Le Quotidien. Le mardi 18 décembre 2001

Comparaisons de la criminalité entre le Canada et les États-Unis

Pendant les 20 dernières années, le Canada a affiché des taux de crimes avec violence beaucoup plus faibles que les États-Unis, alors que les taux de crimes contre les biens ont généralement été plus élevés au Canada selon une comparaison entre les deux pays des crimes déclarés par la police.

Les taux de criminalité dans les deux pays ont suivi des tendances semblables au cours des deux dernières décennies. Après avoir atteint un sommet en 1991, les taux aussi bien des crimes avec violence que des crimes contre les biens ont généralement régressé pendant toutes les années 1990.

Si l'on se fonde sur les infractions choisies, les États-Unis affichaient un taux de déclaration beaucoup plus élevé de crimes avec violence que le Canada. Le taux d'homicides aux États-Unis était le triple de celui du Canada, alors que le taux américain des voies de fait graves était le double. Dans le cas des vols qualifiés, le taux était de 65 % plus élevé aux États-Unis.

Par contre, depuis 1990, le Canada a affiché des taux légèrement plus élevés de crimes contre les biens, quoique les taux aient progressivement convergé vers la fin des années 1990. Le Canada a des taux de déclaration plus élevés que les États-Unis pour les introductions par effraction, les vols de véhicules à moteur et les crimes d'incendie.

Les taux à la fois des infractions avec violence et des infractions contre les biens suivaient aussi des tendances régionales semblables dans les deux pays, progressant d'est en ouest.

Note aux lecteurs Le présent communiqué est fondé sur une analyse présentée dans le Juristat intitulé Comparaisons de la criminalité entre le Canada et les États-Unis, publié aujourd'hui par le Centre canadien de la statistique juridique. Les données proviennent des Programmes de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) et des Enquêtes sur l'homicide du Canada et des États-Unis. En raison de différences dans le nombre d'infractions pour lesquelles des données sont recueillies par les deux programmes DUC (106 au Canada et 8 aux États-Unis) il est impossible de comparer directement les taux globaux de criminalité des États-Unis et du Canada. Toutefois, il est possible de regrouper les infractions comparables pour repérer les tendances globales de la criminalité. Ce communiqué compare les crimes avec violence dans les deux pays dans le cas de l'homicide, des voies de fait graves et du vol qualifié. Les crimes contre les biens qui y sont comparés sont l'introduction par effraction, le vol de véhicule à moteur, le vol et le crime d'incendie. De légères modifications ont été apportées pour les voies de fait graves et les crimes d'incendie afin de pouvoir établir les comparaisons. Ces comparaisons de la criminalité sont fondées sur les affaires qui viennent à l'attention de la police et ne sont pas nécessairement représentatives de toute la criminalité. Les données de la criminalité déclarées par la police sont influencées par plusieurs facteurs, notamment la volonté du public de signaler les crimes à la police, les pratiques de mise en application et la déclaration par la police aux programmes DUC. Par conséquent, chaque comparaison doit être effectuée avec prudence. Selon l'Enquête internationale sur la victimisation criminelle de 2000, qui recueille des renseignements comparables sur la victimisation dans les pays, les pourcentages de victimes déclarant des crimes à la police au Canada et aux États-Unis sont semblables et ont été relativement constants dans les deux pays au fil des ans.

Les villes canadiennes affichaient des taux plus faibles d'homicides, de voies de fait graves et de vols qualifiés comparativement aux villes américaines. Toutefois, les crimes contre les biens étaient plus nombreux dans les centres urbains canadiens.

Crimes avec violence: les taux américains sont plus élevés pour l'homicide, les voies de fait et le vol qualifié

En 2000, la police américaine a déclaré 5,5 homicides pour 100 000 habitants, soit le triple du taux canadien de 1,8. Le nombre d'homicides a diminué dans les deux pays pendant les années 1990, particulièrement au sud de la frontière. Il y a deux décennies, le taux d'homicides américain était d'environ quatre fois celui du Canada.

Environ les deux tiers des homicides aux États-Unis impliquaient une arme à feu comparativement au tiers au Canada.

Pour pouvoir comparer les catégories américaine et canadienne de voies de fait graves, trois infractions canadiennes ont été regroupées en une seule: tentative de meurtre, agression armée et voies de fait graves.

