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Documents de recherche

La croissance fondée sur le savoir et son incidence sur les politiques microéconomiques (Volume 6, 1996)
Directeur général de la publication : Peter Howitt, University Of Calgary Press

On peut acheter les documents de recherche en s'adressant aux presses de l'Université de Calgary. N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires à l'adresse suivante : mepa.apme@ic.gc.ca.

Matières

  • Croissance et savoir : problèmes de quantification
    Peter Howitt
    Commentaires : Thomas K. Rymes

  • Évaluation quantitative des industries à forte concentration de savoir par rapport aux industries à faible concentration de savoir
    Frank C. Lee et Handan Has
    Commentaires : Donald G. McFetridge

  • Valorisation des ressources humaines et innovation : analyse sectorielle
    John R. Baldwin et Joanne Johnson
    Commentaires : Lewis Alexander

  • Preuve empirique et débat sur l'intégration économique et la croissance économique
    Richard G. Harris
    Commentaires : James A. Brander

  • Barrières interprovinciales au commerce et considérations sur la croissance endogéne
    John Whalley
    Commentaires : Robin Boadway

  • Propriété intellectuelle et croissance endogène
    A.L. Keith Acheson et Donald G. McFetridge
    Commentaires : Jock Langford

  • Les incidences économiques et sociales d'une société à forte intensité de qualifications
    Luc Soete

  • La politique d'innovation, point de vue du structuraliste
    Richard G. Lipsey et Ken Carlaw
    Commentaires : Gilles Paquet

  • Systèmes locaux d'innovation vers une stratégie d'habilitation
    Zoltan Acs, John de la Mothe et Gilles Paquet
    Commentaires : John Burbidge

  • Les répercussions de l'infrastructure des télécommunications sur le développement économique
    Lars-Hendrik Röller et Leonard Waverman
    Commentaires : David Alan Aschauer

  • L'industrie Canadienne du matériel de télécommunication, des retombées scientifiques et sa contribution à la croissance de la productivité
    Jeffrey I. Bernstein
    Commentaires : Michael Denny

  • L'autoroute de l'information et l'économie
    Steven Globerman
    Commentaires : Roger Miller

  • Rapport de conférence
    John F. Helliwell

Résumé

Le mandat confié à Industrie Canada de soutenir l'innovation vise quatre objectifs d'une importance cruciale : instaurer un marché plus sain et plus novateur, accroître le commerce, assurer la mise en place d'infrastructures efficientes et mobiliser la technologie au service de l'innovation.

La croissance économique à longue échéance a toujours reposé sur la progression concomitante des capacités d'ordre technique et organisationnel. La révolution des technologies de l'information et des communications qui transforme actuellement l'économie mondiale rehausse de manière spectaculaire la valeur de certains types donnés de connaissances, tout en en rendant d'autres périmés. Donc, au fur et à mesure que cette transformation structurelle s'opère, le soutien à l'innovation revêt une importance plus grande que jamais. Dans ce contexte, les modèles néo-classiques macro-économiques de croissance, ne fournissent pas de réponses satisfaisantes à de nombreuses questions liées aux politiques qui se posent sur le plan micro-économique. Toutefois, étant donné que la théorie de la croissance endogène met l'accent sur les causes et répercussions des changements économiques pour l'économie en général (elle est d'ailleurs la seule qui le fasse), elle se révèle pertinente pour ce qui est d'orienter une nouvelle réflexion portant sur de nombreux aspects de la politique économique, nouvelle réflexion que la révolution évoquée nécessite.

