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Documents de recherche

La région de l'Asie-Pacifique et l'économie mondiale: perspectives canadiennes (Volume 7, 1997)
Directeur général de la publication : Richard G. Harris, University Of Calgary Press

On peut acheter les documents de recherche en s'adressant aux presses de l'Université de Calgary. N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires à l'adresse suivante : mepa.apme@ic.gc.ca.

Matières

  • Introduction
    Richard G. Harris

  • Croissance économique et capital social en Asie
    John F. Helliwell
    Commentaire : Francis X. Colaço

  • Le Canada et la région de l'Asie-Pacifique : perspectives selon les modèles de gravité, de concurrence monopolistique et d'Heckscher-Ohlin
    Walid Hejazi et Daniel Trefler
    Commentaire : Marcus Noland

  • Rivalité en vue d'attirer des investissements japonais en Amérique du Nord
    Keith Head et John Ries
    Commentaire : John W. Craig

  • Les exportations de ressources naturelles canadiennes vers la région de l'Asie-Pacifique
    Robert N. McRae
    Commentaire : Tim Hazledine

  • Exportations canadiennes de services commerciaux et éducationnels vers la région de l'Asie-Pacifique
    Lawrence L. Schembri
    Commentaire : Frank Flatters

  • Essor du secteur financier dans la région de l'Asie-Pacifique et incidence possible sur les banques canadiennes
    John F. Chant
    Commentaire : Reuven Glick

  • Le tourisme international dans la région de l'Asie-Pacifique et ses conséquences pour le Canada
    Richard G. Harris et Stephen T. Easton
    Commentaire : Tae H. Oum

  • L'économie canadienne et l'immigration en provenance de l'Asie-Pacifique
    Michael Baker et Dwayne Benjamin
    Commentaire : Donald DeVoretz

  • Commerce, environnement et croissance dans la région de l'Asie-Pacifique : conséquences pour le Canada
    Brian R. Copeland

  • Les petites et moyennes entreprises canadiennes : possibilités et défis dans la région de l'Asie-Pacifique
    Someshwar Rao et Ashfaq Ahmad
    Commentaire : James McRae

  • Les triangles du Pacifique : rapports économiques entre les États-Unis, le Japon et la Chine
    Wendy Dobson
    Commentaire : Masao Nakamura

  • Les politiques du Canada en matière de commerce et l'investissement et la région de l'Asie-Pacifique : affronter l'ambivalence ?
    Murray G. Smith
    Commentaire : Edward M. Graham

  • Politiques scientifiques et technologiques dans les pays de l'Asie-Pacifique : les défis et les possibilités qui s'offrent au Canada
    Richard G. Lipsey et Russel M. Wills
    Commentaire : Louise Séguin-Dulude

  • Tableau rétrospectif des exportations de l'Australie vers l'Asie
    Richard Pomfret
    Commentaire : Peter J. Sagar

  • Le nouveau système commercial : mondial ou régional
    Sylvia Ostry

Les analystes s'entendent généralement pour affirmer qu'il serait avantageux pour le Canada de développer des rapports plus étroits en matière de commerce et d'investissement avec des pays autres que les États-Unis. En effet, près des trois-quarts des échanges du Canada se font présentement avec les États-Unis.

Ils conviennent aussi que la région de l'Asie-Pacifique offre les possibilités de diversification les plus prometteuses pour le Canada. Les économies de cette région devraient croître à un rythme d'environ 7 pourcent par année durant les prochaines 10 années, comparativement à environ 2,5 pourcent en Amérique du Nord. Il est également prévu que les importations des économies de l'Asie-Pacifique croîtront à un rythme de plus de 9 pourcent par année durant les 10 prochaines années. Cette tendance s'est reflétée en quelque sorte dans l'expérience que la Canada a vécue. Les relations commerciales du Canada avec les économies asiatiques se sont accrues considérablement - même si la base était restreinte au départ - et la région de l'Asie-Pacifique a maintenant surpassé la Communauté européenne en tant que deuxième partenaire commercial le plus important. Mais ces tendances globales masquent certaines lacunes troublantes. Dans certains pays, le Canada ne fait qu'exploiter une infime partie du potentiel commercial. Dans d'autres cas, il est en voie de se faire déclasser par d'autres pays et de perdre ainsi une partie de sa part de marché.

