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Plan de Conservation des oiseaux de rivage de l'Ontario

Table des matières

Résumé
1.0  Introduction
  1.1  Buts et objectifs
  1.2  L’Ontario dans la perspective nationale
  1.3  La conservation des oiseaux de rivage en Ontario
    1.3.1  Historique
    1.3.2  L’étude et la surveillance des oiseaux de rivage en Ontario
    1.3.3  La conservation des oiseaux de rivage en Ontario
 
2.0  Les oiseaux de rivage nicheurs de l’Ontario
  2.1  Introduction
  2.2  Occurrences, abondances et habitats des oiseaux de rivage nicheurs de l’Ontario
  2.3  Zones importantes
 
3.0  Les oiseaux de rivage migrateurs de l’Ontario
  3.1  Introduction
  3.2  Occurrences, abondances et habitats des oiseaux de rivage migrateurs de l’Ontario
  3.3  Habitats essentiels utilisés par les oiseaux de rivage migrateurs
 
4.0  Les menaces existantes et potentielles pour les oiseaux de rivage et leur environnement
 
5.0  Les besoins prioritaires en matière de conservation des oiseaux de rivage en Ontario
  5.1  Introduction
  5.2  Activités scientifiques
    5.2.1  Caractéristiques des populations et des répartitions
    5.2.2  Habitats
  5.3  Conservation et gestion
 
6.0  Communications
 
7.0  Mise en oeuvre
  7.1  Introduction
  7.2  Partenariats et collaborations
  7.3  Création du Comité consultatif sur les oiseaux de rivage de l’Ontario
 
8.0  Remerciements
 
9.0  Documents cités
 
Tableau 1
Tableau 2
Tableau 3
Tableau 4
 
Annexe 1. Cartes de répartition des oiseaux de rivage nicheurs de l’Ontario
Annexe 2. Le soutien institutionnel à la conservation des oiseaux de rivage
 
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Résumé

L’Ontario renferme des habitats de nidification et des haltes migratoires d’une importance vitale pour les oiseaux de rivage de l’hémisphère occidental. Quatorze des 29 espèces limicoles communément observées en Ontario se rassemblent dans les haltes migratoires par centaines de milliers. En outre, parmi les 40 espèces qui nichent régulièrement au Canada, 22 nichent régulièrement en Ontario, et pour sept d’entre elles, la proportion de leur population totale qui niche dans la province est importante.

Malheureusement, les effectifs d’au moins 21 de espèces de limicoles régulièrement observées dans la province affichent depuis longtemps un déclin présumé ou confirmé. L’Ontario doit joindre ses efforts à ceux du reste du Canada, des États-Unis, du Mexique et d’autres pays de l’hémisphère occidental pour que soit poursuivi un plan général de conservation des oiseaux de rivage visant à juguler le déclin du nombre de limicoles de l’hémisphère.

Une initiative de conservation semblable au présent Plan de conservation des oiseaux de rivage de l’Ontario (PCORO) existe pour la sauvagine depuis plus de dix ans, soit le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS). Comme ce plan s’est avéré très bénéfique tant pour les oiseaux que pour les propriétaires fonciers, le même type d’approche est aujourd’hui adoptée pour d’autres groupes d’oiseaux. Ainsi, des initiatives comme Partenaires d’envol, le programme des Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO), Envolées d’oiseaux aquatiques (volet canadien du Plan nord-américain de conservation des oiseaux aquatiques coloniaux), la Stratégie nationale de surveillance des oiseaux terrestres, et les plans canadien et américain de conservation des oiseaux de rivage, étendent les activités de conservation des oiseaux à de nombreuses autres espèces. L’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord (ICOAN) s’efforce de coordonner à l’échelle du continent les efforts des pays et des intervenants pour accroître l’efficacité de ces divers programmes de conservation. Le PCORO constitue pour la région de l’Ontario un complément au plus vaste Plan canadien de conservation des oiseaux de rivage et contribuera à assurer la santé des populations de limicoles d’Amérique du Nord.

Le PCORO a été élaboré par un comité formé de représentants de divers organismes gouvernementaux et non gouvernementaux. À partir de l’information existante et d’avis d’experts, le Plan dresse l’état des lieux concernant les oiseaux de rivage de l’Ontario, indique les lacunes dans nos connaissances et les activités scientifiques qui doivent être menées, et recommande des mesures de conservation qui peuvent être mises en oeuvre dès maintenant. On prévoit mettre à jour ce plan périodiquement, suivant les nouvelles informations pertinentes dont nous disposerons et les nouvelles mesures de conservation qui seront élaborées.

Les grands buts du PCORO sont les suivants :

  1. maintenir, et rétablir si nécessaire, la répartition, la diversité et l’abondance des oiseaux de rivage nicheurs et migrateurs de l’Ontario;
  2. veiller à ce qu’il y ait suffisamment d’habitats de qualité pour assurer la santé des populations d’oiseaux de rivage en Ontario;
  3. veiller à ce que les problèmes vitaux concernant la conservation des oiseaux de rivage en Ontario soient abordés de façon coordonnée, à partir d’informations sur les besoins et pratiques en matière de conservation largement diffusées auprès des décideurs, des gestionnaires fonciens et du public.

Les objectifs spécifiques du PCORO sont les suivants :

  1. déterminer la taille et les tendances des populations de chaque espèce de limicole nicheuse ou migratrice de l’Ontario;

  2. repérer et évaluer les besoins en matière d’habitat et les sites importants pour les limicoles nicheurs et migrateurs de l’Ontario;

  3. établir les priorités en matière de conservation des limicoles pour l’Ontario, lesquelles devront refléter le classement des espèces dans le plan canadien, leur vulnérabilité biologique, et la responsabilité des Ontariens à leur égard;

  4. déterminer les facteurs qui en Ontario peuvent jouer un rôle dans les déclins des populations d’oiseaux de rivage et établir les mesures de conservation spécifiques qui doivent être prises pour atténuer ou éliminer les menaces existantes et potentielles pesant sur les oiseaux de rivage au limicoles et leurs habitats en Ontario; promouvoir l’atténuation des facteurs qui dans les autres régions de l’hémisphère jouent un rôle dans les déclins des espèces importantes en Ontario, et y participer quand cela est possible.

Pour atteindre ces buts et objectifs, les besoins scientifiques suivants sort consideres comme prioritaires :

  • Déterminer avec précision les aires de nidification et produire des estimations des effectifs pour les espèces qui nichent dans le nord, et mettre à jour les données sur la répartition et les effectifs des espèces qui nichent dans le sud.

  • Surveiller les tendances des populations de certaines espèces qui nichent dans le nord, dans la mesure du possible, ainsi que des espèces qui nichent dans le sud, par une utilisation étendue des recensements existants; pour toutes les espèces affichant un déclin grave, repérer les paramètres démographiques ayant les plus forts effet sur les tendances de population en cause ainsi que les facteurs d’agression qui agissent sur eux afin d’élaborer et d’évaluer des programmes de gestion.

  • Surveiller avec précision les effectifs totaux des limicoles migrateurs faisant halte dans la province par l’étude de leur répartition et de
    leurs taux de renouvellement tant dans les zones de rassemblement du nord que dans le sud, où les migrateurs sont plus dispersés.

  • En collaboration avec d’autres instances, déterminer les lieux de reproduction, les voies migratoires et les aires d’hivernage des limicoles nicheurs et migrateurs qui utilisent des habitats de l’Ontario.

  • Déterminer les besoins spécifiques des limicoles nicheurs et migrateurs en matière d’habitat pour repérer leurs habitats essentiels.

  • Examiner les menaces potentielles qui pèsent sur les populations d’oiseaux de rivage et en déterminer l’importance.

Ces activités aideront à améliorer les initiatives de conservation et de gestion suivantes, dont pour la plupart certains éléments peuvent dès maintenant être mis en œuvre :

  • Contribuer à l’élaboration de politiques d’utilisation des terres, de plans de gestion des habitats et de plans de rétablissement des espèces en péril, ainsi qu’à l’attribution de divers types de statut de protection (p. ex. pour le Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage de l’hémisphère occidental et le programme des Zones importantes pour la conservation des oiseaux).

  • Établir des mesures de conservation appropriées pour juguler les menaces pesant sur les populations d’oiseaux de rivage.

  • Surveiller la pression de chasse, et veiller à maintenir les taux de prises à des niveaux que peuvent soutenir les populations.

  • Mettre sur pied des activités éducatives visant à renseigner le public et les groupes d’intérêt sur la biologie et les habitats des limicoles ainsi que sur ce qui doit être fait pour les conserver, afin de faire mieux apprécier les oiseaux de rivage de façon générale et mieux comprendre leur importance en Ontario.

  • Établir des ententes avec les propriétaires fonciers ou les personnes qui exploitent des terres et mettre sur pied des activités de gestion expérimentale en vue de protéger, de mettre en valeur ou de restaurer les habitats des oiseaux de rivage.

Le PCORO renferme aussi de l’information sur les espèces présentes dans la province et sur leur répartition générale, leur abondance et leurs habitats, énumère les programmes de recherche touchant de près ou de loin les oiseaux de rivage, traite des initiatives de conservation des oiseaux menées dans la province qui bénéficient directement ou indirectement aux limicoles, décrit les menaces potentielles pesant sur les populations, et indique les zones importantes pour les oiseaux de rivage dans la province. La section sur les communications traite de la diffusion du plan et des messages clés à transmettre, et la section sur la mise en oeuvre indique comment divers partenariats et programmes peuvent être coordonnés de façon à permettre l’amélioration progressive du plan et à faciliter sa mise en oeuvre.

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1.0 Introduction

1.1 Buts et objectifs

La vision poursuivie dans le Plan canadien de conservation des oiseaux de rivage (PCCOR : Donaldson et al., 2001) est que les populations
de ces oiseaux demeurent bien portantes dans l’ensemble de leur aire de répartition et de leurs habitats au Canada ainsi que dans l’ensemble
de leur aire de répartition mondiale.

La mission du plan canadien est d’édifier les fondements scientifiques nécessaires à la conservation des oiseaux de rivage, de repérer et de
protéger leurs habitats essentiels, de rétablir les espèces qui sont en déclin, et d’établir des liens avec les autres pays où séjournent les oiseaux
de rivage qu’on trouve au Canada.

Le Plan de conservation des oiseaux de rivage de l’Ontario (PCORO) vise à appuyer le plan national dans le contexte de la province en établissant un ensemble détaillé d’initiatives de conservation.

Les buts du PCORO sont les suivants :

  • Populations – maintenir, et rétablir si nécessaire, la répartition, la diversité et l’abondance des oiseaux de rivage nicheurs et migrateurs de l’Ontario;
  • Habitats – veiller à ce qu’il y ait suffisamment d’habitats de qualité pour que les populations d’oiseaux de rivage demeurent bien portantes en Ontario;
  • Conservation – veiller à ce que les problèmes vitaux concernant la conservation des oiseaux de rivage en Ontario soient abordés de façon coordonnée, à partir d’informations sur les besoins et pratiques en matière de conservation largement diffusées auprès des décideurs, des gestionnaires des terres et du public.

Les objectifs spécifiques du PCORO sont les suivants :

  • Déterminer la taille et les tendances des populations de chaque espèce de limicole nicheur ou migrateur de l’Ontario;

  • Repérer et évaluer les besoins en matière d’habitat et les sites importants pour les limicoles nicheurs et migrateurs de l’Ontario;

  • Déterminer les facteurs qui en Ontario peuvent jouer un rôle dans les déclins des populations d’oiseaux de rivage;

  • Établir les priorités en matière de conservation des limicoles pour l’Ontario, lesquelles devront refléter le classement des espèces dans le plan canadien, leur vulnérabilité biologique, et la responsabilité des Ontariens à leur égard;

  • Établir les mesures spécifiques qui peuvent être prises pour atténuer ou éliminer les menaces existantes et potentielles qui pèsent sur les oiseaux de rivage et leurs habitats en Ontario;

  • Repérer et, si possible, contribuer à atténuer ou à éliminer les facteurs qui dans les autres régions de l’hémisphère jouent un rôle dans les déclins des espèces importantes en Ontario.

1.2 L’Ontario dans la perspective nationale

L’Ontario renferme des milieux qui jouent un rôle important dans le cycle annuel des oiseaux de rivage au Canada, tant pour les nicheurs que pour les migrateurs. Le littoral de la baie James et de la baie d’Hudson, qui descend vers le sud assez profondément dans la province (figure 1), est particulièrement important à cet égard, car de nombreux limicoles nichant dans l’arctique y font escale. Cette zone littorale accueille une part importante des oiseaux de rivage migrateurs à l’échelle internationale et probablement à l’échelle de l’hémisphère (Morrison et al., 1995). Les dénombrements des limicoles migrateurs effectués à ce jour dans le nord de l’Ontario n’ont pas donné des résultats aussi élevés que ceux obtenus sur la côte est à la baie de Fundy, sur la côte ouest dans le delta du Fraser, ou dans l’ensemble des Prairies, mais les effectifs migrateurs dans le nord de l’Ontario n’ont pas encore été totalement établis. De même, on ne sait pas encore combien d’oiseaux de rivage nichent dans la vaste mosaïque de milieux humides qui couvrent près du tiers de la province dans les basses-terres de la baie d’Hudson. Ces dernières constituent peut-être au Canada l’une des plus importantes aires de nidification pour les oiseaux de rivage nichant dans la zone boréale.

Les rivages du nord de l’Ontario offrent d’importantes haltes migratoires aux limicoles qui se dirigent vers le sud depuis les régions arctiques et boréales du Canada. Il est probable que plusieurs millions d’oiseaux de rivage font halte à un ou plusieurs endroits le long de la côte nord pour reconstituer les réserves lipidiques essentielles à leur long vol vers leurs aires de repos de la côte atlantique ou leurs aires d’hivernage d’Amérique du Sud. On peut y observer des concentrations importantes de quatorze espèces de même que des effectifs considérables de neuf autres espèces sur une période de deux mois ou plus à l’été et à l’automne. On sait que les côtes de la baie d’Hudson et de la baie James sont fréquentées durant les migrations par une part importante des effectifs hémisphériques du Bécasseau maubèche et de la Barge hudsonienne (Morrison et al., 1995), et probablement d’autres espèces. Il se peut aussi que nombre de ces espèces s’y arrêtent durant leur migration printanière vers le nord. L’ampleur de l’utilisation de ces côtes au printemps est moins bien connue, mais elle ne doit pas être sous-estimée.

