Récemment, jai subi beaucoup de stress, et mon médecin de famille ma
prescrit du « Zoloft » pour maider à traverser ce moment difficile. Je me sens
bien maintenant et je suis prêt à reprendre les commandes dun
appareil, mais
jai entendu dire que les médicaments de ce genre (les ISRS) ne sont pas
conciliables avec le vol. Pourquoi donc? Actuellement, on trouve sur le marché un
éventail dinhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine (ISRS) et
dautres médicaments analogues. Ils sont commercialisés sous différents
noms,
comme Prozac, Paxil, Zoloft, Luvox, Serzone et Effexor, et sont largement
utilisés. Ces
médicaments sont utilisés dans le traitement de la dépression, mais ils peuvent aussi
savérer utiles pour soigner dautres affections, telles que les phobies
sociales, lanxiété, les troubles de lhumeur associés à la période
prémenstruelle et bien dautres.
Transports Canada se soucie des effets secondaires de ces médicaments
puissants, tout
comme des raisons à lorigine de leur prescription. Il est clair quun pilote
dépressif ne devrait pas voler. La difficulté tient dans le fait que ces médicaments
sont souvent prescrits pour des troubles plus légers (nous vivons dans une société qui
valorise le bien-être), et nous devons déterminer sil existe une maladie pouvant
mettre en péril la sécurité aérienne. Cest pourquoi nous exigeons souvent une
lettre du médecin traitant, indiquant la raison de la prescription ainsi que la gravité
de la maladie. Si nous sommes devant un cas de dépression majeure, nous considérons que
le pilote est inapte pendant une période minimale de six mois suivant la fin de son
traitement. Le psychiatre traitant devra également avoir émis un rapport de suivi
satisfaisant. Dans le cas de troubles légers, le pilote pourra voler à nouveau après un
délai plus court fondé sur des considérations indépendantes.
En ce qui a trait au profil deffets secondaires, quiconque prend des ISRS doit
être conscient de la myriade de réactions possibles. Sil est vrai que la plupart
dentre elles sont peu importantes, chez un petit nombre de pilotes, certaines
altérations graves de la pensée, de lhumeur, du jugement et de la personnalité
peuvent mettre en péril la sécurité.
Pour linstant, toutes les catégories de candidats qui utilisent ces médicaments
se verront refuser lémission dun certificat médical favorable, à moins de
motifs exceptionnels justifiant des exemptions. Des études sont menées pour tenter de
déterminer si une certaine catégorie de patients dont létat est stable et qui
bénéficient dun suivi rigoureux pourraient être considérés comme nétant
pas à risque. Entre temps, il serait plus prudent que vous interrompiez le traitement
dès que votre état le permettra et que vous vous assuriez que vous maîtrisez bien votre
stress avant de reprendre les commandes dun appareil.
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