Afin d'y voir plus clair sur ce sujet, Industrie Canada a confié à une équipe de chercheurs sous la direction de Richard G. Harris de l'université Simon Fraser, la mission d'examiner les débouchés et les défis que la région de l'Asie-Pacifique offre dans une optique canadienne.

Les chercheurs impliqués dans cette étude proviennent de divers secteurs de la science économique. La mondialisation ayant contribué à brouiller les lignes de démarcation traditionnelles entre l'économie internationale et l'économie nationale, on retrouvera dans cette étude des textes ayant trait à la macroéconomie, au marché du travail, à l'environnement, aux politiques publiques, au développement des entreprises, et ainsi de suite.

À travers la complexité du sujet, une nette tendance se dégage. Tous les indices pointent en effet vers un resserrement des liens entre le Canada et l'Asie-Pacifique au cours des années à venir. Cette tendance comportera inévitablement des conséquences pour la croissance économique canadienne, le profil de l'expansion industrielle, l'évolution des salaires, la politique commerciale et industrielle, l'avenir du Canada au sein du système commercial multilatéral et ses rapports avec les États-Unis et le Mexique.

Questions de croissance et de commerce

Depuis les dernières années, les pays de l'Asie-Pacifique ont connu une croissance spectaculaire qui est d'ailleurs à l'origine de l'engouement médiatique dont cette région est l'objet. Pourquoi cette croissance ? John Helliwell s'est penché sur la question. Il donne un aperçu du débat sur les sources de la croissance économique et de son dynamisme manifeste. La performance de l'Asie-Pacifique ne démontre-t-elle pas que les petits pays peuvent croître aussi rapidement que les grands ? S'il y a eu rattrapage important en terme de croissance, il faut pourtant noter que la plupart des pays de l'Asie-Pacifique sont encore loin derrière le niveau de développement des pays industriellement avancés. Le niveau du PIB par habitant est encore inférieur, de plus de la moitié, de celui de la moyenne mondiale. Le PIB par habitant de l'OCDE, par exemple, est huit fois plus élevé que la moyenne asiatique.

Plusieurs observateurs estiment que la croissance de l'Asie peut s'expliquer, en partie, par un ensemble d'institutions culturelles qui alimentent ce qu'on appelle « la confiance » ou la « cohésion sociale ». Certains ont mis au point des indices de valeurs sociales entre des pays dans un effort visant à expliquer le phénomène de la croissance, et ont décelé une corrélation significative entre la performance sur le plan de la croissance et des valeurs telles que la prévoyance, la détermination et l'acharnement au travail.

Helliwell a analysé la performance des économies asiatiques durant les années 1980 et conclue que la vitesse de croissance d'une économie est directement liée au degré d'ouverture de cette économie. Helliwell affirme également qu'il est trop tôt pour conclure sur l'importance pour la croissance économique de facteurs tels que le capital social et la culture.

La structure du commerce canadien a également été l'objet d'analyse. Walid Hejazi et Daniel Trefler ont procédé à une mise à jour des profils du commerce canadien et analysé les répercussions de la croissance de commerce avec l'Asie de l'Est. Les auteurs tirent deux conclusions principales de leur analyse. Premièrement, le Canada enregistre des niveaux inexplicablement élevés d'exportations de produits liés aux ressources naturelles, même après avoir pris en compte l'abondance naturelle du Canada en ressources naturelles. Deuxièmement, la région de l'Asie de l'Est enregistre des niveaux inexplicablement élevés d'exportations de produits manufacturés de bas de gamme. Il est possible que ces profils commerciaux puissent être expliqués par les politiques industrielles des pays de l'Asie de l'Est axées sur les exportations. Néanmoins, ces résultats sont compatibles avec le recul des salaires des travailleurs non spécialisés qu'on a observé au Canada pendant la dernière décennie.