Figure 1. Divisions écologiques de l’Ontario

Le nord de l’Ontario (figure 2A), et particulièrement les vastes étendues de milieux humides des basses-terres de la baie d’Hudson (figure 1), accueillent des populations nicheuses importantes de dix espèces limicoles, et moins importantes de douze autres espèces. Cette région est
particulièrement importante pour la nidification de la Barge marbrée et de la Barge hudsonienne. On y observe en effet une petite population isolée de Barge marbrée présente presque exclusivement en Ontario, mais aussi sur l’île Akimiski (Nunavut), et dont la situation est mal connue. Par ailleurs, l’effectif de Barge hudsonienne des basses-terres de la baie d’Hudson, effectif dont une grande partie se trouve en Ontario, pourrait représenter jusqu’à 50 pour cent de la population totale canadienne. Les basses-terres de la baie d’Hudson pourraient aussi constituer le plus vaste habitat propice du Canada pour les oiseaux de rivage nichant dans la zone boréale, comme le Grand Chevalier, le Petit Chevalier et la Bécassine des marais.

Le sud de l’Ontario (figure 2B) accueille régulièrement des effectifs élevés de migrateurs de 25 espèces, et des effectifs moins importants de dix autres espèces. Les grandes concentrations ne sont observées qu’à quelques endroits, comme à Presqu’île et dans les champs d’oignons du sud-ouest, la plupart des migrateurs étant largement répartis en plus petits groupes dans les nombreux petits milieux humides, sur les rives des cours d’eau et des lacs et autour des bassins de stabilisation des eaux usées de l’intérieur des terres, ainsi qu’à d’innombrables sites tout le long des rives des Grands Lacs. Les oiseaux de rivage sont très opportunistes en ceci qu’ils peuvent exploiter tous les milieux humides, y compris ceux qui sont de très petite taille ou dont le niveau d’eau varie d’année en année. Il est probable que des dizaines de milliers de limicoles utilisent régulièrement les habitats du sud de la province durant les deux périodes de migration.

Figure 2A. Zones protégées importantes pour les oiseaux de rivage dans le nord de l’Ontario
Légende et Sigles

Le sud de l’Ontario abritent aussi six espèces nicheuses, dont des populations menacées de Bécasse d’Amérique et de Maubèche des champs. Le Pluvier siffleur, aujourd’hui considéré comme en voie de disparition dans la province, nichait autrefois sur les rives des Grands Lacs. Il se pourrait que quelques Pluviers siffleurs nichent encore occasionnellement dans le nord-ouest au lac des Bois, mais aucun n’y a été signalé durant le recensement de 2001 (C. Gratto-Trevor, comm. pers.).

Il a été établi que les côtes du nord de l’Ontario sont exceptionnellement importantes non seulement pour les oiseaux de rivage, mais aussi pour la sauvagine et d’autres espèces. La préservation des habitats de cette région doit être une priorité dans les initiatives de conservation. Les concentrations de limicoles qui y sont observées sont très précieuses pour la réalisation d’études et la surveillance. Dans le sud de l’Ontario, on doit aussi faire une priorité de la conservation des sites connus importants; on devra toutefois aussi y évaluer l’importance des habitats plus largement dispersés pour les nicheurs et les migrateurs. Les tableaux 1 et 2 indiquent pour les 29 espèces d’oiseaux de rivage régulièrement observés en Ontario les tendances de leurs populations, leurs niveaux de priorité en matière de conservation, et leurs statuts de migrateurs (avec leurs saisons de passage) ou de nicheurs. Il ressort de ces sommaires qu’au moins 21 de ces espèces affichent un déclin présumé ou confirmé.

Le présent plan met bien sûr l’accent sur l’importance que joue l’Ontario pour les oiseaux de rivage. Cependant, les initiatives de conservation conçues pour les oiseaux de rivage recouperont souvent celles conçues pour d’autres espèces, d’où il résultera des avantages mutuels. Le PCORO s’inscrit dans le PCCOR, ce dernier établissant le cadre pour la conservation aux échelons national et international, et le plan ontarien établissant les buts et objectifs spécifiques pour la mise en œuvre des initiatives de conservation. Par ailleurs, la conservation des oiseaux de rivage au Canada est liée au plan américain (The United States Shorebird Conservation Plan : Brown et al., 2000) par l’entremise de programmes de coopération.Avec l’élaboration d’autres initiatives de conservation des oiseaux de rivage ailleurs dans l’hémisphère occidental, comme celle du Mexique, on s’attend à ce que de nouveaux liens similaires soient établis. On travaille actuellement à l’intégration des activités de conservation pour l’ensemble des oiseaux à l’échelle des paysages dans le cadre de l’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord (ICOAN). Pour faciliter cette intégration, le continent a été divisé en unités écologiques appelées régions de conservation des oiseaux (RCO), qui constituent une base géographique pour la planification. Quatre de ces RCO (numéros 7, 8, 12 et 13 – voir la figure 1) sont représentées en Ontario, la numéro 7 dans le nord et la numéro 13 dans le sud étant les plus importantes pour la conservation des oiseaux de rivage. Les RCO pertinentes sont mentionnées dans le présent document en rapport avec le processus de planification.

Figure 2B. Zones protégées importantes pour les oiseaux de rivage dans le sud de l’Ontario
Légende
Sigles

Au Canada, l’ICOAN constituera le cadre pour l’intégration et la coordination de quatre initiatives de conservation des oiseaux, soit le PCCOR pour les oiseaux de rivage, le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS), Partenaires d’envol pour les oiseaux terrestres, et Envolées d’oiseaux aquatiques pour d’autres oiseaux aquatiques. En outre, certains des milieux humides de l’Ontario essentiels aux limicoles ont reçu un statut international, où y sont candidats, en vertu des programmes complémentaires que sont le Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage de l'hémisphère occidental (RRORHO), la Convention de Ramsar et le programme des Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO). Enfin, le plan ontarien est directement relié à la Loi sur les espèces en péril et au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

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1.3 La conservation des oiseaux de rivage en Ontario

1.3.1 HISTORIQUE

Les Autochtones ont probablement chassé au moins un peu les oiseaux de rivage à des fins de subsistance (Sadler, 1994), sans toutefois en affecter les populations. La chasse commerciale ou personnelle des oiseaux de rivage pour leur chair, qui pouvait se solder par le prélèvement de nombreux oiseaux de rivage, était une activité courante dans le sud de l’Ontario à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle (Foster, 1978; Smith 1998). Ces activités, qui ont eu cours dans de nombreuses régions de l’Amérique du Nord, ont fait chuter les populations de certaines espèces d’oiseaux de rivage. C’était aussi une période où la collecte des œufs était une activité très populaire (Peck et Richards, 1994). Avec l’adoption en 1917 de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, une protection a été accordée à tous les oiseaux de rivage. Les seuls oiseaux de rivage qui pouvaient encore être chassés à l’automne étaient la Bécasse d’Amérique et la Bécassine des marais, et cette disposition est toujours en vigueur. Par ailleurs, l’Ontario a adopté en 1971 la Loi sur les espèces en voie de disparition (McKeating et Bowman, 1977) dans le but de protéger des espèces comme le Pluvier siffleur.

La plupart des groupes de naturalistes ont été fondés pour promouvoir
l’étude de la nature, mais aussi la conservation des espèces sauvages (McNicholl et Cranmer-Byng, 1994). Avec l’accroissement de la sensibilisation du public, on a aussi pris de plus en plus conscience de l’importance des rives et des milieux humides pour la conservation. La protection, la restauration et la mise en valeur des habitats de même que la création de nouveaux habitats sont devenues essentielles au maintien des populations des espèces sauvages et sont aujourd’hui au coeur de nombreuses initiatives de conservation. Cela n’empêche que des milieux humides importants pour les oiseaux de rivage continuent d’être dégradés, drainés et remblayés.

1.3.2 L’ÉTUDE ET LA SURVEILLANCE DES OISEAUX DE RIVAGE EN ONTARIO

Les études et les activités de surveillance portant spécifiquement sur les oiseaux de rivage ont été plutôt modestes en Ontario avant le début des années 1970 (James, en prép.). Bien que divers projets de baguage aient eu cours depuis 1905 en Ontario (McNicholl, 1994), les premiers programmes de surveillance et de baguage à long terme sont apparus après la création de l’observatoire d’oiseaux de Long Point (Long-Point Bird Observatory) en 1960. Plusieurs études sur les oiseaux de rivage ont été entreprises sous l’égide de cet observatoire (p. ex. Bradstreet et al., 1977; Nol et Lambert, 1984; Page, 1967; Page et Bradstreet, 1968; Page et Middleton, 1972). Bien que l’observatoire d’oiseaux de Long Point et les autres observatoires actuellement en activité en Ontario n’aient pas consacré beaucoup d’efforts à la surveillance et au baguage des limicoles, ces stations peuvent tout de même fournir des données de surveillance utiles pour des espèces comme le Pluvier kildir, la Bécasse d’Amérique et la Bécassine des marais.

Les études sur les limicoles menées dans le nord de l’Ontario ont débuté avec les projets de 1963 et 1965 du Service canadien de la faune (SCF), dans le cadre desquels Leslie Tuck a bagué quelque 1 500 Bécassines des marais dans la partie sud du bassin de la baie James (Tuck, 1967). D’autres oiseaux ont aussi été bagués près de Winisk (Tuck, 1968). En 1974, Guy Morrison a entrepris à la baie James un vaste programme de baguage et de marquage des limicoles (Morrison, 1976 et 1978) qui s’est terminé au début des années 1980. Cette étude a été intégrée à une initiative internationale visant à documenter la répartition, la migration et l’abondance des oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental. Des relevés aériens de secteurs du littoral ont été entrepris au milieu des années 1970, et cinq relevés effectués en 1990 de mai à octobre ont permis d’établir les périodes d’affluence maximale des migrateurs ainsi que les lieux où ils se concentrent. Des relevés effectués à la fin août ont fourni de l’information supplémentaire sur la répartition des oiseaux et ont révélé que les vents et les marées pouvaient biaiser les données. Ce travail a clairement démontré l’importance des régions côtières du nord comme haltes migratoires pour les limicoles et a permis de repérer plusieurs secteurs qui devraient être intégrés au RRORHO (Morrison et al., 1995).

Le Relevé des oiseaux nicheurs de l’Amérique du Nord, sous la coordination du Service canadien de la faune, est mené en Ontario depuis 1968 (Downes et Collins, 1996). En 2001, des données ont été recueillies sur 122 circuits, concentrés dans le sud et le centre de l’Ontario. Ce relevé fournit des informations sur six espèces limicoles, mais il est probable que les données ne soient suffisantes pour être utiles dans la surveillance des populations que pour la Maubèche des champs et une partie des aires de répartition du Pluvier kildir et du Chevalier grivelé.

Le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario coordonne dans la province depuis environ 35 ans des dénombrements auditifs au sol de la Bécasse d’Amérique et, de façon moins intensive, de la Bécassine des marais. Actuellement, environ 50 circuits, qui se trouvent surtout dans le sud et le centre de l’Ontario, sont effectués. De plus, depuis aussi environ 35 ans, le Service canadien de la faune compile des statistiques sur les récoltes de gibier à plumes migrateur, dont ces deux espèces.

Le Fichier de nidification de l’Ontario compile des mentions de nidification depuis 1956. Il comporte aussi des mentions antérieures qui ont été relevées dans des documents publiés et des notes de terrain personnelles. Ce fichier compte actuellement plus de 3 100 mentions pour les limicoles, principalement pour le Pluvier kildir, le Chevalier grivelé et la Bécasse d’Amérique. Il renferme aussi de précieuses mentions historiques pour le Pluvier siffleur (Peck, 2000).

L’Inventaire des oiseaux de rivage de l’Ontario a été lancé par le Service canadien de la faune en 1974 dans le cadre d’un relevé international des oiseaux de rivage de l’Amérique du Nord visant à obtenir des estimations des populations et à établir les tendances des effectifs. Il contribue à repérer les zones importantes pour les limicoles migrateurs dans le sud de l’Ontario (R.K. Ross, comm. pers.). Les bénévoles font des dénombrements et des estimations des limicoles migrateurs au printemps et à l’automne, suivant des protocoles normalisés. Des données ont été recueillies à près de 100 sites, principalement dans la région du bassin inférieur des Grands Lacs. La participation et la fidélité à cet inventaire n’ont pas été à la hauteur des attentes, mais on a recueilli suffisamment d’information pour établir que 14 espèces tendent à décliner, dont l’une de façon statistiquement significative (Ross et al., 2001). L’Inventaire des oiseaux de rivage de l’Ontario contribuera aussi au programme pour la surveillance régionale et internationale des oiseaux de rivage (Program for Regional and International Shorebird Monitoring, PRISM). Le PRISM a été mis sur pied pour satisfaire aux besoins en matière de surveillance des plans canadien et américain relatifs aux oiseaux de rivage, suivant le principe que la conservation à long terme de ces oiseaux exige que l’on dispose d’une information fiable et à jour sur la situation et les tendances de toutes les populations de limicoles nichant en Amérique du Nord. Ce programme comporte quatre grandes stratégies pour l’obtention de données précises sur la répartition, les tendances et l’abondance des limicoles, qui correspondent aux quatre groupes de relevés suivants : relevés des limicoles non nicheurs en migration dans les régions tempérées, comme l’Inventaire des oiseaux de rivage de l’Ontario; relevés des limicoles nicheurs dans l’Arctique et les régions boréales; relevés des limicoles nicheurs dans les régions tempérées; relevés des limicoles non nicheurs dans le sud.

Bécassine des marais / Ross James

Bécassine des marais / Ross James

Les relevés annuels de la sauvagine nicheuse effectués depuis 1990 dans le centre et le nord-est de l’Ontario dans le cadre du Projet conjoint sur le Canard noir du PNAGS ont fourni des données utiles sur la répartition et les tendances démographiques du Chevalier grivelé et du Chevalier solitaire.

De nombreux bénévoles et membres de club de naturalistes fournissent des observations locales à American Birds/Field Notes, aux registres des parcs provinciaux et nationaux, au Centre d’information sur le patrimoine naturel (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario), et aux programmes des atlas des oiseaux nicheurs. En outre, le nouveau site Web ONTBIRD, qui recueille les observations des ornithologues amateurs, constitue une source d’information très importante. Une bonne part de notre connaissance de la répartition et de l’abondance des oiseaux de rivage est issue des efforts des bénévoles.

ONTBIRD en ligne : www.ofo.ca/ontbirdsguide.htm (seulement anglais)

1.3.3 LA CONSERVATION DES HABITATS DES OISEAUX DE RIVAGE EN ONTARIO

Il existe actuellement en Ontario plusieurs programmes qui peuvent contribuer à repérer, protéger et mettre en valeur les habitats importants pour les limicoles. La Convention de Ramsar sur les zones humides de 1971 a été établie pour attirer l’attention de la communauté mondiale sur les graves menaces pesant sur les milieux humides d’importance internationale. En la signant en 1981, le Canada s’est engagé à maintenir l’intégrité écologique, zoologique, botanique, limnologique et hydrologique des milieux humides désignés. En Ontario, huit sites ont été désignés (Bureau de la Convention de Ramsar, 1998), soit le parc national de la Pointe-Pelée, la réserve nationale de la faune de St. Clair, Long Point, les refuges d’oiseaux migrateurs du sud de la baie James, le parc provincial Polar Bear, la réserve provinciale de faune de la baie Matchedash, et la zone de conservation de Mer Bleue (figure 2), la superficie totale de milieux humides ainsi protégées étant de 2 449 528 hectares. Ces sites offrent des ressources précieuses aux limicoles migrateurs et, dans le cas du parc provincial Polar Bear, aux limicoles nicheurs.

