Préservons les forêts
caroliniennes de l’Ontario – Préservons les oiseaux
chanteurs en voie de disparition
Table des matières
Les
Moucherolles verts et les Parulines à capuchon
Les Moucherolles verts et les Parulines à capuchon sont
des oiseaux migrateurs qui partagent des habitats de nidification
essentiels dans les forêts de la zone carolinienne de l’Ontario.
Comme bon nombre d’oiseaux chanteurs qui nichent au Canada,
ces espèces hivernent en Amérique du Sud ou en Amérique
centrale, puis migrent chaque année vers l’est de l’Amérique
du Nord à l’arrivée du temps chaud. Au Canada,
ces oiseaux nichent exclusivement en Ontario, plus précisément
dans la région du Sud-Ouest de cette province où le
climat est doux. Les aires naturelles de cette région subissent
d’intenses pressions causées par l’expansion
agricole et urbaine.
Les Moucherolles verts et les Parulines à capuchon préfèrent
nicher dans les boisés de peuplements mûrs. Dans la
zone carolinienne de l’Ontario, près de 90 % de l’habitat
favorisé par ces oiseaux ont disparu depuis l’arrivée
des colons européens. Le Moucherolle vert est classé
comme espèce en voie de disparition au Canada et l’on
n’en recense que de 35 à 50 couples d’oiseaux
nicheurs par année. La Paruline à capuchon est une
espèce classée comme menacée à l’échelle
nationale; seulement de 150 à 210 couples d’oiseaux
nicheurs sont observés par année.
Le Moucherolle vert et la Paruline à capuchon sont relativement
abondants dans les régions hautement boisées de l’Est
et du Sud-Est des États-Unis. Cependant, ils sont classés
comme « espèces préoccupantes » en Indiana,
en Ohio, au Michigan, dans l’Illinois et au Wisconsin, en
raison d’importantes pertes de l’habitat forestier et
du morcellement de cet habitat.
Au Canada, moins d’une centaine de forêts sont connues
comme habitat de nidification du Moucherolle vert et de la Paruline
à capuchon. La conservation de ces populations au Canada
dépend de notre capacité à conserver les forêts
caroliniennes qui restent en Ontario.
Pour protéger et améliorer les habitats de ces oiseaux
chanteurs, des efforts devront être entrepris conjointement
par les propriétaires fonciers, les gestionnaires forestiers,
les aménagistes forestiers, les biologistes de la faune,
les planificateurs, les municipalités, les groupes de restauration
de l’habitat et les groupes de conservation communautaires.
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Point de mire sur le Moucherolle vert et la Paruline
à capuchon
Le Moucherolle vert est un oiseau de couleur vert-olive qui fait
son nid sous un couvert forestier fermé et composé
de grands arbres adultes, souvent près de ravins abrupts.
Ces petits oiseaux ont un cri explosif ressemblant à «
câ-zîîp » qui résonne des endroits
ombrageux le long de ruisseaux et de marécages. Leur nid
est généralement construit à faible hauteur
(de deux à quatre mètres du sol), au-dessus d’un
secteur dégagé comme un ruisseau ou une flaque d’eau.
Les nids sont typiquement suspendus à partir de branches
horizontales de hêtres à grandes feuilles, de pruches
du Canada et de cornouiller de la Floride. On peut les identifier
par de longs brins d’herbes ou d’autres matériaux
suspendus.
La Paruline à capuchon est facile à identifier par
son masque et sa partie inférieure jaunes. Le mâle
a un capuchon entièrement noir contrairement à la
femelle qui a un capuchon partiel ou inexistant. Leur chant est
très fort et ressemble à ceci : « ouita-ouita-oui-tît-ô
». La Paruline à capuchon construit son nid –
un amas épais de feuilles sèches – dans un enchevêtrement
d’arbustes de faible hauteur que l’on retrouve dans
des espaces étroits au sein de forêts de peuplements
mûrs et secs. Elle préfère nicher près
du sol, souvent dans des framboisiers sauvages.
![Haut](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/purpletopbutton.gif)
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L’aire
de nidification des espèces et la zone carolinienne
Cartes de distribution en Amérique
du Nord
Les forêts caroliniennes du Sud-Ouest de l’Ontario
représentent la limite nord de l’aire de nidification
de ces petits oiseaux chanteurs.
