PLANTER LA GRAINE
GUIDE SUR L'ÉTABLISSEMENT DE PLANTES AQUATIQUES
TABLE DES MATIÈRES:
Auteur principal
Le présent rapport a été rédigé
par Andy Hagen pour la Direction de la
conservation de l'environnement, Environnement Canada, Région
de l'Ontario.
Remerciements:
Plusieurs personnes ont collaboré à la
production du document. Justus Benckhuysen a rédigé
la section sur le prélèvement, le nettoyage et l'utilisation
des graines. Les personnes suivantes ont fourni des observations
et des bilans sur certains aspects techniques : Lesley Dunn, Nancy
Patterson, Justus Benckhuysen, Brian McHattie, Patricia Chow-Fraser,
Jim Collis, John Ambrose, Mary Gartshore, Peter Carson, Donna Havinga,
Dale Hoy, Libor Michalak, Paul Morris, Gord MacPherson, Donna Stewart,
Erich Haber, Len Simser, Michelle Nicolson, Brian Hickey, Tammara
Boughen et Larry Lamb. Les illustrations ont été dessinées
par Tania Rihar. Enfin, la majorité des techniques et des
exemples de restauration des terres humides présentés
dans le rapport ont fait l'objet de subventions du Fonds d'assainissement
des Grands Lacs 2000.
Le Plan d'action en matière de conservation des
terres humides des Grands Lacs (GLWCAP) résulte d'un engagement
de partenariat entre les gouvernements fédéral et
provincial ainsi que des organisations non gouvernementales. Ce
plan vise à mettre sur pied un programme intégré
et complet de conservation pour les terres humides du bassin des
Grands Lacs. Table des matières
Pour obtenir d'autres exemplaires du présent
guide, s'adresser à :
Environnement Canada
Direction de la conservation de l'environnement
Division des stratégies de conservation
4905, rue Dufferin
Downsview (Ontario)
M3H 5T4
Faune.Ontario@ec.gc.ca
Introduction
Les projets de restauration des terres humides constituent aujourd'hui
un volet important des stratégies de conservation, dans les
« secteurs de préoccupation » des Grands Lacs
et dans les autres zones désignées à des fins
semblables dans tout le bassin des Grands Lacs. De nombreux avantages
découlent de ces projets : amélioration de la qualité
des eaux; amélioration de l'habitat des poissons et des autres
espèces sauvages; conservation de la biodiversité;
meilleure compréhension du milieu naturel et relations plus
harmonieuses avec celui-ci. Or, un des éléments essentiels
des projets de restauration est souvent l'établissement de
communautés de plantes aquatiques indigènes.
Au Canada, l'établissement de telles communautés
constitue encore une discipline jeune, et les résultats durables
sont encore limités. Les projets se déroulent souvent
à coups d'essais et d'erreurs, parallèlement à
l'élaboration, à la validation et au perfectionnement
de nouvelles techniques de restauration. Il est relativement facile
d'établir une végétation dans un secteur donné,
mais il est plus difficile de protéger les plantes contre
les fluctuations du niveau des eaux et contre les divers herbivores.
Cette difficulté tient en grande partie au fait qu'il existe
peu d'ouvrages décrivant l'expérience canadienne en
matière de restauration des milieux humides. Le présent
guide, fruit d'une compilation, constitue une introduction à
l'établissement des plantes aquatiques dans le bassin des
Grands Lacs.
Pourquoi restaurer les terres humides?
«Les terres humides comprennent les milieux recouverts d'eau
peu profonde, de façon saisonnière ou permanente,
ainsi que les milieux oùla nappe phréatique se situe
près de la surface. Dans les deux cas, l'abondance d'eau
entraîne la formation de sols hydriques et favorise la dominance
d'hydrophytes et de plantes tolérant l'eau1.» Ces milieux
uniques réunissent plusieurs des caractéristiques
des environnements terrestres et aquatiques. On en distingue divers
types, dont les marais, les marécages et les tourbières.
Les terres humides constituent un des systèmes vivants les
plus importants du milieu naturel. En effet, ils fournissent :
- un système de purification des eaux, en retenant les
contaminants, les particules en suspension et les excès
de substances nutritives, ce qui renouvelle les réserves
d'eau et en améliore la qualité;
- un habitat irremplaçable pour la nidification, l'alimentation,
et le repos de nombreuses espèces de sauvagine et d'autres
animaux tels que reptiles et amphibiens;
- une excellente zone de frai et d'élevage des jeunes pour
de nombreuses espèces de poissons;
- une protection naturelle contre l'érosion des secteurs
côtiers;
- un réservoir aidant à combattre ou limiter les
inondations, en assurant la retenue et le stockage de l'eau;
- une source d'oxygène et de vapeur d'eau jouant un rôle
vital dans les cycles climatiques et atmosphériques naturels;
- des occasions d'activités récréatives,
et notamment de randonnée pédestre, d'observation
des oiseaux et de pêche.
Malgré leur importance, les milieux humides continuent d'être
dégradés ou détruits. L'étalement urbain,
l'expansion industrielle, le drainage à des fins agricoles,
la construction de nouvelles installations portuaires et les mesures
de protection inefficaces sont autant de facteurs responsables de
la disparition des milieux humides. La restauration est une des
stratégies qui permettent de maintenir et de renouveler ces
écosystèmes, mais elle présente encore bien
des difficultés et des contraintes. De plus, la restauration
des terres humides ne saurait remplacer leur préservation.
Il faut des années pour que se forme un milieu humide, avec
ses systèmes hydrologiques et biologiques extrêmement
complexes. C'est pour cette raison que les milieux humides sont
difficiles à créer ou à restaurer et qu'il
faut tout mettre en uvre pour les protéger.
Planification d'un projet de restauration
«La restauration écologique est un procédé
consistant à renouveler et à maintenir la santé
d'un écosystème2.» Il ne s'agit pas d'une tâ
che facile. La réussite d'un tel projet nécessite
des données adéquates sur la situation de départ,
une connaissance du territoire ciblé, des buts et objectifs
clairs, un engagement à long terme (au moins cinq ans) et
un peu de chance. Le projet doit être planifié avec
soin et avoir fait l'objet d'une bonne réflexion. Dans certains
cas, la planification permettra d'établir que la plantation
de végétaux aquatiques ne convient pas ou qu'il faut
d'abord entreprendre certaines mesures correctives. En effet, l'implantation
de végétaux aquatiques n'est qu'un aspect de la restauration
des milieux humides. Il faut donc utiliser le présent guide
dans le cadre d'un processus de planification semblable à
celui décrit dans Habitat Rehabilitation
in the Great Lakes, Techniques for Enhancing Biodiversity.
Ce document traite d'un certain nombre de points à considérer,
en matière de planification du paysage, avant de lancer un
projet de restauration :
- historique et état actuel du milieu à restaurer;
- existence d'une connexion entre l'habitat créé
ou restauré et les autres milieux;
- présence de contaminants et autres facteurs pouvant déterminer
le succès ou l'échec du projet;
- surveillance avant et après le projet (pour pourvoir
tirer une leçon des réussites et des échecs);
- travaux de plantation dans les habitats à restaurer;
- degré de gestion requis pour lancer le projet et conserver
le milieu à long terme.
Le document Restoring Natural Habitats fournit
également des renseignements sur l'élaboration d'une
stratégie de restauration et énumère plusieurs
points concernant la conception d'un projet de milieu humide. On
y aborde notamment l'imbrication du projet dans le contexte régional
plus vaste, l'évaluation du milieu et la lutte contre l'érosion.
Dès les premières étapes de la planification,
il faut déterminer si le milieu est contaminé par
des produits chimiques toxiques persistants. En effet, en plus d'améliorer
la qualité de l'eau en retenant les contaminants, les terres
humides fournissent un habitat à de nombreuses espèces
de poissons et d'autres organismes sauvages. La restauration d'un
milieu pollué risque donc d'entraîner l'accumulation
de produits chimiques dans les plantes et dans les autres organismes
aquatiques vivant dans les nouveaux habitats. En cas de contamination,
il peut être préférable de ne pas restaurer
l'habitat ou d'attendre que des mesures correctrices aient été
entreprises.
Comment utiliser le guide
Le présent guide décrit un certain nombre de points
et d'options à considérer en ce qui concerne l'établissement
d'une végétation aquatique. Il vise principalement
les marais, mais certains points s'appliquent également aux
marécages. Le guide ne peut pas être utilisé
dans le cas des tourbières.
Le guide explique d'abord comment dresser la liste des espèces
à planter. À l'égard des étapes suivantes
du processus, les points suivants sont abordés : endroits
oùobtenir le matériel végétal; types
de matériel à choisir pour la plantation; cueillette,
traitement et utilisation des semences; plantation et protection
des diverses espèces végétales. Le guide présente
aussi un certain nombre de trucs et de techniques concernant la
préparation d'un projet d'établissement de végétation.
On trouvera enfin une liste des ouvrages cités et d'autres
publications utiles.