Figure 3A. Zones avec statut de protection établi ou proposé dans le nord de l’Ontario
Légende
Sigles

Le RRORHO est un important programme international qui vise à promouvoir la conservation des oiseaux de rivage dans l’ensemble de leurs aires de répartition dans l’hémisphère occidental. Le RRORHO est un réseau à la fois de personnes et d’habitats essentiels pour les limicoles. Les personnes et les organisations participantes sont encouragées à collaborer entre elles aux échelons local, régional, national et international. Dans le cadre de ce programme, des habitats ou sites essentiels sont désignés comme d’importance hémisphérique, internationale ou régionale, ou comme essentiels à des espèces en péril (Morrison et al., 1995), selon les effectifs totaux et les proportions des populations qui utilisent ces sites. Aucun site n’a encore été officiellement désigné en Ontario, mais la côte ouest de la baie James est considérée comme potentiellement d’importance hémisphérique, et quatre secteurs du littoral sont reconnus comme zones de concentration (figure 3A). On a aussi repéré un site potentiellement d’importance internationale sur la côte de la baie d’Hudson, dans la région des îles Pen. Au lac des Bois, les îles Sable, aujourd’hui intégrées au réseau des parcs provinciaux à titre de réserve naturelle provinciale, ont été reconnues comme sites potentiellement essentiels pour le Pluvier siffleur, limicole en péril pour lequel cet endroit serait le dernier lieu connu de nidification dans la province. Dans le sud de l’Ontario, trois sites d’importance régionale sont considérés, soit le parc provincial Presqu’île, l’extrémité ouest du lac Ontario, et les champs d’oignons et les basses-terres du lac Sainte-Claire dans le sud-ouest de la province.

Figure 3B. Zones avec statut de protection établi ou proposé dans le sud de l’Ontario
Légende
Sigles

Le programme des ZICO est une initiative axée sur les sites qui s’appuie sur les efforts existants de conservation des oiseaux. Il s’agit d’un programme de conservation relevant de BirdLife International (anciennement le Conseil international pour la préservation des oiseaux – CIPO), qui est mis en oeuvre au Canada par la Fédération canadienne de la nature et Études d’oiseaux Canada. Il a pour objectif d’établir un réseau mondial de sites et d’en encourager la protection pour assurer la viabilité à long terme des populations naturelles d’oiseaux. Les sites désignés tombent dans quatre catégories : habitats d’espèces menacées, habitats d’espèces dont l’aire de répartition est restreinte, habitats d’espèces largement confinées à un biome donné ou représentatives d’un biome donné, et habitats d’espèces grégaires. Il existe actuellement en Ontario plus de 130 ZICO. Globalement, ces sites fournissent des habitats de nidification à quelques oiseaux de rivage et, durant les périodes de migration, des aires d’alimentation à de nombreuses espèces limicoles. La plupart des régions côtières septentrionales, qui sont d’une importance vitale pour des centaines de milliers de limicoles migrateurs, ont été désignées. Au début de l’an 2000, on comptait plus de 30 ZICO utilisées dans une certaine mesure par les limicoles (figure 3).

Le PNAGS a été lancé en 1986 par les gouvernements du Canada et des États-Unis en raison du déclin des populations de sauvagine et des pertes de milieux humides sur l’ensemble du continent.Avec la signature du Plan par le Mexique en 1994, cette initiative a acquis une envergure véritablement continentale. Lancé en 1989, le Plan conjoint des habitats de l’Est (PCHE) couvre l’est du Canada et est l’un des 17 plans conjoints du PNAGS établis sur le continent – incluant le PCHE pour l’Ontario. Les partenaires1 du PCHE pour l’Ontario s’efforcent de conserver les milieux humides et les milieux secs prioritaires et de faire adopter des pratiques d’utilisation des terres saines et durables. Au cours des dix dernières années, ils ont assuré la protection de plus de 203 796 hectares de milieux humides et de milieux secs et contribué à la mise en valeur de plus de 115 380 autres hectares.

Comme nombre d’habitats utilisés par la sauvagine sont aussi importants pour d’autres espèces, dont les limicoles, on prend des mesures dans certains projets du PCHE pour assurer une meilleure conservation de l’habitat des oiseaux de rivage. Cet élargissement est réalisé sous l’égide de l’ICOAN,qui vise à établir des partenariats pour la conservation et la gestion des habitats de tous les oiseaux. Dans le cadre d’un projet pilote, Canards Illimités Canada a aménagé en partenariat avec Études d’oiseaux Canada une vasière de 0,8 hectare pour les limicoles migrateurs près de Long Point, et aussi restauré un milieu humide de deux hectares à Port Rowan. La vasière sera gérée spécifiquement pour les oiseaux de rivage, et un suivi sera assuré pour évaluer le succès global à long terme de ce projet. Dans le cadre d’une autre initiative, Canards Illimités Canada et le canton de West Perth ont aménagé un site de gestion des oiseaux de rivage de dix hectares au bassin déclassé de stabilisation des eaux usées de Mitchell.

Le Fonds pour les habitats humides de l’Ontario, administré par Habitat faunique Canada, est une autre initiative importante du PCHE. Il s’agit d’un programme d’intendance à long terme qui vise à inciter les propriétaires fonciers à effectuer des travaux de conservation des milieux humides. En plus de favoriser les travaux de restauration et de mise en valeur des marais, ce programme encourage la reconstitution de milieux humides perdus dans des régions comme l’extrême sud-ouest de l’Ontario. Par exemple, dans la région d’Essex, où le paysage est fortement drainé et déboisé, plus de 60 propriétaires fonciers ont creusé de petits milieux humides peu profonds. Certains de ces habitats sont des variations des milieux aménagés pour les limicoles (wader scrape) au Royaume-Uni, modifiés ici pour favoriser l’accouplement et la nidification de la sauvagine.

Le Plan d'action en matière de conservation des terres humides des Grands Lacs (1994) a été élaboré par le Service canadien de la faune et le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, avec l’appui de la Société canadienne pour la conservation de la nature, de la Federation of Ontario Naturalists, et de nombreux organismes non gouvernement. Cette initiative de grande envergure visant les habitats a été lancée dans le cadre de l’Accord Canada-Ontario de 1994 sur l'écosystème du bassin des Grands Lacs. Il a été prévu que 6 000 hectares d’habitat humide, tous les cinq ans. Ces travaux profiteront aux limicoles qui nichent dans les marais, particulièrement au Chevalier grivelé et à la Bécassine des marais, et fourniront des habitats précieux pour nombre d’espèces d’oiseaux de rivage migrateurs qui passent par les Grands Lacs en un large front.

Bon nombre de parcs nationaux (186 521 hectares), de réserves nationales de faune (4 883 hectares), de refuges d’oiseaux migrateurs (39 094 hectares) et de parcs provinciaux (4 265 918 hectares), ainsi que diverses réserves de conservation provinciales (1 537 194 hectares) protègent des habitats importants pour les oiseaux de rivage en Ontario. La figure 2 montre les zones protégées dont l’importance pour les limicoles est significative.

L’annexe 2 présente d’autres organismes, groupes, politiques et programmes pouvant offrir un soutien institutionnel direct ou indirect à la conservation des oiseaux de rivage.

1 Les partenaires du Plan conjoint des habitats de l’Est pour l’Ontario sont le Service canadien de la faune, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Canards Illimités Canada, la Société canadienne pour la conservation de la nature, Habitat faunique Canada et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ontario.

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2.0 Les oiseaux de rivage nicheurs de l’ontario

2.1 Introduction

L’Ontario renferme une grande diversité de milieux propices aux oiseaux de rivage nicheurs. On compte 22 espèces qui nichent régulièrement dans la province (tableau 3; James, 1991), et une autre (l’Avocette d’Amérique) qui y niche à l’occasion. Le nord de l’Ontario est une zone de nidification plus importante que le sud de l’Ontario pour la plupart de ces espèces. De vastes étendues de tourbières parsèment les forêts boréales et recouvrent les basses-terres de la baie d’Hudson, qui occupent près du tiers de la province, fournissant une zone d’habitat considérable aux nicheurs des régions boréales. Divers nicheurs des régions arctiques et subarctiques se reproduisent dans la bande de toundra jouxtant le littoral de la baie James et de la baie d’Hudson. Les grands marais côtiers offrent un habitat important pour plusieurs autres espèces. Les espèces qu’on trouve habituellement à l’ouest de l’Ontario dans des milieux du typiques des prairies peuvent être présentes dans la province jusque dans la partie ouest du district de Rainy River et dans le sud de l’Ontario. Les nombreux lacs et cours d’eau couvrant plus d’un sixième de la province fournissent des berges et des milieux humides connexes à d’autres espèces d’oiseaux de rivage.

2.2 Occurrences, abondances et habitats des oiseaux de rivage nicheurs de l’Ontario

On trouve au tableau 3 un sommaire présentant les espèces d’oiseaux de rivage qui nichent régulièrement en Ontario, leur abondance et leurs habitats préférés, et l’annexe 1 renferme les cartes de répartition de ces espèces (tirées de Cadman et al., 1987). Le Pluvier kildir, le Chevalier grivelé et la Bécassine des marais sont les espèces les plus communes et les plus répandues; elles sont présentes presque partout dans la province. Le Pluvier kildir, bien adapté aux environnements ouverts et perturbés et nichant même sur les toits, est beaucoup plus commun au sud. Dans les zones boisées du nord, il se fait progressivement de plus en plus rare et, bien qu’on l’observe jusque dans les basses-terres de la baie d’Hudson, les milieux humides de cette région renferment généralement une végétation trop abondante, les marais côtiers exceptés, pour attirer cette espèce. Le Chevalier grivelé niche dans d’étroites lisières riveraines le long de cours d’eau et de lacs dans toute la province. On peut observer la Bécassine des marais dans divers milieux humides dans l’ensemble de la province, et elle est probablement plus abondante dans la vaste zone de milieux humides septentrionale.

Greater Yellowlegs, Lesser Yellowlegs, and Solitary Sandpiper are common and widespread in the north. The former two are mostly found in the northern third of the province in the wetlands of the Hudson Bay Lowlands, but penetrate somewhat farther south into the boreal forests. The Solitary Sandpiper prefers wooded ponds and wetlands across the north and a few may breed as far south as Manitoulin Island.

Bécasseau variable / Mark Peck

Bécasseau variable / Mark Peck

Le Grand Chevalier, le Petit Chevalier et le Chevalier solitaire sont communs et répandus dans le nord. On trouve les deux premières espèces surtout dans le tiers nord de la province dans les milieux humides des basses-terres de la baie d’Hudson, mais elles nichent aussi un peu plus au sud dans les forêts boréales. Le Chevalier solitaire affectionne les étangs et les milieux humides boisés de l’ensemble du nord, et un petit nombre pourrait nicher plus au sud, jusqu’à l’île Manitoulin.

Le Pluvier semipalmé, le Bécasseau minuscule, le Bécasseau variable et le Phalarope à bec étroit sont des espèces communes localement le long des côtes du nord. C’est dans les zones de toundra proches de la côte de la baie d’Hudson qu’ils sont le plus abondants, et on les trouve aussi, sauf le Bécasseau variable, vers le sud en petit nombre dans les marais côtiers sur la majeure partie du littoral de la baie James. Huit autres espèces sont moins abondantes dans la bande de toundra du nord. Les moins communes sont le Pluvier bronzé, le Pluvier semi-palmé et le Bécasseau à poitrine cendrée; on les trouve principalement dans l’extrême nord-est de la province, près du cap Henrietta Maria. Les effectifs de Bécasseau à poitrine cendrée semblent fluctuer considérablement, au point que certaines années, il pourrait n’y en avoir qu’un très petit nombre.

Le Courlis corlieu, la Barge hudsonienne et le Bécasseau à échasses
sont répartis plus uniformément dans la zone de toundra côtière de
la baie d’Hudson, et on en trouve quelques-uns le long de la partie
nord de la côte de la baie James. On trouve la Barge marbrée
principalement dans les marais côtiers du sud de la baie James (et sur
l’île Akimiski – Nunavut). Cette population semble être
complètement isolée des populations des Prairies canadiennes
(Gibson et Kessel, 1989; Gratto-Trevor, 2000), et sa situation est
préoccupante. Un petit nombre de Barges marbrées des Prairies
canadiennes ont aussi été trouvées nichant dans des milieux typiques
des prairies, dans l’ouest du district de Rainy River. Le Bécassin roux
est le plus mystérieux de tous ces oiseaux. Il compte si peu de
mentions que ses effectifs et même sa répartition sont incertains.On
sait toutefois qu’il niche le long de la côte hudsonienne et sur l’île
Akimiski, mais on pourrait possiblement le trouver à l’intérieur des
terres et le long de la côte de la baie James.

Dans le nord de l’Ontario, on trouve aussi le Pluvier siffleur, espèce en voie de disparition. Son aire de nidification a déjà été beaucoup plus étendue, au temps où de vastes plages de sable étaient disponible sur les rives des Grands Lacs. Aujourd’hui, il a pratiquement disparu de l’Ontario. Seuls deux sites de nidification au lac des Bois près de la Rainy River ont été utilisées occasionnellement au cours des dernières années.

Pluvier bronzé / Ken Ross, Service canadien de la faune

Pluvier bronzé / Ken Ross, Service canadien de la faune

Trois autres espèces sont plus communes dans le sud de l’Ontario, mais leurs aires de nidification s’étendent aussi vers le nord. La plus commune est la Bécasse d’Amérique, qui est largement répandue dans le sud dans les régions où l’on trouve des bois marécageux et des taillis en zones sèches avec à proximité des éclaircies propices aux parades et à la nidification. On la trouve aussi en plus petit nombre dans certaines parties du nord de l’Ontario. La Maubèche des champs est peu commune, et elle est beaucoup plus confinée au sud de l’Ontario, où elle fréquente les vastes champs herbeux. On en retrouve un petit nombre dans le nord, près de Thunder Bay et dans l’ouest du district de Rainy River. Le Phalarope de Wilson est très éparsément réparti dans le sud de l’Ontario, où on le trouve souvent autour des bassins de stabilisation des eaux usées, et en petit nombre dans les marais côtiers du sud de la baie James et la région du lac des Bois. Depuis quelques dizaines d’années, son aire de nidification s’est agrandie à l’intérieur de la province.

Le tableau 3 ne mentionne pas l’unique observation de nidification de l’Avocette d’Amérique, au lac des Bois (Lamey, 1981). Cette espèce ne niche probablement pas régulièrement dans la province, mais, comme elle y est plus fréquemment observée, on devrait s’efforcer de repérer d’autres cas possibles de nidification. Enfin, un Bécasseau violet a été observé pendant l’été dans un habitat apparemment propice de la région du cap Henrietta Maria (Cadman et al., 1987), mais il n’y a encore eu aucun évidence de nidification.

