Relations Canada - Mali
Nos relations bilatérales avec le Mali sont excellentes et elles vont en s'intensifiant. Le Président malien
Amadou Toumani Touré a effectué une visite d'État au Canada du 10 au 14 mai 2005, première visite
officielle au Canada d'un président d'Afrique francophone depuis 1995.
Le Mali et le Canada partagent des valeurs communes qui s'expriment notamment par notre
appartenance à la Francophonie et au Réseau de la Sécurité humaine, mis en place à l'initiative du
ministre Axworthy. Le Mali est le seul pays africain membre à part entière du Réseau et en a assuré la
Présidence de mai 2003 à mai 2004. Le Mali s'est de plus imposé comme un leader africain en matière
de lutte contre la prolifération des armes légères et les mines antipersonnel.
Le Canada et le Mali partagent des préoccupations communes en matière de paix et sécurité sur le
continent africain. Des instructeurs de la Défense nationale et du Centre Pearson pour le maintien de la
paix offrent des formations à l'École de maintien de la paix (EMP) de Koulikoro (Mali), centre régional de
formation au sein duquel le Canada collabore avec la France et la Mali. Le Canada a fait une contribution de 1 million de dollars pour la construction de la nouvelle école qui sera basée à Bamako. Un officier supérieur du ministère de la Défense nationale a été affecté à l'équipe de direction de l'EMP pour une période de trois ans à partir de septembre 2006. Le Mali a par ailleurs été admis
en 2005 au Programme d'aide à l'instruction militaire du Ministère de la Défense nationale.
Le Canada et le Mali sont également partenaires au sein de la Francophonie. Le Mali a accueilli un
Symposium international en novembre 2000 au cours duquel a été adoptée la Déclaration de Bamako
sur la Démocratie et les Droits et Libertés, affirmation forte d'une Francophonie politique. C'est en
vertu de cette déclaration que la Francophonie a adopté des sanctions contre le Togo en février 2005 et s'est prononcée sur d'autres crises en Afrique incluant le conflit en Côte d'Ivoire.
Le Mali bénéficie de l'aide publique au développement canadienne depuis 1972 et il est depuis cette
date un pays important de la programmation de l'Agence canadienne de développement international
(ACDI). Le Mali ayant démontré sa capacité d'utiliser efficacement l'aide fournie en s'engageant à
améliorer la gouvernance et à respecter les droits de la personne, il compte parmi les neuf pays que le
Canada a sélectionnés en 2002 pour y affecter davantage de fonds voués à l'aide dans un certain
nombre de secteurs prioritaires. Cette décision a été confirmée en avril 2005: lors de la publication de
l'Énoncé de politique internationale du Canada, l'ACDI a annoncé que le Mali est l'un des 25
partenaires du développement qu'elle a retenus. Depuis la sélection du Mali comme pays de
concentration, les déboursés de l'aide canadienne ont augmenté de façon marquée. L'enveloppe de l'aide a presque triplée totalisant 68,7 millions de dollars en 2004-2005. Cette augmentation de la coopération canadienne
impliquera un recours plus marqué à l'aide budgétaire, plutôt qu'à l'aide sous forme de projets. Elle se
fait toutefois à l'intérieur des priorités retenues dans le cadre de programmation approuvé en 2000,
soient: l'amélioration de l'accessibilité des services sociaux de base (santé et éducation); l'augmentation durable du revenu
familial; et la promotion de la paix et de la sécurité, de la bonne gouvernance et du principe de la
primauté du droit.
Nos échanges commerciaux avec le Mali demeurent très faible: en 2004, les importations en
provenance du Mali se chiffraient à près de $0.4 millions et la valeur de nos exportations a été de $8.9
millions. L'investissement canadien au Mali est toutefois substantiel. Dans le secteur minier, Ressources
Naturelles Canada l'estime à environ $280 millions, principalement dans le secteur aurifère. Une
société canadienne fait partie du consortium qui a obtenu en 2003 le contrat pour gérer le chemin de fer
entre Bamako et Dakar (Sénégal), projet qui a une importance stratégique pour le Mali. Les sociétés
canadiennes s'intéressent aussi aux secteurs des télécommunications, de l'énergie et de l'adduction
d'eau. Certaines ont créé des entreprises de droit malien.
Depuis son élection en 2002, le Président Touré est venu en visite privée au Canada en mai 2003, puis
en visite d'État en mai 2005. L'ex-Président Alpha Oumar Konaré est pour sa part venu en visite
officielle au Canada en 1992 et a assisté au Sommet de Moncton en 1999. Le Mali a de son côté reçu
plusieurs dignitaires canadiens ces dernières années, notamment la ministre de la Coopération (août 2006), le Comité sénatorial permanent des
affaires étrangères (octobre 2005), le ministre des Finances (août 2004), la sénatrice Mobina Jaffer
(mai 2004), le Président de l'ACDI (avril 2004) et la Ministre de la Coopération internationale (avril
2003).
Le Canada est représenté par un Ambassadeur à Bamako depuis 1995 (avant cette date,
l'Ambassadeur résidait à Abidjan). L'effectif de l'Ambassade du Canada a récemment connu une croissance importante, passant de 12 personnes en 2004 à 21 employés en 2006. Le Mali dispose d'une Ambassade à Ottawa depuis 1978.
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