Établissement d'une
végétation en milieu humide
Il y a deux manières d'établir une végétation
en milieu humide : la colonisation naturelle et la plantation. Au
moment de la planification, il faudra choisir entre ces méthodes
ou adopter une combinaison de celles-ci. La colonisation naturelle
est l'implantation des végétaux résultant de
la germination des graines présentes ou apportées
naturellement par le vent, l'eau ou la faune des environs. La plantation
consiste à placer délibérément les espèces
souhaitées dans le milieu.
La colonisation naturelle est une solution viable et peut se faire
rapidement dans certains cas. Les espèces annuelles, comme
les souchets (Cyperus spp.), et les espèces pionnières,
comme le jonc épars (Juncus effusus), peuvent produire une
couverture végétale de 100 % en seulement trois mois,
en présence de conditions locales favorables, comme une baisse
de niveau d'eau produisant une prairie humide, ou l'émergence
de vasières au début du printemps. La colonisation
naturelle peut être préférable à la plantation,
car elle ne coûte presque rien et exige moins de travail.
Elle convient aux milieux difficiles à planter ou relativement
grands. Cependant, l'état médiocre du milieu lui-même,
la rareté ou l'absence des sources de semences et l'utilisation
du territoire environnant (présence de polluants, etc.) peuvent
ralentir la colonisation naturelle ou favoriser une invasion par
des espèces indésirables. La Carpe (Cyprinus carpio),
le Rat musqué (Ondatra zibethicus) et la sauvagine, en s'alimentant,
nuiront également à la colonisation. En pareil cas,
la plantation peut s'avérer la seule solution possible.
Élaboration d'une liste de
plantes
Une des premières tâ ches qui doit précéder
le lancement d'un projet de plantation consiste à dresser
une liste des espèces à planter. Le choix doit correspondre
à une communauté végétale indigène
de la région biologique dont fait partie le terrain, laquelle
communauté doit convenir au type de milieu humide visé.
Le choix peut donc nécessiter un peu de recherche sur l'historique
du milieu et sur les communautés végétales
des environs. La liste, propre à chaque projet, dépendra
des conditions écologiques locales et du résultat
escompté. Dans tous les cas, il faut tenir compte des points
suivants.
Types morphologiques de plantes des marais [colonne latérale]
Avant de dresser une liste des espèces à planter,
il est utile de comprendre les divers types morphologiques de plantes
poussant dans les marais :
Plante émergente : plante enracinée au fond de l'eau,
mais dont la plus grande partie se situe au-dessus de la surface.
Plante à feuilles flottantes : plante enracinée au
fond de l'eau et dont les feuilles flottent à la surface.
Plante flottant librement : plante flottante non enracinée.
Plante submergée : plante enracinée ou flottante poussant
entièrement sous l'eau.
* On trouvera à une liste de plantes
communes des marais, comprenant des exemples de chaque type morphologique.
1. |
Buts et objectifs
La liste des plantes dépend
des buts et objectifs du projet. Ces objectifs peuvent comprendre
l'implantation de communautés végétales
diverses, l'amélioration de l'habitat des poissons et
des autres espèces sauvages, l'amélioration de
la qualité de l'eau, ou la création de possibilités
éducatives. Par exemple, si on veut améliorer
la qualité de l'eau, on pourra choisir des espèces
capables de stabiliser rapidement le substrat, comme les quenouilles
(Typha spp.) et les scirpes (Scirpus spp.). Pour favoriser les
possibilités éducatives, on cherchera à
restaurer ou à créer une variété
de milieux. Si on veut rétablir l'habitat d'une espèce
particulière, comme la Marouette de Caroline , on plantera
du riz sauvage (Zizania aquatica), des carex (Carex spp.),(Porzana
carolina) des graminées, des renouées (Polygonum
spp.) et des scirpes, ces plantes assurant nourriture et couvert
à l'oiseau.
|
2. |
Renseignements historiques
Les relevés historiques
de la végétation constituent un point de départ
utile quand il s'agit de dresser la liste des espèces
à utiliser pour un projet de restauration. Ces relevés
donnent un bon aperçu des espèces et des communautés
végétales qui étaient autrefois présentes
ou le sont encore. Parmi les sources de données historiques,
mentionnons : les dossiers originaux du relevé des terres
effectué par le ministère des Richesses naturelles
de l'Ontario (Crown Survey Records); les études antérieures
menées par des établissements universitaires ou
des organismes gouvernementaux; les manuscrits anciens; les
photographies aériennes; les herbiers locaux; les dossiers
des clubs de botanistes et de naturalistes de la région.
|
3. |
Imitation des communautés
naturelles locales Observer
la structure des communautés d'espèces indigènes
croissant déjà dans le milieu. Examiner soigneusement
la composition de ces communautés : quelles sont les
espèces dominantes? oùpoussent-elles? quelles
associations forment-elles avec d'autres espèces? quels
sont les pourcentages? C'est une bonne façon de choisir
les espèces et de décider à quel endroit
planter chacune. Si les espèces présentes sont
peu nombreuses ou si le projet vise à créer un
milieu humide, il faut examiner les milieux semblables de la
région. Prévoir des visites dans plusieurs de
ces milieux, à divers moments de l'année, afin
de pouvoir bien caractériser les communautés naturelles
potentielles. Tenir compte notamment des facteurs ayant un effet
limitant à court terme, comme la dessiccation hivernale
ou l'abrasion due au ruissellement très rapide après
les pluies abondantes.
|
4. |
Plantes indigènes
Les plantes indigènes sont
les espèces poussant naturellement dans un territoire
depuis la dernière glaciation, qui étaient déjà
présentes avant la colonisation européenne. Comme
ces espèces peuvent présenter une différentiation
génétique selon divers gradients géographiques
et écologiques (climat, sol, hydrologie, topographie,
etc.), il est important de choisir des plantes de la région
et d'utiliser des sources locales de matériel. Plusieurs
avantages découlent d'un tel choix :
- conservation de la diversité génétique
locale;
- adaptation et intégration à la flore et
à la faune locales (capacité de fournir nourriture
et couvert, etc.);
- croissance, vigueur et fertilité accrues;
- taux de survie accru, dans les conditions écologiques
locales; environmental conditions.
- coûts d'entretien réduits, puisque ces espèces
sont les mieux adaptées aux conditions du milieu.
De nombreuses espèces des
milieux humides peuvent être difficiles à distinguer.
Au moment du choix, il convient donc de consulter un botaniste
pour garantir l'identification correcte de toutes les espèces.
Éviter les plantes
exotiques. Certaines peuvent gravement nuire aux activités
de restauration, en prenant la place d'espèces indigènes.
Il convient donc de préciser dans la liste des espèces
présentes si chacune est exotique ou indigène
(on trouvera à la page 22 une liste des plantes exotiques
communes des terres humides.). La publication Plantes envahissantes
des habitats naturels du Canada traite de manière approfondie
des plantes exotiques qui envahissent les milieux humides.
|
5. |
Hydrologie L'hydrologie
est le facteur le plus critique à considérer pour
le choix des plantes aquatiques. L'hydrologie d'un milieu humide
comprend des caractéristiques telles que la profondeur
de l'eau, les crues, la qualité de l'eau et le courant.
De façon typique, la liste de plantes comprendra une
gamme d'espèces adaptées à divers régimes
hydrologiques. La qualité de l'eau est particulièrement
importante, car certaines espèces indigènes ne
tolèrent pas les eaux dégradées. Par exemple,
il serait très difficile de rétablir le riz sauvage
dans des secteurs oùl'eau est très turbide, très
polluée et très riche en éléments
nutritifs. Il peut être nécessaire de choisir d'abord
quelques espèces rustiques pouvant s'établir rapidement
et tolérer une eau de mauvaise qualité, comme
les scirpes et les quenouilles. Avec le temps, ces espèces
favoriseront la création de conditions plus favorables
à la colonisation naturelle ou à la plantation
d'autres espèces. Le document Techniques for Wildlife
Habitat Management of Wetlands traite des divers degrés
de tolérance physique et chimique des plantes aquatiques.
|
6. |
Substrat La
texture, la capacité de rétention d'eau, la fertilité,
le pH et la salinité d'un sol ainsi que la nature des
contaminants qu'il renferme ont une incidence sur l'établissement
et la croissance des végétaux3. Par exemple, il
vaut mieux ne pas choisir des espèces comme les sagittaires
(Sagittaria spp.) et la Pontédérie (Pontederia
cordata) pour les secteurs à substrat mou, non fixé.
Ces espèces conviennent plutôt aux milieux dont
le substrat ferme permet aux plantes de bien s'enraciner, et
ne laisse pas les tubercules et les propagules à racines
nues être emportées peu après la plantation.