2.3 Zones importantes

On trouve la plus grande diversité d’oiseaux de rivage nichant en Ontario sur le littoral de la baie d’Hudson et de la baie James et les zones adjacentes. Bon nombre des espèces qu’on y trouve ont des aires de nidification parmi les plus limitées de la province. Ces régions côtières du nord doivent être considérées comme un habitat essentiel pour les oiseaux de rivage nicheurs. Une bonne part des rivages qu’ils utilisent sont aujourd’hui protégés dans le parc provincial Polar Bear, mais de grandes zones ne sont toujours pas protégées si ce n’est que par leur inaccessibilité.

Habitat studies at North Point / Guy Morrison, Canadian Wildlife Service

Habitat studies at North Point / Guy Morrison, Canadian Wildlife Service

Les quelques îles du sud de lac des Bois faisant partie d’un archipel de bancs de sable sont les seuls habitats de l’Ontario où la nidification du Pluvier siffleur a été récemment observée. Cependant, les grandes berges sablonneuses relativement non perturbées du sud de la région des Grands Lacs, notamment celles de Long Point sur le lac Érié, du sud-est du lac Huron dans la région de Port Franks et du parc provincial Pinery, et du sud de l’île Manitoulin, devraient aussi être considérées comme essentielles si on veut que le Pluvier siffleur revienne un jour nicher dans la région des Grands Lacs. Long Point, protégé par les législations provinciale et fédérale, renferme des rivages reconnus depuis longtemps pour leur importance inestimable, et le parc provincial Pinery abrite aussi des habitats propices, mais d’autres zones doivent être clairement délimitées et protégées.

Les habitats de nidification des autres oiseaux de rivage sont beaucoup plus dispersés, ce qui rend difficile le repérage des zones nécessitant une protection particulière. Les alvars et les plaines calcaires de la région des Grands Lacs, notamment la plaine de Carden (Pittaway, 1999), pourraient en être parmi les habitats les plus importants pour la Maubèche des champs, mais ne constituent qu’une partie de son aire de nidification. La taïga des basses-terres de la baie d’Hudson est un habitat essentiel pour trois ou quatre espèces limicoles, de même que pour la sauvagine et d’autres espèces.

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3.0 Les oiseaux de rivage migrateurs de l’ontario

3.1 Introduction

Beaucoup d’espèces d’oiseaux de rivage de l’Amérique du Nord se dirigent généralement vers la côte de l’Atlantique quand elles migrent vers le sud à l’automne, et regagnent le nord au printemps en passant par le centre du continent (James, en prép.). Par conséquent, c’est à l’automne qu’on observe le plus grand nombre de ces migrateurs en Ontario. Ces oiseaux se rassemblent généralement aussi dans des zones assez petites où la nourriture abonde pour reconstituer leurs réserves lipidiques avant leurs longs vols vers le sud. À leur retour au printemps, les oiseaux se déplacent rapidement et de manière plus dispersée, ou changent leur trajectoire et passent par le centre du continent, de sorte qu’on observe dans la province beaucoup moins de limicoles nichant dans l’Arctique durant cette saison.

Dans le nord de l’Ontario, on observe dans les régions côtières d’énormes concentrations de quatorze espèces de limicoles migrateurs, de même que des effectifs plus modestes, mais souvent notables, de quinze autres espèces. Il peut y avoir plus de 100 000 oiseaux au même moment sur une même portion de rivage. Le nombre total d’individus de toutes les espèces est incertain, mais il y a probablement plusieurs millions d’oiseaux qui se rassemblent dans cette région afin de profiter à chaque automne de ses ressources alimentaires.Actuellement, on ne peut que spéculer quant à l’importance qu’ont ces rivages pour la majorité des limicoles migrateurs qui s’y rassemblent en grand nombre. Les vastes battures intertidales renferment le bivalve Macoma balthica, et, dans le sud de la baie James, le gastropode Hydrobia minuta de même que divers crustacés, vers et larves de diptères (Morrison et Gaston, 1986).

Dans le sud de l’Ontario, il n’y a pas d’aussi grandes concentrations de migrateurs, quoique qu’on observe des groupes assez importants à plusieurs sites. Dans cette région, les oiseaux sont plutôt largement répartis parmi les nombreux étangs, marais ou champs, et le long des rives des Grands Lacs. Ces oiseaux semblent être très opportunistes et sont portés à tirer parti d’un grand nombre de petits sites largement éparpillés et changeant d’une année à l’autre. Ils trouvent leur nourriture dans divers milieux : vasières, grèves et marais bordant des étangs, des lacs et des cours d’eaux, bassins de stabilisation des eaux usées, champs humides et pâturages. On rencontre aussi dans le sud de l’Ontario 21 espèces en petits groupes pouvant compter jusqu’à plusieurs centaines d’individus, ainsi que des effectifs très faibles de quatorze autres espèces. Généralement, les espèces qui nichent dans l’intérieur de la province partent pour la migration sans se rassembler; cette situation rend difficile l’estimation de la taille et des tendances des populations par recensement des effectifs en migration.

3.2 Occurrences, abondances et habitats des oiseaux de rivage migrateurs de l’Ontario

Les 35 espèces d’oiseaux de rivage qui migrent régulièrement depuis l’Ontario ou en passant par l’Ontario apparaissent au tableau 4, avec leurs abondances relatives dans le nord et le sud et les principaux habitats qu’ils fréquentent. Quatorze de ces espèces (le Pluvier argenté, le Pluvier bronzé, le Pluvier semipalmé, le Grand Chevalier, le Petit Chevalier, le Courlis corlieu, la Barge hudsonienne, le Bécasseau maubèche, le Bécasseau sanderling, le Bécasseau semipalmé, le Bécasseau minuscule, le Bécasseau à croupion blanc, le Bécasseau à poitrine cendrée et le Bécasseau variable) se rassemblent en grand nombre à l’automne sur la côte nord, attirées surtout par les vastes vasières de marée et les marais intertidaux. On trouve aussi à l’automne ces mêmes espèces, sauf la Barge hudsonienne, dans le sud, où elles sont largement réparties et dispersées dans diverses vasières, grèves et marais autour d’étangs et de lacs et le long de cours d’eau, ainsi qu’autour de bassins de stabilisation d’eaux usées et dans des champs humides et des pâturages, milieux où ces oiseaux s’alimentent.Au printemps, on peut observer toutes ces espèces dans le nord ou dans le sud, dispersées en plus petits groupes; elles ne se rassemblent pas sur la côte nord en concentrations aussi importantes qu’à l’automne, et leur utilisation de cette région au printemps pourrait également varier selon la phénologie de la fonte sur les bas fonds intertidaux.

Les côtes du nord sont particulièrement importantes pour la Barge hudsonienne, le Bécasseau maubèche et le Bécasseau variable. Plus de 17 000 Barges hudsoniennes peuvent y être réunies au même moment, ce qui représente plus de 20 pour cent de la population totale estimée (Morrison et al., 2001b). On y a déjà dénombré en un seul relevé 15 000 Bécasseaux maubèches, soit 10 à 20 pour cent de la population hivernante connue (Morrison et al., 2001b). Si on tient compte du renouvellement (départs et arrivées) des effectifs, il pourrait y avoir au total un pourcentage beaucoup plus élevé de la population de chaque espèce qui fréquente ces régions pendant toute la durée de la migration autommale. Les Bécasseaux variables qui se réunissent en concentrations importantes sur ces côtes y effectuent une mue annuelle complète avant de poursuivre leur migration automnale (R.I.G. Morrison, comm. pers.).

Quoique le Grand Chevalier et le Petit Chevalier forment des groupes importants sur la côte nord, ces derniers ne représentent peut-être qu’une assez faible proportion des effectifs, étant donné que ces espèces ont tendance à migrer sur un front étendu. Six autres espèces (le Pluvier kildir, le Chevalier solitaire, le Chevalier grivelé, la Maubèche des champs, la Bécassine des marais et la Bécasse d’Amérique) ne forment que rarement des rassemblements, mais on peut occasionnellement observer de petits groupes de certaines de ces espèces. La plupart de ces oiseaux fréquentent des vasières, rivages et milieux de type marécageux ouverts et peu profonds, comme des prairies humides, bien que le Pluvier kildir et la Maubèche des champs préfèrent les zones sèches et que la Bécasse d’Amérique fréquente presque uniquement les zones boisées.

Cinq espèces (la Barge marbrée, le Tournepierre à collier, le Bécasseau à échasses, le Bécassin roux et le Phalarope à bec étroit) forment aussi des rassemblements sur les côtes du nord afin de profiter des marais côtiers et des vasières intertidales, mais leurs effectifs sont moins importants (groupes dépassant rarement les quelques centaines d’individus) et plus dispersés. On trouve aussi de petits groupes ou des individus solitaires de ces cinq espèces dans le reste de la province. La Barge marbrée et le Phalarope à bec étroit sont rares partout sauf sur les côtes du nord.

Phalarope à bec étroit / Mark Peck

Phalarope à bec étroit / Mark Peck

On rencontre enfin régulièrement en Ontario dix autres espèces (l’Avocette d’Amérique, le Chevalier semipalmé, le Bécasseau d’Alaska, le Bécasseau de Baird, le Bécasseau violet, le Bécasseau roussâtre, le Combattant varié, le Bécasseau à long bec, le Phalarope de Wilson et le Phalarope à bec large). Il est possible de trouver ces 10 espèces dans le nord et dans le sud, mais il y a plus de mentions pour le sud, où le nombre d’observateurs est plus élevé. Le Combattant varié est un immigrant d’Eurasie qui aujourd’hui niche peut-être quelque part en Amérique du Nord, car on voit à l’occasion des individus en migration en Ontario (Pittaway, 1999). Le Pluvier siffleur n’apparaît pas dans le tableau 4 étant donné qu’il n’est plus un migrateur régulier en Ontario, mais quelques individus sont encore observés à l’occasion. Le Courlis esquimau a déjà été lui aussi un migrateur rare en Ontario, mais il se pourrait qu’il soit aujourd’hui disparu.

3.3 Habitats essentiels utilisés par les oiseaux de rivage migrateurs

Les habitats les plus essentiels pour les oiseaux de rivage migrateurs sont les vastes vasières et marais intertidaux du littoral de la baie James et de la baie d’Hudson, où des centaines de milliers d’oiseaux se réunissent. Même si certaines zones renferment des concentrations d’oiseaux plus élevées, toutes les parties de ce littoral ont une importance à divers moments et selon les changements dans les conditions qui se produisent de façon saisonnière et annuelle et au cours des années.

Ailleurs que sur la côte nord, les oiseaux sont habituellement largement dispersés et exploitent de nombreux endroits, même de petits étangs, marais et champs inondés. Les berges, vasières et marécages associés aux étangs, bassins de stabilisation des eaux usées, cours d’eau et lacs constituent des lieux où les oiseaux migrateurs peuvent se reposer et s’alimenter. Les rives de l’intérieur les plus importantes sont celles du secteur sud de la région des Grands Lacs. Quelques endroits, comme le parc provincial Presqu’île, l’extrémité ouest du lac Ontario, Long Point, les champs d’oignons et le marais Hillman de la pointe Pelée, ainsi que les champs et les marais proches du lac Sainte-Claire abritent certains des plus importants effectifs de limicoles migrateurs dans le sud de la province (voir figure 3B). Cependant, il serait nécessaire d’établir avec plus de précision l’utilisation et l’importance de beaucoup d’autres zones fréquentées de manière opportuniste par les migrateurs (Pittaway, 1999). Globalement, ces rives fournissent des aires d’alimentation à des milliers d’oiseaux, mais on ne connaît pas avec précision le nombre total d’oiseaux de rivage migrateurs qui passent dans le sud.

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4.0 Les menaces existantes et potentielles pour les oiseaux de rivage et leur environnement

Les oiseaux de rivage sont confrontés à des menaces très diverses tout au long de leur cycle biologique, depuis l’Arctique jusqu’en Amérique du Sud. En Ontario, plusieurs de ces menaces continuent de nuire aux limicoles. La plupart sont directement reliées aux activités humaines et, par conséquent, se font davantage sentir dans le sud de l’Ontario, où est concentrée la population humaine. L’effet cumulatif de plusieurs menaces s’exerçant dans une même région pourrait constituer le plus grand danger. Les oiseaux de rivage du nord de l’Ontario ont été exposés à peu de menaces dans leurs zones de nidification et leurs haltes migratoires. Toutefois, il se pourrait que les effets des activités qui ont réduit les populations de migrateurs il y a un siècle se fassent toujours sentir, ou que des menaces persistantes existent dans des pays éloignés. Plus importants encore sont les changements climatiques, dont on connaît mal les implications.

Urbanisation

La croissance de la population humaine exerce des pressions grandissantes sur tous les types d’habitats, particulièrement sur les milieux humides du fait qu’elle suscite leur drainage et des activités comme l’utilisation à des fins récréatives, le développement de parcs industriels, le lotissement ou la conversion à des fins agricoles. Le développement résidentiel est cause de perturbation venant des personnes et de leurs chats et chiens, en même temps qu’il contribue à augmenter le nombre d’opossums, ratons laveurs, renards, coyotes, rats et goélands, tous des prédateurs des œufs et des jeunes oiseaux de rivage, et parfois même des adultes. L’accroissement du nombre de prédateurs pourrait avoir contribué à la disparition du Pluvier siffleur dans le sud de la région des Grands Lacs. Le Pluvier kildir, et dans une certaine mesure la Maubèche des champs et la Bécasse d’Amérique, sont des espèces qui pourraient avoir bénéficié dans le passé des perturbations anthropiques associées à l’agriculture et à l’exploitation forestière; toutefois, la perte d’habitats due à l’urbanisation pourrait aujourd’hui avoir un impact négatif important. Des menaces similaires pourraient peser sur la Bécassine des marais et le Chevalier grivelé.

Destruction et dégradation des milieux humides

En Ontario, la destruction de milieux humides partout au sud du Bouclier canadien s’est soldée par la disparition de 83 pour cent des milieux humides du littoral des Grands Lacs et de l’intérieur dans le sud-ouest, les pertes s’élevant à près de 95 pour cent dans certains comtés (Snell, 1987). Le drainage des milieux humides et leur conversion à des fins agricoles ont été les principales causes de ces pertes (Environnement Canada, 1991). Les milieux humides sont aussi dégradés par les plantes envahissantes, les animaux d’élevage et la pollution.

La perturbation marquée du régime hydrique causée par le développement et l’occupation humaine a certainement affecté les populations de Bécassine des marais et de Bécasse d’Amérique. La destruction totale ou partielle de la couverture végétale associée à la croissance agricole, résidentielle et industrielle ou à l’exploitation forestière intensifie le ruissellement et affecte ainsi la qualité de l’eau en augmentant la sédimentation et le flux de contaminants. Elle diminue aussi l’infiltration de l’eau de pluie, réduit les réserves d’eau souterraine, abaisse les nappes phréatiques et réduit la capacité de maintien des débits de surface et des niveaux d’eau des terrains marécageux pendant les périodes sèches dans les bassins hydrographiques (Riley et Mohr, 1994).