Le Japon est à lui-seul un joueur clé des échanges commerciaux avec l'économie nord-américaine. Il suffit de rappeller son vaste surplus commercial, sa domination de plusieurs industries mondiales et ses importants investissements directs à l'étranger. Il y a de bonnes raisons de croire que l'impact du Japon sur le Canada est appréciable que ce soit sur le plan des échanges ou des investissements. Et pourtant le Canada n'a pas réussi aussi bien que les États-Unis à attirer chez lui les investisseurs japonais. Pour chaque groupe de 15 entreprises japonaises qui ouvrent leurs portes aux États-Unis, une seule s'installe au Canada. Et parmi les provinces canadiennes, seule l'Ontario se classe dans le groupe des 20 premiers emplacements privilégiés par le Japon en Amérique du Nord.

Selon Keith Head et John Ries, plusieurs mesures pourraient être employées par les provinces afin d'accroître le degré « d'attraction » y compris la laquo; solution terre-neuvienne raquo; qui consiste à offrir 2 000 $ par emploi créé. À ce sujet, il faut cependant être conscient de la possibilité que les provinces se livrent à des « guerres de subventions » mutuellement dommageables, la province gagnante pouvant même finalement y perdre en terme de bien-être. Selon Head et Ries, et compte tenu de la prédilection des gouvernements locaux à accorder des subventions de ce genre, il serait sage de s'engager par voie constitutionnelle ou juridique pour éviter de telles manoeuvres.

Questions d'exportations

Ressources naturelles

Environ 40 p. 100 des exportations totales du Canada en 1994, étaient constituées de produits dérivés des ressources naturelles. Un faible pourcentage de ce type d'exportation est cependant orienté vers l'Asie de l'Est. Le phénomène s'explique par le fait que plusieurs pays de cette région sont eux aussi des exportateurs de ressources, en d'autres mots, des concurrents du Canada.

Les projections laissent pourtant entrevoir des augmentations considérables de consommation de ressources par les pays de cette région du globe au cours des 25 prochaines années. Cela permet d'envisager des possibilités d'exportations énormes pour le Canada. Cette conclusion suppose toutefois que les conditions, entourant l'offre mondiale, ne changeront pas de façon spectaculaire. Dans l'ensemble, l'analyse donne à penser que les exportations de technologies permettant d'économiser des ressources pourraient également devenir importantes.

Services

La croissance du secteur des services est une caractérisque d'à peu près toutes les économies tant avancées qu'en voie de développement. C'est un secteur qui croît chaque année sous l'impulsion de technologies nouvelles qui ont pour effet de réduire le coût de déplacement soit du service lui-même, des personnes qui l'offrent ou des clients qui le reçoivent. Si historiquement le Canada a accusé un déficit au niveau des échanges de services à travers le monde, il enregistre néanmoins un surplus à ce chapitre avec l'Asie-Pacifique. Les principaux services dont il est ici question sont l'ingénierie, la consultation, les services financiers, les télécommunications, les services de R-D et l'enseignement postsecondaire.

Services commerciaux et éducationnels :

Lawrence Schembri, qui signe une étude sur cette question, soutient que les entreprises canadiennes ont d'ailleurs la possibilité de réaliser des percées importantes avec l'Asie-Pacifique. Cet optimisme s'appuie sur divers éléments. Le Canada, rappelle-t-il, possède un avantage comparatif dans ces catégories de services, un avantage qui repose sur une solide base de compétence et d'expérience dans des domaines comme l'extraction des ressources et la construction. Des données récentes indiquent que la demande de services s'est accrue plus rapidement dans ces pays que dans le reste du monde. Des liens plus étroits avec l'Asie-Pacifique ajoutée à une croissance des revenus, devraient donc se traduire par une augmentation dans la demande des services en provenance du Canada.