La majorité des oiseaux chanteurs forestiers
que l’on trouve au Canada sont des migrateurs néotropicaux,
ce qui signifie qu’ils se reproduisent en Amérique
du Nord durant l’été et hivernent en Amérique
du Sud, en Amérique centrale ou dans les Caraïbes.
Le Moucherolle vert et la Paruline à capuchon sont
deux des migrateurs néotropicaux les plus rares au
Canada. Les deux espèces atteignent la limite nord
de leur aire de nidification dans les forêts caroliniennes
du Sud-Ouest de l’Ontario. Les populations que l’on
trouve à la périphérie de l’aire
de nidification peuvent fournir d’importants avantages
à toute l’espèce. En effet, elles finissent
souvent par acquérir des variations génétiques
et comportementales uniques qui peuvent contribuer à
la survie de l’espèce dans l’éventualité
où des changements climatiques ou environnementaux
rapides auraient des effets nuisibles sur la plus grande population.
ZONE CAROLINIENNE DE L’ONTARIO
La zone carolinienne se trouve au sud d’une ligne imaginaire
qui relie Grand Bend sur le lac Huron à Toronto sur
le lac Ontario. Cette région est plus chaude durant
toute l’année que toute autre région de
l’Ontario. Ce climat plus doux favorise l’existence
d’écosystèmes que l’on ne trouve
nulle part ailleurs au Canada, ainsi qu’une biodiversité
inégalée dans la province, et peut-être
dans tout le pays.
L’expression « forêt carolinienne »
a été consacrée il y a longtemps par
des botanistes qui ont remarqué que les forêts
caducifoliées du Sud-Ouest de l’Ontario avaient
bon nombre des mêmes caractéristiques que les
forêts des Carolines. Les forêts de la zone carolinienne
de l’Ontario sont enrichies par des arbres qui ont une
forte affinité pour les conditions du Sud, comme le
tulipier, le sassafras, le chicot févier, le magnolier
à feuilles acuminées, le nyssa sylvestre et
la papaye.
La forêt carolinienne est un des habitats les plus
menacés au Canada. Plus de 40 % des espèces
qui composent la liste des espèces menacées
ou en voie de disparition au Canada se trouvent dans la zone
carolinienne, soit plus que dans n’importe quelle région
biologique du pays. Dans l’ensemble de la zone carolinienne,
les pressions exercées par l’expansion résidentielle
et agricole ont causé une importante destruction des
habitats sauvages. Dans certains secteurs du Sud-Ouest de
l’Ontario, plus de 90 % des forêts originales
ont disparu. La plupart des habitats forestiers qui restent
sont trop restreints et isolés pour soutenir des populations
de Moucherolles verts, de Parulines à capuchon et d’autres
espèces qui ont besoin d’habitats spécialisés
que l’on trouve dans les grandes forêts.
Des mesures de rétablissement doivent être mises
en œuvre pour garantir la conservation des forêts
caroliniennes qui restent en Ontario. La préservation
et l’amélioration de l’habitat favorisé
par les Moucherolles verts et les Parulines à capuchon
auront des retombées positives pour d’autres
espèces d’oiseaux forestiers, dont trois espèces
préoccupantes, soit : la Buse à épaulettes,
la Paruline azurée et la Paruline hochequeue. D’autres
espèces d’oiseaux forestiers plus communs, comme
la Grive des bois, la Paruline couronnée et le Grand
pic ont aussi tout à bénéficier de la
conservation et de la sage gestion des habitats de forêts
d’arbres mûrs.
|
Plan
de rétablissement canadien
En 1994, le Moucherolle vert et la Paruline à capuchon ont
été ajoutés respectivement à la liste
des espèces « en voie de disparition » et à
la liste des espèces « menacées ». Le
Comité sur la situation des espèces en péril
au Canada, mieux connu sous l’acronyme COSEPAC, est l’organisme
d’évaluation national qui dresse des recommandations
sur le statut des espèces qui sont estimées être
en voie d’extinction. Le COSEPAC est composé de scientifiques
chevronnés et de gestionnaires de la faune qui représentent
20 agences et organismes membres de partout au Canada, en plus des
présidents de ses huit Groupes de spécialistes des
espèces. En 1996, le Service canadien de la faune, par l’intermédiaire
du comité du programme de Rétablissement des espèces
canadiennes en péril (RESCAPÉ), a créé
la première équipe de rétablissement multi-espèces
au Canada, l’Équipe nationale de rétablissement
du Moucherolle vert et de la Paruline à capuchon. Ce groupe
a élaboré une stratégie et un plan de rétablissement
nationaux ayant pour objet de conserver ces deux espèces.
