventuellement un texte explicatif sur les bulletins de vote».

Dernièrement, dans le discours du Trône, le gouvernement a promis de créer un organisme indépendant pour gérer la tenue du référendum.

Le référendum permettra-t-il de préciser le niveau du soutien public aux idées véhiculées dans les questions ? De façon grossière et très imparfaite seulement. De nombreux chefs autochtones ont incité les membres de leur communauté à le boycotter. Avec les questions fermées, les votants ne pourront pas dire qu’ils ne savent pas ou qu’ils n’ont pas d’opinion sur une question. En outre, si les données ne sont pas analysées selon une échelle ordinale, on ne pourra pas mesurer l’ampleur de l’appui ou de l’opposition à certaines idées. Enfin, on ne sait pas de façon précise qui fournira l’information incluse dans les bulletins de vote ni comment sera assurée l’intégrité du processus de vote par correspondance.

Le procureur général de la Colombie-Britannique a déclaré que le gouvernement sera lié politiquement (mais non juridiquement) dans ses négociations sur les traités par les résultats du référendum. Nul doute que le gouvernement interprétera les données recueillies pour se justifier d’imposer de nouvelles contraintes aux négociateurs et de modifier l’ensemble du processus. La Colombie-Britannique cherche à limiter et à diminuer sa contribution aux règlements tout en accroissant le rôle des administrations locales, des groupes communautaires et des représentants d’intérêts commerciaux dans la procédure de ratification des traités.

Les libéraux espèrent qu’un fort appui du public leur permettra d’asseoir pour de bon leur politique. Ils y parviendront sûrement, même si ce n’est que de façon modeste, mais ils auront aussi brouillé la donne politique en faisant naître de nouvelles attentes et de nouvelles inquiétudes et en ravivant la difficulté de négocier en Colombie-Britannique des traités justes et équitables.


Michael J. Prince est professeur de politique sociale à la chaire Lansdowne de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique.

 

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Questions posées au référendum

L'article 4 du Referendum Act de Colombie-Britannique stipule que lorsque plus de 50 pour cent des bulletins de vote valides vont dans le même sens sur une question posée, le résultat engage le gouvernement qui a déclenché le référendum. Un bulletin de vote valide est un bulletin sur lequel on a coché la case Oui ou Non. Dans le calcul des votes valides, on ne tient pas compte des bulletins refusés. Pour chaque question, la majorité des votes valides exprimés était favorable à l'énoncé proposé. Voici quels étaient ces énoncés :

  1. La propriété privée ne devrait pas être expropriée dans le cadre du règlement des traités.
  2. Les modalités d'exercice des baux et des permis devraient être respectées ; une compensation équitable devrait être garantie pour toute perturbation inévitable des intérêts commerciaux.
  3. La possibilité de chasser, de pêcher et de se récréer sur les terres de la Couronne devrait être garantie pour tous les citoyens et citoyennes de la Colombie-Britannique.
  4. Les parcs et les territoires protégés devraient continuer d'être à l'usage de tous les citoyens et citoyennes de la Colombie-Britannique.
  5. Des normes valables partout dans la province devraient continuer de s'appliquer pour la gestion des ressources et la protection de l'environnement.
  6. L'autonomie gouvernementale des Autochtones devrait avoir les caractéristiques d'un gouvernement local, les pouvoirs de ce gouvernement étant délégués par le gouvernement du Canada ou celui de la Colombie-Britannique.
  7. Les traités devraient comporter des mécanismes destinés à harmoniser les plans d'aménagement des terres des gouvernements autochtones avec ceux des gouvernements locaux avoisinants.
  8. Les exemptions fiscales dont jouissent présentement les peuples autochtones devraient être graduellement éliminées.

On peut consulter les résultats pour chacune des huit questions apparaissant sur le bulletin de vote, ainsi que la ventilation par district électoral, sur le site d'Elections B.C.

Source : Elections B.C.

 

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Processus suivi pour le référendum

Entre le 2 et le 12 avril 2002, Elections BC a expédié 2 127 829 trousses pour le référendum aux électeurs inscrits sur les listes provinciales. Quelque 16 930 trousses supplémentaires ont été expédiées à des électeurs non inscrits ou à des électeurs qui avaient déménagé et n'avaient donc pas reçu leur trousse. De ce nombre, 2 558 personnes se sont inscrites en votant. La date limite de réception, par Elections BC, des trousses de scrutin référendaire par la poste était fixée au mercredi 15 mai 2002 à 16 h 30 (heure avancée du Pacifique).

On a écarté du décompte final 26 702 bulletins de vote retournés avant la date limite mais qui ne satisfaisaient pas aux exigences des règlements applicables au référendum sur les négociations des traités.

Pour le décompte, on a donc accepté 736 480 bulletins de vote, ce qui correspond à 35,83 pour cent de l'ensemble des électeurs inscrits.

Source : Elections B.C.

 

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Résultats du référendum
(en anglais)

 


Source: Elections B.C.

 

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On consulte les Britanno-Colombiens sur
8 « principes directeurs » de négociation

Les habitants de la Colombie-Britannique se prononceront sur huit "principes directeurs" devant guider la négociation des traités avec les autochtones de la province. Les huit énoncés de question ont été choisis par le procureur général Geoff Plant parmi les seize que lui a recommandés un comité du Parlement.

L'une d'elles propose ce qui suit: " La position de la province sera qu'un gouvernement autochtone doit posséder les caractéristiques et le statut juridique d'une administration locale et être doté de pouvoirs délégués par les gouvernements du Canada et de la Colombie-Britannique."

Or les autochtones réclament plus de contrôle sur leur propre forme de gouvernement, pas seulement les pouvoirs que Victoria et Ottawa voudront bien leur consentir.

