Comme nous l'avons noté plus haut, les mécanismes de comptabilisation actuels traitent l'investissement dans le capital humain (éducation, éducation permanente, prévention des maladies et promotion de la santé) comme une dépense de consommation et non comme un investissement dans le développement du capital. Un cadre élargi de comptabilisation du capital permettrait de clarifier le rendement à long terme sur le capital humain qui peut résulter des investissements de cette nature.

Le capital humain est constitué par « les connaissances, les aptitudes, les compétences et les attributs d'une personne, qui facilitent la création d'un bien-être personnel, social et économique13 ». Cette définition du capital humain va au-delà des éléments d'actif reliés directement à la productivité et intègre des facteurs reflétant les valeurs associées à une population en santé et éduquée. L'expression capital humain a traditionnellement été appliquée au niveau de scolarité. Elle comprend les connaissances et les compétences accumulées par la main-d'œuvre dans le cadre des études, de la formation et de l'expérience.

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La notion de capital humain peut également s'appliquer à la santé de la population active (ou de la main-d'œuvre). Toutes choses étant égales, une main-d'œuvre bien formée et expérimentée sera plus productive qu'une autre dotée d'un capital humain moindre. Elle sera plus innovatrice et plus efficace. De même, une main-d'œuvre en santé sera plus efficace qu'une main-d'œuvre qui ne l'est pas.

Comme le capital produit, le capital humain peut se dégrader. Cela découle en partie du fait que les travailleurs prennent leur retraite et doivent être remplacés, mais aussi du fait que l'expérience et les connaissances peuvent devenir obsolètes avec la venue des nouvelles technologies. Par conséquent, il faut continuellement investir dans les facteurs qui contribuent au capital humain pour assurer la durabilité de l'économie.

Ce n'est qu'au cours des dernières décennies, avec l'étude de la productivité, que la notion de capital humain s'est hissée au premier plan des préoccupations économiques. Il n'existe donc à l'heure actuelle aucune estimation du capital humain au Canada. Les statistiques sur l'éducation et la santé sont par contre largement accessibles.

4.7.1 Description de l'indicateur proposé L'indicateur du capital humain mesure le pourcentage de la population canadienne âgée de 25 à 64 ans ayant atteint un niveau d'études secondaires supérieures ou tertiaires (voir tableau 3). En d'autres mots, l'indicateur mesure le nombre de personnes ayant obtenu au moins un baccalauréat ou un diplôme ou certificat d'une autre institution post-secondaire 14. Il tient également compte des personnes qui ont obtenu un certificat universitaire.

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4.7.2 Justification

Les mesures du niveau de scolarité sont les plus souvent utilisées pour la mesure du capital humain ¹⁵. Il est également possible de relier le niveau de scolarité à la capacité de gain, rendant ainsi cet indicateur relativement facile à monétiser.

L'indicateur du capital humain sera plus utile pour illustrer l'évolution des tendances que comme mesure absolue. Il pourrait également servir à comparer le niveau de scolarité de la population canadienne à celui de la population des autres pays membres de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), fournissant ainsi une indication relative sur la capacité concurrentielle du Canada dans une économie fondée sur le savoir.

L'indicateur constitue une manière simple de décrire le niveau de scolarité de la population, parce qu'il est fondé sur le pourcentage de personnes qui ont atteint un niveau donné de scolarité.

4.7.3 Présentation de l'indicateur et améliorations ultérieures

Statistique Canada préparera et communiquera cet indicateur. Bien qu'utile, cette mesure - comme toute les autres mesures quantitatives du capital humain - ne donne pas d'information sur la qualité du capital humain accumulé (ou perdu). Les mesures de l'alphabétisation et du calcul fonctionnel, de même que les nouveaux outils permettant de calculer les résultats de l'éducation et des modes de formation moins officiels, deviendront nécessaires au fur et à mesure que se développent les comptes du capital humain dans le SNC.

Bien que cet indicateur ait été fortement appuyé par les participants de l'Initiative des IDDE, on notera qu'il y a également eu des propositions en faveur d'un deuxième indicateur portant sur la santé des Canadiens. D'autres participants ont suggéré de ne pas placer de restrictions d'âge sur l'indicateur de niveau de scolarité afin de lui permettre de reconnaître la contribution croissante des jeunes et des travailleurs plus âgés aux réserves nationales de capital humain.

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