Les milliers d’oiseaux de rivage migrateurs qui traversent le territoire deux fois par année exploitent chaque étang, marais et marécage offrant de la nourriture. On ne sait pas quel a été l’effet sur les migrateurs de cette perte de milieux humides dans le sud. Heureusement, des milliers de lacs, rivières et étangs sont toujours présents, et certaines installations municipales de traitement des eaux usées ont fait apparaître de nouvelles aires d’alimentation. Grâce aux restrictions concernant la destruction de certains milieux humides, les oiseaux pourront continuer à s’y alimenter. Cependant, ces milieux subissent une certaine dégradation causée par des espèces végétales introduites et par la stabilisation des niveaux d’eau. Quand les niveaux d’eau sont maintenus hauts ou bas de façon artificielle, à l’encontre de leur cycle naturel, il y a diminution des ressources alimentaires et des possibilités d’alimentation pour les oiseaux de rivages et des autres oiseaux aquatiques. Les pertes supplémentaires de petits milieux humides, de boisés marécageux et de bassins de stabilisation des eaux usées continueront de restreindre les habitats disponibles pour les migrateurs.

Il y a eu à ce jour très peu de perte et de dégradation des milieux humides dans le nord à cause de leur éloignement géographique.

Destruction des rives

La destruction des habitats riverains est particulièrement marquée dans la région des Grands Lacs, où l’empiétement par le développement et les activités de stabilisation des rives continuent à dégrader ces milieux. De plus, les barrages hydroélectriques aménagés sur la voie maritime et les ouvrages de régulation des débits, en amortissant les cycles hydrologiques annuels et en diminuant en particulier l’exposition périodique des berges, ont entraîné la stabilisation du niveau du lac Ontario. En outre, les rives font l’objet d’une exploitation intense à des fins récréatives – incluant les véhicules de plaisance, le jogging, les promeneurs et leurs chiens, les chasseurs et même les ornithologues amateurs – ce qui peut perturber les oiseaux de rivage et limiter leur accès aux ressources nécessaires à leur nidification et à leur alimentation et avoir ainsi un impact sur leur état physique. Le défrichage des berges dans les aires de loisir élimine des sources de nourriture, ce qui aggrave la situation pour les oiseaux de rivage tant locaux que migrateurs (Pomeroy, 1999). L’utilisation récréative des plages de sable des Grands Lacs a perturbé de nombreuses zones autrefois exploitées par le Pluvier siffleur et a contribué à le faire disparaître de ces rives.

À l’extérieur des Grands Lacs, dans une grande partie du sud de l’Ontario, beaucoup de lacs ont été développés, avec la construction de chalets et l’aménagement d’installations récréatives. Des petits milieux humides ont été remblayés et des zones riveraines sont devenues inutilisables pour les limicoles et beaucoup d’autres espèces. Les chats et les chiens ainsi que d’autres sources de perturbation ont nuit aux oiseaux. Les barrages construits afin de stabiliser les niveaux d’eau inondent souvent les grèves et les milieux humides. Les mesures prises afin de restreindre l’altération des rives pourraient ralentir ces changements, mais ceuxci ont toujours lieu et demeurent une menace. À plus grande échelle géographique, le canotage et le camping récréatifs peuvent dans une certaine mesure perturber des espèces comme le Chevalier grivelé.

Pratiques agricoles

Dans l’ensemble, les terres agricoles du sud de l’Ontario sont exploitées de plus en plus intensivement (Riley et Mohr 1994). Il y a eu un déclin marqué de la superficie de pâturage dans le sud de l’Ontario, soit une baisse de 65 pour cent de 1921 à 1986, suivie d’une autre de 19 pour cent de 1986 à 1996 (Statistique Canada, 1986 et 1997). Les pâturages fréquentés par la Maubèche des champs, le Pluvier kildir et la Bécasse d’Amérique ont été convertis en cultures en rangs qui ne sont pas du tout utilisées par ces espèces; cette situation réduit également les possibilités d’alimentation dans les zones sèches pour plusieurs espèces migratrices (pluviers et Bécasseau roussâtre). Dans bon nombre de vieux champs, on plante des arbres ou laisse pousser la forêt, ou on aménage des lotissements ou des parcs industriels, ce qui détruit l’habitat de la Bécasse d’Amérique. La superficie de champs disponibles pour les limicoles migrateurs au printemps a aussi diminué dans le sud-ouest à cause de la construction de nombreuses serres de culture hydroponique; il s’agit d’un problème local ayant eu jusqu’à maintenant des effets limités.

Pluvier kildir / Mark Peck

Pluvier kildir / Mark Peck

L’agriculture intensive est souvent fortement dépendante des pesticides, des herbicides et des engrais chimiques (Riley et Mohr 1994). Ces substances peuvent contaminer les rives et les marais, de même que la nourriture consommée par les espèces qui fréquentent ces habitats (Noble, 1991; Environnement Canada, 1999).

Les terres agricoles inondées sont des haltes de prédilection pour des espèces migratrices comme le Pluvier bronzé et le Pluvier argenté. Les agriculteurs tentent souvent de drainer les endroits humides qui pourraient nuire au travail de la terre. Les milieux humides peuvent aussi être dégradés par l’érosion excessive des terres agricoles avoisinantes, particulièrement quand il s’agit de pentes dont les sols sont travaillés.

Substances toxiques et maladies

Les effluents industriels polluent des zones comme le port de Hamilton,
et des centaines de produits chimiques ont été trouvés dans les eaux
des Grands Lacs, notamment des composés organochlorés persistants.
Les concentrations de ces derniers ont diminué considérablement au
cours des dernières années, mais ils sont toujours présents dans les
sédiments lacustres et certaines quantités pénètrent encore dans
l’environnement par voie atmosphérique et depuis des sources directes
non détectées (Ryckman et al., 1997). Le ruissellement venant des zones
urbaines entraîne diverses substances chimiques dans les cours d’eau,
étangs et lacs (Environnement Canada, 1999). Les oiseaux de rivage
migrateurs peuvent accumuler des charges toxiques de ces produits en
se nourrissant dans les endroits où les eaux et les sédiments sont
pollués (Napolitano et al., 1992). Le niveau de contamination des
limicoles et les effets de cette contamination sur la reproduction et le
taux de survie de ces oiseaux sont inconnus (Noble, 1991).

Récemment, une éclosion de botulisme de type E a causé la mort de différents oiseaux aquatiques le long des rives du lac Érié et du sud du lac Huron. En 2002, une mortalité massive de limicoles causée par le botulisme a été signalée à la réserve nationale de faune de Long Point, mais on ne connaît pas l’ampleur globale de ces mortalités. Les oiseaux ont probablement contracté la maladie en consommant des parties de poissons infectés ou des vers présents dans les poissons.

Chasse

La chasse non réglementée constituait une menace importance pour la plupart des oiseaux de rivage avant l’adoption en 1917 de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs. Les chasseurs commerciaux en ont abattus par millions, exterminant presque le Courlis eskimau (Gollop et al., 1986) et causant une énorme diminution des effectifs de nombreuses autres espèces limicoles de plus grande taille.Aujourd’hui, la chasse de subsistance dans le nord prélève suivant un mode opportuniste des limicoles de quelques-unes des espèces les plus grosses, et on ne connaît pas ses effets sur les populations. On ne connaît pas non plus l’ampleur et les effets de la chasse dans les aires d’hivernage.

En Ontario, seules la Bécasse d’Amérique et la Bécassine des marais font l’objet d’une chasse sportive. La récolte annuelle de Bécasses d’Amérique en Ontario a lentement diminué au cours des dernières années, passant de 41 000 oiseaux (Lévesque et Collins, 1999) au début des années 1990 à 25 000 en 1999. Ce niveau de récolte ne semble pas avoir d’impact sur la population, mais étant donné le déclin démographique général de cette espèce, l’impact de la chasse devrait être étudié de pair avec le problème des pertes d’habitats.

Chevalier grivelé / Mark Peck

Chevalier grivelé / Mark Peck

La récolte de Bécassines des matais a aussi diminué lentement au Canada. En Ontario, le nombre d’oiseaux prélevés est passé de 5000 par année au début des années 1990 (Lévesque et Collins, 1999) à environ 2 300 en 1999. Étant donné qu’il s’agit d’une espèce généralement commune, la population pourrait se maintenir si les taux de prélèvement demeurent tels que ceux observés récemment; on pense que la baisse de la récolte est attribuable à la diminution du nombre de chasseurs.

Aménagements hydroélectriques

Dans certaines régions du nord de l’Ontario, notamment dans les basses-terres de la baie d’Hudson, les possibilités d’exploitation sont importantes pour le cuivre, le zinc, l’or, le fer, le diamant, l’uranium, et diverses autres ressources minérales. Les abondantes tourbières pourraient aussi être exploitées. Jusqu’à présent, et peut-être pour un certain temps encore, les coûts élevés de la prospection et de l’exploitation ont limité les activités, mais il existe des risques de perturbation des écosystèmes des zones riveraines, ce qui constitue une menace pour les oiseaux de rivage nicheurs. Le pétrole et le gaz naturel sont des ressources qui pourraient être exploitées dans le nord, mais la prospection faite dans les années 1970 a été limitée à certains secteurs de la côte de la baie d’Hudson. Si les activités de prospection reprenaient, des zones de rivage d’une importance vitale pour les migrateurs pourraient être touchées.

La récolte du bois, en particulier les méthodes d’exploitation intensives comme la coupe à blanc, pourrait affecter les nicheurs des régions boréales en altérant l’habitat, soit directement par le prélèvement d’arbres, soit indirectement par son impact sur les milieux humides des régions boréates découlant de changements dans la qualité et la quantité de l’eau.

Hydroelectric Development

À long terme, on prévoit aménager des installations hydroélectriques à plusieurs endroits le long de cours d’eau importants se jetant dans la baie d’Hudson et la baie James. Ces installations inonderaient de grandes zones, ce qui altérerait l’habitat de midification des oiseaux de rivage, notamment berges, îles et estuaires situés en aval des installation. Le régime hydrique des baies changeraient, ce qui modifierait l’envasement et la salinité dans les zones situées près des côtes et aurait un impact sur les populations de proies invertebrés. Les effets négatifs potentiels sur les oiseaux en migration pourraient être importants, mais ils n’ont pas encore été étudiés. Il y a eu dans le passé des propositions de construction d’un barrage hydroélectrique d’un bord à l’autre de la baie James, projet qui détruirait complètement les aires de nidification et de repos du littoral. Un aménagement de ce type aurait un impact catastrophique sur de nombreuses espèces à l’échelle continentale, notamment sur la population de l’est isolée de la Barge marbrée qu’on trouve dans la région de la baie James.

Croissance de la population de la Petite Oie des neiges

Les changements dans les pratiques agricoles dans les aires d’hivernage du sud ont apparemment contribué à accroître les populations de Petite Oie des neiges du centre du continent d’environ 5 pour cent par année depuis 1969, l’effectif total atteignant aujourd’hui plus de 4,5 millions d’oiseaux (Abraham et al., 1998; Abraham et Jefferies, 1997). Les côtes du nord de l’Ontario sont d’importantes haltes migratoires pour les Petites Oies des neiges (Bellrose, 1980; Thomas et Prevett, 1982). Des centaines de milliers d’oies en migration utilisent cette région tant au printemps qu’à l’automne (Abraham et al., 1999). De plus, la colonie du cap Henrietta Maria renferme plus de 400 000 adultes, et vers la fin de l’été, sa population compte plus d’un million d’adultes, de non-reproducteurs et de jeunes qui occupent l’ensemble du parc provincial Polar Bear. La colonie de nidification couvre 400 kilomètres carrés, et plus de 290 kilomètres de côte sont utilisés pendant la période d’élevage des petits. Les effets cumulatifs du broutage et du fouissage intensifs sur les communautés végétales des marais sont évidents à plusieur endroits (Abraham et al., 1998). On n’a pas encore évalué l’ampleur des effets de cette exploitation sur les aires de nidification et les haltes migratoires de toutes les espèces de limicoles. On a cependant observé des déclins notables chez certaines espèces de limicoles nicheuses dans la zone de la colonie d’Oies des neiges de la baie La Pérouse au Manitoba, où les oies ont altéré de manière importante les habitats proches du littoral (Rockwell et al., en prép.).

Changements climatiques

Au cours du siècle prochain, on prévoit une augmentation de la température moyenne à la surface du globe de 1,4 à 5,8 °C (Dunn et Flavin, 2002), ce qui représente un taux d’accroissement 15 à 40 fois supérieur aux taux les plus élevés du passé, ce qui entraînera des modifications majeures de l’environnement (Smith et al., 1998). Les changements les plus marqués auront probablement lieu dans les parties nord de la province. Les prévisions comprennent la fonte du pergélisol dans les zones subarctiques et un déplacement vers le nord de la limite de la forêt boréale sur une distance pouvant atteindre 500 kilomètres; l’assèchement des tourbières et des forêts, qui deviendraient alors vulnérables au feu; une hausse du niveau de l’océan de trois à huit centimètres par décennie qui pourrait inonder les marais côtiers du nord si le relèvement isostatique du continent n’arrive pas à compenser l’élévation du niveau de l’eau; une baisse considérable des niveaux des Grands Lacs qui pourrait perturber gravement les marais du littoral, mais aussi exposer de nouvelles aires d’alimentation; une augmentation des épisodes de temps violent qui pourraient entraîner l’inondation d’habitats de nidification ou des pertes chez les jeunes oiseaux à cause du temps froid et pluvieux; une augmentation de maladies infectieuses comme la malaria et l’encéphalite chez les migrateurs. Un bon nombre de milieux humides subarctiques pourraient se rétrécir, et les étangs et les lacs peu profonds pourraient se remplir de végétation. Les changements dans les niveaux d’eau, l’humidité du sol et les températures vont perturber les populations d’organismes benthiques, ce qui pourrait nuire à l’alimentation des oiseaux de rivage. Comme ces changements pourraient avoir des effets tant négatifs que positifs, on ne peut à l’heure actuelle en prévoir l’impact global, mais nous devons les surveiller pour établir des prévisions et élaborer des mesures d’atténuation, si possible.

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5.0 Les besoins prioritaires en matière de
conservation des oiseaux de rivage en ontario

5.1 Introduction

Cette partie indique les activités scientifiques et les mesures de gestion qui s’avèrent importantes pour la conservation des oiseaux de rivage en Ontario. Ces éléments aident à définir les actions prioritaires et à déterminer des activités qui optimiseront la coordination et limiteront le chevauch ement des efforts. Les initiatives de conservation sont groupées en trois sections :

  • Caractéristiques des populations et des répartitions. Cette section décrit les activités de recherche qui permettront de mieux connaître la taille des populations, les tendances démographiques et la répartition des espèces dans le temps et dans l’espace; ces études contribueront au programme pour la surveillance régionale et internationale des oiseaux de rivage (PRISM), qui est géré par un comité canado-américain dont le mandat est de veiller à l’uniformité et à l’efficacité des relevés et des activités de surveillance.