La propagule est un morceau de plante servant à la reproduction
ou à la propagation végétatives d'une espèce.
|
7. |
Caractéristiques de croissance
Au moment de la plantation,
il faut aussi tenir compte des points suivants:
- Durée de vie (plante annuelle ou
vivace)
Les annuelles ne vivent qu'une saison de végétation
et se reproduisent par leurs graines. Pour la restauration,
elles présentent les inconvénients suivants
: elles meurent dès la fin de la première
année de croissance; elles ne retiennent pas le sol
durant l'hiver; leurs graines ne germent pas nécessairement
dans le lieu de plantation. De plus, les surfaces dénudées
laissées par ces plantes permettent aux espèces
exotiques de s'établir. Cependant, les annuelles
peuvent assurer une couverture de courte durée en
attendant la plantation de vivaces. Ces dernières,
au contraire, poussent plusieurs années au même
endroit. Elles sont avantageuses, parce qu'elles conservent
leur place et prennent de l'expansion à partir du
lieu de plantation.
- Taux d'établissement
S'il est nécessaire d'obtenir une végétation
en peu de temps, on pourra juger utile d'utiliser des espèces
qui se répandent rapidement par leurs rhizomes, comme
les quenouilles. Ce facteur est souvent important lorsque
la plantation vise à prévenir l'érosion
ou à stabiliser le substrat.
- Capacité d'atteindre une taille
satisfaisante dans un délai raisonnable
De nombreuses espèces requièrent beaucoup
de temps pour pousser. Le développement d'un système
racinaire suffisant peut prendre plusieurs mois, et il est
important d'assurer la stabilité de la plante dans
les milieux soumis à une action puissante des vents
et des vagues, à des courants rapides ou à
des mouvements de glaces. Les plantes à croissance
lente doivent être plantées tôt au printemps,
afin de pouvoir s'établir facilement.
- Résistance aux herbivores
Certaines plantes sont plus vulnérables que d'autres
aux herbivores. Ce facteur est souvent lié aux conditions
du milieu et aux types d'herbivores présents. Pour
plus de précisions, consulter la section 7.0, sur
la protection des plantes.
- Capacité de propagation
Certaines plantes, comme le Rubanier à gros fruits
(Sparganium eurycarpum) et l'Acore
roseau (Acorus calamus), sont difficiles
à propager. Elle ont un faible taux de germination,
leur croissance nécessite des conditions particulières,
les graines exigent des procédés de stratification
spéciaux, et il faut plus de temps et d'expertise
pour réussir leur implantation. Tout ceci influe
sur les coûts. Les autres facteurs qui peuvent augmenter
les coûts sont la lenteur de croissance, la rareté
de la plante dans la nature, le manque de semenciers, la
difficulté du prélèvement des semences
(capsules submergées, etc.) et la difficulté
de leur traitement. Les plantes faciles à propager,
comme les quenouilles, les joncs (Juncus
spp.) et les scirpes, présentent un taux de
germination élevé et une croissance rapide.
- Compétition avec les autres plants
et avec les espèces naturellement présentes
Souvent, il ne convient pas de planter des espèces
dominatrices, comme les quenouilles, avec des espèces
moins agressives, comme les joncs et les carex. En effet,
les quenouilles sortent généralement gagnantes
d'une compétition avec d'autres plantes pour l'espace
et les ressources. Cependant, la plantation de quenouilles
convient tout particulièrement à de nombreuses
situations, parce que ces végétaux sont faciles
à propager, se répandent vite et tolèrent
les eaux de qualité médiocre.
|
8. |
Disponibilité
Étant donné l'intérêt
actuel pour la restauration des terres humides, plusieurs pépinières
offrent un vaste choix de plantes aquatiques indigènes
cultivées à partir de matériel local. Cependant,
comme il est impossible pour une pépinière de
maintenir du matériel de toutes les espèces, il
vaut mieux prélever soi-même les semences et confier
la culture des semis à une pépinière locale,
par voie de contrat. Cette méthode garantit la disponibilité
des espèces recherchées et est plus économique.
La section suivante explique plus à fond les autres manières
d'obtenir du matériel végétal. |
Plantes exotiques et plantes envahissantes? |
Par définition, les
plantes exotiques ne sont pas indigènes. Leur présence
est généralement due à une introduction
accidentelle ou délibérée. Très
souvent, la plante exotique vient d'un autre continent. La Salicaire
(Lythrum salicaria), espèce commune et familière
des milieux humides, a sans doute été introduite
en Amérique du Nord avec les graines de plantes cultivées,
avec des aliments destinés au bétail ou, cas le
plus probable, avec les matières rejetées lors
du délestage des navires. Par la suite, l'espèce
s'est répandue sur notre continent à cause de
son utilisation comme plante médicinale, de sa plantation
dans les jardins et de son inclusion dans les mélanges
de graines de fleurs sauvages. Certaines
plantes exotiques sont également envahissantes : leur
reproduction est si rapide qu'elles prennent la place de la
végétation indigène, ce qui réduit
l'habitat accessibles aux autres plantes et aux animaux et entraîne
une perte de biodiversité. Les plantes exotiques envahissantes
que sont la Salicaire, le Myriophylle à épis (Myriophyllum
spicatum) et le Butome à ombelle (Butomus umbellatus)
peuvent détériorer gravement les milieux humides
en se substituant à la végétation indigène.
Certaines plantes indigènes peuvent devenir envahissantes.
Plusieurs espèces de quenouilles et de scirpes peuvent
rapidement occuper un territoire. Cette aptitude peut être
utile lorsqu'il s'agit d'établir rapidement une végétation,
mais elle peut poser problème si on souhaite une communauté
végétale diversifiée. Il faut donc en tenir
compte avant la plantation. Le Wetland Planting Guide for the
Northeastern United States décrit plusieurs espèces
qui peuvent s'avérer envahissantes. |
Obtention du matériel
végétal
Une fois le choix des espèces arrêté,
il reste à décider si on prélèvera soi-même
le matériel dans un milieu donneur, ou si on l'achètera
directement d'un fournisseur ou d'un pépiniériste.
La meilleure solution consiste à combiner ces deux options.
Milieu donneur (lieu de plantation ou milieu voisin semblable)
L'obtention de matériel végétal sur les lieux
mêmes et dans des milieux voisins semblables est la meilleure
méthode. Elle consiste à transplanter des sujets arrivés
à maturité ou à prélever des graines,
des tubercules, des rhizomes ou des boutures. Le matériel
ainsi obtenu est adapté aux conditions locales et a le plus
de chances de s'implanter avec succès. Dans le cas de certaines
espèces, le pollen et les graines peuvent se déplacer
si loin qu'il y a peu de différence génétique
entre sujets de la même espèce poussant pourtant à
des milliers de kilomètres l'un de l'autre. Par contre, des
populations situées tout près l'une de l'autre peuvent
acquérir des différences leur permettant de survivre
dans des conditions légèrement différentes
de profondeur d'eau, de type de sol, de microclimat ou de maladies.
Il est difficile de fixer avec précision la distance à
laquelle on peut prélever du matériel convenant à
la restauration d'un milieu, mais il est généralement
préférable d'utiliser des plantes poussant le plus
près possible. Il faut essayer de s'en tenir à un
rayon de 10 à 100 kilomètres. De manière générale,
le matériel doit être adapté aux conditions
locales et réunir la plus grande diversité génétique
possible. Il faut se rappeler que la cueillette de végétaux
sauvages, et particulièrement de plantes arrivées
à maturité, peut nuire considérablement au
milieu donneur. La prochaine section, sur la sélection du
matériel de plantation, comprend une série de lignes
directrices sur le prélèvement du matériel
végétal.
Pépinières
Le recours aux pépinières présente plusieurs
avantages, dont la capacité de ces établissements
à produire des plants sains de qualité, en grande
quantité, et à livrer ce matériel dans un état
convenant à la plantation4. De plus, dans la mesure oùon
a prélevé les semences ou le matériel de départ
en respectant de bonnes pratiques de conservation, l'impact sur
le milieu naturel est minime. Plusieurs pépinières
sont aujourd'hui en mesure de fournir des plantes aquatiques cultivées
à partir de semences prélevées localement.
On trouvera à la page 23 une liste de producteurs de plantes
aquatiques indigènes. Lorsqu'on fait affaire avec un tel
établissement, il faut se rappeler les points suivants.
Commander les plants suffisamment à l'avance
Il arrive souvent qu'un projet de restauration nécessite
jusqu'à 20 000 plants pour une seule saison de plantation.
Il faut donc prévoir un délai suffisant pour le prélèvement
et la multiplication du matériel. Il faut également
au moins un an pour la planification et la préparation.
Déterminer l'origine du matériel
végétal
Le pépiniériste prélève-t-il les graines
dans des étangs naturels ou aménagés? Les obtient-il
de sources locales ou les importe-t-il de fournisseurs éloignés?
Il faut se rappeler que le projet de restauration exige du matériel
indigène local. Il faut aussi demander au pépiniériste
s'il utilise des techniques de clonage pour multiplier le matériel.
En effet, comme ces techniques consistent à produire plusieurs
plants à partir d'un seul sujet, elles risquent de réduire
la diversité génétique de la population végétale.
