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Les terrains abandonnés au Canada – Retour au vert :
Cadre national visant à encourager le réaménagement des sites contaminés admissibles par l’élimination des privilèges de l’État et des arriérés de taxes

Préparé pour : Le Gouvernement du Canada, les gouvernements provinciaux et les municipalités

Par la : Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie et le Canadian Brownfields Network

Mars 2005

Annexe 1 : Stratégie nationale de réaménagement des sites urbains contaminés pour le Canada

Recommandation 1.2

1.2 Supprimer les privilèges et arriérés d’impôts grevant les sites urbains contaminés réhabilitables admissibles

Recommandation

Que les gouvernements fédéral et provinciaux fixent ensemble les principes et critères pour la suppression des privilèges fédéraux et provinciaux ainsi que des arriérés d’impôts dans des situations précises.

Que les gouvernements fédéral et provinciaux modifient leurs lois sur la faillite et les sociétés afin que soit remise à la Couronne une propriété détenue par une société en faillite à laquelle le syndic de faillite a renoncé. Si la société est constituée en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par actions, la propriété devrait échoir à la Couronne aux droits du Canada; si la société est constituée en vertu d’une loi provinciale, la propriété devrait échoir à la province.

Justification

Intérêt de l’élimination des privilèges et des arriérés d’impôts proposée :

  • Elle réduit les coûts initiaux pour les promoteurs de sites urbains contaminés réhabilitables et leur fournit davantage de certitude qu’ils disposeront de fonds aux étapes préliminaires des projets (p. ex. au cours des négociations entourant l’achat du site), où il est difficile d’obtenir une aide financière normale;
  • Elle constitue une façon très rentable d’accorder une aide financière aux sites urbains contaminés réhabilitables, parce que sa mise en œuvre n’implique aucun frais (autres que les frais administratifs), et permet d’aider les sites qui n’auraient aucune ou très peu de valeur pour le gouvernement, en l’absence de réaménagement.

Discussion

De nombreux sites urbains contaminés réhabilitables sont délinquants en ce qui concerne le paiement de leur impôt foncier, au point qu’ils sont éventuellement soumis à une vente pour impôts municipaux. Toutefois, ces propriétés se vendent souvent difficilement en raison de la situation de détérioration dans laquelle elles se trouvent, d’une contamination du site connue ou percue, ou des coûts élevés de restauration anticipés. Laissées inoccupées, elles sont sujettes au vandalisme et deviennent une charge pour l’administration municipale. Bien que pour un grand nombre de ces sites, aucun impôt municipal ne soit prélevé, ils coûtent cher aux municipalités qui doivent mettre à leur disposition des services de police, d’incendie et d’inspection, de même que des services d’exécution et d’entretien de l’infrastructure municipale.

Souvent, ces propriétés sont aussi grevées de privilèges* de la Couronne en instance, tant au fédéral qu’au provincial, qui ne peuvent être annulés par une vente pour impôts municipaux. La combinaison « arriérés d’impôts » et « privilèges de la Couronne » peut suffire à rendre une proposition locale de réaménagement d’un site industriel infaisable. Une entente préalable visant à supprimer tous ces privilèges, ou une partie d’entre eux, pourrait être un facteur décisif de la viabilité financière d’un projet éventuel de réaménagement de sites urbains contaminés réhabilitables. Cette forme d’incitatif a été proposée par le passé sur une base ponctuelle par tous les ordres de gouvernement. (La suppression des privilèges ou l’annulation des arriérés d’impôts ne doit pas être accordée avant que le nettoyage n’ait été terminé, afin d’éviter une situation où le privilège serait éliminé sans qu’aucun réaménagement n’ait lieu.)

Certaines provinces envisagent d’élaborer une série de critères et de protocoles concernant l’admissibilité des projets de réaménagement de sites urbains contaminés réhabilitables, à la suppression de tous les privilèges provinciaux dans l’intérêt de l’investisseur. Ce processus serait plus efficace si des critères et des procédures clairs et uniformes étaient fixés dans toutes les juridictions, de sorte que les promoteurs et les acheteurs sauraient si un site en particulier, où qu’il se trouve, est admissible à la suppression du privilège qui le grève. En particulier, un programme fédéral de suppression des privilèges grevant certaines propriétés pourrait être lié à une entente entre les gouvernements fédéral et provinciaux qui, entre autres, normaliserait les critères et les protocoles.

Il convient aussi de modifier les lois fédérales et provinciales afin de régler la question des sites urbains contaminés réhabilitables qui font l’objet de procédures de faillite. L’interprétation donnée par les tribunaux de l’article 20 de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité fédérale a pour effet de remettre à la société en faillite la propriété à laquelle le syndic en faillite a renoncé. Cela a l’effet indésirable de créer un site orphelin, sans entité pour assurer la maîtrise de la propriété - conséquence qui peut s’avérer désastreuse et même dangereuse.

Pour faire en sorte qu’il y a une entité qui assure la maîtrise de la propriété lorsque le syndic de faillite y renonce, la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, la Loi sur les biens en déshérence et la Loi canadienne sur les sociétés par actions fédérale, ainsi que les lois provinciales équivalentes, devront être modifiées de façon à prévoir que, dans ces circonstances, la propriété échoit à Sa Majesté la Reine du Canada ou à la province, le cas échéant. Il est aussi vital que le ministère désigné reçoive le financement approprié pour assurer la gestion de ces sites jusqu’à leur restauration.

(Il convient de noter que la suppression du privilège ne libère pas le débiteur initial du montant qui est dû à l’État. Dans le même ordre d’idées, la dévolution de la propriété à l’État fédéral ou à la province ne libère pas le pollueur de sa responsabilité et ne crée pas, non plus, avec les mesures de sauvegarde appropriées, de responsabilité supplémentaire pour la Couronne.)


Source :
Réhabiliter le passé, construire l’avenir :
une stratégie nationale des sites urbains contaminés réhabilitables pour le Canada

(Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2003), pp. 25-26