  • Habitats. On indique dans cette section ce qui doit être fait pour bien définir les besoins des oiseaux de rivage en matière d’habitat.


  • Conservation et gestion. Dans cette section, on décrit, sur la base des informations concernant les populations et les habitats, les mesures qui contribueront de manière notable à la conservation des oiseaux de rivage en Ontario.

Dans chacune de ces trois sections, on traite séparément des nicheurs et des migrateurs. Pour chaque élément, on indique le niveau général de priorité et la RCO correspondante.

5.2 Activités scientifiques

5.2.1 CARACTÉRISTIQUES DES POPULATIONS ET DE LEUR RÉPARTITION

Oiseaux de rivage nicheurs

Les activités scientifiques nécessaires concernant les effectifs et les répartitions des limicoles nicheurs en Ontario sont les
suivantes :

  1. Déterminer les aires de nidification et établir des estimations précises de la taille et des tendances des populations. Dans une grande partie du nord de l’Ontario, il n’existe aucun accès routier et le nombre d’endroits où les avions peuvent atterrir est limité, ce qui rend difficile et coûteuse la surveillance des oiseaux dans cette région. De ce fait, il n’existe aucune évaluation précise de la taille des populations et de l’étendue totale des aires de répartition des oiseaux de rivage qui nichent dans cette région. Ces informations sont vitales pour établir le degré de priorité des diverses espèces en ce qui concerne leur conservation. L’élaboration de méthodes permettant d’obtenir de telles informations constitue un des éléments majeurs du PRISM, et demandera la coopération d’un nombre important d’organismes, notamment de l’extérieur de l’Ontario. (Priorité élevée)

  2. Les priorités pour les diverses espèces sont les suivantes :

    A. Espèces dont les effectifs sont relativement faibles et dont une proportion potentiellement importante des effectifs, ou des sous-populations isolées, nichent en Ontario. La Barge hudsonienne, qui a déjà été considérée comme rare en Ontario, pourrait avoir jusqu’à un quart de son aire de nidification dans la province, ce qui fait que cet oiseau doit occuper une place importante dans les efforts régionaux de conservation. On ne connaît pas non plus la taille de la population isolée de Barge marbrée présente à la baie James, mais elle semble être relativement faible. On devra effectuer des études concernant les raisons de sa taille restreinte, son statut taxinomique et son aire de répartition hivernale. (Priorité élevée – RCO 7)

    B. Espèces nichant dans le sud exposées à des menaces anthropiques plus importantes. Dans le passé, les oiseaux de rivage nichant dans le sud ont été souvent favorisés par les premiers changements anthropiques, mais aujourd’hui, ils sont menacés de déclins potentiellement graves à cause des nouvelles pratiques d’utilisation des terres associées à la croissance de la population humaine. Les pressions qui en découlent rendent davantage nécessaire une surveillance continue afin de déterminer les menaces qui pèsent sur les limicoles dans cette partie de la province. En même temps, le grand nombre d’habitants et la facilité d’accès dans cette région permettent de pouvoir compter sur un plus grand nombre de bénévoles pour la réalisation de relevés qui pourraient accroître considérablement notre connaissance des populations d’oiseaux de rivage. Comme aucune des six espèces dont l’aire de nidification dans le sud de l’Ontario est très étendue ne niche que dans cette région, il est nécessaire de coordonner le plus possible les relevés et les efforts de surveillance effectués dans cette région avec ceux effectués dans le nord de la province afin d’évaluer les changements relatifs et les effectifs totaux. Les espèces prioritaires dans ce groupe sont notamment la Bécasse d’Amérique et la Maubèche des champs, deux espèces dont les effectifs semblent en déclin. (Priorité élevée – RCO 12 et 13)

    C.
    Chevalier solitaire / Mark Peck

    Chevalier solitaire / Mark Peck

    Espèces dont une proportion importante de la population reproductriu niche en Ontario. Les basses-terres de la baie d’Hudson en particulier, et, dans une moindre mesure, l’ensemble de la forêt boréale de la province, abritent une forte proportion des populations canadiennes du Grand Chevalier, du Petit Chevalier et du Chevalier solitaire. Il n’existe pas d’estimation de la taille de leurs populations, ces espèces étant largement dispersées dans des endroits inaccessibles durant la saison de nidification, notamment le Grand et le Petit Chevalier, et il n’existe que peu d’information sur l’étendue de leur répartition dans la province. Le Chevalier solitaire ne se rassemble nulle part en groupes importants, et pour les estimations des densités de nicheurs, il pourrait être préférable de compter sur des données recueillies dans le cadre de relevés connexes (p. ex. les recensements annuels de la sauvagine nicheuse et l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario 2001-2005). (Priorité moyenne – RCO 7, 8 et 12)

    D. Espèces nichant dans l’Arctique dont une partie assez importante mais non déterminée de leur aire de nidification se trouve en Ontario. Les aires de nidification de plusieurs oiseaux de rivage nichant dans l’Arctique s’étendent jusque dans l’Ontario, et un nombre important de Pluviers semipalmés, de Bécasseaux semipalmés, de Bécasseaux variables, de Bécasseaux à échasses et de Phalaropes à bec étroit pounaient nicher dans la province. Cependant, il n’existe pas de bonnes estimations du nombre de ces oiseaux dans la province, ni de la proportion que représentent leurs effectifs ontariens dans leur population canadienne totale. (Priorité moyenne – RCO 7)

    E. Espèces discrètes probablement peu abondantes. En Ontario, les basses-terres de la baie d’Hudson se trouvent entre les deux zones de nidification de deux sous-espèces du Bécassin roux. Il n’y a pas si longtemps, ce dernier n’était même pas considéré comme un oiseau nicheur dans la province, et on présume qu’il est très rare. Cette espèce est difficile à trouver et à étudier, et son abondance dans la province est peut-être très sous-estimée. (Priorité moyenne – RCO 7)

    F. Autres espèces d’oiseaux de rivage nichant dans le nord de l’Ontario. Il est nécessaire de mieux connaître la taille et la
    répartition globale de la plupart des espèces afin de pouvoir établir leur niveau de priorité pour les activités de conservation dans la province. (Priorité moyenne – RCO 7 et 8)


  3. Effectuer la surveillance des tendances des populations des espèces recensées dans le cadre de divers relevés printaniers effectués par des bénévoles ou des organismes. La priorité devait être d’analyser les données et améliorer les relevés dans la mesure du possible. Les relevés à prendre en compte sont le Relevé des oiseaux nicheurs, le Programme de surveillance des oiseaux forestiers, le Programme
    de surveillance des marais, l’Inventaire du plan conjoint sur le Canard noir et le Relevé printanier des Bécasses d’Amérique. (Priorité élevée – RCO 8, 12 et 13)


  4. Étudier la dynamique des populations afin d’établir et de surveiller des indices de productivité et de mortalité pour les espèces dont on sait que la population est en déclin important. Actuellement, il y a peu ou pas d’information sur les taux de reproduction, le nombre de petits qui atteignent l’âge de l’envol par couvée, et la mortalité par âge chez les populations d’oiseaux de rivage qui nichent en Ontario. Par conséquent, il n’est pas possible de déterminer si certains facteurs relatifs à la nidification affectent les populations des oiseaux dont la situation est inquiétante. Ces renseignements pourraient être très importants pour l’élaboration et l’évaluation des programmes de gestion. (Priorité élevée – RCO 7, 8, 12 et 13)


  5. Entreprendre des études de marquage par couleurs ou de télémétrie afin de déterminer les voies migratoires et les aires d’hivernage de certaines espèces qui nichent dans le nord de l’Ontario, notamment la Barge hudsonienne, la Barge marbrée, le Grand Chevalier et le Petit Chevalier. Les voies migratoires de certaines espèces d’oiseaux de rivage qui nichent dans le nord de l’Ontario ainsi que les zones où elles font halte et où elles passent l’hiver sont en grande partie inconnues. De ce fait, on ne peut évaluer les causes potentielles des déclins pouvant résulter de facteurs extérieurs à leur aire de nidification. (Priorité moyenne – RCO 7)


  6. Documenter de façon plus complète la fluctuation annuelle des effectifs et la répartition du Pluvier siffleur, espèce en voie de disparition. Il est possible que le Pluvier siffleur niche encore en Ontario, du moins à l’occasion, à deux sites connus du lac des Bois. Dans le cadre du plan de rétablissement de cette espèce, on entreprendra la recherche de tous les sites de nidification possibles et on continuera à effectuer la surveillance de son occurrence (Goossen et al., 2002). (Priorité élevée – RCO 12 et 13)


  7. Déterminer les zones de nidification les plus fréquentées par certaines espèces. On devrait prioriser les espèces dont la majeure partie de l’aire de nidification se trouve dans le sud de l’Ontario et qui risquent le plus de subir un déclin (Maubèche des champs, Bécasse d’Amérique) en raison des pressions anthropiques. Le repérage des meilleures zones de nidification est crucial pour comprendre les caractéristiques des habitats propices et aide à déterminer les sites prioritaires pour les activités de conservation. (Priorité élevée – RCO 13)

Oiseaux de rivage migrateurs

Les activités scientifiques nécessaires concernant les effectifs et les répartitions des limicoles migrateurs en Ontario sont
les suivantes :

  1. Évaluer de manière exhaustive l’importance des côtes de la baie d’Hudson et de la baie James pour les limicoles migrateurs, tant au printemps qu’à l’automne. Bien que les côtes du nord soient des zones de migration très importantes pour les oiseaux de rivage qui voyagent entre l’Arctique et les aires d’hivernage de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, les relevés passés n’ont donné que des estimations incomplètes de l’utilisation de ces côtes en raison de la difficulté à les couvrir en totalité ou à effectuer les recensements durant les meilleures périodes. Il est important d’obtenir des données beaucoup plus précises et exhaustives concernant la taille des populations et les répartitions de chacune des espèce migratrices les plus importantes qui utilisent les côtes du nord, afin de mieux cibler les efforts de conservation et de contribuer à l’évaluation de la taille et des tendances des populations de ces oiseaux dans une perspective mondiale. (Priorité élevée)


  2. Les besoins spécifiques en matière d’information sont en ordre de priorité les suivants :

    A. Déterminer les effectifs de pointe et les répartitions des principales espèces qui font halte sur les côtes au moyen de relevés aériens conçus à cet effet. Ces relevés, qui pourraient faire appel à des techniques informatisés de dénombrement, devraient être réalisés d’abord à l’automne, époque de l’année où les oiseaux sont habituellement le plus abondants et la période de halte est plus longue. Ces travaux pourraient contribuer à la surveillance d’espèces hautement prioritaires comme la Barge hudsonienne, la Barge marbrée et le Bécasseau maubèche. (Priorité élevée – RCO 7)

    B. Estimer les effectifs totaux des limicoles utilisant les côtes par l’étude du taux de renouvellement des principales espèces y faisant halte. Ces travaux devraient être effectués à l’aide de techniques de marquage et de radiotélémétrie, de même que par baguage ordinaire, et nécessiteraient l’installation de stations sur le terrain dans les zones où les oiseaux de rivage se rassemblent en grand nombre. (Priorité moyenne – RCO 7)

    C. Déterminer le sexe, la classe d’âge, les dimensions linéaires et le poids des oiseaux présents à différentes périodes, et relier ces données aux taux de renouvellement. Ces informations aideront à surveiller la productivité des espèces et la qualité des haltes migratoires, et nous renseigneront sur les sous-espèces. Une partie de ce travail pourrait être effectuée par réanalyse d’anciens ensembles de données au moyen de méthodes statistiques plus modernes. (Priorité moyenne – RCO 7)


  3. Évaluer l’importance du sud de l’Ontario pour les limicoles migrateurs par la détermination de l’utilisation par ces oiseaux d’un échantillon statistique d’habitats propices couvrant toute la région au plus fort de la migration, et appliquer les niveaux d’utilisation obtenus aux estimations des quantités totales des divers types d’habitats. Les oiseaux de rivage qui migrent en passant par le sud de l’Ontario utilisent des habitats très divers, à une multitude d’endroits différents. On ne connaît pas l’importance des divers types d’habitats, ni leur impact global en tant qu’escales potentiellement utiles pouvant être fréquentées, même brièvement ou irrégulièrement. Ces renseignements pourraient servir à déterminer les priorités en matière de conservation, notamment si on doit agir à grande échelle ou site par site. Ces travaux pourraient être entrepris en coopération avec le projet de l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario; certains bénévoles pourraient établir l’utilisation de leurs lieux d’observation respectifs par les oiseaux de rivage en dehors de la période du relevé des oiseaux nicheurs. (Priorité élevée – RCO 13)


  4. Évaluer l’impact de la récolte d’oiseaux de rivage sur les tendances des populations. Les enquêtes nationales sur les prises de Bécasses d’Amérique et de Bécassines des marais devraient être poursuivies. Il serait également nécessaire d’étudier les effets de la chasse autochtone sur la population de Barge marbrée. (Priorité élevée – RCO 12 et 13)


  5. Améliorer la surveillance de la migration des limicoles à l’aide d’évaluations plus fréquentes et plus étendues des effectifs, ajoutées aux activités de l’Inventaire des oiseaux de rivage de l’Ontario. Cet inventaire et les relevés connexes effectués dans tout l’Amérique du Nord et les Caraïbes sont les seuls instruments coordonnés pour la surveillance des tendances des populations d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux limicoles. L’Ontario joue à cet égard un rôle important, car c’est un des seuls endroits de l’intérieur de la masse continentale à effectuer la surveillance de la migration des oiseaux de rivage. (Priorité élevée – RCO 12 et 13)


  6. Déterminer le degré d’utilisation répétée de zones particulières du sud de l’Ontario par les limicoles, afin de savoir s’il s’agit de haltes migratoires régulièrement utilisées par certains individus ou s’il s’agit de zones utilisées de façon aléatoire et opportuniste par les migrateurs. Ces renseignements aideraient aussi à orienter les stratégies de gestion des habitats. (Priorité moyenne – RCO 13)


  7. Déterminer les lieux de reproduction et d’hivernage des limicoles migrateurs faisant halte en Ontario à l’aide de diverses techniques de marquage et d’analyse. On dispose de peu d’information sur les voies migratoires ou les lieux d’hivernage des oiseaux de rivage pour évaluer les causes potentielles de déclin à l’extérieur de l’aire de nidification. Ce type de renseignements favorisent également la création de partenariats en matière de conservation. (Priorité moyenne – RCO 7)

5.2.2 HABITATS

Oiseaux de rivage nicheurs

Les activités scientifiques nécessaires concernant les habitats des espèces limicoles qui nichent en Ontario sont les suivantes :