En 1992-1993, on comptait pas moins de 23 000 étudiants de la région d'Asie-Pacifique qui poursuivaient des études postsecondaires au Canada. La présence de ce fort contingent d'étudiants représente environ 200 millions de dollars ou 25 p. 100 des exportations totales de services commerciaux vers l'Asie. Compte tenu des faibles niveaux de scolarisation dans la région et de la haute priorité accordée à l'éducation dans la culture asiatique, le Canada pourrait fort bien élargir ses débouchés dans ce domaine. Comme l'éducation relève presqu'exclusivement de la compétence des provinces, il faudrait, selon Schembri, des politiques précises visant à exploiter ces marchés ou encore, une déréglementation du secteur de l'enseignement secondaire.

Une partie de l'étude de Schembri traite des exportations de services vers la Chine. En tenant compte des dépenses considérables en matière d'infrastructure qui devraient être consenties en Chine au cours des prochaines années et à la lumière des performances des entreprises américaines dans ce pays, l'auteur estime que de nombreuses possibilités pourraient s'offrir aux entreprises canadiennes spécialisées, notamment dans les services de construction et d'ingénierie.

Services bancaires :

John Chant a réalisé une analyse internationale intéressante et conclue que la croissance du revenu a habituellement pour effet d'accroître l'importance des circuits financiers et des services bancaires. Ce résultat permet de croire que le secteur bancaire dans la région de l'Asie-Pacifique est appelé à connaître une croissance appréciable.

Cependant, selon Chant, une réglementation rigide qui résiste aux initiatives de libéralisation représente en fait une difficulté importante pour le secteur bancaire dans la plupart des pays asiatiques. Seuls Hong Kong, le Japon et la Corée du Sud permettent aux banques étrangères d'avoir accès, sans restrictions, à leurs marchés. Il ne semble pas que ce tableau soit appelé à changer sous peu. Cependant, si les banques canadiennes peuvent réussir aux États-Unis et en Europe, leur succès pourrait fort bien les conduire ultérieurement en Asie, lorsqu'une déréglementation plus poussée sera chose faite.

Tourisme international :

Le tourisme en provenance de la région de l'Asie-Pacifique est un secteur qui retient beaucoup l'attention. En 1992, la part canadienne des arrivées du tourisme mondial n'était que de 3,43 p.100, une bonne partie de ces visiteurs provenant des États-Unis. Les arrivées au Canada de touristes en provenance de l'Asie ont néanmoins augmenté de façon appréciable entre 1972 et 1994 grimpant de 13 p. 100 à un peu plus de 31 p. 100. Les visiteurs japonais comptaient pour environ 40 p. 100 du total des touristes asiatiques en visite au Canada.

Selon Stephen Easton et Richard Harris, il est bien difficile de prévoir si l'expérience japonaise, au chapitre du tourisme, sera imitée par les autres pays asiatiques. Les niveaux des revenus des pays moins bien nantis devront augmenter considérablement avant que l'achalandage touristique se rapproche des niveaux du Japon. Néanmoins, la croissance de la population et des revenus dans la région signifie que les taux de croissance du marché du tourisme international seront probablement élevés.

De plus, il se pourrait que des éléments du côté de l'offre jouent à l'avantage du Canada tout simplement à cause de sa dimension géographique. Parce qu'il s'agit d'un secteur libre de toute réglementation, les forces de la concurrence dans l'industrie touristique devraient entraîner une baisse des prix. En conséquence, le tourisme pourrait atteindre des taux plus élevés de croissance que ceux des autres secteurs des services fortement réglementés.

