Au Canada, ce qui est divisé par la géographie est réuni par les transports

Synonyme de sécurité, d'efficience et de compétitivité, le réseau de transport du Canada est l'une des principales raisons pour lesquelles des sociétés internationales comme Cosmair Canada, Stora Forest Industries et Honda Canada choisissent de plus en plus le Canada comme siège pour leurs activités.   Et pourquoi pas?

Ce réseau de transport, qui relie les Canadiens entre eux et au reste du monde, est une combinaison gagnante d'infrastructures de calibre mondial, de services intégrés avec l'Amérique du Nord et l'étranger, de liens intermodaux homogènes, de technologies innovatrices et de déploiement d'efforts axés sur la sécurité et la durabilité.

Le Canada possède l'une des infrastructures les plus modernes et les plus développées au monde. En fait, selon le Rapport sur la compétitivité mondiale du Forum économique mondial, l'infrastructure des transports du Canada occupe le premier rang parmi les pays du G-7.

Ce classement, qui dépend de la mesure dans laquelle l'infrastructure de transport d'un pays répond aux besoins du commerce international au plan de la concurrence, mesure le caractère adéquat des routes, des chemins de fer, des liaisons aériennes et des installations portuaires. Ce tour de force est vraiment remarquable compte tenu de l'immensité du territoire canadien et de son paysage difficile.

Par mer

Le Canada est un pays maritime qui est bordé par trois océans, Pacifique, Atlantique et Arctique, et traversé par la plus grande voie navigable intérieure au monde accessible aux navires de haute mer, le système Grands Lacs/Voie maritime du Saint-Laurent. En outre, 300 ports commerciaux manutentionnent beaucoup d'importations et d'exportations canadiennes.

Vancouver, le plus grand port du Canada, est le principal terminal pour les marchandises expédiées vers la région Asie-Pacifique. Le port de Prince Rupert, qui est situé juste au-dessous de l'enclave de l'Alaska, se vante d'être le port nord-américain le plus proche des pays côtiers du Pacifique. À l'est, les expéditions transitent par plusieurs ports, notamment Montréal, Halifax, Port Cartier, Sept-Îles/Pointe Noire, Saint John et Québec.

Malgré les hivers très rigoureux, nombre des ports canadiens en eau profonde sont ouverts toute l'année. Dans les grands ports, comme Halifax, Montréal et Vancouver, des installations modernes pour conteneurs chargent directement les conteneurs sur des trains, ce qui permet une distribution rapide des marchandises à travers l'Amérique du Nord. Le port de Montréal est le premier port canadien à conteneurs, du fait de son emplacement à l'intérieur des terres ainsi que de ses liaisons ferroviaires et routières avec les principaux marchés du centre du Canada et du Nord-est et du Midwest américains.

La Voie maritime du Saint-Laurent, une route maritime aussi longue que l'océan Atlantique est large, voit passer quelque 200 millions de tonnes de marchandises chaque année, plus de 100 millions transitant par des ports le long du Saint-Laurent. La Voie maritime, qui est vitale pour la compétitivité du Canada au niveau international, offre une liaison directe avec le coeur industriel de l'Amérique du Nord.

Par air

Le Canada est doté d'un réseau de transport aérien très développé qui compte 10 grands aéroports internationaux et plus de 300 petits aéroports. Les deux grandes compagnies aériennes canadiennes, Air Canada et Lignes aériennes Canadien International, ont de vastes réseaux de routes nationales et internationales et sont affiliées avec des petits transporteurs régionaux qui relient toutes les régions du pays aux systèmes de routes transcontinentales et internationales. En outre, les deux compagnies ont des alliances stratégiques avec des grandes compagnies aériennes internationales, ce qui facilite les connexions avec le reste du monde.

Par route

Le Canada compte plus de 900 000 kilomètres de voies publiques. La route transcanadienne (7 300 km), qui est la principale voie est-ouest, relie toutes les 10 provinces. Le réseau routier compte un grand nombre de points de franchissement de la frontière avec les É.-U., dont 18 sont des grands points de passage commerciaux.

Ces dernières années, la hausse du camionnage générée par la croissance des échanges commerciaux entre le Canada et les É.-U. et la méthode de production juste-à-temps ont mis davantage le système routier à contribution et ont fait ressortir l'importance de la sécurité routière, notamment la qualité de l'infrastructure. En conséquence, le Canada investit plus d'argent dans l'entretien et l'amélioration des routes.

