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temp2.gif Bernache cravant
un indicateur de la viabilité écologique de la faune dans le bassin de Georgia
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Photos des bernaches cravant

Que se passe-t-il?

La bernache cravant (Branta bernicla nigricans) est une petite oie marine qui se reproduit dans l'Arctique et qui hiverne entre les côtes de l'Alaska et le Mexique (voir carte). Au début des années 1900, des milliers de bernaches cravant hivernaient en Colombie-Britannique. Jusqu'à la fin des années 1940, ces oiseaux passaient régulièrement dans le détroit de Georgia et on pouvait les observer, vers le nord, au moins jusqu'au secteur Courtenay-Comox. Dans les années 1960, elles avaient pratiquement disparu de la plupart des régions de la Colombie-Britannique, à l'exception de deux petits groupes qui passaient l'hiver sur Haida Gwaii (les îles de la Reine-Charlotte) et dans le delta du Fraser (Campbell et al. 1990). L'effectif du petit groupe qui hiverne dans le delta du Fraser, presque réduit à néant dans les années 1980, est aujourd'hui fort de près de 2 000 oiseaux. Durant l'hiver 2003-2004, il avait 52% moins d'oiseaux dénombrés que l'hiver précédent mais cela tout même représente une augmentation de 13% au dessus de la moyenne à long terme (1992-2003). Un petit nombre de bernaches cravant continuent également à hiverner sur Haida Gwaii, où aucune tendance à long terme n'a été constatée malgré les fluctuations annuelles.

Source : A. Breault 2004, Service canadien de la faune, Région du Pacifique et du Yukon, et K. Hagmeier 2002. Nota : l'année correspond à la période allant de l'automne au printemps. Par exemple, 1990 correspond à la période allant de l'automne 1990 au printemps 1991. Les données pour la population qui hiverne dans le delta du Fraser proviennent du dénombrement pour le Fraser effectué par le Service canadien de la faune et l'Université Simon Fraser tandis que les données pour Haida Gwaii (les îles de la Reine-Charlotte) proviennent des recensements de Noël de la National Audubon Society.

DONNÉES DU GRAPHIQUE

Les bernaches cravant de la Colombie-Britannique font partie de la population de bernache cravant qui utilisent la route de migration du Pacifique et qui est constitué de plusieurs groupes qui hivernent le long du littoral du Pacifique, entre l'Alaska et le Mexique (Sedinger et al. 1994). Au cours des vingt à trente dernières années, l'effectif de cette population du Pacifique a fluctué entre 100 000 et 150 000 oiseaux. Au cours de la dernière décennie, le nombre de bernaches cravant hivernant dans les États de Washington et de l'Oregon a diminué tandis que les populations qui hivernent en Californie et en Colombie-Britannique ont augmenté et que la population du Mexique est restée relativement stable.

Graphique d'effectif des bernaches cravant au milieu de l'hiver dans le corridor de migration du Pacifique

Source : US Fish and Wildlife Service. 2003. Recensements effectués en janvier dans le corridor de migration du Pacifique et au Mexique. (Voir http://migratorybirds.fws.gov/reports/reports.html).

DONNÉES DU GRAPHIQUE

Les bernaches cravant en migration se rencontrent principalement le long du littoral de la Colombie-Britannique au printemps mais un petit nombre d'entre elles passent également l'hiver sur ces côtes. Au printemps, les oies se concentrent notamment dans la baie Boundary et sur la côte est de l'île de Vancouver, en particulier dans les secteurs de Parksville-Qualicum Beach et de la baie Comox Harbour. Les effectifs maximums sont observés entre mi-mars et début-mai. Des groupes plus modestes migrent également le long de la côte ouest de l'île de Vancouver et Haida Gwaii.

Graphique d'effectif des bernaches cravant dans le delta du Fraser

Source : K. Hagmeier 2002. Service canadien de la faune, Région du Pacifique et du Yukon. Les effectifs portés proviennent de dénombrements quotidiens à partir du rivage, dans le delta du Fraser.

La population qui hiverne dans l'État de Washington est différente de toutes les autres en ce qu'elle est principalement composée de bernaches cravant à ventre gris. Cliquez pour zoomer  - carte des aires de nidification et d'hivernage des bernaches cravant On pense que ce taxon n'hiverne que dans l'État de Washington et, dans une moindre mesure, dans le delta du Fraser. La Bernache cravant noire, qui hiverne principalement au Mexique et dont les populations s'éparpillent sur tout le littoral du Pacifique, nidifie dans le Moyen-Arctique (delta du Yukon-Kuskokwim, delta du Mackenzie et île Victoria). La Bernache cravant à ventre gris, qui hiverne principalement dans les baies Padilla et Samish de Puget Sound (État de Washington), nidifie dans l'Ouest de l'Extrême-Arctique canadien (îles Prince Patrick, Melville et Eglington) (Reed et al. 1989). Bien que ces deux formes exhibent des différences au niveau de leur distribution géographique, de leur morphologie et de leur génome (Shields 1990), les bernaches cravant à ventre gris ne constituent pas une espèce à part entière (Madsen et al. 1999) et ne font pas l'objet d'une gestion spécifique au sein de la population des bernaches cravant du corridor de migration du Pacifique. Pour de plus amples informations, cliquez ce sur lien pour les bernaches cravant à ventre gris.