Questions d'immigration

L'immigration en provenance de l'Asie est l'un des domaines où les données statistiques et les perceptions de la population se rapprochent le plus; beaucoup plus, par exemple, que si on les compare avec celles des secteurs du commerce et des investissements. L'immigration asiatique au Canada représente environ 50 p. 100 de l'immigration totale, soit à peu près 100 000 personnes par année. La majorité des immigrants provient de la Chine, de Hong Kong et de Taiwan. Michael Baker et Dwayne Benjamin soutiennent que si le nombre d'immigrants au Canada a été élevé, leur arrivée n'a pas pour autant exercé un effet très grand sur la situation du marché du travail. Les immigrants asiatiques s'assimilent, selon eux, à peu près au même rythme que les autres immigrants mais leur rémunération de départ se situe à un niveau moins élevé.

Le rapport entre le commerce et l'immigration est un sujet qui a été relativement peu étudié. Étant donné que l'immigration asiatique au Canada a été très forte, y a-t-il des preuves qui indiquent que l'immigration exerce un impact sur le commerce et l'investissement ? Les auteurs décèlent la présence de certains indices qui permettent de croire que les importations, et dans une moindre mesure les exportations, sont corrélées avec l'immigration.

Questions d'environnement

Brian Copeland examine de son côté les rapports touchant les échanges avec l'Asie et la qualité de l'environnement dans la région de l'Asie-Pacifique. On peut se demander, par exemple, si la demande des pays développés pour des produits à forte incidence de pollution entraîne une amélioration ou, au contraire, une détérioration de l'environnement.

Plusieurs études évoquent la présence d'un « effet en dos d'âne », c'est-à-dire que la pollution augmente d'abord avec la hausse du revenu par habitant et elle diminue par la suite. Il semblent que plusieurs des pays les plus pauvres soient sur le « mauvais » versant de la butte : une croissance plus rapide se traduit par un niveau de pollution plus élevé.

La libéralisation des échanges pourrait contribuer à empirer la situation à cause d'effets imprévus sur l'environnement. Par exemple, un pays doté de faibles mesures de contrôle de la pollution et dont la croissance repose sur l'exportation de produits qui contaminent l'environnement, pourrait opter pour des politiques et une réglementation susceptibles de favoriser ses travailleurs d'aujourd'hui au détriment de sa population future.

Selon Copeland, les conséquences de cette analyse sur la formulation de politiques au Canada ne sont pas évidentes. Le Canada pourrait par exemple militer en faveur d'un virage écologique en matière de commerce international. Mais la réglementation de l'environnement est considérée par plusieurs pays comme une question de souveraineté nationale. De plus, le Canada s'est toujours opposé vivement à l'application extraterritoriale des lois américaines.

La possibilité que le Canada puisse prendre des mesures compensatoires à l'égard du dumping environnemental dans le but de faire observer des normes écologiques mondiales rend plusieurs personnes mal à l'aise parce que la plupart des pays touchés seraient des pays pauvres.

Petites et moyennes entreprises

Les petites et moyennes entreprises (PME) représentent plus de 98 p. 100 de l'ensemble des entreprises commerciales canadiennes. Leur présence est particulièrement inportante dans le secteur des services et on peut donc les sonsidérer comme des moteurs possibles de la croissance puisqu'elles facilitent les exportations de services commerciaux. Someshwar Rao et Ashfaq Ahmad ont également trouvé que les PME qui sont tournées vers les marchés extérieurs sont très concurentielles par rapport au PME américaines.

La presque totalité des entreprises ont déclaré que leur expansion dans la région de l'Asie-Pacifique avait été motivée par les mêmes facteurs : diversification du marché, production axée sur l'exportation, réglementation favorable, production pour le marché local et coûts de production réduits. Cependant, le taux de participation en territoire asiatique demeure très faible en comparaison à celui des entreprises de taille plus importante. Les PME contribuent pour seulement 9 p. 100 des exportations totales.