Le but du présent volume consiste à faire mieux comprendre la nature et les incidences économiques de la croissance eacute;conomique fondée sur les connaissances dans le contexte propre à l'économie canadienne. Prises collectivement, les onze études qu'il comprend nous aident à mieux comprendre les modalités qui permettraient à la politique économique de s'adapter aux changements technologiques qui transforment l'économie canadienne. Le volume se compose de quatre parties. Les études rassemblées dans la Partie 1 portent sur des concepts et sur des questions relatives aux méthodes de mesure; il faut d'abord régler ces aspects pour qu'il soit possible de traiter la connaissance de manière explicite dans le cadre de l'étude du processus de croissance économique. À la Partie 2, le lecteur trouvera des études consacrées aux régimes applicables au commerce et à la propriété intellectuelle, à la lumière de certains des concepts relevant de la théorie de la croissance endogène. Les études qui composent la Partie 3 examinent les politiques visant à promouvoir et à faciliter la création, la diffusion et l'adoption de nouvelles technologies. Enfin, la Partie 4 comporte des études qui mettent l'accent sur l'autoroute de l'information et l'importance économique des infrastructures en matière d'information. On accorde une attention particulière à l'accroissement de la productivité qui est attribuable à l'industrie des communications ainsi qu'aux conséquences de l'autoroute de l'information pour le reste de l'économie.

Les sources de la connaissance : concepts et mesure

Les études réunies dans la présente section portent sur des concepts et sur des questions relatives aux méthodes de mesure qu'il faut d'abord régler pour qu'il soit possible de traiter la connaissance de manière explicite dans le cadre de l'étude du processus de croissance économique. De toute évidence, il importe que la politique économique formulée dans le but d'infléchir les changements technologiques et de stimuler la croissance économique aient certaines répercussions sur l'ensemble des connaissances qui sous-tendent l'économie. Toutefois, la plus grande partie de l'information dont disposent les décideurs à ce propos est à la fois de faible qualité et dispersée. Quoique les études en question ne tranchent pas une fois pour toutes le problème fondamental que pose la mesure des « dimensions économiques » des connaissances, elles n'en identifient pas moins d'importants sujets devant faire l'objet de recherches ultérieures et elles brossent un tableau clair de certains aspects des sources de la connaissance.

La première étude, menée par Howitt, aborde plusieurs des problèmes que pose la mesure de la croissance fondée sur les connaissances lorsque effectuée à l'aide de méthodes classiques en matière de comptabilité nationale. Howitt soutient que pendant des périodes de changements technologiques fondamentaux et rapides (comme celle que vit actuellement le Canada), il est vraisemblable qu'on sous-estime, du fait de ces problèmes, la progression de la production et de la productivité. Tout en reconnaissant le caractère particulier de la pensée et de l'innovation, et le fait que toute « mesure » explicite de la connaissance est sans doute vouée à demeurer imparfaite, l'auteur termine son étude en plaidant en faveur de la mise au point de meilleurs moyens de mesurer les éléments clés de la production et de l'utilisation des connaissances.

Lee et Has font également ressortir la difficulté de mesurer les connaissances à l'aide des données dont on dispose actuellement. Se fondant sur des données relatives à la R-D, à l'éducation et aux professions, ils répartissent cinquante-cinq secteurs industriels du Canada en trois catégories, selon leur intensité de connaissances : faible, moyenne et élevée. Leur analyse révèle un degré élevé d'hétérogénéité à l'intérieur de chacune des grandes catégories. Elle comporte en outre des constats qui mettent en garde contre l'approche simpliste de subventionner des industries de technologie de pointe au détriment de celles dont le niveau technologique est faible. Plus précisément, les auteurs font valoir que si le rendement du secteur fondé sur un degré élevé de connaissances est supérieur à celui des deux autres du point de vue de la croissance de la production, de l'emploi et des salaires, le secteur à faible niveau de connaissances enregistre, cependant, sur le plan de l'accroissement de la productivité de la main-d'oeuvre, un rendement supérieur à celui des secteurs dont le degré de connaissances est élevé ou moyen.

Dans leur étude, Baldwin et Johnson évaluent les liens entre l'innovation et la formation d'après l'enquête sur l'essor de la petite et de la moyenne entreprise. Un certain nombre des questions figurant dans cette enquête concernaient l'activité novatrice (représentée par l'importance relative de diverses considérations pour l'entreprise), et notamment : la recherche-développement, la technologie, les sources de l'innovation (brevets étrangers ou canadiens, etc.), les stratégies d'accroissement de l'efficience, le rôle du marketing, ainsi que les pratiques novatrices en matière de gestion. Les auteurs constatent l'existence d'une corrélation étroite entre les activités novatrices et la formation; c'est pourquoi ils soutiennent qu'il n'existe pas de recette unique pouvant assurer le succès d'une entreprise donnée. Les entreprises qui réussissent semblent s'en remettre à un ensemble complexe de stratégies. Les auteurs relèvent également un degré élevé d'hétérogénéité dans ces activités d'un secteur à l'autre; ils avancent par le fait même un motif supplémentaire de dépasser les simples théories de la croissance totale qui ne tiennent pas compte des différences entre les secteurs en ce qui concerne la création de connaissances.