De plus en plus, l'amélioration des infrastructures se fait dans le cadre de partenariats entre les secteurs public et privé qui tirent parti au maximum de l'expertise technologique et opérationnelle des deux secteurs. Un exemple de cette collaboration est le pont de la Confédération, entre l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick, qui est le plus long pont à travée continue au monde au-dessus d'eaux de mer chargées de glaces.

Par rail

Les chemins de fer, qui sont la pierre angulaire du réseau de transport canadien, offrent le moyen le plus économique de transporter des conteneurs et des marchandises en vrac sur de grandes distances. Les chemins de fer canadiens transportent quelque 270 millions de tonnes de marchandises chaque année.

Comme le secteur aérien, l'industrie ferroviaire canadienne est dominée par deux grandes sociétés : Chemins de fer nationaux du Canada (CN) et Canadien Pacifique Limitée (CP). Le CN et le CP, qui ont des réseaux solides au pays ont établi des liaisons importantes avec les É.-U., en achetant notamment plusieurs chemins de fer américains et en s'affiliant un nombre croissant de chemins de fer régionaux à l'aide desquels ils desservent les marchés nord-américains. Ils ont aussi un accès facile aux grands ports et aux localités intérieures du Canada, soit directement ou indirectement, par un service intermodal rail-route.

En plus de ces excellentes connexions intermodales, le CN et le CP ont conclu beaucoup d'alliances avec leurs homologues américains et ont acheté de grands chemins de fer américains, étendant ainsi leur infrastructure à travers le continent.

Intégration supérieure

Étant donné la valeur des échanges commerciaux par mer, air, route et rail entre le Canada et les É.-U., soit un milliard de dollars par jour, l'intégration des réseaux de voies de communication nord-sud a toujours été importante pour les Canadiens. Cette question est devenue encore plus cruciale avec la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et de l'accord aérien bilatéral Ciels ouverts, qui ont donné lieu à une hausse du trafic transfrontalier. Avec l'accord Ciels ouverts, le nombre de vols directs vers les É.-U. en partance des huit grands aéroports canadiens a augmenté considérablement : Vancouver, Calgary, Edmonton, Winnipeg, Toronto, Ottawa, Montréal (Dorval & Mirabel) et Halifax.

Les services routiers, aériens et ferroviaires du Canada sont pleinement intégrés avec les réseaux des É.-U., procurant un accès efficace aux consommateurs et fournisseurs de l'Amérique du Nord et un avantage très intéressant aux sociétés qui veulent écouler leurs marchandises à l'étranger.

Chaque année, il y a environ 10 millions de trajets de camionnage entre le Canada et les É.-U., la valeur des marchandises transportées s'élevant à près de 400 milliards $. Par conséquent, le transport routier est le principal mode de transport nord-sud.

Il en résulte que le Canada, les États-Unis et le Mexique prennent des mesures pour intégrer la réglementation sur les mouvements transfrontaliers et améliorer les procédures pour rationaliser le passage des personnes et des marchandises aux postes frontaliers.

De plus en plus, les services de Douanes Canada sont équipés de systèmes automatiques qui combinent l'échange électronique des données et la technologie de lecture des codes à barre pour accélérer le dédouanement à la frontière. Ils ont aussi un programme qui permet aux expéditeurs réguliers de prendre des dispositions pour avoir un dédouanement de leurs marchandises à l'avance.

Dans le secteur aérien, les transporteurs canadiens et américains ont un accès illimité à toute ville des deux pays. Le Canada a aussi conclu des accords aériens bilatéraux avec 66 pays étrangers. Vingt-cinq compagnies des É.-U. et 47 grands transporteurs aériens étrangers ont aussi un permis pour offrir des services réguliers à destination et en partance du Canada.

En outre, les deux grandes compagnies aériennes canadiennes, Air Canada et Lignes aériennes Canadien International, sont membres d'alliances stratégiques avec plusieurs grands transporteurs étrangers, ce qui permet aux particuliers de se déplacer facilement entre le Canada, les États-Unis et le reste du monde pour leurs affaires ou leur agrément. La fréquence des départs et la courte durée des vols permettent de faire le même jour l'aller-retour pour les grandes destinations nord-américaines et de revenir le lendemain pour nombre de destinations étrangères.

Les nouvelles politiques en matière de fret aérien ont créé pour les transporteurs canadiens des possibilités au niveau de l'exploitation de services internationaux réguliers ou de vols affrétés tout-cargo. Winnport, qui vient récemment d'ouvrir ses portes sur les terrains de l'aéroport international de Winnipeg, est un centre de distribution multimodal et un point de passage nord-américain pour le fret aérien international. Il s'agit d'une installation à guichet unique qui offre une zone franche où se tiennent toutes les opérations connexes : assemblage à valeur ajoutée, agence en douanes, entreposage et distribution.

