LA RÉDUCTION DU SMOG

Qu'est-ce que le SMOG?

Le smog photochimique est un mélange de gaz qui se forme dans la basse atmosphèreq uand le rayonnement solaire agit sur certains polluants tels les polluants industriels et les émissions des automobiles et des camions. Le principal élément du smog est l'ozone au niveau du sol.

D'où vient le SMOG?

L'ozone au niveau du sol est produit par une réaction entre les oxydes d'azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV) dans l'atmosphère. Les NOx sont produits lorsque des combustibles fossiles, comme l'essence, le gaz naturel, l'huile à chauffage et le charbon, sont brûlés, par exemple pour le transport et pour la génération d'électricité. Les COV proviennent principalement de l'évaporation des combustibles liquides, des solvants et des produits chimiques organiques, ainsi que de la combustion de l'essence. Puisque les réactions qui mènent à la formation du smog dépendent de la température et de la lumière du soleil, les problèmes de smog sont généralement plus aigus pendant les journées chaudes et ensoleillées d'été.

Pourquoi le SMOG est-il aussi néfaste?

L'ozone peut constituer un polluant puissant et irritant. Même une exposition d'une ou deux heures à peine peut irriter le nez et la gorge, et entraîner des troubles respiratoires, comme la toux et de la difficulté à prendre de profondes respirations.

Les effets du smog sont aggravés par l'exercice en plein air, puisqu'une plus grande quantité d'air est inhalée pendant l'exercice. L'ozone troposphérique accroît notre sensibilité à d'autres maladies respiratoires et pourrait provoquer un vieillissement prématuré des poumons.

Des niveaux plus élevés d'ozone troposphérique à l'origine du smog causent souvent des dégâts aux cultures et à la végétation. Les pertes agricoles sont actuellement estimées à près de 70 millions de dollars en Ontario et à 9 millions de dollars dans la vallée inférieure du Fraser, en Colombie-Britannique. De plus, il est possible que les concentrations élevées d'ozone contribuent au dépérissement forestier dans certaines régions du Canada.

Qu'en est-il de la couche d'ozone?

Bien que l'ozone soit présent partout dans l'atmosphère, il se trouve en plus grande concentration à deux endroits : dans la stratosphère, entre 15 km et 40 km au-dessus de la surface de la Terre, et au niveau du sol, où nous vivons et respirons. Il est présent naturellement aux deux endroits, mais, à certaines périodes de l'année, l'équilibre naturel est perturbé car il y a trop d'ozone au niveau du sol et il y en a trop peu dans la stratosphère.

Ozone stratosphérique

L'ozone stratosphérique joue un rôle important dans l'atmosphère. Il forme une couche protectrice autour de la Terre car il absorbe le rayonnement ultraviolet intense du soleil et l'empêche, dans une large mesure, d'atteindre la Terre. Les conséquences de rayons plus intenses atteignant la Terre sont importantes. Les êtres humains ont besoin d'une certaine quantité de rayons ultraviolets pour vivre et les plantes, pour pousser, mais une quantité trop grande de rayonnement augmente les risques de cancer de la peau et de cataractes aux yeux, et réduit le rendement d'importantes cultures agricoles, comme le blé, le riz, le maïs et le soja. En conséquence, il nous faut nous assurer que les concentrations de cet ozone stratosphérique bénéfique ne continuent pas à diminuer.

Ozone au niveau du sol

L'ozone au niveau du sol est présent naturellement, mais en très faible concentration. Cette concentration augmente lorsque les polluants de l'air réagissent en présence du rayonnement solaire à haute température et donnent lieu à des concentrations nocives d'ozone.

L'une des meilleures façons de ramener la concentration d'ozone troposphérique à des niveaux acceptables, c'est de contrôler les NOx et les COV.

Y a-t-il un problème de SMOG au Canada?

Oui. Dans certaines régions du pays, le smog représente l'un des plus graves problèmes de qualité de l'air que nous ayons. Nos problèmes ne sont pas aussi graves que ceux de L'objectif canadien de qualité d'air ambiant pour l'ozone au niveau du sol est de 82 parties par milliard. Dans plusieurs des grandes villes du Canada, la concentration d'ozone peut dépasser notre objectif de qualité de l'air pendant l'été. Par exemple, à Windsor, à Toronto, à Montréal et à Vancouver, l'objectif de qualité de l'air pour ce qui est de l'ozone est dépassé en moyenne pendant au moins dix jours par été.