Une approche fondée sur la connaissance visant à définir un cadre d'examen de questions stratégiques

La Partie 2 réunit des études qui examinent un certain nombre de questions stratégiques pouvant découler de la théorie de la croissance endogène. Il arrive que les politiques formulées dans le but d'induire une progression permanente de l'efficience, selon le modèle néo-classique, par exemple, provoquent aussi une augmentation permanente du taux de croissance.

L'étude préparée par Rick Harris fait un tour d'horizon de la documentation de plus en plus abondante sur les effets de la libéralisation des échanges et de l'intégration sur la croissance économique. Dans tous les documents que l'auteur a passés en revue, on fait ressortir des liens importants entre l'ouverture des marchés et la croissance. L'auteur soutient donc la thèse selon laquelle on peut, à partir d'exemples empiriques, établir une argumentation solide démontrant que la libéralisation du commerce favorise la croissance économique. Toutefois, il n'arrive pas à déterminer les modalités par lesquelles le commerce influe sur la croissance. Le problème tient en partie au fait que les modèles mis au point dans la littérature relative à la croissance endogène demeurent rudimentaires et, pour le moment, ne contiennent pas suffisamment de détails pour qu'il soit possible d'isoler et de mettre à l'essai d'importantes voies de transmission. De plus, il n'existe que peu d'éléments probants et fiables permettant de jauger l'importance relative du capital humain, de l'investissement et de la nationale pour la croissance économique, et encore moins d'éléments pour ce qui est de déterminer les modes d'interaction de ces facteurs avec les courants des échanges internationaux.

John Whalley, dans l'étude qui suit, souligne que l'examen des obstacles interprovinciaux constitue un volet essentiel de la question plus large qui se pose, à savoir, celle des liens unissant le commerce et la croissance économique. D'après son interprétation de la théorie récente sur la croissance, les obstacles au commerce interprovincial peuvent avoir pour effet soit d'augmenter, soit d'entraver la croissance économique à l'intérieur des provinces, selon la nature des obstacles interprovinciaux, le type de retombées et la mesure dans laquelle ces retombées débordent les frontières provinciales. Son examen des études empiriques l'amène à confirmer son appréciation antérieure, selon laquelle les estimations des coûts éventuels des obstacles actuels au commerce interprovincial (qui s'établiraient, selon les sources, à 1 p. 100 du PIB) sont nettement surévaluées; en réalité, ces coûts sont peut-être de cinq à dix fois moins élevés. L'auteur fait également observer que les industries qui se heurtent aux obstacles les plus élevés (la bière et les produits agricoles) ne sont vraisemblablement pas les canaux par lesquels une importante croissance fondée sur les connaissances passe d'une province à l'autre.

La dernière étude faisant partie de la présente section est l'oeuvre d'Acheson et McFetridge. Ils passent en revue divers types de droits de propriété intellectuelle, décrivent la protection de ces droits par la législation et la réglementation au Canada et dans d'autres pays, et indiquent la façon dont plusieurs modèles récents de croissance économique traitent la propriété intellectuelle. Ces modèles mettent en relief deux aspects importants (et, jusqu'à maintenant, insuffisamment étudiés) du régime en vigueur en la matière : les rapports entre les innovateurs actuels et ceux qui suivent leurs traces, et les liens entre la recherche à caractère exclusif et les sciences qui sont du domaine public. Les auteurs traitent ces deux types de rapports de façon approfondie dans leur étude.