Une telle diversité est importante, car elle permet à
la population de s'adapter à une gamme de conditions écologiques
(sécheresse, hausse du niveau des eaux, maladies, etc.).
Ne pas utiliser de plants importés
Il vaut mieux ne pas importer de plants, car une telle pratique
risque d'introduire des espèces exotiques ou des animaux
ravageurs. De plus, les plants sont parfois retenus longtemps au
point d'entrée au pays, ce qui risque de beaucoup nuire à
leur santé et à leurs chances de survie.
Programme scolaire de propagation [colonne latérale]
Une
autre méthode permettant d'obtenir des plantes aquatiques
consiste à élaborer un programme scolaire de propagation.
Dans le cadre d'un tel programme, les écoliers de la localité
font pousser des plantes aquatiques en classe, à partir de
graines. C'est une façon efficace d'obtenir à bon
compte une grande quantité de plants, tout en contribuant
à l'éducation des jeunes.
Pour qu'un tel programme réussisse, il faut au moins 10
à 12 mois de planification. La première étape
est le prélèvement de graines dans des terres humides
voisines. Des chercheurs ont établi que certaines espèces
poussent mieux que d'autres dans les conditions d'une salle de cours.
Parmi ces plantes, mentionnons les quenouilles, le Scirpe des étangs
(Scirpus validus), le Scirpe noirâ
tre (Scirpus atrovirens), l'Eupatoire maculée
(Eupatorium maculatum) et l'Eupatoire perfoliée
(Eupatorium perfoliatum). Ensuite, il faut
nettoyer les graines et les soumettre à plusieurs mois de
stratification (entreposage à froid). On trouvera de plus
amples renseignements à ce sujet dans la section portant
sur le prélèvement, le nettoyage et l'utilisation
des semences.
Chaque classe reçoit un nécessaire de plantation
comprenant un manuel d'instruction, deux bacs, plusieurs plateaux
d'empotage, des semences et un petit sac de terre. Les nécessaires
sont distribués aux classes en février ou en mars.
Après six à 14 semaines de croissance, les enseignants
envoient les semis à une serre, oùils sont entreposés
jusqu'au moment de la plantation. Chaque nécessaire permet
de cultiver au moins cinquante plants, et il n'est pas rare que
l'on obtienne de quatre à sept mille semis à partir
de 200 nécessaires de plantation. Le nombre de semis produits
par une classe tend à varier selon la viabilité des
semences et les conditions dans lesquelles les plants ont été
cultivés. Dans tous les cas, ce type de programme aide à
promouvoir la conservation des milieux humides et fournit aux écoliers
une expérience pratique en matière d'environnement.
Il leur donne aussi l'occasion de planter leurs propres semis, ce
qui crée un lien personnel entre les écoliers et l'ensemble
du projet de restauration.
Pour de plus amples renseignements sur les programmes
scolaires de plantation, communiquer avec :
Bay Area Restauration Council (BARC)
Édifice Life Sciences, Université McMaster
Hamilton, Ontario, L8S 4K1
Tél: (905) 525-9140, poste 27405
Courrier électronique : barc@mcmail.cis.mcmaster.ca
Gord MacPherson
Office de protection de la nature du Grand Toronto
5 promenade Shoreham
Downsview, Ontario, M3N 1S4
Tél: (416) 661-6600, poste 246
Sélection du matériel
végétal
Il existe plusieurs types de matériel végétal
entre lesquels on peut choisir en vue de restaurer la végétation
d'un milieu humide. Le tableaux
décrivent les types de matériel offerts en pépinière
ou pouvant être prélevés directement dans des
milieux humides (milieux donneurs). Ces tableaux constituent un
point de départ pour le choix du matériel. Ils indiquent
notamment les périodes propices au prélèvement
et à la plantation, les coûts relatifs, les taux relatifs
de survie et de succès, l'importance relative des effets
négatifs du prélèvement sur le milieu donneur
ainsi qu'un aperçu des avantages et inconvénients
de chaque type de matériel. Il est souvent préférable
d'utiliser d'abord plusieurs types de matériel et de déterminer
ensuite lesquels conviennent le mieux au lieu de plantation.
Si on choisit de prélever le matériel en
milieu naturel, il faut tenir compte des points suivants:
- ne prélever que des espèces de communes à
dominantes;
- essayer de prélever le matériel dans les fossés
du bord des chemins avant d'en prélever dans un milieu
véritablement naturel;
- ne pas recueillir de matériel dans les terres humides
renfermant des espèces rares, menacées ou en danger
de disparition;
- ne prélever qu'une petite partie des espèces et
des sujets présents dans chaque communauté de milieu
humide;
- toujours demander la permission du propriétaire du terrain
Avant de prélever du matériel végétal,
il est recommandé de communiquer avec le ministère
des Richesses naturelles de l'Ontario, avec un office de protection
de la nature (Conservation Authority) ou avec un organisme connaissant
bien ce genre d'opération, comme les Jardins botaniques royaux,
C.P. 399, 680, chemin Plains ouest, Hamilton (Ontario) L8N 3H8,
tél. (905) 527-1158. Il est ainsi plus facile de garantir
que les travaux de prélèvement n'auront pas d'effet
négatif sur les milieux donneurs.
Il est également important de tenir compte du fait que des
intervenants de plusieurs projets prélèvent peut-être
du matériel dans le même milieu humide, ce qui peut
nuire gravement à la capacité des plantes de se reproduire,
surtout si la cueillette se répète tous les ans. Pour
limiter le problème, il faut essayer de rester informé
des autres projets se déroulant dans la région. Les
organismes publics locaux et les clubs de naturalistes peuvent aider
à identifier ces projets. De plus, il faut essayer de relever
des signes de prélèvement antérieur, comme
l'absence de semences, ou des trous laissés par une transplantation.
En pareil cas, chercher un autre milieu donneur. Idéalement,
après quelques années, chaque projet devrait être
en mesure de produire son propre matériel. Il faut aussi
se rappeler que le déracinement de plantes peut créer
un milieu favorable à l'implantation d'espèces exotiques.
La Salicaire, en particulier, sait tirer parti des lieux perturbés
par des activités de transplantation.
Prélèvement, nettoyage
et utilisation des semences
Pour
réduire au minimum les effets négatifs du prélèvement
de matériel végétal, il vaut mieux propager
les plantes par la semence. La cueillette des graines, si elle se
fait dans les règles, a peu d'effets à court et à
long terme sur le milieu donneur, et offre les meilleures chances
de succès. Par contre, il est important de réaliser
qu'un tel prélèvement peut avoir des conséquences
néfastes s'il est effectué de manière incorrecte,
particulièrement dans le cas d'annuelles ou d'espèces
produisant leurs graines en petit nombre ou peu fréquemment.
Il faut donc se rappeler les points suivants :
- prélever les graines sur de nombreuses plantes et sur
un grand territoire;
- ne pas prélever plus de 50 % des graines de chaque plante;
- ne pas prélever plus de 10 % des graines de chaque milieu,
et encore moins si on compte en prélever encore l'année
suivante dans le même milieu;
- prélever les graines sur un certain nombre de plantes
différant quant à leur taille et à leur habitat.
Il convient en outre de relire, avant la cueillette, la section
portant sur la sélection du matériel végétal.
Prélèvement des graines La plupart des espèces
des terres humides libèrent leur graines vers la fin de l'été
et en automne, mais il existe des exceptions importantes à
cet égard. Pour certaines espèces, la période
propice au prélèvement est très courte (deux
semaines), tandis que pour d'autres, elle peut atteindre trois ou
quatre mois. Il est important de ne pas récolter les graines
avant qu'elles soient presque mûres, car les graines immatures
ont une viabilité réduite. Après avoir dressé
pour le projet une liste d'espèces à planter, il faut
effectuer une recherche bibliographique sur chacune, afin de déterminer
durant quelle saison prélever les graines et de quelle manière
les entreposer pour obtenir une germination maximale (tableau 2).
Pour le prélèvement des graines, prévoir le
matériel suivant :
- sac de papier pour conserver les graines durant la cueillette
(les sacs de plastique s'échauffent trop);
- endroit frais, sec et abrité, pour le nettoyage des graines;
- équipement de nettoyage (cribles, etc.);
- contenants permettant de conserver l'humidité des graines
durant l'entreposage (pots à margarine, etc.);
- réfrigérateur permettant de conserver les graines
à une température de 1 à 5 °C pendant
plusieurs mois ou jusqu'à l'ensemencement.
Durant le transport des graines depuis le lieu de prélèvement,
il faut les garder le plus au frais possible, car une température
élevée risque de réduire leur viabilité.
Pour le prélèvement des graines, prévoir le
matériel suivant :
- sac de papier pour conserver les graines durant la cueillette
(les sacs de plastique s'échauffent trop);
- endroit frais, sec et abrité, pour le nettoyage des graines;
- équipement de nettoyage (cribles, etc.);
- contenants permettant de conserver l'humidité des graines
durant l'entreposage (pots à margarine, etc.);
- réfrigérateur permettant de conserver les graines
à une température de 1 à 5 °C pendant
plusieurs mois ou jusqu'à l'ensemencement.
