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INFOS SAINT-LAURENT

Eau et sédiments

Les masses d’eau du Saint-Laurent

Plusieurs masses d’eau, aux caractéristiques physico-chimiques naturelles bien distinctes, composent les eaux du fleuve Saint-Laurent.

Le Saint-Laurent compte cinq masses d’eau principales :

  • les eaux des Grands Lacs (amont et aval de Montréal);
  • les eaux de la rivière des Outaouais;
  • les eaux de mélange des rivières des Outaouais et L’Assomption (mélange des Outaouais-rive nord);
  • les eaux de mélange des tributaires de la rive sud et des Grands Lacs (mélange Grands Lacs-rive sud);
  • les eaux de la région de Québec;

et neuf masses d’eau secondaires associées aux principaux tributaires :

  • les eaux de la rivière Saint-Louis;
  • les eaux de la rivière Châteauguay;
  • les eaux de la rivière L’Assomption;
  • les eaux de la rivière Richelieu;
  • les eaux de la rivière Yamaska;
  • les eaux de la rivière Nicolet;
  • les eaux de la rivière Saint-Maurice;
  • les eaux de la rivière Bécancour;
  • les eaux de la rivière Jacques-Cartier.

Les masses d'eau du Saint-Laurent entre Cornwall et Donnacona

Carte : Les masses d'eau du Saint-LaurentEstuaire fluvialTronon fluvial

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À Montréal, les Grands Lacs et la rivière des Outaouais contribuent, en moyenne, 80 p. 100 et 16 p. 100 respectivement des apports en eau au Saint-Laurent. Lors de crues printanières, la rivière des Outaouais peut contribuer jusqu'à 50 p. 100 des apports au fleuve (CSL et Université Laval, 1991, cités dans CSL, 1996).

Photo : Lac des Deux Montagnes

Lac des Deux Montagnes face à l'embouchure de la rivière des Outaouais


Lorsque les eaux des tributaires atteignent le fleuve, elles s’écoulent de façon unidirectionnelle en suivant le rivage. On observe alors deux masses d’eau contiguës qui présentent des caractéristiques différentes et qui coulent côte à côte, parfois sur de longues distances, avant de se mélanger. Entre Cornwall et Québec, il est possible de distinguer 12 masses d’eau, dont six sont formées par la jonction des affluents et du fleuve. Ce n’est qu’à partir de Donnacona, près de Québec, que se produit une homogénéisation verticale et transversale des eaux, sous l’effet dynamique de la marée.

Photo : Lac Saint-Louis

Lac Saint-Louis (en bas, à droite, l'île de Montréal)

Photo : Lac Saint-Pierre

Image de télédétection des masses d'eau au lac Saint-Pierre


Les tributaires du Saint-Laurent, en amont de Québec, parcourent deux régions géologiques : le Bouclier canadien et les Basses-Terres du Saint-Laurent. Les caractéristiques physiques d’une eau, incluant entre autres la conductivité, la couleur apparente, la turbidité, la teneur en matières en suspension et le pH, dépendent principalement de la nature géologique du territoire qu’elle parcourt.

  • La conductivité spécifique est l’une des caractéristiques permettant de délimiter les masses d’eau dans le fleuve Saint-Laurent. Elle indique le taux de minéralisation de l’eau. Les eaux vertes des Grands Lacs, fortement minéralisées, présentent une conductivité d’environ 300 µS/cm, alors que les eaux brunes de la rivière des Outaouais ont une conductivité plus faible, soit 80 µS/cm, indiquant une moins grande minéralisation (CSL, 1996).

  • La couleur apparente dépend notamment des matières colorantes dissoutes. Ainsi, l’eau provenant du Bouclier canadien, c’est-à-dire celle du mélange de la rivière des Outaouais et de la rive nord (eaux brunes), est plus colorée à cause des plus grandes concentrations de substances organiques comme les acides humiques, provenant de la décomposition végétale. La forêt occupe la majeure partie des terres de la rive nord du bassin du Saint-Laurent, alors que l’agriculture domine les rives du lac Ontario. Par conséquent, les eaux vertes des Grands Lacs contiennent moins de substances organiques.

  • La turbidité est influencée principalement par les matières en suspension. L’eau des Grands Lacs contient moins de matières en suspension, étant donné la présence de lacs profonds qui constituent des zones de sédimentation, comme le lac Ontario. Par conséquent, la masse d’eau des Grands Lacs est moins turbide comparativement à celle provenant des tributaires de la rive sud, qui subissent une plus forte érosion des sols et qui, par conséquent, se caractérisent par une charge sédimentaire plus élevée.

