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Que se passe-t-il?
Source : A. Breault 2004, Service canadien de la faune, Région du Pacifique et du Yukon, et K. Hagmeier 2002. Nota : l'année correspond à la période allant de l'automne au printemps. Par exemple, 1990 correspond à la période allant de l'automne 1990 au printemps 1991. Les données pour la population qui hiverne dans le delta du Fraser proviennent du dénombrement pour le Fraser effectué par le Service canadien de la faune et l'Université Simon Fraser tandis que les données pour Haida Gwaii (les îles de la Reine-Charlotte) proviennent des recensements de Noël de la National Audubon Society. Les bernaches cravant de la Colombie-Britannique font partie de la population de bernache cravant qui utilisent la route de migration du Pacifique et qui est constitué de plusieurs groupes qui hivernent le long du littoral du Pacifique, entre l'Alaska et le Mexique (Sedinger et al. 1994). Au cours des vingt à trente dernières années, l'effectif de cette population du Pacifique a fluctué entre 100 000 et 150 000 oiseaux. Au cours de la dernière décennie, le nombre de bernaches cravant hivernant dans les États de Washington et de l'Oregon a diminué tandis que les populations qui hivernent en Californie et en Colombie-Britannique ont augmenté et que la population du Mexique est restée relativement stable. Source : US Fish and Wildlife Service. 2003. Recensements effectués en janvier dans le corridor de migration du Pacifique et au Mexique. (Voir http://migratorybirds.fws.gov/reports/reports.html). Les bernaches cravant en migration se rencontrent principalement le long du littoral de la Colombie-Britannique au printemps mais un petit nombre d'entre elles passent également l'hiver sur ces côtes. Au printemps, les oies se concentrent notamment dans la baie Boundary et sur la côte est de l'île de Vancouver, en particulier dans les secteurs de Parksville-Qualicum Beach et de la baie Comox Harbour. Les effectifs maximums sont observés entre mi-mars et début-mai. Des groupes plus modestes migrent également le long de la côte ouest de l'île de Vancouver et Haida Gwaii. Source : K. Hagmeier 2002. Service canadien de la faune, Région du Pacifique et du Yukon. Les effectifs portés proviennent de dénombrements quotidiens à partir du rivage, dans le delta du Fraser. La population qui hiverne dans l'État de Washington est différente
de toutes les autres en ce qu'elle est principalement composée
de bernaches cravant à ventre gris.
Pourquoi en est-il ainsi?Les bernaches cravant qui migrent vers le nord utilisent les estuaires, les plages, les baies et les flèches littorales du détroit de Georgia pour se nourrir et se reposer. C'est sur ces aires de repos que les oies emmagasinent l'énergie qui leur permettra de continuer leur migration vers leurs aires de nidification dans l'Arctique. La répartition des bernaches dans le détroit de Georgia est fortement liée à la répartition de leurs aliments préférés, soit les zostères et les algues de mer, particulièrement Ulva sp. et Enteromorpha sp. Le hareng du Pacifique se reproduit en mars et en avril, et ses oeufs sont une source importante de protéines et lipides pour les bernaches au printemps. De même, au cours de leurs migrations de printemps et d'automne, lorsqu'elles se rendent sur leur lieu de nidification puis lorsqu'elles en reviennent, toutes les oies qui empruntent le corridor de migration du Pacifique, y compris les bernaches cravant noires et les bernaches cravant à ventre gris, s'arrêtent sur le lagon Izembek, sur la péninsule d'Alaska, pendant plusieurs semaines, pour se reposer et se nourrir des abondantes zostères marines locales. Le lagon Izembek est un grand sanctuaire faunique national protégé géré par le Fish and Wildlife Service des États-Unis. Jusqu'à 20 000 bernaches cravant peuvent y hiverner lorsque l'hiver est doux. Ces habitats du littoral fournissent une alimentation abondante et les bernaches y sont relativement peu dérangées. Ajourd'hui, par contre, la croissance rapide de la population humaine dans les communautés côtières du détroit de Georgia est inquiétante car elle risque de perturber l'habitat des bernaches. Si cette perturbation devient trop importante, la bernache pourrait être forcée de se déplacer vers un habitat moins propice, ce qui pourrait l’empêcher d’accumuler les réserves de gras dont elle a besoin. Des études récentes menées dans la région de Parksville-Qualicum Beach révèlent que l'impact des perturbations humaines est en passe de devenir aussi important que celui des prédateurs naturels, comme le pygargue à tête blanche (Martin et al. 1996).