Durant le transport des graines depuis le lieu de prélèvement,
il faut les garder le plus au frais possible, car une température
élevée risque de réduire leur viabilité.
Nettoyage des semences
Il
n'est pas nécessaire de nettoyer les graines avant l'entreposage,
mais cela est préférable. En effet, les graines séparées
des parties florales sont plus faciles à entreposer et à
semer. Elles sont également moins sujettes aux moisissures
durant l'entreposage. Les graines de nombreuses espèces exigent
une ou deux journées de séchage avant de pouvoir être
séparées des parties florales. Il suffit de les étendre
sur du papier journal, sur une table. S'il s'agit d'une journée
chaude et sans vent, veiller à ce que l'air n'atteigne pas
une température très élevée, car cela
nuit à la viabilité des graines. La surface doit également
être à l'abri des vents forts, car certaines graines
sont assez petites et facilement dispersées. Après
le séchage, il est beaucoup plus facile de séparer
les graines des inflorescences (groupes de fleurs); il suffit de
rouler une poignée de ces inflorescences entre les mains
ou de les secouer vigoureusement dans un sac. Les diverses espèces
exigent des traitements différents pour la séparation
des graines (voir le tableau «
Traitement et utilisation des graines », à la page
13).
La deuxième étape consiste à tamiser les inflorescences
pour en isoler les graines, ce qui se fait idéalement au
moyen d'une série de cribles de calibres différents.
Dans certains cas, il est possible de séparer les graines
en laissant une brise légère souffler leur balle (enveloppe
extérieure de la graine), qui est plus légère.
On peut également placer les graines sur une table, devant
un ventilateur. La plupart des parties florales peuvent être
éliminées par une combinaison des méthodes
qui précèdent. Après le nettoyage, si les graines
doivent être entreposées dans l'eau (voir le tableau
2), placer les graines sèches dans un contenant hermétique,
verser de l'eau de manière à recouvrir les graines,
agiter à fond, puis placer le contenant fermé dans
un réfrigérateur à 3 °C. Des moisissures
peuvent apparaître sur les graines ainsi conservées;
cependant, le problème est sans gravité, puisqu'il
ne touche que la couche supérieure (deux centimètres).
Cette couche doit être rejetée, car les moisissures
réduisent la viabilité des semences. Il faut simplement
penser à récolter suffisamment de graines pour compenser
cette perte. Pour éviter les moisissures, on peut utiliser
un contenant perforé, mais il faut alors veiller à
ce que les graines ne sèchent pas, ce qui exige un contrôle
constant. Les deux méthodes sont acceptables, chacune ayant
ses avantages et ses inconvénients.
Les semences des plantes des terres humides exigent plusieurs mois
de stratification dans un milieu froid et humide. La stratification
vise à reproduire les conditions hivernales auxquelles la
graine doit être exposée pour pouvoir germer. Les graines
de nombreuses espèces ne peuvent germer sans stratification.
Par ailleurs, les graines de la plupart des espèces ne germeront
pas si elles ont gelé ou si elles ont été exposées
à une température supérieure à 45 °C.
Germination
Si
on dispose d'une serre, il est possible d'entreprendre la culture
de certaines espèces avant l'arrivée du printemps.
Cependant, de nombreuses espèces ne pousseront pas bien avant
que les journées soient suffisamment longues, en février
ou mars. Cette exigence est sans doute liée à la fois
à l'augmentation de l'intensité lumineuse et à
l'allongement de la période d'éclairement. Si on utilise
une lumière artificielle, combiner les ampoules à
incandescence et les tubes fluorescents, ou employer des lampes
de croissance, afin d'obtenir une bonne gamme de fréquences
lumineuses.
La plupart des plantes de milieux humides, sauf les espèces
submergées ou à feuilles flottantes, sont assez faciles
à cultiver en serre dans des contenants ordinaires. Avant
d'être semées, les graines doivent être rincées
et séchées. Les caissettes à semis fonctionnent
bien au début. Une fois que les plantules atteignent deux
à cinq centimètres, il faut les transplanter dans
des petits pots (9 ou 10 centimètres). Un taux d'humidité
élevé favorise la germination et réduit les
besoins d'arrosage. Les fournisseurs de produits serricoles offrent
des dômes de plastique transparent permettant de maintenir
une telle humidité. Ces dômes doivent demeurer sur
les plantules jusqu'à ce que ces derniers soient bien établis.
Il faut aussi garder le sol saturé d'eau : on y arrive facilement
en plaçant les pots sur des plateaux de plastique. Si on
utilise de la terre à rempoter ou de la terre noire, il n'est
pas nécessaire d'utiliser des engrais, sauf si les plants
restent en pépinière plus de deux mois.
La plupart des plantes de milieux humides, sauf les espèces
submergées ou à feuilles flottantes, sont assez faciles
à cultiver en serre dans des contenants ordinaires. Avant
d'être semées, les graines doivent être rincées
et séchées. Les caissettes à semis fonctionnent
bien au début. Une fois que les plantules atteignent deux
à cinq centimètres, il faut les transplanter dans
des petits pots (9 ou 10 centimètres). Un taux d'humidité
élevé favorise la germination et réduit les
besoins d'arrosage. Les fournisseurs de produits serricoles offrent
des dômes de plastique transparent permettant de maintenir
une telle humidité. Ces dômes doivent demeurer sur
les plantules jusqu'à ce que ces derniers soient bien établis.
Il faut aussi garder le sol saturé d'eau : on y arrive facilement
en plaçant les pots sur des plateaux de plastique. Si on
utilise de la terre à rempoter ou de la terre noire, il n'est
pas nécessaire d'utiliser des engrais, sauf si les plants
restent en pépinière plus de deux mois.
Le tableau fournit quelques
exemples illustrant la façon de semer et d'entreposer les
semences. La colonne « Jours » indique le nombre minimal
de jours de stratification nécessaires. Une stratification
écourtée risque d'entraîner un taux de germination
médiocre. Après la germination, les plantules doivent
demeurer en pépinière trois ou quatre mois, ou jusqu'à
la formation d'un système racinaire suffisant. Ce stade est
normalement atteint quand les semis ont une hauteur de 10 à
15 centimètres.
Traitement et utilisation
des graines
Plantation
Les conditions du milieu influent de manière appréciable
sur l'établissement des plants. Comme nous le mentionnions
dans la section 2.0, l'hydrologie et le substrat sont particulièrement
importants à cet égard. Les plantes aquatiques s'adaptent
à certaines profondeurs d'eau ainsi qu'à certaines
durées et fréquences de crue. Par exemple, une espèce
submergée comme la vallisnérie (Vallisneria
americana) ne pousse qu'en milieu constamment inondé,
tandis qu'une espèce émergente comme le calamagrostide
du Canada (Calamagrostis canadensis) préfère
les milieux saturés d'eau ou inondés de façon
saisonnière ou régulière. Pour la plantation,
il est nécessaire d'apparier chaque espèce au régime
hydrologique qui lui convient. Les ouvrages A Wetland
Planting Guide for the Northeastern United States et Techniques
for Wildlife Habitat Management of Wetlands décrivent
les exigences hydrologiques d'un certain nombre de plantes aquatiques.
Si les conditions ne se prêtent pas au maintien de plantes
aquatiques, il peut être nécessaire de les modifier
avant ou durant la plantation. Ce travail peut consister à
aménager les profondeurs d'eau voulues, par creusage ou dragage,
ou à améliorer l'état du substrat. Au marais
Second, à Oshawa (Ontario), le substrat argilo-limoneux rendait
la marche difficile, ce qui entravait la plantation de propagules
à racines nues de plantes émergentes. On a donc stabilisé
le terrain en installant de grands tapis de Geocoir sur les sédiments;
cette matière textile organique a aussi eu pour effet de
protéger les systèmes racinaires contre les herbivores.
Par ailleurs, il faut se rappeler que les changements naturels ou
artificiels peuvent influer sur les chances de succès de
la plantation : un niveau d'eau trop élevé peut nuire
à l'établissement d'espèces émergentes,
tandis qu'un niveau peu élevé peut contribuer au succès
de la plantation.
Le choix de la date de plantation est déterminant. Bien
qu'on puisse obtenir d'excellents résultats en toute saison,
une plantation hâ tive augmente les chances de réussite.
Le milieu et la fin du printemps constituent la saison idéale,
car les plants disposent ainsi d'une longue période de croissance,
pour les racines et pour les tiges. Une plantation après
la mi-août produit des plantes petites, à développement
racinaire minime, ce qui cause des problèmes. En effet, chez
de nombreuses espèces des terres humides, les rhizomes sont
plus ou moins flottants et se dégagent assez facilement des
sols meubles. Ainsi, les plantes mal enracinées risquent
d'être emportées par les crues printanières.