Faciliter la croissance fondée sur les connaissances

Le lecteur trouvera à la Partie 3 des études portant sur les politiques visant à promouvoir et à faciliter la création, la diffusion et l'adoption de nouvelles technologies. Il est apparu évident depuis la formulation de la théorie de la croissance endogène que l'intervention des pouvoirs publics se justifie en raison des rendements croissants, des effets externes et de l'imperfection de la concurrence que l'on peut constater dans le processus d'innovation. Néanmoins, les concepteurs de cette théorie se sont montrés réticents à examiner de manière approfondie ces incidences sur le plan des politiques, ce qui s'explique en grande partie par la conscience du fait que les modèles ne rendent pas compte de la totalité de la réalité. En guise d'exemple, il incombe aux gouvernements de déterminer les bénéficiaires des subventions, le type d'activités à subventionner, et les critères à retenir. Les modèles globaux qui ne tiennent pas, ou peu, compte des variations de l'une ou l'autre de ces dimensions ne permettent pas bien de répondre à ces questions, pas plus que les modèles qui postulent un échec du marché sans prévoir la possibilité d'un échec des pouvoirs publics.

Lipsey et Carlaw consacrent leur recherche à l'examen d'environ trente études de cas de politiques gouvernementales d'innovation et d'initiatives industrielles au Canada et ailleurs. Cette recherche suit l'approche Lipsey-Bekar de l'analyse de la croissance. En vertu de cette approche, on souligne que dans la plupart des cas, l'innovation (particulièrement les changements vraiment profonds) demande beaucoup de temps, comporte des ratés au départ et exige la prise de nombreuses décisions caractérisées par un degré élevé d'incertitude. Cette approche met également en évidence l'importance des structures institutionnelles qui facilitent (ou entravent) l'innovation. On donne des institutions une large définition, de sorte que cette catégorie comprend les réserves accumulées de capital humain et physique, les marchés, et des activités collectives allant de la mise en place d'infrastructures publiques à l'adoption de règles nationales et internationales influant sur les échanges commerciaux et d'autres rapports à caractère économique en passant par la santé et l'éducation. Les auteurs mènent leur analyse à la lumière de la conception structurelle de la croissance avancée plus tôt par Lipsey et Bekar, selon lesquels les effets des changements technologiques dépendent du degré de compatibilité entre un changement donné et la structure de l'économie. C'est pourquoi les deux chercheurs classent également les cas en fonction de l'ampleur des changements structurels découlant des tentatives d'innovation. D'après leur examen de ces études de cas, les auteurs émettent l'opinion selon laquelle les politiques sont davantage susceptibles de réussir si elles visent des changements progressifs plutôt que de grands bonds, si l'innovation ne provoque pas de grands bouleversements structurels et si les politiques sont souples et permettent au secteur privé de s'adapter aux incertitudes du processus d'innovation.

L'autre étude qui figure dans la présente section, réalisée par Acs, de la Mothe et Paquet, présente une argumentation en faveur du traitement de l'innovation comme étant une activité à caractère local s'appuyant sur des réseaux délimités davantage par la géographie que par des frontières nationales. Les auteurs mettent en question la justification de la plupart des types de stratégies nationales en matière d'innovation (par exemple, le concept, formulé par Nelson, d'un réseau national d'innovation), lorsqu'elles vont au-delà de ce qui est nécessaire pour faciliter un échange satisfaisant d'informations entre des organismes implantés à l'échelle locale. Faisant allusion aux retombées locales et aux facteurs externes régionaux, ils soumettent des éléments démontrant leur importance croissante. Du point de vue des politiques, les principales incidences de leur analyse sont les suivantes : il conviendrait de remplacer « l'état d'esprit centralisateur » par une approche « allant du bas vers le haut » et on devrait assurer la présence d'infrastructures à l'échelon sous-national afin de soutenir les interactions sur le plan local. L'accent mis dans leur étude sur la démarche partant de la base fait écho à l'orientation que l'on retrouve dans l'étude de Lipsey et Carlaw, qui soulignent la nécessité de permettre au secteur privé de s'adapter à l'incertitude.