 

Pourquoi en est-il ainsi?

Les bernaches cravant qui migrent vers le nord utilisent les estuaires, les plages, les baies et les flèches littorales du détroit de Georgia pour se nourrir et se reposer. C'est sur ces aires de repos que les oies emmagasinent l'énergie qui leur permettra de continuer leur migration vers leurs aires de nidification dans l'Arctique. La répartition des bernaches dans le détroit de Georgia est fortement liée à la répartition de leurs aliments préférés, soit les zostères et les algues de mer, particulièrement Ulva sp. et Enteromorpha sp. Le hareng du Pacifique se reproduit en mars et en avril, et ses oeufs sont une source importante de protéines et lipides pour les bernaches au printemps. De même, au cours de leurs migrations de printemps et d'automne, lorsqu'elles se rendent sur leur lieu de nidification puis lorsqu'elles en reviennent, toutes les oies qui empruntent le corridor de migration du Pacifique, y compris les bernaches cravant noires et les bernaches cravant à ventre gris, s'arrêtent sur le lagon Izembek, sur la péninsule d'Alaska, pendant plusieurs semaines, pour se reposer et se nourrir des abondantes zostères marines locales. Le lagon Izembek est un grand sanctuaire faunique national protégé géré par le Fish and Wildlife Service des États-Unis. Jusqu'à 20 000 bernaches cravant peuvent y hiverner lorsque l'hiver est doux.

Ces habitats du littoral fournissent une alimentation abondante et les bernaches y sont relativement peu dérangées. Ajourd'hui, par contre, la croissance rapide de la population humaine dans les communautés côtières du détroit de Georgia est inquiétante car elle risque de perturber l'habitat des bernaches. Si cette perturbation devient trop importante, la bernache pourrait être forcée de se déplacer vers un habitat moins propice, ce qui pourrait l’empêcher d’accumuler les réserves de gras dont elle a besoin. Des études récentes menées dans la région de Parksville-Qualicum Beach révèlent que l'impact des perturbations humaines est en passe de devenir aussi important que celui des prédateurs naturels, comme le pygargue à tête blanche (Martin et al. 1996).

Graphique des sources de perturbation des bernaches cravant dans la région de Parksville-Qualicum Beach

DONNÉES DU GRAPHIQUE

Source : Martin et al. 1996. Causes proportionnelles de perturbations des bernaches cravants dans leurs haltes de la région de Parksville-Qualicum Beach sur l'ile de Vancouver - 1996 (n = 615). Les perturbations d'origine humaine deviennent maintentant aussi importantes que les perturbations d'origine naturelle et peuvent s'accroître.

Les biologistes de la faune ont marqué 8 à 10 % des oiseaux qui empruntent le corridor de migration du Pacifique à l'aide de bagues colorée portant un code individuel (Reed 1997). Les données qui ont été recueillies grâce à ces bagues dans le delta du Fraser indiquent que les bernaches cravant qui hivernent dans ce secteur peuvent provenir de n'importe quelle aire de nidification de l'Arctique. La représentation relative pour chaque aire n'a pas changé entre 1997 et 1999 (Hagmeier, données non publiées). Ces données et celles obtenues par radio-télémétrie sont également utilisées pour caractériser le moment où s'effectue la migration des bernaches cravant et l'utilisation des habitats dans le delta.

Graphique d'origine des bernaches cravant qui passent l'hiver dans le delta du Fraser

Source : K. Hagmeier, 2002 pour les données de 1999 et E. Reed, Service canadien de la faune (données non publiées) pour les données de 1997 et de 1998.

Les données recueillies à partir des bagues indiquent qu'une majorité (78 %) des bernaches cravant hivernent dans le delta du Fraser.

 

Pourquoi est-ce important?

La migration printanière des bernaches cravants dans le détroit de Georgia se produit régulièrement depuis des millénaires. Mais, comme il est indiqué ci-dessus, les effectifs de bernaches cravants sont en déclin depuis quelques décennies. Ce déclin peut avoir plusieurs causes, comme la chasse, les perturbations anthropiques dans leurs aires de reproduction, leurs haltes et leurs aires d'hivernage, et la destruction de leur habitat due aux activités humaines.