La stratégie nationale de rétablissement vise à
accroître sensiblement les populations actuelles de ces oiseaux
en Ontario. Les efforts de rétablissement seront couronnés
de succès une fois que les populations de Moucherolles verts
compteront 250 couples d’oiseaux nicheurs et que celles de
Parulines à capuchon compteront 500 couples d’oiseaux
nicheurs. L’équipe de rétablissement tente d’atteindre
ces objectifs par les moyens suivants :
- Encourager les propriétaires fonciers et les gestionnaires
publics des forêts caroliniennes du Canada à protéger
et à améliorer ces écosystèmes rares;
- Fournir aux propriétaires, gestionnaires et aménagistes
concernés des options en matière de directives qui
ont été élaborées pour préserver
et améliorer l’habitat de la forêt carolinienne;
- Appuyer les efforts d’intendance de propriétaires
fonciers et la création de partenariats généraux
entre propriétaires, gouvernements et groupes d’intérêt
au sujet de six principaux complexes forestiers nommés
dans le plan d’action de rétablissement.
![Haut](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/purpletopbutton.gif)
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Création
d’un meilleur habitat forestier
Le Moucherolle vert et la Paruline à capuchon préfèrent
nicher dans un épais couvert forestier. Au Canada,
la plus grande zone de couvert forestier au sein de la zone
carolinienne se trouve dans les comtés de Norfolk et
d’Elgin, qui sont respectivement à 25 % et à
16 % couverts de forêts. Ainsi, ces deux régions
renferment les plus grandes concentrations de Moucherolles
verts et de Parulines à capuchon au Canada.
Dans le cadre du Plan national de rétablissement pour
ces deux espèces, six régions boisées
importantes du Sud-Ouest de l’Ontario ont été
décrétées comme ayant une importance
nationale pour la préservation d’une ou de chacune
de ces deux espèces. Ces grands secteurs forestiers
ont été désignés pour être
le théâtre d’efforts spéciaux de
conservation :
- Forêt patrimoniale du comté de Lambton (Comté
de Lambton);
- Forêt Bothwell (Bothwell Forest) / bois de Skunk’s
Misery (Skunk’s Misery Woods) et bois de County Line
(County Line Woods) (comté de Middlesex et municipalité
de Chatham-Kent);
- Forêt Clear Creek (municipalité de Chatham
Kent);
- Bois Backus (Backus Woods), Forêt St. Williams (St.
Williams Forest), forêt de South Walsingham et vallée
de Deer Creek (comté de Norfolk);
- Vallée Dundas (municipalité régionale
de Hamilton-Wentworth);
- La région du plan de l’Escarpement du Niagara
qui englobe le parc provincial des Collines Short et la
région de Fonthill (municipalité régionale
de Niagara).
![Photo du Forêt Clear Creek, bois de Cochrane (Cochrane Woods) / James Duncan, Conservation de la nature Canada](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/clear_creek_forest.jpg) |
Forêt
Clear Creek, bois de Cochrane (Cochrane Woods) / James
Duncan, Conservation de la nature Canada |
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BESOIN D’HABITATS DES FORÊTS
INTÉRIEURES
Le Moucherolle vert et la Paruline à capuchon
sont considérés comme des espèces « sensibles
à la superficie de leur habitat » parce qu’elles
préfèrent nicher dans de grands terrains boisés.
On trouve occasionnellement ces oiseaux dans des forêts d’une
superficie aussi restreinte que 20 hectares (environ 50 acres),
mais il est plus fréquent de les observer dans des forêts
d’au moins 100 hectares (environ 250 acres). Les petits boisés
peuvent attirer, et attirent bel et bien, ces espèces s’ils
sont à proximité de boisés plus vastes.
Les grands boisés renferment généralement
une plus grande variété des microhabitats dont ont
besoin ces oiseaux chanteurs pour nicher, chasser et se mettre à
l’abri. De plus, les grands boisés offrent un vaste
habitat intérieur, c’est à dire la portion de
la forêt située à plus de 100 mètres
de la lisière. Puisqu’il y a ordinairement un plus
grand nombre de prédateurs qui rôdent dans les petites
forêts et le long de la lisière des forêts, les
oisillons ont plus de chance de survie lorsque les nids sont construits
à l’intérieur plutôt qu’en bordure
de la forêt.