Lorsque la concentration de smog atteint des proportions nuisibles, il est sage de modifier nos activités à l'extérieur de la façon suivante :

• éviter l'exercice ardu en plein air, en particulier pendant l'après-midi et au début de la soirée, moments où la concentration d'ozone troposphérique est la plus élevée, et opter à ces moments-là pour des activités intérieures;
• éviter de faire de l'exercice physique près des zones de circulation intense, au moins pendant les heures de pointe, afin de réduire au minimum l'exposition au smog.

Pourquoi certaines villes ont-elles des problèmes de SMOG plus graves que d'autres?

La fréquence et la gravité du smog dépendent de la grandeur de la ville, de sa population, de la densité de la circulation automobile et du type d'industrie qu'elle renferme. Le smog ne se confine pas aux villes; il touche aussi les régions rurales. Puisque l'ozone, les NOx et les COV peuvent être transportés dans l'atmosphère sur de grandes distances, la fréquence et la gravité du smog dans une région particulière peuvent varier en fonction des concentrations de smog dans des zones situées à plusieurs centaines de kilomètres en amont.

Le climat et la topographie influent également sur les concentrations de smog. Bien que la pluie puisse éliminer de l'air les polluants qui causent le smog, cela peut donner de l'eau de pluie acide. De même, le vent peut chasser le smog. Toutefois, dans les villes qui sont entourées de collines ou de montagnes, la circulation d'air est réduite, ce qui accroît la concentration de smog.

Que fait-on pour résoudre le problème du SMOG au Canada?

En novembre 1990, le Conseil canadien des ministres de l'environnement (CCME) a adopté un plan de gestion visant à réduire les émissions à l'origine du smog dans l'ensemble du pays. La première phase du plan de gestion, qui est actuellement en œuvre, comprend l'établissement de règlements, de lignes directrices et d'autres initiatives dans le but de réduire les NOx et les COV.

On procède actuellement à l'application d'un certain nombre de mesures de contrôle, dont des programmes d'inspection et d'entretien des automobiles comme AIRCARE en Colombie-Britannique, la récupération des vapeurs d'essence dans les stations-service de Vancouver et de la région de Toronto, l'établissement de nouvelles normes nationales pour les émissions, et des programmes de contrôle pour les sources commerciales d'émissions, notamment l'application de peinture, l'imprimerie et le nettoyage à sec, dans la région de Montréal.

De plus, le district de la région métropolitaine de Vancouver a adopté un règlement sur la qualité de l'air qui contient des mesures visant à limiter les sources d'émission fixes et mobiles.

Éducation du public

Toujours dans le cadre du plan de gestion, on procède à la mise en œuvre d'un programme de sensibilisation et d'éducation du public au niveau national. La présente fiche d'information est le résultat de ce programme.

Plusieurs projets régionaux d'éducation du public sont en cours un peu partout au pays afin d'aider les Canadiens à apprendre comment réduire le smog.

Dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, il existe un réseau inter-agences appelé GO GREEN. Depuis trois ans déjà, ce réseau mène une campagne de sensibilisation et d'éducation pour réduire complètement les émissions des véhicules automobiles dans la région. Ce programme encourage l'utilisation de solutions de rechange à la conduite de voitures personnelles; pour avoir un effet maximum, il fait le lien avec les initiatives des gouvernements municipal, provincial et fédéral.

La société de transport en commun BC Transit est le partenaire principal du programme GO GREEN. En novembre 1991, la société a introduit, pour la première fois au Canada, un programme de formation visant à déterminer des moyens de réduire le nombre de déplacements entrepris par un automobiliste qui fait la navette entre son domicile et son travail. Ce programme de formation est un projet-pilote mettant en application les principes de la gestion de la demande des transports, qui s'étendent bien au-delà d'un système alternatif de transport. En fait, ce programme deviendra la structure à la base de l'élaboration des politiques et des règlements.

La Municipalité régionale d'Ottawa-Carleton a lancé le Plan d'action du transport et de l'environnement, un programme d'éducation publique ayant pour but d'enseigner les techniques de transport de remplacement. Le programme a mis au point des méthodes novatrices pour démontrer comment le transport en commun, la marche, la bicyclette et le covoiturage peuvent faciliter les déplacements pour se rendre au travail.