Barge hudsonienne / Mark Peck

Barge hudsonienne / Mark Peck

  1. Déterminer avec précision les habitats de nidification des divers limicoles nicheurs et repérer leurs caractéristiques cruciales. Pour la majorité des espèces d’oiseaux de rivage nicheurs, on ne connaît que les caractéristiques générales de leurs habitats de nidification. Il est nécessaire d’établir les exigences spécifiques de chaque espèce afin d’évaluer la disponibilité de ces habitats et de repérer les menaces potentielles; il s’agit là d’un élément important du PRISM. Ces travaux sont particulièrement importants pour les espèces dont l’aire de nidification est limitée (régions de la limite des arbres et de la toundra) et les espèces dont une grande partie de l’aire de nidification pourrait être touchée par des activités humaines étendues (p. ex. urbanisation, agriculture et exploitation forestière). La télédétection associée à des vérifications intensives au sol pourrait jouer un rôle majeur à cet égard (p. ex. Morrison, 1997; Gratto-Trevor, 1996). (Priorité élevée – RCO 7 et 13)


  2. Déterminer les menaces existantes et potentielles pesant sur les habitats de nidification et en évaluer les effets probables à court et à long terme. L’accent devrait être mis sur les dangers présents, notamment la surabondance des oies, l’urbanisation, les pratiques agricoles et forestières, et la présence de substances toxiques. Ce travail nécessitera une coopération s’étendant à tout l’hémisphère pour être efficace. (Priorité élevée – RCO 7, 8, 12 et 13)


  3. Repérer tous les habitats propices à la nidification du Pluvier siffleur en Ontario. Cette information sera nécessaire au cas où des techniques de rétablissement comme la réintroduction seraient envisagées. (Priorité élevée – RCO 12 et 13)

Oiseaux de rivage migrateurs

Les activités scientifiques nécessaires concernant les habitats des limicoles migrateurs de l’Ontario sont les suivantes :

  1. Déterminer l’importance d’habitats côtiers spécifiques de la baie James et de la baie d’Hudson grâce à des études des variations temporelles et spatiales dans les ressources en invertébrés en rapport avec la salinité et les substrats. Les apports d’eau douce venant des nombreux cours d’eau ont des effets notables sur la salinité de l’eau à proximité des embouchures, ce qui influe sur les populations d’invertébrés. Les alluvions transportées par les grands cours d’eau et réparties par les courants le long des rivages des baies ont également un impact sur les populations d’invertébrés. Il est nécessaire de comprendre les profils de circulation et les effets des eaux douces entrant dans les baies pour évaluer les effets que pourraient avoir sur les habitudes des limicoles migrateurs des changements dans ces profils (dus par exemple à des projets hydroélectriques). (Priorité élevée – RCO 7)


  2. Examiner les menaces existantes et potentielles pesant sur la capacité biotique de la zone côtière de la baie James et de la baie d’Hudson attribuables à la surabondance des oies. La présence d’un très grand nombre de Petites Oies des neiges a fortement perturbé les sédiments et les marais dans cette zone. On ne connaît à peu près rien des effets de ces oies sur les populations d’invertébrés. Les conséquences à court et à long terme de ces perturbations doivent être évaluées conjointement avec l’influence du relèvement isostatique et des changements climatiques. (Priorité élevée – RCO 7)


  3. Évaluer les ressources alimentaires disponibles dans les différents types d’habitats afin de déterminer la valeur que peuvent avoir ces habitats pour les limicoles migrateurs. On ne sait pas si les haltes migratoires du sud de l’Ontario permettent aux oiseaux d’accumuler des réserves lipidiques pour de longs vols migratoires, ou s’ils ne les exploitent que pour maintenir leur poids en vue de courts vols. Conjointement avec la détermination du taux de passage des limicoles, on doit évaluer les ressources alimentaires présentes, l’utilisation de ces ressources et l’importance des petites parcelles d’habitat en rapport avec les besoins énergétiques des oiseaux de rivage migrateurs. Le rôle et l’importance des bassins de stabilisation des eaux usées comme habitats pour ces oiseaux devraient faire l’objet d’évaluations plus poussées. (Priorité élevée – RCO 13)


  4. Déterminer les effets possibles des substances toxiques présentes dans l’environnement sur les oiseaux de rivage migrateurs. Certains des limicoles migrateurs qui s’arrêtent dans le sud de l’Ontario se nourrissent à des endroits où l’eau et les sédiments sont pollués ou possiblement pollués. Les effets des contaminants sur les limicoles n’ont jamais fait l’objet d’études exhaustives au Canada (Noble, 1991). (Priorité élevée – RCO 13)


  5. Déterminer les effets sur les limicoles migrateurs de la perte d’habitats causée par divers facteurs connus en Ontario. On ne sait pas si les oiseaux de rivage ont subi dans le sud de l’Ontario des pertes d’habitats importantes, qui pourraient influer sur leurs effectifs, ou s’il existe encore plus d’habitats que nécessaire pour les effectifs de migrateurs fréquentant cette région. Les populations de limicoles migrateurs augmenteraient-elles si la superficie d’habitat disponible était accrue dans le sud de l’Ontario? (Priorité moyenne – RCO 13)


  6. Établir l’utilisation des ressources en invertébrés par les limicoles grâce à des études détaillées sur leur alimentation le long des côtes de la baie James et de la baie Hudson. Bien qu’aient été réalisées certaines études concernant les ressources en invertébrés dans les zones côtières du nord, des recherches plus poussées doivent être effectuées afin d’établir les relations précises entre ces ressources et les répartitions et les habitudes alimentaires des limicoles; de plus, il serait possible d’évaluer les changements temporels à long terme grâce à des comparaisons avec les données d’études antérieures. La dynamique de la répartition des oiseaux de rivage dans les deux baies doit être étudiée en tenant compte des variations saisonnières et annuelles de la disponibilité et de la répartition des invertébrés dans les divers habitats. (Priorité moyenne – RCO 7)


  7. Évaluer les effets potentiels de l’élévation du niveau de la mer sur la disponibilité des habitats pour les limicoles migrateurs le long des côtes de la baie d’Hudson et de la baie James, en tenant compte de l’effet du relèvement isostatique. Il s’agirait ici d’un exercice de modélisation qui devrait être fondé sur l’analyse de bases de données de télédétection échelonnées sur de longues périodes. (Priorité moyenne – RCO 7)

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5.3 Conservation et gestion

En connaissant mieux la taille et les tendances des populations d’oiseaux de rivage, leurs répartitions et les habitats qu’ils exploitent, on pourra améliorer nos recommandations en matière de gestion. Il demeure dès aujourd’hui possible de contribuer de manière notable à la conservation des oiseaux de rivage de biens des façons à partir de nos connaissances actuelles.

Les activités de conservation des oiseaux de rivage dans le nord de l’Ontario doivent cibler surtout la zone côtière de la baie d’Hudson et de la baie James. Si les ressources actuelles de cette zone subissaient des altérations importantes, on pourrait s’attendre à des effets désastreux sur un grand nombre d’espèces, tant nicheuses que migratrices. Il est primordial que les Cris, principaux habitants des côtes du nord et utilisateurs des ressources de la région, participent activement aux activités de conservation et de gestion concernant les oiseaux de rivage de cette zone côtière.

Dans le sud de l’Ontario, il existe une quantité considérable d’observations anecdotiques indiquant que les migrateurs limicoles ont déjà fréquenté la région en beaucoup plus grand nombre (Quilliam, 1965; Smith, 1998). Les signes croissants d’un déclin progressif et continu des effectifs de la plupart des espèces de limicoles au cours des dernières années pourraient très bien être liés à la destruction et à la dégradation générales des habitats propices à ces oiseaux dans cette région. Il est nécessaire non seulement de maintenir la quantité d’habitats encore disponible, mais aussi et surtout de mettre en valeur les habitats tant pour les nicheurs que pour les migrateurs du sud de l’Ontario.

Les activités de gestion et de conservation nécessaires concernant les oiseaux de rivage nicheurs et migrateurs de l’Ontario sont les suivantes :

  1. Créer un inventaire des sites utilisés par les limicoles migrateurs dans le sud de l’Ontario. On devrait concentrer les efforts sur les habitats les plus intensément et les plus souvent utilisés. Ce travail devra être entrepris conjointement avec le RRORHO et le programme des ZICO. (Priorité élevée – RCO 13)


  2. Pluvier siffleur / Mark Peck

    Pluvier siffleur / Mark Peck

    Établir des mesures de conservation adéquates afin de répondre aux menaces existantes et potentielles qui pèsent sur les habitats. L’accent devrait être mis sur les menaces les plus imminentes et les plus graves, sur les zones renfermant une grande diversité de limicoles, et sur les zones abritant les plus forts effectifs des espèces préoccupantes. Un élément important de ces mesures serait la participation des propriétaires fonciers, avec lesquels on devrait passer des accords en matière d’intendance visant à protéger les habitats importants pour les limicoles et à faire en sorte que les limicoles migrateurs disposent de ressources alimentaires suffisantes. Cette participation est particulièrement importante dans le sud de l’Ontario, où une grande partie des terres appartiennent à des particuliers ou à des sociétés. La conservation des oiseaux de rivage dépend dans une large mesure de la coopération des propriétaires fonciers. La forte population humaine présente dans cette région offre à la fois des avantages et des inconvénients pour la gestion des activités de conservation des limicoles nicheurs. (Priorité élevée – RCO 12 et 13)


  3. Contribuer aux politiques gouvernementales d’aménagement du territoire et à l’élaboration des politiques de tous les principaux groupes d’utilisateurs des terres lorsque c’est possible, afin de favoriser la conservation des oiseaux de rivage. On devrait viser les politiques relatives à la conservation et à la restauration des milieux humides, à la quantité et à la qualité de l’eau et aux pratiques agricoles, et veiller à ce qu’elles renferment des directives pour la conservation des petits milieux humides présentement considérés comme peu importants dans la province. (Priorité élevée – RCO 7, 8, 12 et 13)


  4. Contribuer aux règlements et politiques gouvernementaux en matière d’exploitation des ressources, en particulier aux plans de gestion de la récolte du bois, car ils peuvent avoir un impact sur les limicoles nichant dans les zones boisées, surtout dans les milieux humides de la forêt boréale. (Priorité élevée – RCO 8 et 12)


  5. Participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans de rétablissement des oiseaux de rivage en péril, comme le Pluvier siffleur. (Priorité élevée – RCO 12 et 13)


  6. Intégrer des mesures de conservation des limicoles dans les plans de gestion des parcs provinciaux et nationaux, des réserves nationales de faune et d’autres réserves fauniques. Cette activité est particulièrement importante pour les plans des parcs provinciaux Polar Bear et Presqu’île. La conservation des oiseaux de rivage devrait également au besoin être intégrée aux plans de gestion des organismes non gouvernementaux concernant les milieux humides situés sur des propriétés privées. (Priorité élevée – RCO 7, 8, 12 et 13)


  7. Offrir une protection officielle aux zones importantes pour les limicoles nicheurs et migrateurs par leur intégration dans des parcs et réserves, et, si cela s’avère impossible dans l’immédiat, favoriser la protection et la conservation de ces zones par l’attribution d’un statut spécial, par exemple en vertu de programmes tels que ceux du RRORHO, des ZICO et des littoraux du patrimoine. On doit accorder la priorité aux côtes de la baie James et de la baie d’Hudson, où une bande côtière assez étroite caractérisée par des vasières et marais intertidaux et des marais ouverts, étangs et hauts-fonds adjacents constitue une zone essentielle dans le cycle annuel des limicoles migrateurs; on devrait envisager d’offrir à ces rivages une protection complète en les intégrant au parc provincial Polar Bear. Des sites importants mais moins prioritaires repérés dans le sud de l’Ontario pourraient être plus efficacement protégés par d’autres moyens : acquisitions privées à des fins de conservation, servitudes de conservation, plans communautaires de conservation (p. ex. ZICO) et accords d’intendance. Les efforts actuels devraient être centrés sur les milieux humides non protégés des zones littorales du sud de la région des Grands Lacs, sur les champs d’oignons de la pointe Pelée et sur les battures du lac Sainte-Claire. (Priorité élevée – RCO 7 et 13)


  8. Mettre en œuvre des activités de gestion expérimentale de l’habitat afin d’élaborer des techniques économiques permettant d’accroître les possibilités d’alimentation des limicoles migrateurs. Dans la mesure du possible, ces techniques devraient être optimisées en les associant à celles utilisées pour d’autres groupes d’espèces, notamment la sauvagine et les oiseaux de marais, et devraient s’inscrire dans un processus de gestion évocutive. Les activités de gestion expérimentale devraient aussi faire l’objet d’une évaluation, afin qu’on puisse distinguer les gains réels des gains apparents (p. ex. nouvelle répartition). Les groupes de naturalistes pourraient jouer un rôle très utile dans cette évaluation. (Priorité élevée – RCO 13)


  9. Surveiller la pression de chasse sur la Bécasse d’Amérique et la Bécassine des marais, et étudier les relations entre les prises et l’abondance de ces oiseaux, la taille et les tendances de leurs populations et la disponibilité de leurs habitats; modifier la réglementation si nécessaire. (Priorité élevée – RCO 12 et 13)


  10. Créer des activités éducatives afin d’accroître la sensibilisation du public aux oiseaux de rivage et aux effets possibles des activités humaines sur leurs effectifs et leurs habitats. Une des priorités devrait être d’intégrer les limicoles dans le programme d’études environnementales des basses-terres de la baie d’Hudson élaboré avec la collaboration des Premières Nations sous l’égide du Plan conjoint des habitats de l’Est (PCHE). Ces activités pourraient faire partie du programme des Shorebirds Sister Schools (U.S. Fish and Wildlife Service). (Priorité moyenne – RCO 13)

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6.0 Communications

Le PCORO s’inscrit dans le cadre général des plans canadien et américain de conservation des oiseaux de rivage. Dans cette perspective d’ensemble, le PCORO prévoit l’élaboration d’outils de communication visant à accroître les connaissances du public en ce qui concerne la biologie des limicoles leur cycle annuel entier, à présenter les grandes lignes des connaissances acquises et des activités qui doivent être menées en rapport avec la biologie et la conservation des oiseaux de rivage dans la province, et à démontrer l’importance de l’Ontario dans les efforts internationaux de conservation des limicoles. L’adoption officielle du PCORO devrait être suivie par l’élaboration d’une stratégie de communication complète visant divers publics cibles, en collaboration avec d’autres initiatives de conservation des oiseaux de rivage, dont les plans nationaux et le RRORHO.

Les publics cibles les plus concernés par le PCORO comprennent :

  • les gestionnaires de l’environnement provinciaux et fédéraux, ainsi que les organismes privés qui travaillent à la conservation des limicoles ou à la gestion des ressources hydriques, des milieux humides et d’autres terres renfermant des habitats pour les oiseaux de rivage;


  • les propriétaires fonciers et les locataires de terres privées ou publiques renfermant des habitats pour les oiseaux de rivage qui mènent des activités agricoles, récréatives ou forestières;


  • les représentants élus des administrations locales, provinciale et fédérale responsables des décisions touchant les oiseaux de rivage et leurs habitats;


  • les particuliers et les groupes qui s’intéressent à la conservation des espèces sauvages, notamment les communautés locales, les associations touristiques, les éducateurs, les étudiants, les clubs, les touristes et les ornithologues amateurs.