PROBLÈMES À L’ORÉE
DU BOIS
Les oiseaux qui nichent dans des petits boisés
courent un plus grand risque d’être victimes d’une
gamme de prédateurs qui évoluent à la lisière
des forêts comme les geais, les corneilles, les mainates religieux,
les écureuils, les ratons laveurs, les renards et les moufettes.
Ces prédateurs sont beaucoup plus nombreux dans les terrains
morcelés, qui contiennent une plus forte proportion d’habitats
de la zone de transition, que dans les terrains principalement recouverts
de forêts. Les habitats morcelés sont dominés
par les champs, les prés, les vergés et les secteurs
résidentiels.
Dans les grandes forêts, la pression exercée par les
Vachers à tête brune est aussi plus intense. En tant
que « parasites des couvées », le vacher ne construit
pas son propre nid. Il préfère pondre ses œufs
dans le nid d’autres oiseaux qui ensuite les couvent et élèvent
les oisillons comme s’il s’agissait des leurs. Parfois,
les parents hôtes n’élèvent que quelques-uns
ou aucun de leurs propres oisillons. Les vachers, qui abondent dans
les terrains morcelés, recherchent les nids de bon nombre
d’espèces d’oiseaux chanteurs, dont les Moucherolles
verts et les Parulines à capuchon.
Il est possible de réduire la quantité d’habitats
de la zone de transition en protégeant les grands boisés,
en augmentant la taille des forêts individuelles par des programmes
de reboisement et en évitant tout morcellement futur des
forêts existantes.
LES AVANTAGES DES FORÊTS DE
PEUPLEMENTS MÛRS
Les forêts de peuplements mûrs, qui disparaissent à
un rythme effréné dans le Sud de l’Ontario,
revêtent une grande importance écologique. On y trouve
un plus grand mélange d’espèces d’arbres
et de plantes et des habitats à diverses étapes de
succession que dans les terrains boisés plus jeunes. Elles
renferment aussi la diversité d’habitats dont ont besoin
les Moucherolles verts, les Parulines à capuchon et une gamme
d’oiseaux forestiers sensibles à la superficie de leur
habitat.
Les forêts de peuplements mûrs apportent aussi d’importantes
retombées commerciales à leurs propriétaires.
Par exemple, le fait de reporter de 15 ans la récolte d’érables
à sucre âgés de 50 à 80 ans augmente
le rendement jusqu’à 400 % puisque les arbres plus
âgés grossissent, ont une qualité supérieure
et ont une plus grande valeur économique.
De plus, en laissant des arbres semenciers plus âgés
de diverses espèces en place, les propriétaires fonciers
préservent la santé et la diversité générales
de la forêt sur une plus longue période.
L’Équipe de rétablissement du Moucherolle vert
et de la Paruline à capuchon encourage les organismes publics
qui gèrent ou possèdent des boisés se trouvant
dans la zone carolinienne du Canada à gérer ces terrains
comme s’il s’agissait de forêts de peuplements
mûrs. Un engagement ferme de la part des propriétaires
fonciers publics augmentera sensiblement le taux de survie des Moucherolles
verts, des Parulines à capuchon et d’autres espèces
habitant la zone carolinienne qui ont des besoins précis
en matière d’habitat et permettra d’établir
des cibles pour une intendance semblable par des propriétaires
privés.
Preuves de nidification dans la zone
carolinienne
Aires de nidification connues des Moucherolles verts et des Parulines
à capuchon en Ontario.