Le Canada et la révolution mondiale des télécommunications

La Partie 4 regroupe des études portant sur un secteur de l'économie canadienne qui occupe une place cruciale relativement à la croissance fondée sur les connaissances, à savoir, celui des télécommunications. Ce secteur représente, à lui seul, une part considérable du total des dépenses de R-D au Canada. Étant donné que les communications assurent un lien d'une importance déterminante pour l'ensemble du pays, les innovations résultant de ces dépenses de R-D ont un effet sur l'efficience de la totalité de l'économie canadienne. Le secteur des télécommunications est au coeur de la révolution de l'information et des communications qui sous-tend une très grande part des changements technologiques qui déferlent à travers le monde. Bien évidemment, les réseaux de communication comportent aussi en grande abondance les effets externes et les retombées qui caractérisent le processus de la croissance économique.

Dans leur étude, Röller et Waverman examinent certains des roblèmes liés à la mesure de l'importance de l'infrastructure des télécommunications pour le processus de croissance. Ils émettent l'opinion selon laquelle il existe une corrélation positive à travers les pays du monde entre le PIB réel et le nombre de lignes téléphoniques principales. Toutefois, on fait également observer dans ce document que les liens de cause à effet jouent dans les deux sens, de sorte qu'il est impossible d'établir, à partir de cette seule corrélation, la mesure dans laquelle les appareils téléphoniques favorisent la croissance, jusqu'à quel point la croissance accroît la demande de postes téléphoniques et le degré auquel les lignes téléphoniques sont tout simplement liées de manière étroite aux déterminants plus fondamentaux de la croissance économique. Les perspectives qu'ouvre cette étude devraient baliser l'orientation de précieuses recherches empiriques.

Bernstein examine dans son étude les retombées en matière de R-D qui découlent de l'industrie du matériel de télécommunications. Il évalue les effets des facteurs suivants sur le secteur canadien de la fabrication : la R-D naissant à l'intérieur du secteur même des télécommunications, la R-D engagée aux États-Unis et la R-D menée à bien dans le secteur du matériel de télécommunications. L'auteur constate que les retombées les plus importantes viennent de la R-D qui se fait aux États-Unis, mais il fait remarquer que celles découlant du secteur du matériel de télécommunications sont importantes également. Il arrive également à la conclusion selon laquelle une augmentation de l'ordre de 1 p. 100 des capitaux consacrés à la R-D dans le secteur du matériel de télécommunications débouche sur une baisse de 0,011 p. 100 du coût variable par unité de produit. Bernstein calcule en outre le taux de rendement social de l'investissement dans la R-D de la part du secteur du matériel de télécommunications; ce taux s'élève selon lui à 55 p. 100, ce qui représente environ trois fois le taux de rendement dans le secteur privé. Dans l'ensemble, les conclusions de l'auteur donnent à penser qu'il existe de solides arguments en faveur de politiques gouvernementales de promotion de la R-D, sans que cela ne justifie nécessairement le ciblage de ce secteur clé (étant donné que l'analyse qu'il a effectuée antérieurement a fait ressortir des retombées similaires dans d'autres industries).

Enfin, le lecteur trouvera dans l'étude préparée par Globerman un examen des répercussions de l'autoroute de l'information sur le plan économique. Elle contient une description utile de ce que cette autoroute englobe et souligne que ses effets économiques ne dépendront pas de sa productivité moyenne, mais plutôt de sa productivité marginale. Globerman prend le parti du scepticisme : il fait valoir qu'au vu des applications et de l'utilisation de l'autoroute de l'information à ce jour, les installations déjà en place répondent déjà bien aux besoins du grand public (et certainement aussi bien que ce ne serait le cas si on mettait en place un réseau beaucoup plus onéreux). De plus, il attire l'attention sur des motifs incitant à la méfiance à l'égard de l'argument lié aux effets externes avancé pour justifier une intervention gouvernementale dans ce domaine. Bien sûr, l'avenir des changements technologiques est toujours incertain et Globerman admet qu'il se peut, effectivement, que les visionnaires aient raison, bien que les éléments de preuve objectifs étayant leurs allégations soient faibles. Cela étant, son analyse donne à penser qu'il y a lieu de faire preuve de circonspection avant de faire d'énormes investissements irréversibles dans les infrastructures. Il demande instamment aux décideurs, également, de s'en remettre en la matière aux mêmes forces concurrentielles du marché que dans d'autres champs d'activité.

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Création : 2003-04-16
Révision : 2004-03-03
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