Le grand nombre d'obstacles en matière de commerce, d'investissements et de mesures réglementaires dans la région de l'Asie-Pacifique, autant de sources d'augmentation des coûts d'exploitation des entreprises, expliquent en bonne partie le faible taux de participation des PME dans cette région. Ces mesures réglementaires exercent des effets particulièrement défavorables sur les petites entreprises parce qu'elles représentent un coût fixe réparti sur un volume de ventes plus restreint. À ces facteurs, il faut ajouter trois facteurs additionnels d'importance cruciale pour les PME : le manque de ressources financières, une connaissance insuffisante du marché asiatique et un manque d'expérience internationale de la part des gestionnaires. Pour plusieurs, ces entraves justifient une aide gouvernementale en faveur des PME sur le marché des exportations.

Questions de politiques

Dans le cadre de l'examen de l'Asie-Pacifique et des intérêts canadiens dans cette région, il est important de bien saisir l'évolution des rapports bilatéraux entre les États-Unis et le Japon. Wendy Dobson a analysé les irritants commerciaux bien connus entre ces deux pays. Du côté américain, nous avons assisté, depuis plusieurs années, à diverses initiatives qui ont pour effet d'indisposer profondément les Japonais. Du côté japonais, une multitude de négociateurs commerciaux américains ont également échoué dans leurs tentatives d'ouvrir le marché japonais aux producteurs américains.

Les conséquences de cette impasse sont inquiétantes pour le Canada. Et pour cause. Les Japonais et les autres membres des communautés asiatiques ont tendance à considérer les Canadiens comme étant "semblables" aux Américains; ils doivent par conséquent être traités de la même façon.

Divers indicateurs, dont les investissements japonais dans la région même de l'Asie Pacifique, évoquent le spectre de la formation possible d'un bloc commercial lequel serait dirigé par les Japonais et auquel les Chinois ne participeraient pas. On ne connaît pas les réactions qu'un tel scénario susciterait dans le reste de l'Asie, mais cela pourrait contribuer à aggraver les différends actuels entre le Japon et les États-Unis.

Wendy Dobson formule trois recommandations principales en matière de politiques. Premièrement, un groupe spécial de règlement des différends entre le Japon et les États-Unis devrait être mis sur pied, en suivant le modèle retenu dans le cadre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. Deuxièmement, l'APEC devrait être utilisée comme voie par laquelle le Japon pourrait relier sa poussée régionale en Asie aux systèmes de régie mondiale comme l'OMC. L'APEC pourrait également jouer le rôle d'intermédiaire dans les différends. Enfin, le Canada doit intensifier ses efforts pour rehausser son profil dans la région de l'Asie-Pacifique, comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande l'ont fait.

Murray Smith propose trois considérations importantes à retenir dans l'optique de la politique commerciale canadienne portant sur la région de l'Asie-Pacifique. Premièrement, les barrières commerciales visant à limiter l'accès au marché canadien des exportations de la plupart des pays de la région de l'Asie-Pacifique sont encore très restrictives dans de nombreux domaines dont l'agriculture, les textiles et les produits manufacturés. Deuxièmement, le Canada fait lui aussi, face à d'importants obstacles contre ses exportations. Ces obstacles expliquent peut-être en partie la performance plutôt anémique des exportations du Canada vers l'Asie de l'Est. Une réduction des barrières tarifaires devrait donc être un objectif important de la politique commerciale canadienne dans la région et, à cet égard, les intérêts canadiens convergent vers ceux des États-Unis. Troisièmement, l'émergence d'un régime plus libéral des importations en provenance de l'Asie pourrait entraîner une certaine diminution du détournement de courants commerciaux vers le Mexique à l'intérieur de l'Amérique du Nord. Comme réservoir de main-d'oeuvre à faible coût, le Mexique est en concurrence directe avec l'Asie dans les marchés tant canadiens qu'américains. C'est là une source potentielle de tensions parmi les partenaires de l'ALENA.