![Carte d'aires de nidification connues des Moucherolles verts](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/breedingevidence_map1-f.gif) |
Moucherolles
vert |
![Carte d'aires de nidification connues des Paruline à capuchon](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/breedingevidence_map2-f.gif) |
Paruline
à capuchon |
![Haut](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/purpletopbutton.gif)
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Guide
de gestion forestière qui respecte l’habitat
|
L’adoption
de bonnes pratiques forestières peut préserver
et améliorer la qualité économique d’une
forêt sur une longue période de temps sans nuire
aux processus écologiques qui permettent la survie
et le développement des habitats sauvages. Des options
viables disponibles peuvent apporter des avantages tant aux
propriétaires qu’aux espèces sensibles
à la superficie de leur habitat, comme le Moucherolle
vert et la Paruline à capuchon. Une forêt bien
gérée permet l’épanouissement de
bon nombre d’espèces, tout en continuant de fournir
un revenu à long terme au propriétaire. La récolte
judicieuse du bois laisse un héritage important pour
la préservation de notre patrimoine naturel et la protection
des intérêts économiques à long
terme pour les générations futures.
|
L’IMPORTANCE DE LA PLANIFICATION
Une planification soignée à toutes les étapes
de la gestion forestière peut aider à formuler des
objectifs économiques viables, à réduire les
dégâts causés à l’environnement
et à protéger les espèces sensibles et les
caractéristiques du site. L’Équipe de rétablissement
du Moucherolle vert et de la Paruline à capuchon est disponible
pour dispenser des conseils aux propriétaires avant que ne
soient entreprises les activités d’exploitation forestière.
Vous pouvez obtenir de l’information sur la gestion des terrains
boisés dans le Sud de l’Ontario auprès du ministère
des Richesses naturelles de l’Ontario (voir personnes-ressources).
PAR ÉCRIT!
Si vous embauchez un sous-traitant pour couper votre terrain boisé,
faites en sorte d’obtenir un contrat signé qui indique
clairement le plan de gestion que vous désirez utiliser.
L’OPTION DU JARDINAGE PAR ARBRE
Le jardinage par arbre est le système de coupe le moins
dérangeant et celui qui imite le plus fidèlement le
processus naturel des perturbations de petite envergure qui surviennent
dans les milieux forestiers. Dans le cadre de cette option, un nombre
prédéterminé d’arbres murs ou préférés
sont récoltés à intervalles courts de 10 ou
20 ans, de sorte à laisser des petites trouées éparpillées
et à préserver les principales composantes des arbres
qui repoussent ainsi de manière naturelle. La durée
de ces trouées est assez restreinte puisque les arbres ont
tendance à repousser assez rapidement. Toutefois, la poursuite
de cette méthode garantit la création constante de
nouvelles trouées. Parallèlement, la préservation
de nombreux arbres anciens garantit le maintien des cycles écologiques
essentiels (y compris le réensemencement).
La préservation de nombreux arbres de grand diamètre
dans la forêt permet de maintenir un couvert forestier permanent,
ce qui est l’habitat le plus favorable aux populations de
Moucherolles verts. Au même moment, les petites ouvertures
parsemées qui ont été créées
grâce au jardinage par arbre deviendront des habitats favorables
pour la Paruline à capuchon. Ces ouvertures qui peuvent atteindre
jusqu’à cinq mètres de largeur fournissent des
habitats de nidification pour ces oiseaux.
L’OPTION DU JARDINAGE PAR GROUPE
Le jardinage par groupe crée des trouées éparpillées
dans le couvert forestier d’une largeur d’environ deux
fois la hauteur des plus grands arbres de la forêt. Des bouquets
d’arbres mûrs ou préférés sont
récoltés à courts intervalles de 10 ou 20 ans.
Cette méthode ressemble à la méthode du jardinage
par arbre, sauf qu’elle crée de plus grandes trouées.
À condition que les activités de coupe gardent en
place certaines des parcelles de terrains boisés composées
d’arbres mûrs et d’arbres à feuilles caduques,
un jardinage par groupe bien planifié peut préserver
le type de couvert forestier favorisé par les Moucherolles
verts. Quelques années après leur création,
les trouées commencent à se remplir de végétation
et peuvent attirer les Parulines à capuchon. Deux ou trois
trouées par hectare suffisent pour créer le couvert
arbustif et l’habitat d’alimentation dont ont besoin
les Parulines à capuchon pour nicher. Les parulines peuvent
y retourner chaque année jusqu’à ce que les
jeunes arbres atteignent une hauteur de cinq mètres et que
leur ombre commence à envelopper l’épais sous-bois,
processus qui peut s’échelonner sur 12 ans ou plus.