À Toronto, le Healthy City Office travaille à l'élaboration d'un programme d'éducation publique visant à promouvoir l'utilisation du transport en commun, à rendre plus sécuritaires, plus faciles et plus pratiques les déplacements à bicyclette pour se rendre au travail, et à trouver des partenaires aux employés qui souhaitent faire du covoiturage.

La ville de Calgary met en œuvre le premier programme au monde de vérification volontaire des émissions des automobiles. Le nom du programme, SMOG FREE, est l'acronyme de Save Money On Gas From Reduced Exhaust Emissions. Grâce à ce programme, les habitants de Calgary pourront faire mesurer les émissions de gaz d'échappement de leur véhicule à des centres de service locaux. Des commanditaires offriront des coupons appelés SMOG FREE BUCKS, qui permettront aux propriétaires de véhicules d'obtenir un rabais de dix dollars sur les frais nécessaires à l'amélioration ou à la réparation de leur système d'échappement.

Quels moyens puis-je prendre pour réduire le SMOG?

Voici quelques mesures que les gens peuvent adopter pour limiter la production de smog :

Le transport :

• Utilisez des moyens de transport de remplacement, comme la marche, la bicyclette et le transport en commun – un autobus bondé de 12 mètres remplace environ 50 automobiles aux heures de pointe!
• Faites du covoiturage : un véhicule transportant deux personnes coupe de moitié la consommation de carburant par personne.
• Respectez les limites de vitesse. En roulant à 80 km/h plutôt qu'à 100, vous diminuerez votre consommation d'essence de 15 à 20 p. 100.
• Veillez à l'entretien de votre véhicule. Des mises au point et des vidanges d'huile régulières assurent un meilleur fonctionnement du moteur et réduisent le gaspillage d'énergie.
• Vérifiez la pression de vos pneus. Cela ne coûte pas grand-chose et assure une plus grande économie d'essence.
• Réduisez le temps de marche au ralenti : 15 à 30 secondes de ralenti suffisent à la plupart des automobiles et des camions, même en hiver.
• Éteignez le moteur pendant que vous attendez au lave-auto, au magasin, au passage à niveau ou au restaurant à service rapide.
• Réduisez les déplacements inutiles, en communiquant par lettres, en envoyant des messages par télécopieur ou en optant pour les téléconférences.

À la maison :

• Quand vous achetez une maison, choisissez un modèle à haut rendement énergétique.
• Utilisez des ventilateurs plutôt que des climatiseurs. Les ventilateurs consomment beaucoup moins d'énergie.
• Utilisez des lampes fluorescentes ou un éclairage à incandescence qui permet d'économiser l'énergie. Cet éclairage consomme moins d'énergie et contribue à réduire les émissions.
• N'utilisez des solvants et des peintures à l'huile, par exemple de l'essence et du white spirit, que lorsque c'est nécessaire, et prenez soin de les manipuler et de jeter les restants de façon appropriée.

Au magasin :

• Songez aux répercussions environnementales des produits avant de les acheter. L'Éco-Logo vous permettra de reconnaître les produits qui nuisent moins à l'environnement. Environnement Canada appose sur ces produits un symbole représentant trois colombes entrelacées.
• Lorsque vous achetez une voiture, renseignez-vous sur sa consommation de carburant. Moins elle consommera, moins elle dégagera de polluants. S'ils sont disponibles dans votre région, les combustibles de remplacement (gaz propane, gaz naturel et éthanol) constituent un bon choix. Obtenez davantage d'information auprès de la société de distribution de gaz de votre région ou auprès d'une station-service qui offre du propane.
• Achetez des petites voitures; vous réduirez ainsi les émissions de gaz et les frais de déplacement.
• En consultant l'étiquette ÉnerGuide, choisissez des appareils efficaces au plan énergétique. Cette étiquette indique l'efficacité énergétique de l'appareil. Plus l'indice de consommation est faible, moins l'appareil consomme d'énergie.

Puisque le smog résulte principalement de la combustion de combustibles, on peut améliorer la propreté de l'air en réduisant la consommation d'énergie et en faisant des achats judicieux.

Comment puis-je obtenir davantage d'information sur le SMOG?

Le groupe Rapports sur l'état de l'environnement, à Environnement Canada, a publié un article détaillé sur le smog, son origine, son étendue et les façons de le réduire. La Direction de l'hygiène du milieu de Santé et Bien-être social Canada a également produit de l'information détaillée sur les effets du smog sur la santé.

Visitez le site National d'Environnement Canada et effectuez une recherche avec, "Programme Smog".