Les biologistes de la faune ont marqué 8 à 10 % des oiseaux qui empruntent le corridor de migration du Pacifique à l'aide de bagues colorée portant un code individuel (Reed 1997). Les données qui ont été recueillies grâce à ces bagues dans le delta du Fraser indiquent que les bernaches cravant qui hivernent dans ce secteur peuvent provenir de n'importe quelle aire de nidification de l'Arctique. La représentation relative pour chaque aire n'a pas changé entre 1997 et 1999 (Hagmeier, données non publiées). Ces données et celles obtenues par radio-télémétrie sont également utilisées pour caractériser le moment où s'effectue la migration des bernaches cravant et l'utilisation des habitats dans le delta. Source : K. Hagmeier, 2002 pour les données de 1999 et E. Reed, Service canadien de la faune (données non publiées) pour les données de 1997 et de 1998. Les données recueillies à partir des bagues indiquent qu'une majorité (78 %) des bernaches cravant hivernent dans le delta du Fraser.
Pourquoi est-ce important?La migration printanière des bernaches cravants dans le détroit de Georgia se produit régulièrement depuis des millénaires. Mais, comme il est indiqué ci-dessus, les effectifs de bernaches cravants sont en déclin depuis quelques décennies. Ce déclin peut avoir plusieurs causes, comme la chasse, les perturbations anthropiques dans leurs aires de reproduction, leurs haltes et leurs aires d'hivernage, et la destruction de leur habitat due aux activités humaines. Certaines communautés dans le détroit de Géorgie se sont efforcées de préserver les habitats dont dépendent les bernaches cravants. Depuis 1991, un Festival annuel de la bernache cravant a lieu dans la région de Parksville-Qualicum Beach sur l'ile de Vancouver. Ce festival célèbre le retour des bernaches cravants chaque printemps. Le festival attire des peintres, des sculpteurs et des photographes, ainsi que des observateurs d'oiseaux et dautres amants de la nature. Les organisateurs du festival ont pris des précautions spéciales pour minimiser les impacts potentiels sur les oiseaux. Au nombre de ces précautions, on compte laménagement de sites dobservation spéciaux équipés de télescopes qui se trouvent à bonne distance des aires dalimentation des bernaches, et linstauration de patrouilles sur les plages qui veillent à ce que tous les chiens soient gardés en laisse et à ce que le public ne sapproche pas trop des aires dalimentation. Des biologistes et des naturalistes sont aussi disponibles pour accompagner les festivaliers en petits groupes jusquaux bernaches pour bien observer les oiseaux. Ainsi, on a pu observer que les perturbations anthropiques des bernaches étaient moins importantes durant le Festival de la bernache cravant quen dautres temps durant le séjour de deux mois de ces oiseaux dans la région de ParksvilleQualicum Beach. Chaque année, le festival attire des milliers de visiteurs provenant de toute l'Amérique du Nord. Des études ont montré que le festival injecte environ 330 000 $ dans l'économie locale durant ces trois jours.
Que fait-on?Les communautés de Qualicum Beach et de Parksville ont veillé
à ce que les bernaches cravants aient désormais un endroit
pour s'arrêter, se reposer et se nourrir lors de leur voyage annuel
vers le nord. Il est cependant important de souligner que la bernache cravant dépend non seulement de ses aires de repos en Colombie-Britannique mais aussi de son habitat de reproduction en Alaska et de son habitat d'hivernage au Mexique. Des perturbations importantes dans ces derniers habitats, comme un dérangement accru des oiseaux ou la dégradation de ces habitats causés par des activités de developpement, auraient des effets négatifs sur les populations de bernache cravant, quelle que soit l'étendue de la protection de l'habitat de cet oiseau en Colombie-Britannique. Le maintien des effectifs de bernache cravant dépend de la collaboration soutenue de ces trois pays, collaboration qui doit viser à protéger l'habitat et à faire en sorte que, à partir d'aujourd'hui, cette petite oie marine bavarde continue de fréquenter les baies, les lagunes et les estuaires de la voie migratoire du Pacifique. Pour de plus amples renseignements, contactez : Andre.Breault@ec.cg.ca ou Sean.Boyd@ec.gc.ca Visitez les sites suivants pour obtenir plus de renseigements sur cet indicateur
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