Pour Geoff Plant, il n'est pas question que le référendum touche aux droits autochtones protégés par la Constitution ni à leur droit de porter leurs revendications territoriales devant les tribunaux.

Mais il a affirmé que les poursuites ne sont pas la meilleure façon de procéder et que, souvent, elles n'aboutissent pas aux solutions sûres et définitives souhaitées par les parties.

Joy MacPhail, chef du NPD, a soutenu que le référendum risque d'enfoncer le dernier clou dans le cercueil du processus de négociation des traités.

"Cette consultation ne peut d'aucune façon contribuer à remettre l'économie sur les rails", a-t-elle ajouté.

Pour le procureur général, le scrutin (tenu par la poste) aura vraisemblablement force exécutoire quel que soit le nombre d'électeurs qui y participeront. Le référendum doit avoir lieu le 5 juin.

 

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Les seize questions

Dans le projet de référendum, on a proposé seize questions
(Quatre catégories et seize questions)

Projet de recommandations émanant du
Comité permanent sur les affaires autochtones


La province de la Colombie-Britannique s'est engagée dans la négociation de traités avec le gouvernement fédéral et les gouvernements autochtones en vue de réconcilier le titre de propriété de la Couronne et les revendications des autochtones à un tel titre. On espère que les traités serviront d'assise à de nouvelles relations qui déboucheront sur un avenir prospère pour tous les Britanno-Colombiens.

  • Attendu que le gouvernement de la Colombie-Britannique s'est engagé à proposer à la population un référendum unique à l'échelle de la province sur les principes qui guideront son approche de la négociation des traités ; et

  • que l'objectif de ce référendum consiste à obtenir l'appui de la population à ces principes, de manière à donner un nouveau souffle au processus de négociation de traités ; et

  • que la meilleure façon de définir clairement les droits et le titre de propriété des Autochtones et d'instaurer de nouvelles relations avec les peuples autochtones est de le faire par voie de traité ; et

  • que la Constitution canadienne et la Charte des droits et libertés continueront de s'appliquer de façon égale à tous les Britanno-Colombiens ; et

  • que la responsabilité constitutionnelle et financière fondamentale du gouvernement fédéral à l'égard des traités doit être maintenue;

Accordez-vous votre appui aux principes suivants qui guideront la négociation provinciale :

Ouverture d'esprit

La négociation des traités devrait être aussi transparente que possible.
Oui ou non.

La négociation des traités doit se faire dans le respect de la contribution de la collectivité locale et de ses intérêts économiques.
Oui ou non

La participation de l'administration locale dans le processus de conclusion des traités est garantie.
Oui ou non


Enjeux relatifs à la propriété et aux intérêts

La propriété privée n'est pas négociable en l'absence d'un vendeur et d'un acheteur consentants.
Oui ou non

Le maintien de l'accès à des possibilités de chasse, de pêche et de loisirs sera garanti à tous les Britanno-Colombiens.
Oui ou non

La province conservera des parcs et des zones protégées qui demeureront accessibles par tous les Britanno-Colombiens.
Oui ou non

Toutes les conditions des baux et des licences provinciaux seront honorées.
Oui ou non

La compensation équitable de la perturbation inévitable des intérêts commerciaux sera garantie.
Oui ou non


Exercice des pouvoirs par les Autochtones

La province négociera le concept d'un gouvernement autochtone présentant les caractéristiques et ayant le statut juridique d'une administration locale.
Oui ou non

L'élaboration du texte des traités doit viser la simplicité sur le plan administratif et la clarté sur celui des compétences parmi les divers paliers de gouvernement.
Oui on non

Les normes provinciales de gestion des ressources et de protection de l'environnement continueront de s'appliquer.
Oui ou non

Les traités devraient prévoir des mécanismes visant à harmoniser la planification de l'utilisation des terres entre les gouvernements autochtones et les administrations locales.
Oui ou non

 

Règlement

La disponibilité doit constituer un élément essentiel dans le calcul de la superficie de terres offerte en règlement à la suite de la conclusion des traités.
Oui ou non

Les traités doivent assurer la viabilité sociale et économique de tous les Britanno-Colombiens.
Oui ou non

Les exemptions fiscales actuellement octroyées aux Autochtones disparaîtront progressivement.
Oui ou non

Les avantages résultant des traités, en espèces et en territoires, devraient être répartis et structurés de manière à ouvrir des possibilités économiques pour tous, qu'ils vivent ou non dans des réserves.
Oui ou non

 

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Documents


Commission des traités de la
Colombie-Britannique - BC Treaty Commission


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Site Web du gouvernement de la C.-B.
(en anglais seulement)


Referendum 2002

(en anglais seulement)

BC Treaty Commission
(en anglais seulement)

Loi référendaire -
Referendum Act

(en anglais seulement)

Elections C.-B.
(en anglais seulement)

-----------------

Proposition de recommandations émanant du Comité permanent sur les affaires autochtones
(Recommandations sur le référendum)
(en anglais seulement)

Le Sommet des Premières nations de la C.-B.
s'oppose à la tenue d'un référendum

(en anglais seulement)

Les Premières nations appellent au boycott du référendum
(en anglais seulement)

Coalition des droits des Autochtones - Colombie-Britannique
(en anglais seulement)

Entente définitive des Nisga'as et
documents d'information

Affaires indiennes et du Nord Canada

Chronologie des événements ayant mené à l'Accord définitif avec le Conseil tribal des Nisga'as
Affaires indiennes et du Nord Canada

Historique des négociations avec le conseil tribal des Nisga'as
Affaires indiennes et du Nord Canada

Guide éclair:
Peuples autochtones

 
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