Les deux chemins de fer canadiens, CN et CP, se livrent concurrence pour offrir des services à l'échelle du pays, notamment des services intermodaux, aux expéditeurs et destinataires d'un océan à l'autre, ainsi qu'un excellent accès au reste du continent. Ils ont aussi acheté des chemins de fer américains et conclu de grandes alliances avec des sociétés ferroviaires des É.-U.

Parallèlement, le service pratiquement homogène de transport par train à travers l'Amérique du Nord a suscité l'intérêt croissant des camionneurs qui concluent des partenariats pour tirer parti des facteurs d'efficacité qu'offrent les systèmes intégrés.

Services intermodaux homogènes

Pour qu'un réseau de transport soit efficient et fiable, il faut que les marchandises passent sans problème d'un mode à l'autre. Au Canada, les services de transport intermodaux offrent une livraison rapide et efficiente à un grand nombre de destinations. Les investissements dans l'infrastructure et les progrès de la technologie dans tous les modes de transport ont porté le service intermodal au Canada à un niveau supérieur.

Les chemins de fer canadiens ont fait de gros investissements pour offrir un service de transport de conteneurs moderne et efficace, pour développer de nouvelles technologies leur permettant de rester concurrentiels et pour améliorer le service. Le CN et le CP ont tous deux simplifié le processus de chargement/déchargement en utilisant de petits terminaux décentralisés qui sont moins encombrés et rendent les transferts intermodaux plus intéressants. Les chemins de fer ont aussi instauré un service de transport par wagon à deux niveaux de chargement à destination et en provenance des trois grands ports à conteneurs canadiens, c'est-à-dire Halifax, Montréal et Vancouver, ce qui permet de réaliser beaucoup d'économies par rapport aux trains porte-conteneurs classiques.

Sur la côte ouest du Canada, Deltaport offre d'excellents services intermodaux. Cette installation à conteneurs, qui est l'un des terminaux les plus perfectionnés de sa catégorie, est un grand point de passage à destination du reste de l'Amérique du Nord. Grâce à la technologie de pointe, l'utilisation de systèmes informatisés pour les opérations intermodales et l'accès direct à deux chemins de fer transcontinentaux, la capacité de manutention de conteneurs du port de Vancouver a doublé.

L'expédition des marchandises par conteneur n'est pas le seul secteur des transports à bénéficier de l'innovation et des technologies de pointe. Le Canada tire au mieux parti des recherches menées récemment sur les systèmes de transport intelligents (STI), qui incorporent les technologies de pointe en matière de navigation, de guidage de parcours, de communication, de détection et d'informatique. Le Canada applique les STI à une large gamme de systèmes de transport pour améliorer l'accessibilité, la durabilité, la productivité et la sécurité.

La technologie d'identification automatique des véhicules (IAV), qui accélère le passage des camions aux frontières, est un exemple de la façon dont on utilise les STI. Le Canada, les É.-U. et le Mexique ont lancé un projet pilote pour tester la faisabilité de la technologie IAV en permettant aux camions spécialement équipés d'un transpondeur de traverser les postes frontaliers sans s'arrêter.

Cela signifie que dans un proche avenir, seuls les camions qui ne satisfont pas aux exigences préalables de dédouanement ou qui sont choisis au hasard aux fins d'inspection seront tenus de s'arrêter aux postes frontières. Cette économie de temps va faire une grande différence pour les expéditeurs, surtout ceux qui transportent des denrées périssables.

En complément de cet effort, le Canada s'emploie aussi à faire en sorte que l'on utilise la même technologie pour le passage de la frontière, afin que les transpondeurs achetés par les camionneurs ou les automobilistes puissent être utilisés dans toutes les régions du Canada et de l'Amérique du Nord.

Cette même technologie pourrait aussi être utilisée pour surveiller les infractions en matière de code de la route et de poids des véhicules. En fait, il est prévu de s'en servir pour l'autoroute 407 qui a été récemment ouverte dans le nord de Toronto.

En outre, les progrès technologiques dans le secteur ferroviaire tels la répartition assistée par ordinateur et les systèmes automatiques de contrôle des trains ont réduit les coûts et écourté les temps de livraison.

