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 La géomatique à l'appui du développement du Nord
Ressources naturelles Canada > Secteur des sciences de la Terre > Priorités (2002-2006) > La géomatique à l'appui du développement du Nord
La chasse au point de confluence 64° nord, 69° ouest

Le tout a commencé par un petit article lu dans un journal de diffusion nationale au Canada.

L'article décrivait brièvement la chasse aux points de confluence. Étant arpenteur géomètre de profession depuis longtemps... j'ai trouvé l'idée particulièrement fascinante. J'ai donc découpé l'article et visité le site Web. Ça me semblait très intéressant.

En examinant rapidement les possibilités de chasse dans ma région, j'ai découvert qu'il n'y avait pas de point commodément situé près de la ville d'Iqaluit, (pop. d'env. 6000) située sur l'île de Baffin, à Nunavut, au Canada. Mais, il y en avait deux qui n'étaient pas trop loin non plus. Au Nunavut, il n'a pas de route ou d'autoroute; il fallait donc se rendre aux points par bateau, à pied ou en motoneige. Étant donné que c'était l'hiver et que je possède 2 motoneiges, mon choix fut vite fait. La motoneige est définitivement le moyen de transport le plus efficace pour se rendre à la plupart des sites près d'Iqaluit.

Quand j'ai parlé à mes amis pour la première fois du projet, ils semblaient un peu craintifs à l'idée d'y participer. Peut-être se disaient-ils que c'était une autre des idées folles de Stan (que ça ressemblait un peu trop à un projet de travail). Mais plus je leur expliquais mon idée....plus ils s'enthousiasmaient.

Tout ce qu'il fallait, c'était un peu de planification. Comme je travaille dans un bureau d'arpentage et de cartographie, j'ai accès à des cartes et, en peu de temps, j'entrepris d'établir un trajet sécuritaire avec des points de cheminement sur les terrains les moins accidentés menant au point de confluence le plus proche, soit 64o nord, 69o ouest. J'ai décidé d'emprunter un sentier existant pendant quelques kilomètres, puis de suivre le réseau hydrographique en direction nord, juste à l'est du point de confluence.

Le 10 mars 2004 a été l'une des journées les plus froides de l'hiver, avec des températures atteignant l'équivalent de moins 70o C avec le refroidissement éolien. Selon les prévisions météorologiques pour les 3 jours suivants, la température grimperait à moins 26o C, sans vent. Donc beau et chaud!!

Dans la soirée du mercredi 10, après quelques potions chaudes, mon ami Vincent et moi avons pensé que ce serait une bonne idée de partir à la chasse au point de confluence le samedi suivant, le dimanche nous laissant un deuxième choix au cas où il ferait VRAIMENT froid le samedi.

Le lendemain, j'ai envoyé un courriel aux amis, leur présentant le plan définitif. Plusieurs d'entre eux, intéressés, se sont immédiatement engagés à y participer; les autres trouvant l'activité trop exigeante, étant donné que la plupart du voyage (36,2 kilomètres) ne se ferait pas sur des sentiers établis de motoneige. En effet, c'était un pensez-y bien. À de telles températures, une erreur pourrait tourner au désastre. Finalement, six jeunes aventuriers ont entrepris le voyage avec moi, soit Josee, Celine, Julie, Markus, John et Vincent. Trois filles et quatre gars. Comme j'étais le plus vieux du groupe, je leur ai demandé de prendre bien soin de moi.

Je me suis réveillé le samedi (13 mars 2004) à 6 h 15... et j'ai constaté en regardant par la fenêtre qu'il faisait beau et ensoleillé. Une journée parfaite. Merveilleux! Puis j'ai écouté la météo à la radio. Hmmm....Ce matin, temps ensoleillé, vent de l'est de 4 km/h, moins 32o C, moins 44o C avec refroidissement éolien! Ouf!

Les prévisions pour la journée étaient légèrement meilleures. Temps ensoleillé, maximum de moins 26o C, moins 38o C avec refroidissement éolien et vent du nord ouest de 20 km/h. Selon les prévisions des marées, l'eau atteindrait un maximum de 10,9 mètres à 8 h 24 et un minimum de 0,8 mètres à 14 h 39. Ces renseignements étaient importants étant donné que nous allions traverser la rivière Sylvia Grinnell au début du voyage. La rivière déborde souvent à marée haute, surtout avant une pleine lune, comme la semaine précédente. Nous n'avions pas eu de problème étant donné que le froid avait congelé et solidifié le débordement d'eau (le lendemain la rivière avait débordé d'un pied en raison du temps plus doux).

Nous avions rendez-vous à 10 h à l'une des 2 stations-service locales. J'avais offert plus tôt de prêter ma plus grosse motoneige à quiconque n'en avait pas pour faire le voyage. Bien entendu, à 9 h 50, Josee m'a appelé pour me dire que sa motoneige (identique à la mienne) ne fonctionnait pas et pour me demander si elle pouvait emprunter la mienne? Oui, bien sûr. Je sorti aussitôt pour démarrer ma deuxième motoneige. Une fois tout en ordre, nous avons quitté la ville à 10 h 45.