Les messages clés à transmettre sont les suivants :

  • Les oiseaux de rivage étaient autrefois généralement plus abondants, mais un grand nombre d’espèces sont aujourd’hui en déclin, y compris certaines de celles qui nichent en Ontario ou font halte sur le territoire ontarien durant leurs migrations. Une espèce (le Pluvier siffleur) est voie de disparition.


  • Les populations de limicoles prennent du temps à se rétablir, les couvées étant petites, la renidification peu fréquente et la maturité sexuelle souvent tardive. Une légère baisse du taux de survie des adultes peut avoir des effets marqués sur la taille des populations.


  • L’Ontario fournit une quantité importante d’habitats importants ou essentiels pour les oiseaux de rivage. De fortes proportions des populations mondiales de certaines espèces fréquentent le territoire ontarien.


  • La destruction et la perturbation des habitats sont les phénomènes les plus néfastes pour les limicoles en Ontario. Les changements climatiques pourraient avoir les effets les plus importants sur leurs habitats.


  • Il est possible d’accroître et d’améliorer les activités de conservation visant la protection des oiseaux de rivage et de leurs habitats par la mise en œuvre de politiques publiques appropriées et de mesures directes de conservation de l’habitat.


  • L’adoption de pratiques respectueuses des habitats sur les terres publiques et privées pourrait permettre un accroissement et une amélioration notables des habitats utilisés par les limicoles nicheurs et migrateurs.


  • Le soutien et la participation des collectivités et des propriétaires fonciers aux activités de conservation des oiseaux de rivage sont essentiels et peuvent entraîner des retombées économiques locales.


  • Une initiative de conservation semblable au PCORO, soit le PNAGS, a été mise en œuvre avec succès et s’est révélée bénéfique tant pour les propriétaires fonciers que pour les populations d’oiseaux. Ce type d’approche est aujourd’hui appliqué à divers autres groupes d’espèces dans des initiatives telles Partenaires d’envol, le programme des ZICO, la Stratégie nationale de surveillance des oiseaux terrestres, et Envolées d’oiseaux aquatiques (plan de conservation du Canada pour les oiseaux marins et les oiseaux aquatiques nichant en colonies). La coordination générale de ces initiatives sera assurée par l’ICOAN.

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7.0 Mise en oeuvre

7.1 Introduction

La mise en oeuvre du PCORO permettra aux gouvernements fédéral et provincial, aux organisations non gouvernementales, à l’industrie et aux propriétaires fonciers de développer les partenariats existants et d’en favoriser de nouveaux. La coordination des activités entraînera une réduction des coûts et permettra d’étendre les efforts à un plus vaste territoire et de les accroître. On créera de nouveaux partenariats en conjuguant les compétences des intervenants en matière de recherche, de surveillance, de protection des habitats, de gestion des milieux humides et des milieux secs, de commercialisation, d’éducation environnementale, de communication et d’élaboration de politiques publiques. De plus, le développement des partenariats existants permettra d’éviter le chevauchement des efforts et de trouver de nouvelles façons de contribuer à la conservation des oiseaux de rivage.

7.2 Partenariats et collaborations

7.2 Partenariats et collaborations Comme les oiseaux de rivage de l’Ontario font partie de populations hémisphériques, les activités ontariennes doivent être coordonnées avec les activités de conservation entreprises ailleurs dans leurs aires de nidification, de migration et d’hivernage. Pour être efficaces, les activités de conservation doivent être menées en partenariat avec d’autres programmes et organismes canadiens et, par l’entremise de programme comme le RRORHO, avec d’autres pays visités par ces oiseaux. Il est aussi essentiel qu’il y ait collaboration avec les initiatives de conservation des limicoles qui mettent en oeuvre les plans nationaux des États-Unis et du Mexique. Les collaborations avec les partenaires des autres parties des RCO 7, 8, 12 et 13 sont indispensables pour maximiser l’efficacité des mesures de conservation et pour bien faire en sorte que des mesures parallèles soient prises dans les zones voisines. Ces collaborations au sein des RCO doivent reposer sur de solides réseaux de contacts avec des partenaires sérieux dans lesquels des échanges réciproques efficaces sont mis en œuvre. L’information technique doit circuler dans les deux sens; le partage des fonds et des ressources

Verification de filets japonais à l’aube / Guy Morrison, Service canadien de la faune

Verification de filets japonais à l’aube / Guy Morrison, Service canadien de la faune

humaines entre les organismes est aussi nécessaire à l’atteinte des buts du plan. Les collaborations se trouvent à être chapeautées par l’ICOAN, qui s’efforce de développer des partenariats pour la conservation et la gestion des habitats de toutes les espèces aviennes au moyen des méthodes et des combinaisons de partenaires les plus efficaces pour la mise en oeuvre des diverses mesures spécifiques. Il doit aussi y avoir collaboration avec d’autres programmes de conservation de l’ICOAN, comme Partenaires d’envol (oiseaux chanteurs et oiseaux terrestres) et Envolées d’oiseaux aquatiques (oiseaux marins et oiseaux aquatiques coloniaux), parce que beaucoup d’habitats exploités par les oiseaux de rivage contribuent au Canada de façon essentielle à la biodiversité et sont importants pour d’autres espèces aviennes.

Les partenariats contribuent à la conservation des oiseaux de rivage en Ontario de diverses manières, dont voici certains exemples.

Conservation des habitats

En Ontario, la majeure partie des activités de protection, de mise en valeur, de restauration de gestion et d’intendance des milieux humides et des milieux secs sont menées par les partenaires du PCHE. Depuis la création de l’ICOAN, le mandat du PCHE a été étendu à tous les
oiseaux indigènes de l’Amérique du Nord et leurs habitats.

Pour faciliter les travaux de l’ICOAN, les habitats naturels du continent ont été cartographiés en 67 RCO. On travaille actuellement à la planification intégrée des activités des diverses instances nationales et infranationales pour bon nombre de RCO, en utilisant ces unités écologiques comme base de discussion (figure 1). En Ontario, la planification biologique intégrée pour la sauvagine, les autres oiseaux aquatiques, les oiseaux terrestres et les oiseaux de rivage a été entreprise dans la RCO 13 (Grands Lacs inférieurs/Plaine du Saint-Laurent), qui chevauche le Québec et quatre États américains. Les zones importantes pour les oiseaux de rivage dans cette RCO ont été cartographiées de façon préliminaire à partir de l’information sur les ZICO et les réserves du RRORHO connues et d’autres données expertes. On établira subséquemment dans ces zones les secteurs prioritaires pour les autres oiseaux de façon à déterminer, entre autres choses, les endroits où les activités de conservation pourraient profiter au plus grand nombre d’espèces.

Cette initiative de planification est la première étape en vue de la prise en compte coordonnée des besoins en matière d’habitat des limicoles et des autres groupes d’oiseaux dans les activités de conservation des habitats menées sur le terrain. L’intégration des oiseaux de rivage dans les activités du PCHE en Ontario devrait s’avérer très avantageuse sur le pan économique. Une bonne part des activités de conservation des habitats des limicoles menées dans l’est le seront probablement dans le cadre du PCHE, qui met de l’avant une planification intégrée pour tous les oiseaux, fondée sur les RCO.

Surveillance des populations

Les populations d’oiseaux de rivage sont surveillées depuis un certain nombre d’années par des bénévoles qui ont entrepris des dénombrements systématiques durant les migrations printanières et automnales. Ces programmes, qui constituent la forme la plus élémentaire de partenariat, ont été élaborés par Guy Morrison au Canada (Relevé des oiseaux de rivage des Maritimes – RORM) et par Brian Harrington aux États-Unis (Programme international de recensement des oiseaux limicoles). Le Relevé des oiseaux de rivage de l’Ontario, qui est issu du RORM, a fourni d’abondantes et utiles données sur les tendances des populations et la phénologie des migrations, et contribuera au PRISM. Plus précisément, les activités de surveillance menées en Ontario fourniront de l’information sur les nicheurs des régions arctiques et boréales de l’Amérique du Nord ainsi que sur les limicoles migrateurs des régions tempérées qui ne nichent pas dans la province. Il serait souhaitable de développer davantage ce programme pour tirer profit du grand nombre d’ornithologues amateurs ontariens et de l’accroissement de nos connaissances concernant les habitats que peuvent fréquenter les limicoles. Ces relevés pourraient aussi être menés dans des zones de démonstration d’habitats aménagés pour les limicoles, tant à des fins d’évaluation de ces habitats qu’à des fins de surveillance des populations.

Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario

Les données recueillies dans la période 2001-2005 pour le deuxième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario, auquel participent divers organismes gouvernementaux et non gouvernementaux ainsi que des collaborateurs privés, fourniront un tableau à jour des répartitions des limicoles nicheurs et des changements dans leurs populations. De plus, la vaste répartition des collaborateurs pourrait permettre de dresser l’inventaire des habitats fréquentés par les limicoles durant leurs migrations, particulièrement dans le sud et le centre de l’Ontario, et d’évaluer l’utilisation de ces zones par ces oiseaux.

Espèces en péril

La nouvelle Loi sur les espèces en péril, qui a reçu la sanction royale en décembre 2002, prévoit un programme d’intendance pour l’établissement de partenariats avec les propriétaires fonciers afin de protéger les espèces en péril et leurs habitats sur les propriétés privées. Bien que ce programme vise les espèces en péril, il pourrait aussi très bien profiter aux autres espèces qui partagent leurs habitats, dont certains oiseaux de rivage. De plus, les espèces visées par la Loi, comme le Pluvier siffleur, devraient bénéficier d’un financement accru des activités de rétablissement de divers partenaires.

Recensements et recherche

Les recensements intensifs dans les aires de nidification et les haltes migratoires, qui constituent un élément essentiel du PCORO, sont coûteux et prennent beaucoup de temps, particulièrement dans les régions éloignées. La meilleure façon de réaliser ce type de travail est de combiner les ressources, tant humaines que matérielles, des gouvernements fédéral et provinciaux, comme on le fait pour les relevés des Bernaches du Canada dans leurs aires de nidification. De même, les priorités en matière de recherche peuvent être mieux poursuivies dans le cadre de collaborations entre les gouvernements, les universités et les organismes non gouvernementaux voués à l’environnement, le comité international de recherche associé aux plans nationaux pouvant s’avérer utile à cet égard.

Activité éducative sur l’écologie des oiseaux de rivage

Dans le cadre du PCHE pour l’Ontario, on a récemment mis sur pied une activité scolaire sur l’écologie des basses-terres de la baie d’Hudson, élaborée avec la collaboration et les conseils des Premières Nations.Vu l’importance du littoral de la baie James pour les oiseaux de rivage à l’échelle de l’hémisphère, on devrait s’efforcer de développer ce genre de partenariats en faisant ressortir l’importance des oiseaux de rivage. Une telle sensibilisation contribuerait à développer l’éthique de la conservation dans cette importante région et pourrait favoriser le développement économique par l’entremise de l’écotourisme responsable.

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7.3 Création du Comité consultatif sur les oiseaux de rivage de l’Ontario

La première étape dans la mise en œuvre du PCORO sera la création d’un comité consultatif. Ce comité aura pour principale fonction de déterminer les activités scientifiques, les initiatives de conservation et les projets spécifiques de recherche et de gestion qui permettront de favoriser la conservation des populations d’oiseaux de rivage en Ontario. La structure du Comité favorisera la coordination des activités de conservation des limicoles dans la province et assurera une liaison avec d’autres comités régionaux ou nationaux de gestion des habitats, selon les besoins.

Les membres réguliers du Comité seront des biologistes et des gestionnaires ayant une expertise en ce qui a trait aux oiseaux de rivage et aux habitats, provenant de ministères fédéraux et provinciaux et d’organisations non gouvernementales. Par ailleurs, le Comité fera appel à des universitaires, à des enseignants d’autres institutions et à des membres de groupes autochtones selon les besoins. Au nombre des rôles et responsabilités du Comité, on comptera les suivants :

  1. Fournir des avis techniques et des recommandations de nature régionale au Conseil de l’ICOAN-Canada et au Groupe de travail national du PCCOR, pour permettre l’atteinte des buts et objectifs du plan national;


  2. Fournir des avis techniques et des recommandations aux organismes régionaux de gestion des habitats (comme le Comité directeur du PCHE pour l’Ontario) et aux responsables de l’élaboration des politiques;


  3. Faciliter la mise en œuvre des projets comme suit :
  • coordonner les initiatives de manière à ce qu’il puisse y avoir transfert de l’expertise et des connaissances entre les projets menés dans différentes régions ou portant sur des espèces différentes;

  • fournir des conseils quant à l’analyse et à l’interprétation des données déjà recueillies ou qui sont en train de l’être;


  • établir des liens avec d’autres initiatives de conservation qui peuvent avoir un impact sur la conservation des oiseaux de rivage;


  • réaliser périodiquement des évaluations et des rapports sur les progrès effectués dans l’atteinte des buts et objectifs du PCORO, et réviser ces buts et objectifs au besoin.


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8.0 Remerciements

Comité de rédaction
Ken Ross Président, Service canadien de la faune
Ken Abraham Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario
Bob Clay Canards Illimités Canada
Brigitte Collins Service canadien de la faune
Jean Iron Ontario Field Ornithologists
Ross James Gateways Centre
Dave McLachlin Canards Illimités Canada
Russ Weeber Études d’oiseaux Canada

Le comité de rédaction tient à remercier les personnes et organismes suivants pour leurs contributions et leur soutien durant la préparation du PCORO :

Yves Aubry Service canadien de la faune, Région du Québec
Debbie Badzinski Études d’oiseaux Canada
Richard Cotter Service canadien de la faune, Région du Québec
Loney Dickson Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord
Garry Donaldson Service canadien de la faune, Bureau national
Rod Fowler Canards Illimités Canada
Cheri Gratto-Trevor Service canadien de la faune, Région des Prairies et du Nord
Kevin Loftus Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Plan conjoint des habitats de l’Est
Margaret McLaren Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Erica Nol Université Trent
Ron Pittaway Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Mark Stabb Habitat faunique Canada, Fonds pour les habitats humides

Remerciements aux personnes suivantes pour leur contribution à l'établissement du présent rapport : Andrew Jano, ministère des Richesses naturelles de l'Ontario (cartes et chiffres); Mark Peck, Musée royal de l'Ontario (photographies); Guy Morrison, Service canadien de la faune (photographies); Eric Reed, Environnement Canada (révision de la traduction). Soutien technique et à la production fourni par Barb Campbell, Rich Russell, Julie Suzanne Pollock et Liz Sauer du Service canadien de la faune - Région de l'Ontario.

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Documents cités

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