Il est donc également risqué de planter des racines
dormantes au début du printemps ou à la fin de l'automne.
Cependant, ces racines sont souvent plus faciles à manipuler
et à planter durant ces périodes, et l'option peut
s'avérer la plus économique lorsque les conditions
s'y prêtent (sols lourds des secteurs non sujets aux crues
excessives). Il convient également de tailler les plantes
émergentes près du niveau du sol, si on les plante
en fin de saison (fin de l'été ou automne), afin de
prévenir l'arrachement des plants par les glaces en mouvement.
Il faut aussi se demander par quelle espèce commencer la
plantation. Les espèces pionnières s'adaptent le mieux
aux endroits récemment perturbés et sont ensuite remplacées
par des espèces plus dominantes. Il peut être avantageux
de les planter en premier, car elles tendent à s'implanter
rapidement et à stabiliser le substrat.
Le matériel végétal doit être planté
le plus tôt possible après son arrivée sur les
lieux. S'il faut reporter la plantation, entreposer le matériel
à l'ombre pour le garder frais et humide.
Techniques
Les techniques de plantation à utiliser varient selon l'espèce,
le type de matériel et le milieu. Une bonne connaissance
des caractéristiques de croissance est donc essentielle :
l'espèce pousse-t-elle en peuplements purs, en touffes dispersées
ou en sujets isolés? Ces caractéristiques aident à
choisir l'espacement entre les plants. Il faut aussi retenir que
cette distance influe sur le temps que la plante mettra à
occuper entièrement le territoire. Si les plants sont placés
tout près les uns des autres, il leur faudra moins de temps
pour occuper le territoire, mais il faudra utiliser plus de plants,
ce qui augmente les frais.
Les espèces à croissance rapide ou capables de se
répandre rapidement par leurs rhizomes peuvent être
plantées de manière plus espacée. Une distance
normale de 0,5 à 1 mètre, de centre à centre,
convient à la plupart des espèces. L'espacement requis
par un certain nombre d'espèces, ainsi que leurs caractéristiques
de croissance, sont décrits dans le Wetland
Planting Guide for the Northeastern United States. Il est
fort possible que le schéma de plantation ou la disposition
originale des plants évoluera avec le temps, puisque ce sont
les conditions du milieu et les caractères adaptatifs de
chaque plante qui finissent par déterminer la composition
de la communauté végétale. Par ailleurs, chez
la plupart des plantes non submergées, une partie de la tige
verte doit demeurer hors de l'eau pour que la plante puisse pousser.
On trouvera de plus amples renseignements sur les techniques de
plantation dans plusieurs ouvrages, indiqués par un astérisque
(*) dans la bibliographie (ouvrages cités et autres publications
utiles). Dans tous les cas, il ne faut jamais oublier la sécurité
lorsqu'on plante dans l'eau et au bord de l'eau : toujours travailler
en équipes d'au moins deux personnes, porter des vêtements
appropriés et, par temps chaud, prévoir une ample
provision de liquide à boire.
Ensemencement direct
Il faut envisager la possibilité d'ensemencer directement
le milieu. En effet, bien que le taux de germination soit imprévisible,
cette méthode est très rentable et constitue une des
meilleures façons d'augmenter la biodiversité sans
avoir à acheter du matériel végétal
relativement coûteux. Le choix de la méthode et des
lieux d'ensemencement est déterminé par des considérations
semblables à celles s'appliquant à la plantation.
Il faut aussi se rappeler que les graines de nombreuses espèces
flottent bien ou sont facilement dispersées par le vent et
assurer un bon contact entre les graines et le sol. L'ensemencement
se fait idéalement au début de l'été,
après la baisse du niveau des eaux et la fin des tempêtes
printanières. Si le temps devient exceptionnellement chaud
et sec après l'ensemencement, il peut être nécessaire
d'arroser.
Transplantation
La
transplantation consiste à prélever des plantules,
des plantes adultes isolées ou en touffes, ou des morceaux
de rhizome dans un milieu donneur et à les planter directement
dans un autre milieu humide. Le mieux est de transplanter des touffes
renfermant de nombreuses tiges, avec la terre entourant les racines10.
Le poids de cette terre assure un meilleur ancrage du plant et une
base plus solide pour ses racines. Il faut aussi veiller à
ce que le sol n'héberge aucune espèce exotique. On
peut aussi envelopper les racines et la terre avec un petit sac
de toile, attaché au sommet de manière à contenir
la plante. Quelques petites incisions pratiquées dans le
fond du sac faciliteront la croissance des racines11. Le sac aide
à retenir les racines et la terre, et facilite l'ancrage
de la plante. Pour obtenir plus de poids pour l'ancrage du plant,
on peut placer une pierre dans le sac.
Les plants peuvent être prélevés à la
main ou avec une pelle. La pelle convient le mieux aux plantes à
système racinaire dense, comme les quenouilles. Pour le transport
des plantes submergées, des plantes à feuilles flottantes
et des plantes flottant librement, placer ces végétaux
dans un contenant d'eau. Certaines espèces émergentes
(quenouilles, rubanier à gros fruit, scirpes, etc.) peuvent
être transportées sans eau. Essayer de replanter chaque
espèce dans un milieu à régime hydrologique
et à substrat semblables, pour faciliter l'adaptation. Toutes
les espèces doivent être plantées dès
que possible. Par ailleurs, il faut laisser sur place au moins 95
% de la végétation du milieu donneur, afin d'assurer
sa régénération. Dans la mesure du possible,
essayer de récupérer le matériel végétal
des terres humides vouées à la destruction et des
zones visées par un plan d'aménagement prévoyant
l'élimination d'une partie de la végétation
(notamment pour modifier les caractéristiques du débit
des eaux). Si le plan prévoit l'ajout de substrat organique,
essayer d'utiliser des sources locales, afin que les semences que
le substrat renferme soient d'origine locale. On trouvera dans Restoring
Natural Habitats un exposé plus approfondi la transplantation
des macrophytes aquatiques. Cette méthode convient particulièrement
aux petits projets de restauration; dans le cas d'un projet de grande
envergure, il vaut mieux prélever des semences et cultiver
les plantes en pépinière.
Pour prélever efficacement des plants-fiches dans le milieu
donneur, on peut utiliser un transplantoir à emporte-pièce
ressemblant à l'outil dont on se sert pour percer les trous
dans les terrains de golf. Un tel transplantoir est assez facile
à fabriquer : il suffit de souder un cylindre de métal
à l'extrémité inférieure d'une barre
de renforcement pour béton façonnée en forme
de manche de pelle. Le bord inférieur du cylindre est tranchant,
ce qui permet de couper les racines. Pour utiliser le transplantoir,
il suffit de faire passer les tiges et le feuillage de la plante
aquatique à travers le cylindre, puis d'enfoncer celui-ci
dans le substrat à travers la masse des racines. On retire
ensuite l'outil, et le plant-fiche reste pris dans le cylindre.
On peut ensuite déposer les plants dans des caissettes en
vue de leur transport vers le lieu de plantation. Le transplantoir
peut servir au prélèvement de diverses espèces,
dont les quenouilles, les carex et les joncs.
Tubercules et rhizomes
Les tubercules et les rhizomes doivent être plantés
solidement. Creuser un trou avec les mains, ou au moyen d'une pelle
ou d'un pieu. Ensuite, enfouir le tubercule ou le rhizome dans le
trou, à environ cinq centimètres sous la surface,
et bien tasser la terre sur la plante. Dans le cas de certaines
espèces (quenouilles, scirpes, etc.), si la plantation se
fait à la fin de la saison de végétation, il
faut que la vieille tige émerge de l'eau pour que la plante
puisse respirer.
Semis en contenants ou à racines nues
Le matériel en contenants ou à racines nues doit
aussi être planté solidement, à au moins cinq
centimètres dans le substrat. Ceci est particulièrement
important lorsque le substrat n'est pas stabilisé ou si les
jeunes plants seront exposés aux crues et aux vents. Il convient
également de tailler les plants à une hauteur de 15
centimètres avant la plantation, afin de les protéger
contre les dégâ ts dus au vent et aux vagues, et de
réduire le stress.
Assèchement
L'assèchement consiste à enlever l'eau d'une partie
du milieu humide, afin de favoriser la croissance des plantes. À
mesure que l'eau baisse, des vasières émergent, le
milieu commence à sécher, et les conditions deviennent
plus favorables à la germination des graines de la banque
de semences ainsi qu'à la croissance des plantes. La communauté
végétale qui résulte de ce procédé
dépend des espèces représentées dans
la banque de semences. La germination exige la présence d'une
banque de semences suffisante, mais l'assèchement est utile
dans tous les cas, car il facilite les travaux de plantation. On
trouvera un exposé élaboré sur la technique
et ses répercussions dans le document Techniques
for Wildlife Habitat Management of Wetlands..
