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Écosystème Grands Lacs-Saint-Laurent
Milieux humides
Niveau et debit d'eau
Oiseaux aquatiques
Qualite de l'eau
Sediments

La superficie et la fragmentation des milieux humides riverains du système Grands Lacs–Saint-Laurent

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Problématique | Portrait de la situation | Perspectives | Pour en savoir plus


PROBLÉMATIQUE

De plus en plus, les gens reconnaissent que les milieux humides sont des écosystèmes dynamiques, productifs et diversifiés. De nombreux visiteurs sont immédiatement séduits par la beauté naturelle des milieux humides, leur tranquillité et leur contribution au paysage local. D’autres personnes apprécient les milieux humides pour leurs fonctions pratiques et essentielles comme le contrôle de l’érosion et la régularisation des inondations. Ces endroits spéciaux servent à la faune de pouponnières et de sites de nidification, d’aires d’alimentation et de repos, de filtres et de réservoirs d’eau. Ils aident à protéger les zones riveraines des dommages des intempéries et attirent les poissons, les oiseaux, les amphibiens, les reptiles et les mammifères. Ils sont également de merveilleux endroits à explorer et où renouer avec la nature.

Photo: Milieux humides

Les milieux humides sont soit des territoires recouverts d’eau peu profonde, de façon saisonnière ou permanente, soit des zones où la nappe d’eau phréatique affleure la surface. La présence d’eau cause la formation de sols saturés et favorise la dominance des espèces végétales qui tolèrent l’eau. Les milieux humides riverains incluent tous les milieux humides ayant un lien hydrologique quelconque avec les Grands Lacs ou le fleuve Saint-Laurent et qui subissent l’influence de ces derniers. Bien que les marais, les marécages et les tourbières ombrotrophes et minérotrophes soient répandus dans le bassin Grands Lacs–Saint-Laurent, les milieux humides le long des rives abritent surtout des communautés typiques de marais, de marécages et, dans certains cas, de tourbières minérotrophes. La plupart des gens ne font pas de distinction entre ces milieux humides, même si les marais côtiers, les marécages tempérés et les tourbières boréales sont des écosystèmes qui abritent une faune et une flore distinctes.

Malheureusement, les fonctions et la valeur des milieux humides ne sont pas reconnues par tous. Ainsi, durant les quatre derniers siècles, environ les deux tiers des milieux humides des Grands Lacs inférieurs et du Saint-Laurent ont été perdus. La proportion atteint 80 p. 100 et plus dans les régions comme le sud-ouest de l’Ontario et la région de Montréal. Les milieux humides situés en rive sont particulièrement vulnérables aux fortes pressions exercées par le développement dans les régions urbaines et aux stress imposés par la régularisation des niveaux d’eau.

De façon à conserver et à restaurer efficacement les milieux humides, les organismes gouvernementaux et non gouvernementaux ont besoin d’un grand nombre d’informations sur leur localisation, leur type, leur taille et leurs fonctions. À cause de la nécessité d’acquérir de l’information spatiale sur un grand territoire, les stratégies de gestion actuelles en sont venues à recourir fortement à des outils numériques comme la télédétection, la modélisation et les systèmes d’information géographique (SIG) pour aider et maximiser les efforts de conservation.

Cette fiche traite des tendances observées dans les milieux humides le long des rives canadiennes des Grands Lacs, en partant du lac Supérieur jusqu’aux eaux saumâtres du fleuve Saint-Laurent (figure 1). La superficie et la fragmentation des milieux humides y seront toutes deux analysées et discutées.

Figure 1
Localisation de la zone d'étude

Pour plus d'information, cliquez dans les encadrés rouges.

Carte : Localisation de la zone d'étudeLa région du fleuve Saint-LaurentLa région des Grands Lacs et du tronçon international du fleuve Saint-Laurent


Conditions environnementales importantes

L’hydrologie (quantité et qualité de l’eau), les sols et les sédiments ainsi que la morphologie des rives sont des facteurs environnementaux clés qui influencent la distribution et les communautés des milieux humides riverains. Les rives des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent fournissent une grande variété de ces facteurs en multiples combinaisons, ce qui résulte en une diversité de conditions hydrogéomorphologiques le long des rives qui abritent une variété de communautés des milieux humides. Chaque section du bassin possède un régime hydrologique unique à court terme et à long terme. Durant les 20 dernières années, les niveaux d’eau annuels ont fluctué autant que 1,5 mètre dans le lac Huron, mais aussi peu que 0,6 mètre dans le lac Ontario et 0,3 mètre dans le lac Saint-François à cause de la régularisation des eaux de ces bassins. La présence de marées importantes (une marée moyenne de 0,3 mètre à Trois-Rivières et de 3,7 mètres à Québec) et l’eau salée (débutant à Rivière-Ouelle) favorisent encore plus la diversité des milieux humides le long du bassin Grands Lacs–Saint-Laurent. La superficie et la diversité des milieux humides dépendent des fluctuations des niveaux d’eau à court et à long terme. L’alternance de hauts et de bas niveaux conserve un processus dynamique le long des rives qui à la fois élimine la végétation et permet son rétablissement au cours d’un cycle s’étalant sur plusieurs années. Les bassins versants adjacents, par leurs apports en substances nutritives, ont un impact sur la qualité de l’eau et par conséquent sur les communautés de milieux humides riverains. Par exemple, les eaux de ruissellement en provenance des terres agricoles sont souvent riches en éléments nutritifs en comparaison des eaux souterraines et des eaux de ruissellement des bassins hydrographiques forestiers.

