4.4
CAPITAL NATUREL 3 : INDICATEUR DES ÉMISSIONS DE GAZ À
EFFET DE SERRE
4.4.1 Description de l'indicateur proposé
L'indicateur national des émissions de gaz
à effet de serre (GES) sera fondé sur l'inventaire
des GES d'Environnement Canada. L'indicateur permettra un suivi
de l'ensemble des émissions de GES du Canada, à
l'exclusion des substances contrôlées par le Protocole
de Montréal 3.
Les substances suivies comprennent donc le dioxyde de carbone (CO2),
le méthane (CH4), l'oxyde d'azote (N2O),
les hydrofluorocarbones (HFC), les perfluorocarbones (PFC) et l'hexafluorure
de souffre (SF6). L'indicateur donnera lieu à
des rapports sur les émissions globales pour tous ces gaz
en mégatonnes d'équivalent-CO2 (voir note
4).
4.4.2 L'indicateur aujourd'hui
L'indicateur mesurera la contribution du Canada
aux émissions de GES résultant de l'activité
humaine (voir Tableau 2). Depuis les années 1800, les
concentrations de GES dans l'atmosphère ont augmenté
de façon substantielle, en raison de l'augmentation
des émissions résultant de l'activité
humaine. Par exemple, la concentration de dioxyde de carbone
a augmenté de 30 pour 100 depuis le début de
l'ère industrielle, la moitié de cette augmentation
étant survenue au cours des trente dernières
années. Cette augmentation a contribué à
l'intensification de l'effet de serre.
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![](/web/20061209084401im_/http://www.nrtee-trnee.ca/Publications/HTML/Complete-Documents/Report_Indicators_F/Graphics/Tableau2_F.gif)
L'Inventaire canadien des gaz à effet de
serre 5
signale que les Canadiens ont libéré, en 2000, environ
726 mégatonnes d'équivalents-CO2 de gaz
à effet de serre dans l'atmosphère, ce qui représente
environ 2 pour 100 des émissions mondiales totales de l'année.
Le secteur de l'énergie a produit environ 81 pour 100 des
émissions totales au Canada en 2000.
4.4.3 Justification
La stabilité du climat est peut-être
l'un des plus importants services assurés par les écosystèmes.
Bien qu'un indicateur permettant de mesurer directement les effets
du changement climatique serait l'idéal, la complexité
de cette démarche rend l'élaboration d'un indicateur
crédible impossible pour l'instant. Par conséquent,
l'indicateur proposé pour les émissions de gaz à
effet de serre fournit une mesure plus indirecte de notre capital
naturel, en mesurant la demande placée sur le capital naturel
(dans ce cas, l'atmosphère) pour qu'il accepte les gaz à
effet de serre.
Tous les gaz mesurés par cet indicateur contribuent
au changement climatique mondial. Un groupe d'experts internationaux,
le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat, a conclu que si les émissions de dioxyde de carbone
se poursuivent aux niveaux actuels, les concentrations atmosphériques
atteindront près de deux fois les niveaux préindustriels
de 280 parties par million avant la fin du XXIe siècle
6.
Pays nordique, le Canada est susceptible de connaître
des variations de températures plus grandes que les autres
régions du monde. Un récent examen des effets potentiels
pour le Canada indique que ces changements auraient de profondes
répercussions sur nos systèmes économiques,
sur notre bien-être social, y compris sur la santé
humaine, et sur nos systèmes écologiques. En outre,
en supposant que le monde sera soumis à des restrictions
plus grandes sur l'utilisation du carbone, le quota d'émissions
alloué au Canada devrait faire l'objet d'un suivi rigoureux.
La Convention cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (CCNUCC) de 1992 exige des Parties de l'Annexe I (les
pays industrialisés et les pays en transition vers une économie
de marché) qu'elles prennent des mesures pour ramener avant
l'an 2000 les émissions de gaz à effet de serre au
niveau de l'année de référence 1990. En 1997,
la troisième Conférence des Parties à la CCNUCC
a établi le Protocole de Kyoto, qui fixe des objectifs de
réduction des émissions au-delà de l'an 2000
pour les Parties de l'Annexe I. Le Protocole de Kyoto, ratifié
par le Canada en décembre 2002, stipule que le Canada doit
avoir, avant la fin de 2012, réduit ses émissions
de telle sorte que, pour les cinq dernières années
de cette période, elles soient en moyenne de 6 pour 100 inférieures
à celles de 1990. Les mêmes objectifs s'appliquent
au Japon, alors que les États-Unis et l'Union européenne
doivent en principe réduire leurs émissions de 7 et
de 8 pour 100, respectivement, sous le niveau de 1990. Les États-Unis
ont décidé pour l'instant de ne pas ratifier le Protocole
de Kyoto ni de s'y conformer.
4.4.4 Présentation de l'indicateur et
améliorations ultérieures
Les organismes suivants participeront à la
présentation ou à la publication de cet indicateur
:
- Statistique Canada publiera cet indicateur comme
faisant partie régulièrement siguilièrement
de son rapport sur tous les indicateurs de l'Initiative des IDDE;
- Environnement Canada produira les données
- cet indicateur est déjà calculé dans le
cadre du rapport de l'Inventaire canadien des GES d'Environnement
Canada, présenté au GIEC chaque année dans
le cadre des obligations internationales du Canada en matière
de présentation.
Les membres du Comité d'orientation de l'Initiative
des IDDE n'ont pas tous appuyé cette version de l'indicateur.
Certains auraient préféré, par exemple, un
indicateur fondé sur l'utilisation d'énergie par personne.
Un tel indicateur aurait été relié à
plusieurs enjeux importants, mais il aurait fluctué en partie
selon l'évolution de l'économie et pourrait de ce
fait être difficile à interpréter. D'autres
étaient en faveur d'un indicateur de l'intensité des
émissions (émissions divisées par le PIB).
Bien que ces suggestions n'aient pas été
retenues pour les besoins de l'indicateur proposé, plusieurs
sont déjà incluses dans d'autres indicateurs publiés
par Environnement Canada dans le cadre de l'Inventaire canadien
des gaz à effet de serre.
Enfin, certains membres de la TRNEE se sont
interrogés sur la pertinence d'un indicateur regroupant toutes
les émissions de GES. Ils ont également souligné
que l'indicateur ne présente pas la valeur nette des émissions
de GES, puisqu'il n'inclut pas une évaluation complète
des effets des différents puits de carbone 7.
Bien que des travaux soient en cours pour mesurer l'effet de puits
de carbone de différents écosystèmes et activités
humaines, un grand degré d'incertitude est associé
à beaucoup de ces chiffres. C'est pourquoi une partie seulement
des estimations reliées aux puits de carbone (par exemple
celles qui sont liées aux sols agricoles) est actuellement
prise en compte par l'indicateur.
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