On distingue généralement deux types de structures
de maîtrise des eaux : les structures permanentes et les structures
temporaires. Les premières peuvent coûter très
cher et consistent habituellement en un ensemble de grandes digues
et de barrages permettant de modifier le niveau. La méthode
nécessite souvent un programme à long terme de gestion
de la végétation. Les travaux temporaires sont un
peu moins coûteux mais ont une portée bien moindre.
Une de ces techniques consiste à installer une toile de polyéthylène
ou de géotextile (Aqua Dam) qui se remplit d'eau. Dans les
Royal Botanical Gardens de Hamilton (Ontario), on a constaté
que ces structures sont le plus efficaces dans le cas de l'assèchement
de petits milieux humides. Pour de plus amples renseignements sur
la technique Aqua Dam, consulter la fiche Techniques de répression
des carpes pour l'établissement de plantes aquatiques.
Protection des Plants
Plusieurs facteurs peuvent faire obstacle à l'établissement
des plants : qualité médiocre de l'eau; dégâ
ts dus au vent et aux vagues; déracinement par les poissons
(surtout la carpe); piétinement et prédation par les
animaux (Cerf de Virginie, Rat musqué, lapin, Raton-laveur
et diverses espèces de sauvagine). L'établissement
de nouvelles plantes vise en partie à créer des habitats
et des sources de nourriture pour la faune, mais il faut d'abord
que les populations végétales se maintiennent à
un niveau pouvant supporter pareille utilisation. Or, ce niveau
peut être difficile à atteindre si les populations
de poissons et d'autres animaux sont grandes ou augmentent constamment.
En présence de grandes populations d'herbivores, il vaut
mieux planter des espèces végétales peu appréciées
ou recherchées par ces animaux. Dans le marais Second, à
Oshawa, on a planté une grande superficie de sagittaires,
de Scirpe des étangs, de Rubanier à gros fruits, de
Pontédérie et d'Alisme plantain-d'eau (Alisma
plantago-aquatica). Après un ou deux mois de croissance,
toutes les plantes avaient été broutées, sauf
le rubanier. Il faut cependant remarquer que les herbivores présents
et les espèces recherchées par ceux-ci varient selon
les endroits. Il est donc utile d'effectuer des plantations d'essai,
afin de déterminer quelles espèces sont les plus sujettes
à la prédation.
Outre la sélection d'espèces peu appréciées
par les herbivores, plusieurs techniques aident à protéger
les plantes et à réduire les pertes, mais on n'en
connaît pas les effets à long terme. Il faut choisir
ces techniques en fonction des conditions locales et des espèces
végétales plantées. La solution la plus efficace
peut être une combinaison de méthodes. Il faut également
mettre en place un programme de surveillance permettant de déterminer
le degré de protection nécessaire et d'identifier
les animaux qui consomment ou piétinent les plants.
Barrières d'exclusion
L'expérience
de plusieurs projets de restauration nous apprend que l'utilisation
de barrières d'exclusion améliore la survie de la
végétation aquatique. Par exemple, pour protéger
un carré de 2,43 mètres de côté contre
les poissons, les autres animaux et les sédiments, on peut
construire une barrière au moyen de quatre panneaux faits
de barres en T, de treillis métallique et de géotextile.
Les barres forment un cadre auquel on fixe le treillis et le tissu.
Une fois montée, la barrière ressemble à une
clôture et protège les plantes contre les prédateurs.
Le géotextile aide à réduire la turbidité
ainsi que l'action du vent et des vagues à l'intérieur
de la barrière d'exclusion. Un des inconvénients de
la technique est la faible superficie qu'elle permet de protéger
à la fois. De plus, il est difficile de prédire ce
qui adviendra de la végétation une fois la barrière
enlevée. Pour de plus amples renseignements, consulter la
fiche Techniques de répression des carpes pour l'établissement
de plantes aquatiques
On peut également construire une barrière d'exclusion
en treillis de plastique. L'installation d'une telle barrière
n'exige pas autant de travail, car celle-ci est légère.
Elle est cependant moins durable que la barrière de métal,
car le Rat musqué peut en ronger les mailles. Si la sauvagine
est un problème, il faut que la surface protégée
soit suffisamment petite pour que la barrière empêche
ces oiseaux d'atterrir. Une barrière normale (entourant un
carré de 2,43 mètres de côté) peut arrêter
la plupart des espèces de sauvagine. Les barrières
de plastique facilitent la protection de grandes surfaces (10 mètres
carrés, par exemple), mais la sauvagine risque de se poser
dans l'aire protégée. Pour éviter que cela
se produise, fixer au sommet de la barrière de la corde de
nylon ou du ruban de couleur formant des lignes parallèles
au-dessus de la surface à protéger. Ensuite, attacher
à ces lignes des morceaux de ruban ou des assiettes d'aluminium,
à intervalles de un mètre. Ce dispositif aide à
effrayer les animaux. Si on utilise de la corde, une surveillance
régulière est nécessaire, au cas oùdes
oiseaux s'y prendraient. La corde et le ruban sont également
efficaces si on les installe à partir des arbres et des arbustes
voisins. On a cependant observé que les animaux finissent
par s'habituer aux assiettes, aux cordes et aux rubans. C'est pourquoi
il faut changer de tactique après quelques semaines. Les
herbivores tendent à craindre les objets nouveaux.
Une autre méthode d'exclusion, au moyen de cordes et de
pieux de bois, est efficace contre la Bernache du Canada et d'autres
espèces de sauvagine. Les pieux sont enfoncés dans
le sol de manière à encercler le lieu de plantation.
Plusieurs rangs de ficelle ou de corde légère sont
ensuite fixés aux pieux, ce qui crée une barrière
ressemblant à une clôture. Le premier rang de corde
doit se situer à environ 0,3 mètre au-dessus du sol,
et les autres rangs doivent être espacés d'autant12.
Arbres de Noël et tas de broussailles
Les
arbres de Noël et les tas de broussailles peuvent aussi servir
à protéger les plantes aquatiques. Ces arbres sont
souvent offerts par les municipalités dans le cadre des programmes
de récupération au bord des chemins, après
la saison des Fêtes. La technique consiste à disposer
les arbres de Noël au hasard, en une seule couche, sur toute
la superficie à planter. Les arbres doivent être assez
nombreux pour recouvrir environ 75 % de la surface. On peut disposer
les arbres durant l'hiver, quand les milieux humides sont gelés,
ce qui facilite les déplacements. Au moment de la plantation,
on dispose les semis entre les arbres de Noël ou autour de
ceux-ci. Les branches font ainsi obstacle aux animaux brouteurs
et aux carpes. Les arbres ont également l'avantage de retenir
les sédiments en suspension ainsi que les semences provenant
des plantes voisines. La méthode peut ne pas convenir aux
milieux oùil y a de forts courants ou des mouvements de glace.
De plus, si la surface est grande, il peut être nécessaire
d'installer des clôtures pour limiter le déplacement
des arbres.
Conception de la plantation
Une autre méthode consiste à planter des espèces
robustes de manière à ce que celles-ci protègent
les espèces plus sensibles ou agréables au goût.
Le schéma est assez simple : les espèces les moins
rustiques (Sagittaire, Alisme, etc.) sont complètement entourées
d'espèces plus robustes (quenouilles, Rubanier à gros
fruit, etc.) qui forment une sorte de barrière d'exclusion.
Ces dernières peuvent protéger les autres espèces
parce qu'elles tolèrent mieux diverses facteurs, comme le
broutage, le piétinement, la mauvaise qualité de l'eau
ainsi que l'action des vagues et du vent. On peut également
implanter les espèces robustes dans un premier temps, puis
disposer les autres plantes autour et parmi la végétation
déjà établie.
Méthodes nécessitant un permis
Toutes les mesures de protection qui précèdent ont
pour but d'empêcher les herbivores de pénétrer
dans les secteurs récemment plantés. Une autre façon
de protéger les végétaux consiste à
éliminer ou à contrôler les populations de poissons
et d'autres animaux sauvages. Pour ce faire il faut généralement
recourir au piégeage (avec extermination ou déplacement
des animaux capturés) et à la destruction des nids
ou des ufs. Ce type de mesures exige cependant l'obtention
d'un permis ou d'une autorisation de l'organisme public responsable
de l'espèce visée. Il faut aussi se rappeler que les
méthodes de lutte directe prêtent à controverse
et risquent de soulever l'opposition de divers groupes et organismes.
Entretien des plants
L'entretien peut coûter cher et doit être envisagé
dès les premières étapes de la planification.
Ces coûts dépendent en grande partie de la main-d'uvre
utilisée ainsi que de la taille et la complexité du
milieu. Une fois la plantation terminée, l'entretien peut
consister à éliminer les espèces indésirables
ou à construire des obstacles ou des barrières d'exclusion
supplémentaires visant à réduire le broutage
et le piétinement par les animaux. Le choix d'espèces
le moins exigeantes possible ainsi que le recours au travail bénévole
sont deux manières de réduire les coûts.