Fortement influencés par le type de roche en place et par les dépôts de surface, les sols et les sédiments constituent un autre élément important qui influe sur les caractéristiques des milieux humides. Les granits précambriens dénudés du Bouclier canadien forment la majeure partie de la ligne de rivage du lac Supérieur et de la rive nord du moyen estuaire et de l’estuaire maritime. Des roches sédimentaires tendres et des tills bordent la majeure partie des rives des lacs Érié, Ontario ainsi que de l’estuaire fluvial et du moyen estuaire du Saint-Laurent. L’érosion des rives et une nouvelle sédimentation de ces matériaux meubles ont donné naissance aux milieux humides associés à des formations naturelles qui protègent la ligne de rivage comme des barres de sable, des flèches de sable et des cordons littoraux dans les Grands Lacs inférieurs.


Classification des milieux humides

Des systèmes de classification ont été élaborés pour identifier et catégoriser les différents types de milieux humides. Les systèmes traditionnels de classification des milieux humides s’appuient surtout sur la couverture végétale parce que le type de végétation (ou son absence) peut être interprété de façon fiable à partir de photographies aériennes ou de la télédétection. Cette classification, quoiqu’elle ne soit pas spécifique aux milieux humides riverains, fournit également une information précise sur les communautés animales et végétales associées à chaque type de milieu humide.

Photo: Marécage Les marécages sont des milieux humides dominés par des arbres et des arbustes, périodiquement recouverts d’eau stagnante, à drainage pauvre, et souvent dotés de sols organiques neutres ou légèrement acides.
Photo: Marais Les marais sont des milieux humides presque toujours inondés, caractérisés par un mélange de végétation aquatique émergente, flottante et submergée comme les roseaux, les carex, les potamots et les nymphées. Les marais peuvent se subdiviser en bas marais (toujours inondés) et en hauts marais ou prairies humides (inondés au printemps seulement).
Photo: Shallow water Les eaux peu profondes sont des zones de transition entre les milieux humides saturés d’eau ou périodiquement inondés (comme les tourbières ombrotrophes, les tourbières minérotrophes, les marais et les marécages) et les plans d’eau profonds permanents. Elles sont caractérisées par la dominance des plantes aquatiques flottantes et submergées.
Photo: Tourbières ombrotrophes Les tourbières ombrotrophes sont des milieux humides où s’accumule la tourbe et alimentés en eau, en majeure partie, par les précipitations. Elles ont des sols organiques acides et contiennent souvent des sphaignes et des éricacées arbustives. Bien qu’elles soient encore abondantes dans le bassin des Grands Lacs supérieurs, les tourbières autrefois fréquentes dans les basses-terres du Saint-Laurent ont presque totalement disparu aujourd’hui.
Photo: Tourbières minérotrophes

Les tourbières minérotrophes se caractérisent par l’accumulation de tourbe et sont alimentées en eau principalement par des eaux souterraines. Elles abritent une variété d’espèces végétales comme les orchidées, les carex et les graminées. On les retrouve surtout dans la région des Grands Lacs supérieurs et rarement, à l’état naturel, dans les autres régions du système Grands Lacs–Saint-Laurent.


Les classifications fondées sur la végétation et les sols ne suffisent souvent pas à décrire les différences entre les types de milieux humides. Les caractéristiques hydrologiques (eau) et géomorphologiques (terrain) peuvent également servir à classifier les milieux humides. Le contexte hydrogéomorphologique aide à comprendre les variables environnementales qui influencent les communautés végétales et animales dans les milieux humides, comme la distribution et l’abondance de la végétation. Un projet de classification décrit plus loin a récemment été développé et appliqué aux milieux humides riverains des Grands Lacs. Dans ce projet, il y a trois grands systèmes, fondé chacun sur la principale influence hydrologique sur le milieu humide. Une subdivision de ces systèmes est également possible et même nécessaire dans plusieurs cas.

Photo : Milieux humides lacustres Les milieux humides lacustres sont dominés principalement par des influences lacustres, dans des baies protégées ou sur une étendue de rive à découvert.
Photo : Milieux humides fluviaux Les milieux humides fluviaux sont principalement contrôlés par les processus fluviatiles, bien que le reflux fréquent ou périodique des lacs dans les rivières soumettent ces milieux humides à l’influence des processus lacustres.
Photo : Milieux humides protégés par des barrières naturelles

Les milieux humides protégés par des barrières naturelles sont ceux qui, à cause des processus côtiers, ont été séparés physiquement d’un lac ou d’une rivière par un cordon littoral ou par une série de crêtes de plage. Toutefois, les niveaux d’eau de ces milieux sont encore fortement influencés par le lac ou la rivière, à cause de leur connexion avec les eaux souterraines ou des ouvertures périodiques d’une crête de plage. Les processus lacustres et fluviatiles peuvent tous deux influencer ces milieux humides.


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