En 2000, les Américains étaient beaucoup plus susceptibles que les Canadiens d'être victimes de voies de fait graves. Le taux américain de 324 voies de fait graves pour 100 000 habitants était plus du double du taux de 143 du Canada. Toutefois, le taux américain régresse depuis 1994, la baisse la plus forte, soit 3 %, ayant été enregistrée en 2000. Par contraste, le taux canadien est demeuré relativement stable depuis 1994, mais il a augmenté de 7 % en 2000.

Le taux américain de vols qualifiés était de 65 % supérieur à celui du Canada en 2000, et la différence était beaucoup plus prononcée dans le cas des vols qualifiés commis avec une arme à feu. En 2000, des armes à feu ont été utilisées dans 41 % des vols qualifiés au sud de la frontière, comparativement à seulement 16 % au Canada. Depuis 1991, les taux de déclaration à la police de vols qualifiés affiche un recul dans les deux pays. Pendant cette période, les taux ont chuté de 47 % aux États-Unis, ce qui représente presque le double de la baisse de 26 % enregistrée au Canada.

Crimes contre les biens: les taux canadiens sont plus élevés pour l'introduction par effraction, le vol de véhicule à moteur et le crime d'incendie

Les taux déclarés d'introductions par effraction, de vols de véhicules à moteur et de crimes d'incendie étaient tous plus élevés au Canada en 2000, alors que les États-Unis ont déclaré 11 % plus de vols.

Pour la plus grande partie des années 1980, les taux d'introductions par effraction canadien et américain ont été semblables. Toutefois, de 1989 à 1991, le taux canadien a augmenté de 21 %, alors que le taux américain a chuté de 2 %. Depuis 1991, les deux pays ont déclaré des baisses. En 2000, le Canada avait un taux national de 954 introductions par effraction pour 100 000 habitants, comparativement au taux de 728 des États-Unis.

En 2000, la police canadienne a déclaré 521 vols de véhicules à moteur pour 100 000 habitants, soit un taux de 26 % supérieur au taux de 414 des États-Unis. Le taux du Canada dépasse celui des États-Unis depuis les cinq dernières années.

Cette différence tenait principalement au fait que les Canadiens étaient deux fois plus susceptibles que les Américains d'être victimes de vols de camions, de mini-fourgonnettes ou de véhicules utilitaires sport. Le taux de vols de voitures est à peu près le même dans les deux pays.

Alors que les taux de vols à l'étalage et d'autres vols, comme le vol à la tire, étaient plus élevés aux États-Unis, la police canadienne a déclaré des taux plus élevés de vols de bicyclettes. Depuis 1991, les deux pays ont connu des baisses générales du nombre total de vols.

Le taux de crimes d'incendie du Canada, soit 45 pour 100 000 habitants, était supérieur de 41 % au taux américain en 2000.

La criminalité urbaine: les villes américaines ont un taux plus élevé de crimes avec violence

En général, pour les régions métropolitaines de plus de 500 000 habitants, les villes américaines avaient des taux déclarés plus élevés pour les homicides, les voies de fait graves et les vols qualifiés que les villes canadiennes, ce qui reflète l'image à l'échelon national.

Les taux déclarés à la police d'introductions par effraction et de vols de véhicule à moteur étaient plus élevés dans les villes canadiennes que dans les villes américaines de plus de 500 000 habitants.

Infractions relatives aux drogues: le taux d'arrestations aux États-Unis est trois fois supérieur à celui du Canada

Il y a deux décennies, les taux d'arrestations canadien et américain pour des infractions relatives aux drogues étaient à peu près égaux. En 2000, toutefois, la police américaine a arrêté 561 personnes ayant commis des infractions relatives aux drogues pour 100 000 Américains, soit le triple du taux de 177 du Canada.

Il convient de mentionner que la différence dans les taux d'arrestations reflète peut-être davantage le niveau d'application de la loi et les ressources de la police plutôt que de véritables comportements.

Depuis 1980, le taux américain d'arrestations pour possession, trafic et production de drogues a doublé, alors que le taux canadien a régressé de 29 %. La forte hausse aux États-Unis est attribuable à une augmentation des arrestations pour possession de drogues. En 2000, la police américaine a arrêté 454 personnes pour 100 000 habitants pour possession de drogues, ce qui représente plus de quatre fois le taux de 100 du Canada.

Comparaisons des taux de criminalité entre le Canada et les États-Unis

2000

La publication Juristat: Comparaisons de la criminalité entre le Canada et les États-Unis, vol. 21, n^o 11 (85-002-XIF, 8 $ / 70 $; 85-002-XPF, 10 $ / 93 $) est maintenant en vente.

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