Certaines communautés dans le détroit de Géorgie se sont efforcées de préserver les habitats dont dépendent les bernaches cravants. Depuis 1991, un Festival annuel de la bernache cravant a lieu dans la région de Parksville-Qualicum Beach sur l'ile de Vancouver. Ce festival célèbre le retour des bernaches cravants chaque printemps. Le festival attire des peintres, des sculpteurs et des photographes, ainsi que des observateurs d'oiseaux et d’autres amants de la nature.

Les organisateurs du festival ont pris des précautions spéciales pour minimiser les impacts potentiels sur les oiseaux. Au nombre de ces précautions, on compte l’aménagement de sites d’observation spéciaux équipés de télescopes qui se trouvent à bonne distance des aires d’alimentation des bernaches, et l’instauration de patrouilles sur les plages qui veillent à ce que tous les chiens soient gardés en laisse et à ce que le public ne s’approche pas trop des aires d’alimentation. Des biologistes et des naturalistes sont aussi disponibles pour accompagner les festivaliers en petits groupes jusqu’aux bernaches pour bien observer les oiseaux. Ainsi, on a pu observer que les perturbations anthropiques des bernaches étaient moins importantes durant le Festival de la bernache cravant qu’en d’autres temps durant le séjour de deux mois de ces oiseaux dans la région de ParksvilleQualicum Beach.

Chaque année, le festival attire des milliers de visiteurs provenant de toute l'Amérique du Nord. Des études ont montré que le festival injecte environ 330 000 $ dans l'économie locale durant ces trois jours.

Graphique d'argent dépensé par les visiteurs du Festival de la bernache cravant 93

DONNÉES DU GRAPHIQUE

Source : Mid Island Wildlife Watch Society, Comité du festival de la bernache cravant, 1993. Distribution proportionnelle des sommes dépensées par les visiteurs du Festival de la bernache cravant. En 1993, le festival de trois jours qui célèbre cette petite oie marine a injecté plus de 330,000 $ (sans compter les transports) dans les économies de Parksville et de Qualicum Beach.

Que fait-on?

Les communautés de Qualicum Beach et de Parksville ont veillé à ce que les bernaches cravants aient désormais un endroit pour s'arrêter, se reposer et se nourrir lors de leur voyage annuel vers le nord. icon du globeEn 1993, grâce en partie au festival, environ 17 kilomètres d'estran entre la rivière Little Qualicum, à l'ouest, et la baie Craig, à l'est, on été protégés par la province en acquérant le statut de zone de gestion de la faune de Parksville-Qualicum Beach. Le 10 novembre 2000, près de 800 km2 de terrains comprenant ces deux communautés et près de 400 km2 d'aires maritimes ont été déclarés onzième réserve de la biosphère du Canada dans le cadre du Programme sur l'homme et la biosphère (PHB) de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Cette aire a été baptisée réserve de la biosphère du mont Arrowsmith. Cette réserve ne bénéficie d'aucun statut juridique et ne représente aucune autorité judiciaire ou administrative mais elle contribue à Image de l'inauguration de la réserve de la biosphère du mont Arrowsmithpromouvoir la recherche scientifique, la surveillance du milieu et la sensibilisation du public. Les communautés locales sont donc mieux équipées pour participer au développement durable de leur environnement et pour réconcilier les enjeux associés à la protection de l'environnement et à la poursuite du développement économique. L'inauguration de la réserve de la biosphère du mont Arrowsmith a eu lieu pendant l'édition 2001 du festival des bernaches cravants de Parksville. À cette occasion, le ministre de l'Environnement, des Terres et des Parcs de la Colombie-Britannique a annoncé l'addition de 19 km2 (156 ha) d'habitats ripariens à l'aire de gestion de la faune de Parksville-Qualicum.

Il est cependant important de souligner que la bernache cravant dépend non seulement de ses aires de repos en Colombie-Britannique mais aussi de son habitat de reproduction en Alaska et de son habitat d'hivernage au Mexique. Des perturbations importantes dans ces derniers habitats, comme un dérangement accru des oiseaux ou la dégradation de ces habitats causés par des activités de developpement, auraient des effets négatifs sur les populations de bernache cravant, quelle que soit l'étendue de la protection de l'habitat de cet oiseau en Colombie-Britannique. Le maintien des effectifs de bernache cravant dépend de la collaboration soutenue de ces trois pays, collaboration qui doit viser à protéger l'habitat et à faire en sorte que, à partir d'aujourd'hui, cette petite oie marine bavarde continue de fréquenter les baies, les lagunes et les estuaires de la voie migratoire du Pacifique.

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Pour de plus amples renseignements, contactez : Andre.Breault@ec.cg.ca ou Sean.Boyd@ec.gc.ca

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