Les efforts menés dans chacun de ces secteurs prioritaires, c.-à-d. infrastructure, intégration, intermodalisme et innovation, qui sont les quatre facteurs « I » de la compétitivité du réseau de transport canadien, en ont un fait un réseau plus efficient qui s'adapte rapidement aux forces du marché. La déréglementation, la commercialisation et la privatisation se sont aussi conjuguées pour renforcer la tendance, ce qui ne peut que plaire au secteur des affaires.

Ces dix dernières années, le gouvernement fédéral a réformé en profondeur le système de transport canadien, ce qui a encouragé la commercialisation de l'industrie et supprimé la réglementation inutile.

Dans beaucoup de cas, ces réformes ont créé une nouvelle concurrence au niveau de l'offre de service et stimulé les forces du libre-marché en transférant de nombreux services gouvernementaux au secteur privé. Les transporteurs se sont livré une concurrence plus forte car leur survie en dépend.

Le système canadien de navigation aérienne est maintenant exploité par une société privée à but non lucratif et la partie canadienne de la Voie maritime du Saint-Laurent est administrée par un groupe d'utilisateurs. Les deux systèmes sont plus en mesure d'adapter les niveaux de service aux besoins des usagers.

En outre, les aéroports canadiens ont été placés sous le contrôle d'intérêt locaux de façon à mieux répondre aux besoins et à être autonomes sur le plan économique, tandis qu'on créait de nouvelles administrations portuaires dont on attend les mêmes bons résultats.

Grâce à la concurrence internationale dans l'industrie du transport aérien et, plus précisément, à l'accord Ciels ouverts conclu entre le Canada et les États-Unis, le monde des affaires peut tirer parti de tarifs aériens passagers et marchandises hautement compétitifs. La déréglementation des services aériens intérieurs a aussi donné lieu à une plus grande concurrence sur le marché, à l'apparition de transporteurs à faible coût et à la croissance des affréteurs qui assurent des services réguliers.

On estime que la quantité de marchandises transportées chaque année sur les routes canadiennes est proche des 400 millions de tonnes alors que la valeur totale du camionnage transfrontalier représente près de 70 % de tous les échanges commerciaux entre le Canada et les É.-U. Du fait que les entreprises de camionnage se font concurrence pour ce commerce croissant au niveau national et international, les expéditeurs récoltent les avantages que procurent un choix plus grand et de meilleurs tarifs.

La concurrence est aussi très forte dans le secteur ferroviaire. Face à cette situation, les deux grands chemins de fer canadiens ont formé des partenariats et des alliances et ont investi dans de nouvelles locomotives, de nouveaux wagons et dans l'infrastructure pour améliorer l'efficience et le service, ce qui donne au bout du compte un réseau à haute densité et à faible coût qui est relié à des chemins de fer régionaux et d'intérêt local bien gérés. Les alliances entre les chemins de fer canadiens et américains et avec de grandes entreprises de camionnage ont aussi augmenté la capacité du secteur ferroviaire à transporter des marchandises à travers le continent.

À la suite de la déréglementation, de la commercialisation et de la privatisation des services, le rôle du gouvernement fédéral est maintenant axé sur les politiques qui contribuent à un environnement commercial sain et compétitif et à la sécurité et la durabilité du réseau de transport.

Par développement durable, on entend le fait de répondre aux besoins actuels de la population sans compromettre les besoins des générations futures. Au Canada, le gouvernement s'est engagé à assurer un tel développement et le changement climatique est l'une des questions prioritaires actuelles.

En 1997, le Canada et plusieurs autres pays se sont réunis à Kyoto (Japon) pour examiner les progrès réalisés dans le contexte de la Convention de Rio sur le changement climatique et pour négocier des objectifs de réduction plus rigoureux, concernant le rejet des gaz à effet de serre, pour l'an 2000 et les années subséquentes.

Les transports, qui représentent plus d'un quart des rejets de gaz à effet de serre du Canada, vont être un élément important de la stratégie canadienne à long terme à plusieurs volets concernant les changements climatiques. Le gouvernement fédéral examine des options visant à un développement plus durable des transports et collabore avec l'industrie pour mettre au point de meilleures technologies automobiles et des combustibles de remplacement.

La sécurité publique est une autre priorité du gouvernement fédéral. En fait, quand il s'agit de transport, la sécurité vient au premier rang des préoccupations gouvernementales comme en témoignent les efforts déployés à ce chapitre. Le réseau canadien des transports est l'un des plus sûrs au monde et nous utilisons notre expertise en jouant un rôle actif dans les efforts internationaux pour harmoniser les normes de sécurité.

Continué vers les orientations futures en matière de transport au Canada