Nous avons d'abord suivi un sentier existant pour les 10 premiers kilomètres du voyage, en direction ouest, vers un petit lac où les habitants de la région font la pêche sous la glace à l'omble de fontaine. Nous avons ensuite suivi un réseau hydrographique non identifié presque franc nord. Les conditions de neige étaient plutôt bonnes, mais nous avons dû à plusieurs reprises contourner des terrains rocheux, surtout là où avait débordé la rivière. Nous devions donc voyager le long de la rivière. Si on inclut une pause-collation, il nous a fallu environ 4 heures pour nous rendre au site. À mi-chemin , nous avons trouvé des traces de loup, mais il n'y avait aucun animal en vue.

Toutes les motoneiges ont bien fonctionné. Nous avions sept véhicules de marques différentes et deux kamotiks qui sont des traîneaux traditionnels en bois maintenus ensemble avec des cordes. Les kamotiks étaient remplis de contenants d'essence et d'accessoires de sécurité. Un des voyageurs (qui souhaite garder l'anonymat) a eu un peu peur quand l'indicateur de niveau d'essence de son véhicule a indiqué que le réservoir était presque vide. Après avoir vérifié sous le capot, il s'est aperçu que l'indicateur était bloqué et que le véhicule avait encore beaucoup d'essence. Plus tard, cette même personne a endommagé le revêtement d'un ski de sa motoneige en traversant un terrain rocheux. Nous nous sommes vite rendu compte que le ruban adhésif ne sert à rien à de telles températures. Les dommages étant plus agaçants que sérieux, nous avons poursuivi le voyage.

Incident plus grave, près du point de confluence, la motoneige de Vincent a culbuté. En essayant de monter une colline pour trouver une route avec suffisamment de neige pour atteindre le point de confluence, Vincent a culbuté avec son véhicule; le miroir et le connecteur de l'appareil GPS à l'allume cigarette ont été endommagés. Heureusement, il ne s'est pas blessé.

Vincent et moi avions des appareils GPS Garmin eTrex branchés aux allume-cigarettes de nos motoneiges. Les appareils nous ont permis de naviguer facilement vers le point de confluence ainsi qu'autour de l'affleurement et des terrains rocheux près du point de confluence.

Finalement, après 4 heures de voyage, nous étions très heureux d'arriver au point de confluence. Ce dernier se trouvait sur le versant d'une petite colline, près d'un très grand rocher. La vue était belle en direction ouest et sud. Très ensoleillée avec beaucoup de blanc.

Nous avons vite fait de prendre des photos du point de confluence et d'écrire des commentaires parce qu'il faisait très froid et que nous voulions retourner en ville avant la tombée de la nuit. Nous avons eu de la difficulté à prendre des photos parce que nos appareils gelaient constamment. Nous devions mettre ces derniers dans nos poches intérieures (aisselles?) pour les dégeler et les ressortir rapidement pour prendre une ou deux photos avant qu'ils ne gèlent encore. Les écrans des appareils Garmin étaient devenus lents mais fonctionnaient toujours. Pendant que j'entrais nos coordonnées pour le retour à la maison, j'ai remarqué que les boutons étaient couverts de givre. Heureusement, j'ai pu tout de même obtenir la direction et la distance du chemin de retour... 36,2 kilomètres à vol d'oiseau. Après avoir pris des photos de groupe avec le drapeau du Nunavut, à l'aide de nos appareils-photos tout chauds, nous avons rapidement repris le chemin du retour.

Le retour a été plutôt banal, sauf qu'une fois arrivés au réseau de lacs et rivières, nous avons dû rebrousser chemin en raison d'un nouveau débordement d'eau. Nous avons donc choisi d'aller en direction ouest vers une autre vallée nord/sud. Grâce aux appareils Garmin, nous étions certains de voyager dans la bonne direction, dans le noir. À environ 10 kilomètres à l'extérieur de la ville, nous avons trouvé un autre sentier bien fréquenté que nous avons pris pour retourner en ville. En route, nous avons croisé deux chasseurs qui s'étaient arrêtés sur le chemin. Le bruit de nos 7 motoneiges avait sûrement fait fuir les caribous ou autre gibier. J'en étais désolé.

Les 10 derniers kilomètres ont été pour moi les plus difficiles, parce que j'étais très fatigué et j'essayais de suivre les plus jeunes sur un sentier extrêmement cahoteux. Ce qui m'a aidé à continuer le voyage, c'était l'idée de prendre un bain chaud et relaxant!

J'avais promis à des amis que j'allais les appeler avant 18 h pour leur faire savoir que nous étions tous sains et saufs (à faire quand on voyage dans cette région). J'ai donc passé droit à la station-service pour me rendre directement à la maison, où je suis arrivé à l'heure prévue. Ils étaient bien heureux d'avoir de mes nouvelles.

À mon retour, j'ai vérifié les conditions météorologiques. Temps ensoleillé, moins 26o C et vent du nord-ouest de 20 km/h. Moins 38o C avec refroidissement éolien. J'étais bien content d'être maintenant au chaud.

Voici deux sites Web, un sur Iqaluit et l'autre sur le Nunavut.

Texte de Stan Hutchinson, Iqaluit (Nunavut) Canada.

Degree confluence Project: (64°N 69°O) (avec des photographies)


2006-04-13Avis importants