LA COUPE À DIAMÈTRE LIMITE PEUT
RESTREINDRE LES OPTIONS FUTURES
Selon la coupe à diamètre limite, tous les arbres
dont le diamètre est supérieur à une limite
précise sont récoltés. Ce système affaiblit
grandement la santé écologique de la forêt et
réduit les possibilités de revenu durable et à
long terme des futures activités de coupe. Résultat
: les propriétaires fonciers n’ont souvent plus qu’une
forêt de mauvaise qualité qui est endommagée
sur le plan génétique. De plus, la coupe à
diamètre limite enlève tous les arbres anciens et
élimine les habitats de nidification des Moucherolles verts,
des Parulines à capuchon et d’autres oiseaux des forêts
qui ont besoin d’un habitat composé d’une forêt
de peuplements mûrs.
LA ROTATION DES COUPES EST ESSENTIELLE
Les meilleures pratiques de conservation de l’habitat exigent
qu’une seule partie de la forêt soit coupée à
la fois. La rotation des coupes permet de préserver les habitats
forestiers essentiels aux oiseaux, soit certains secteurs de couverts
forestiers et des peuplements mûrs pour les Moucherolles verts
et des petites trouées dans le couvert forestier pour les
Parulines à capuchon. De plus, la rotation périodique
des coupes accorde un revenu durable au propriétaire.
RÉDUISEZ LES IMPACTS DE LA COUPE
Pour réduire les impacts qu’ont les activités
de coupe sur les oiseaux nicheurs, la coupe doit avoir lieu en dehors
de la saison de nidification. La période de coupe privilégiée
s’étend d’octobre à mars lorsque le sol
est soit gelé ou assez sec pour réduire ou éviter
l’endommagement du tapis forestier. Faites une planification
minutieuse de sorte à garder au plus bas possible le nombre
et la taille des sentiers et des jetées. Cela permettra de
réduire le nombre de trouées dans le couvert forestier
et aidera à éviter la propagation d’espèces
de plantes envahissantes tant indigènes que non indigènes.
PRÉSERVEZ LA LISIÈRE
Évitez de couper des arbres à 20 ou 30 mètres
de la lisière de la forêt. Un épais peuplement
d’arbres autour de la lisière, surtout du côté
sud-ouest, protège l’intérieur des effets destructeurs
du vent et du soleil.
Les ouvertures dans la lisière exposent la forêt à
des risques plus élevés de déracinement par
le vent, de sécheresse, de maladie, de contamination par
les pesticides et de croissance des plantes envahissantes.
ÉVITEZ DE PERTURBER LE CŒUR DE LA
FORÊT
Songez à garder intact, de manière permanente, une
parcelle située au cœur du terrain boisé qui
deviendra une réserve de peuplements mûrs. Les habitats
composés de peuplements mûrs ou de forêts anciennes
renferment de nombreuses espèces de plantes et d’animaux
qui sont absentes ou peu courantes dans les jeunes forêts.
Les forêts anciennes peuvent satisfaire aux besoins en matière
d’habitat des Moucherolles verts ainsi que des Parulines à
capuchon parce qu’elles fournissent d’importants secteurs
de couverts forestiers ainsi que de nombreuses trouées créées
lorsque des arbres tombent naturellement.
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Élargissez et reliez les terrains boisés
existants
La quantité d’habitats de forêt intérieure
peut être accrue, parfois de manière substantielle,
en reboisant des champs et d’autres grandes trouées
à l’intérieur des boisés, en rétablissant
les terrains agricoles à rendement marginal entourant la
lisière de la forêt et en établissant des liens
entre les terrains boisés isolés. Le reboisement stratégique
peut avoir des avantages écologiques importants et durables
pour les espèces sensibles à la superficie de leur
habitat et celles qui évoluent à l’intérieur
des forêts.
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Protégez les vallées et les marécages
Les terrains boisés qui longent les ruisseaux et les ravins
représentent un important habitat pour les Moucherolles verts
et d’autres oiseaux forestiers, surtout dans les régions
qui offrent peu ou pas de couvert forestier. Protégez de
l’érosion les terrains boisés situés
dans des ravins en laissant une bordure d’arbres d’au
moins 10 mètres d’épaisseur sur le haut plateau
qui se trouve au sommet du flanc du ravin. Les flancs de ravins
et de vallées dégradés peuvent être rétablis
par un reboisement naturel ou planifié.
Il vaut mieux éviter de récolter du bois des ravins
ou des berges des ruisseaux parce que l’érosion subséquente
peut diminuer la qualité de l’eau du ruisseau.
