Initiative de recherche et de technologie chimique, biologique, radiologique et nucléaire (IRTC)
L’atmosphère est tendue dans la tour de contrôle d’un aéroport international du Canada: on vient de recevoir un communiqué radio disant qu’on avait trouvé une poudre blanche suspecte à bord d’un avion en chemin pour l’aéroport. On soupçonne une attaque biologique. Que faire?
Il s’agit d’un scénario fictif, mais depuis le 11septembre et compte tenu que l’on craint dorénavant les bombes radiologiques et les attaques au gaz Sarin dans les métros, il s’agit d’une situation à laquelle les responsables de la sécurité au Canada doivent être préparés. Ces derniers se tournent vers la communauté scientifique du Canada pour obtenir de l’aide.
Dans cette optique, le gouvernement du Canada a fait de la lutte au terrorisme et de la sécurité nationale une des principales priorités de la science et de la technologie intégrées.
L’été dernier, ce scénario de bio-terrorisme à bord d’un avion a fait l’objet d’un atelier destiné aux premiers intervenants et organisé par l’Initiative de recherche et technologie chimique, biologique, radiologique et nucléaire (IRTC). Créé seulement quelques mois après le 11septembre, l’IRTC est un réseau regroupant plus de 15ministères et organismes du gouvernement du Canada qui collaborent pour fournir des solutions scientifiques et technologiques à des questions de sécurité nationale.
Trois nouveaux groupes de laboratoires scientifiques se trouvent au cœur de cette initiative. Ces groupes réunissent l’expertise de laboratoires et de scientifiques du gouvernement comme jamais auparavant. Les avantages qui en découlent vont bien au-delà de la guerre au terrorisme. Pendant la crise du SRAS, des liens établis par le biais du groupe biologique ont permis à des hôpitaux de Toronto de faire venir des scientifiques de Recherche et développement pour la défence Canada Suffield pour les aider à déterminer l’étendue de la propagation aérienne du virus.
L’IRTC finance également plus de 50projets de recherche concertés pour acquérir de nouvelles connaissances et capacités dans le but de réagir en cas de menaces chimiques, biologiques et nucléaires. Des scientifiques du Conseil national de recherches participent à l’élaboration d’un système novateur de biocapteur qui pourrait permettre aux intervenants en cas d’urgence de déterminer rapidement si une «poudre blanche» est en effet un agent chimique ou biologique dangereux.
Des chercheurs d’Environnement Canada étudient de quelle façon on pourrait décontaminer un bâtiment et le remettre en état après une attaque biologique ou chimique. À Recherche et développement pour la défense Canada, des scientifiques font partie d’une équipe internationale chargée de mettre au point un meilleur anti-agent neurotoxique auto-administrable pour le personnel affecté aux urgences peut s’auto-administrer.
Des scientifiques du gouvernement du Canada s'emploient activement à mettre le fruit de leurs recherches à la disposition des intervenants qui se trouvent sur la ligne de front. Par exemple, l'initiative GéoConnexions de Ressources naturelles Canada fournit aux premiers intervenants, où qu'ils soient au Canada, les cartes de pointe dont ils ont besoin pour répondre à des urgences. Autre exemple : À la suite de la tragédie de l'eau contaminée de Walkerton, en Ontario, des représentants de Santé Canada travaillent avec les autorités sanitaires de cette ville pour trouver de nouvelles façons plus rigoureuses de déterminer l'apparition de maladies au sein d'une communauté, qu'elle soit accidentelle ou délibérée.