Bénévolat
Le
recours à des bénévoles pour la culture et
la plantation du matériel végétal est une excellente
manière d'assurer la participation de la population locale.
Les bénévoles peuvent également réduire
les coûts du projet, en aidant au prélèvement
et au traitement des graines, à la culture et à la
plantation des semis ainsi qu'à la surveillance de la végétation.
Cependant, pour que ces activités donnent de bons résultats,
il faut une formation adéquate visant à maximiser
la viabilité des graines et la survie des plants. Les groupes
locaux de naturalistes, les organismes de conservation et les écoles
sont d'excellents endroits oùrecruter des bénévoles.
Il peut également être avantageux de mettre sur pied
un programme à long terme de gardiens bénévoles.
Un tel programme aide à organiser le travail bénévole
et à tenir les participants au courant du projet.
Il ne faut pas négliger la possibilité d'obtenir
la collaboration de chercheurs d'une université ou d'un collège
de la région. Ces personnes disposent d'une expertise et
sont souvent intéressées par ce genre de projet. Elles
peuvent aider à résoudre certains problèmes
et à évaluer l'efficacité des diverses techniques
et de l'ensemble du projet. De plus, une telle collaboration peut
donner aux étudiants l'occasion d'acquérir une expérience
pratique.
En terminant
La restauration des terres humides est une opération
complexe qui requiert beaucoup de temps, d'effort et de planification.
Le présent guide propose un certain nombre de points à
considérer pour l'implantation d'une végétation
aquatique. Dans les diverses sections du document sont mentionnés
des ouvrages, des personnes et des organismes qui peuvent fournir
une aide supplémentaire. Cependant, les personnes ayant participé
à des projets de restauration demeurent une des meilleures
sources d'expertise. Le guide comprend aussi une liste d'ouvrages
cités et d'autres publications utiles.
Il est important de réaliser que la plantation
ne convient pas nécessairement à une situation donnée
et n'est pas toujours la seule solution possible. Parfois, il vaut
mieux favoriser la colonisation naturelle. Si la plantation est
adoptée comme option, il faut utiliser des plantes indigènes,
d'origine locale, et planter ces végétaux dans des
habitats qui leur conviennent. Lors du prélèvement
de matériel végétal, il faut limiter au minimum
tout effet nuisible sur le milieu donneur. De plus, il est préférable
de ne prélever que des graines et de faire cultiver les semis
en pépinière. Il faut enfin se tenir au courant des
autres projets de restauration en cours dans la région, afin
de pouvoir limiter les prélèvements effectués
à chaque endroit, et suivre les lignes directrices s'appliquant
à ces prélèvements.
La restauration des terres humides se prête à
une participation de divers organismes et de la collectivité
locale. Les bénévoles peuvent aider au prélèvement
des graines, à la culture des semis et à la plantation
elle-même. Ce genre de projet permet en outre de sensibiliser
la collectivité à la valeur des terres humides, d'obtenir
son soutien pour la protection à long terme de ces milieux
et de créer un lien personnel entre les participants et le
projet communautaire. Dans tous les cas, il faut avant tout que
le projet soit une occasion de s'amuser. Ce genre d'attitude aide
à résoudre les difficultés et à garantir
la réussite du projet.
Plantes communes des marais
Plantes émergentes :
Plante entacinée au fond de l'eau, mais dont la
plus grande partie se situe au-dessus de la surface.
Alisme
plantain-d'eau
Asclépiade incarnate
Carex
Galane glabre éléocharides
Prêle fluviatile
Iris versicolore
Joncs
Pontédérie cordée
Sagittaire à feuilles larges
Scirpe aigu
Scirpe noirâ tre
Scirpe des étangs
Rubanier à fruits verts
Rubanier à gros fruits
Quenouilles
Véronique d'Amérique |
Alisma plantago-aquatica
Asclepias incarnata
Carex spp.
Chelone glabra
Eleocharis spp.
Equisetum fluviatile
Iris versicolor
Juncus spp.
Pontederia cordata
Sagittaria latifolia
Scirpus acutus
Scirpus atrovirens
Scirpus validus
Sparganium chlorocarpum
Sparganium eurycarpum
Typha spp.
Veronica americana |
Plantes submergées :
Plante entacinée ou flottant poussant entiérement
sous l'eau.
Cornifle
nageant Élodée du Canada
Myriophylle blanchissant
Potamot pectiné
Potamot de Richardson
Utriculaires
Vallisnérie d'Amérique |
Ceratophyllum demersum
Elodea canadensis
Myriophyllum exalbescens
Potamogeton pectinatus
Potamogeton richardsonii
Utricularia vulgaris
Vallisneria americana |
Plantes à feuilles flottantes :
Plante enracinée au fond de l'eau et dont les
feuilles flottent à la surface.
Grand
nénuphar jaune
Nymphée odorante (lis d'eau)
Renouée amphibie
Potamot à feuilles de graminée
Potamot nageant |
Nuphar variegata
Nymphaea odorata
Polygonum amphibium
Pontamogeton gramineus
Pontamogeton natans |
Plantes flottant librement :
Plante flottante non enracinée.
Lenticule
mineure
Lenticule trisulquée
Spirodèle polyrhize |
Lemna minor
Lemna trisulca
Spirodela polyrhiza |
Plantes exotiques
Plantes émergentes :
Plante entacinée au fond de l'eau, mais dont la
plus grande partie se situe au-dessus de la surface.
Butome
à ombelle
Glycérie aquatique
Iris faux-acore
Lysimaque nummulaire
Salicaire
*Alpiste roseau
Rorippe amphibie
*Phragmite commun |
Butomus umbellatus
Glyceria maxima
Iris pseudacorus
Lysimachia nummularia
Lythrum salicaria
Phalaris arundinacea
Rorippa amphibia
Phragmites australis |
Plantes submergées :
Plante entacinée ou flottant poussant entiérement
sous l'eau.
Myriophylle
à épis
Potamot crépu |
Myriophyllum spicatum
Potamogeton crispus |
Plantes à feuilles flottantes :
Plante enracinée au fond de l'eau et dont les
feuilles flottent à la surface.
Hydrocharide
grenouillette
Faux-nymphéa à feuilles peltées |
Hydrocharis morsus-ranae
Nymphoides peltatum |
Choix d'établissements du sud de l'Ontario cultivant des
plantes aquatiques indigènes.
*Espèces comprenant à la fois des
génotypes exotiques et indigènes. Comme il est difficile
de distinguer ces génotypes, il vaut mieux ne pas planter
ces espèces.
Choix d'établissements du sud de l'ontario cultivant
des plantes aquatiques indigènes
Il ne s'agit pas d'une liste exhaustive. Pour obtenir le nom d'autres
pépiniéristes, consulter les annuaires locaux.
- Acorus Restoration
R.R. #1
Walsingham, Ontario, N0E 1X0
Tél./Téléc.: (519) 586-2603
Téléc.: (519) 586-2447
Cette pépinière maintient de nombreuses
espèces de plantes des milieux humides, toutes cultivées
à partir de graines. Divers types morphologiques sont offerts
: arbres, arbustes, plantes émergentes, plantes submergées,
plantes à feuilles flottantes, plantes flottant librement
et graines. La firme peut prélever des semences selon les
besoins et cultiver les semis à contrat. Elle offre également
des services d'analyse du milieu et de consultation.
- Chalk Lake Greenhouses
R.R. #4
Uxbridge, Ontario, L9P 1R4
Tél./Téléc.:(905) 649-5384
La firme maintient plusieurs espèces de
plantes des prairies humides, de plantes émergentes, de
plantes submergées et de plantes à feuilles flottantes.
Elle peut aussi cultiver les semis à contrat.
- Habitat Works!
2099 Embleton Road
Brampton, Ontario, L0J 1B0
Tél. : (905) 450-3988
Téléc. : (905) 450-8485
Habitat Works! fournit des plantes aquatiques
et de lisière appropriées à des corridors
de cours d'eau, à des terres humides construites ou comme
supplément à une mare, à un cours d'eau ou
à une terre humide.
- Moore Water Gardens
P.O. Box 70, R.R. #4
Port Stanley, Ontario, N5L 1J4
Tél: (519) 782-4052
Téléc.: 1-800-728-6324
La firme maintient plusieurs espèces de
plantes émergentes, de plantes submergées et de
plantes à feuilles flottantes.
- Pterophylla
R.R. #1,
Walsingham, Ontario, N0E 1X0
Tél./Téléc. : (519) 586-3985.
La firme fournit des plantes indigènes
locales des prairies humides et des rivages du sud de l'Ontario.
Elle possède en outre une expertise en matière de
restauration, de prélèvement des graines indigènes
et de culture des semis à contrat.
- RAPPEL : Toujours utiliser des plantes indigènes
locales.
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Scientists, 810 E. Tenth Street, P.O. Box 1897, Lawrence, KS 66044-8897,
USA. Tél. : (913) 843-1221. Téléc.: (913) 843-1274.
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