Les marécages fournissent un important habitat pour les
espèces menacées comme le Moucherolle vert et la Paruline
orangée et des espèces plus courantes comme le Canard
branchu et la Paruline des ruisseaux. Les étangs et autres
terres humides protègent aussi la qualité et la quantité
des réserves d’eau. La préservation des terres
humides apporte de nombreux bienfaits aux humains, aux oiseaux et
aux autres espèces sauvages.
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Incitatif fiscal pour la gestion durable des
forêts
Le Programme d'encouragement fiscal pour les terres protégées
(PEFTP) et le Programme d'encouragement fiscal pour les forêts
aménagées (PEFFA) sont des incitatifs fiscaux offerts
par le gouvernement provincial aux propriétaires. Ces derniers
peuvent recevoir des incitatifs fiscaux s’ils sont propriétaires
d’un terrain ayant une certaine importance sur le plan écologique
et/ou s’ils gèrent ces terrains à des fins de
conservation. Les propriétaires intéressés
par ces programmes sont priés de communiquer avec le ministère
des Richesses naturelles de l’Ontario pour obtenir de plus
amples renseignements (voir personnes-ressources).
AUTRES POSSIBILITÉS EN MATIÈRE
DE CONSERVATION À LONG TERME
Diverses options de conservation sont disponibles pour préserver
la bonne qualité de l’habitat forestier du Moucherolle
vert et de la Paruline à capuchon. Les servitudes de conservation,
par exemple, peuvent enchâsser les politiques de conservation
dans les titres de propriété. Certains groupes de
conservation loueront des habitats importants. De plus, le Programme
des dons écologiques permet aux propriétaires fonciers
de faire don de terres écosensibles à des bénéficiaires
qualifiés en échange d’importants avantages
fiscaux (voir personnes-ressources).
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Merci aux propriétaires fonciers
Bon nombre de propriétaires fonciers dans la zone carolinienne
de l’Ontario protègent des habitats forestiers importants.
Sans leur intendance actuelle et passée, la région
connaîtrait une plus grande perte d’espèces comme
le Moucherolle vert et la Paruline à capuchon qui dépendent
d’habitats composés de forêts anciennes. Un grand
nombre de propriétaires fonciers accordent aussi un accès
à leurs terrains à des fins de recherche sur les forêts
et les espèces sauvages. Leur collaboration et leurs contributions
généreuses sont grandement appréciées.
![Haut](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/purpletopbutton.gif)
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Lectures recommandées
Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, 2000.
A silvicultural guide to managing southern Ontario
forests. (en anglais seulement) Imprimeur de la Reine pour
l’Ontario, Toronto (Ontario)
Disponible auprès du ministère des Richesses naturelles
de l’Ontario
Tél. : 1 800 667-1940
![Haut](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/purpletopbutton.gif)
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Personnes-ressources
![Haut](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/purpletopbutton.gif)
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Remerciements
: Le présent document et le travail de l’Équipe
de rétablissement du Moucherolle vert et de la Paruline à
capuchon ont été appuyés par les partenaires
et commanditaires suivants : Service canadien de la faune, région
de l’Ontario, Programme d’intendance de l’habitat
d’Environnement Canada, Ministère des Richesses naturelles
de l’Ontario, Études d’oiseaux Canada, Fonds
de rétablissement des espèces canadiennes en péril,
Centre d'information sur le patrimoine naturel, Long Point Foundation
for Conservation et l’Office de protection de la nature de
Long Point. Sincères remerciements aussi à Mike Cadman,
Dawn Burke, Mary Gartshore, Ken Elliott, Dave Martin, Jon McCracken,
Jim Oliver, Don Sutherland, Bridget Stutchbury et Allen Woodliffe
pour l’aide qu’ils ont fournie dans la production de
cette fiche d’information.
Cette fiche d’information a été imprimée
avec des encres végétales sur du papier Rolland Opaque
fabriqué avec du matériel recyclé après
consommation au taux de 20 %.
© Études d’oiseaux Canada, 2001
Auteurs : Lyle Friesen et Mark Stabb
Correcteurs-réviseurs : Julie Suzanne Pollock, Helen Mason
et Jon McCracken
Conception graphique et production : Neglia Design Inc., Toronto
![Logos du Études d’oiseaux Canada, Environnement Canada](/web/20061209194545im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bsc_ec_logos-f.gif)
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