Le bilan de la croissance en Asie a eu une influence sur la politique économique canadienne non seulement parce qu'il a suscité des inquiétudes au niveau de ses répercussions sur les échanges commerciaux et l'investissement. Cette question a également exercé une influence persistante sur le débat, parmi les universitaires et les responsables des politiques, relatif au rôle que les gouvernements on joué sur le plan de la promotion de la croissance. Richard Lipsey et Russel Wills interviennent dans ce débat en analysant le rôle que les politiques gouvernementales en matière de sciences et de technologie ont joué en Corée du Sud et à Singapour. Ils considèrent les nouveaux pays industrialisés comme des exemples de ce que Lipsey a appelé les « économies de marché assistés », les gouvernements étant les auteurs des interventions. Des politiques gouvernementales ont permis de substituer avec succès des intrants fondés sur les connaissances aux travailleurs peu spécialisés et aux intrants à base de ressources. Les auteurs soutiennent qu'il pourrait être avantageux pour le Canada d'examiner le fonctionnement détaillé de ces politiques. De plus, ils appuient une participation plus poussée du Canada à la R-D dans la région de l'Asie-Pacifique par l'intermédiaire d'alliances stratégiques et de partenariats avec la Corée du Sud et Singapour comme moyens de maintenir l'accès à des projets possibles pour des entreprises canadiennes.

Richard Pomfret complète l'ensemble de l'étude avec un regard sur la performance australienne en Asie. L'Australie est le pays qui a le mieux réussi dans ses efforts d'exportation vers l'Asie de l'Est. Cependant, le succès remporté par l'Australie sur ces marchés demeurent essentiellement concentré au niveau des produits primaires. Ce succès contribuera peut-être à ouvrir la voie vers l'étape ultérieure du cycle de production. Si l'Australie réussissait à améliorer la base de son capital humain, elle pourrait alors être bien placée pour exporter des biens et des services à valeur ajoutée plus élevée vers les marchés de l'Asie de l'Est. Les Canadiens surveilleront l'évolution de ces tendances avec beaucoup d'intérêt.

Conclusion

La croissance économique dans la région de l'Asie-Pacifique continuera de générer des possibilités et des risques. Il est inévitable qu'elle sera un pôle majeur de croissance dans l'économie mondiale pour encore un bon moment.

Comme cette région représente une part sans cesse croissante du PIB mondial, les Canadiens devraient être de plus en plus sensibles aux tendances nouvelles qui se dessinent dans la région. Et pour ce faire, il faudra peut-être consacrer une partie plus importante des ressources bureaucratiques et des politiques étrangères à cette région même si cela devait se faire au détriment des efforts consentis à l'égard de l'Europe.

Compte-tenu des occasions intéressantes de l'Asie-Pacifique, il n'est que sage pour le Canada d'exploiter ces possibilités en n'oubliant pas, toutefois, qu'il subsiste des problèmes. Si le Canada compte réussir en Asie, les entreprises canadiennes devront établir une présence plus évidente et nettement plus visible dans cette région. Les politiques gouvernementales devraient chercher à réduire les obstacles commerciaux. De plus, le Canada ne peut s'attendre à faire des progrès dans la région que s'il est perçu comme un partenaire commercial loyal. En ce sens, la diminution des obstacles commerciaux actuels que le Canada maintient pour restreindre les importations en provenance de l'Asie pourrait stimuler les rapports économiques avec cette région.

Le Canada devrait laisser l'évolution institutionnelle de l'APEC suivre son cours, tout en s'opposant à l'établissement d'un bloc commercial et en encourageant des initiatives axées sur la libéralisation des échanges. La promotion de l'ouverture des marchés intérieurs en Asie-Pacifique pourrait d'ailleurs se faire par L'APEC.

La promotion de liens éducationnels avec les universités canadiennes est un autre mécanisme par lequel le Canada pourrait accroître sa présence et sa performance.

Enfin, il importe de reconnaître que l'immigration récente en provenance de la région de l'Asie-Pacifique fournit au Canada un accès intéressant à un réservoir naturel d'entrepreneurs. Ces derniers connaissent la région et peuvent faciliter l'établissement de rapports en matière d'investissement et de commerce.

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Création : 2003-04-16
Révision : 2004-03-03
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