Valeurs moyennes des variables physiques dans les principales masses d’eau du Saint-Laurent entre 1985 et 1990

Variables Grands Lacs Rivière des Outaouais Mélange Grands Lacs-rive sud Mélange des Outaouais-rive nord Région de Québec
Conductivité (µS/cm) 305 (220) 80 (127) 272 (41) 171 (126) 244 (189)
Couleur apparente
(mg/L Pt-Co)
13 (146) 62 (91) 56 (26) 86 (85) 48 (137)
Turbidité (UTN) 1,4 (154) 4,2 (92) 6,4 (29) 8,6 (92) 6,0 (153)
MES (mg/L) 2,5 (154) 6,0 (92) 15,0 (29) 14,3 (91) 12,2 (153)
( ) : Nombre de relevés.
Source : Adapté de Rondeau, 1993, cité dans CSL, 1996.

  • L’eau contient naturellement plusieurs ions majeurs, tels les ions calcium (Ca++), magnésium (Mg++), potassium (K+), sodium (Na+), chlorures (Cl-), sulfates (SO4-) et bicarbonates (HCO3-). Les eaux provenant des Grands Lacs sont très minéralisées, c’est-à-dire qu’elles contiennent de fortes concentrations d’ions majeurs. Parce que le bassin inférieur des Grands Lacs est d’origine sédimentaire, donc constitué de milieux plus facilement érodables et lessivables, de plus grandes concentrations de sels se retrouvent dans l’eau : 36,3 mg/L de calcium, 7,9 mg/L de magnésium, 10,8 mg/L de sodium, 1,4 mg/L de potassium, etc.

    Quant au Bouclier canadien, il est formé principalement de roches métamorphiques difficilement altérables. Par conséquent, les eaux de la rivière des Outaouais et de la rive nord, moins minéralisées, contiennent de plus faibles teneurs en ions majeurs : 8,3 mg/L de calcium, 2,1 mg/L de magnésium, 3,0 mg/L de sodium, 0,8 mg/L de potassium, etc. Ces rivières, pauvres en éléments majeurs, sont toutefois riches en fer.

  • Le pH représente la concentration d’ions hydrogène (H+) et détermine si l’eau est basique ou acide. En ce qui a trait aux eaux douces du Saint-Laurent, la masse d’eau des Grands Lacs a une alcalinité moyenne de 89,6 mg/L de CaCO3 et un pH moyen de 8,2, ce qui indique une eau tamponnée, légèrement basique (Rondeau, 1993, cité dans CSL, 1996). La masse d’eau de la rivière des Outaouais est moins riche en ions bicarbonates et plus riche en ions hydrogène, ce qui lui procure un pH neutre de 7,4.

  • La dureté d’une eau influence le potentiel de toxicité des contaminants qui s’y trouvent; moins l’eau est dure, plus le contaminant peut être toxique. La « dureté » d’une eau dépend principalement de ses teneurs en calcium et en magnésium et s’exprime en carbonate de calcium (CaCO3). La masse d’eau des Grands Lacs a une dureté supérieure aux autres masses d’eau du fleuve Saint-Laurent. L’alcalinité est une caractéristique proche de la dureté. Elle représente la concentration d’ions carbonates (CO32-) et bicarbonates (HCO3-) et s’exprime généralement en milligrammes de carbonate de calcium (CaCO3) par litre d’eau.

Concentrations moyennes des ions majeurs dans les principales masses d’eau du Saint-Laurent entre 1985 et 1990

Variables Grands Lacs Rivière des Outaouais Mélange Grands Lacs-rive sud Mélange des Outaouais-rive nord Région de Québec
Alcalinité
(mg/L CaCO3)
89,6 (154) 19,2 (92) 75,0 (29) 43,9 (92) 68,0 (153)
Dureté
(mg/L CaCO3)
123,4 (153) 29,2 (92) 104,8 (29) 61,5 (92) 95,4 (153)
Calcium (Ca++) 36,3 (153) 8,3 (92) 31,0 (29) 17,7 (92) 27,9 (153)
Magnésium (Mg++) 7,9 (154) 2,1 (92) 7,1 (29) 4,2 (92) 6,3 (153)
Sodium (Na+) 10,8 (154) 3,0 (92) 10,7 (29) 7,2 (92) 9,6 (153)
Potassium (K+) 1,38 (154) 0,81 (92) 1,5 (29) 1,17 (92) 1,32 (153)
Chlorures (Cl-) 22,2 (154) 4,3 (92) 19,9 (29) 11,9 (92) 18,2 (153)
Sulfates (SO4-) 27,7 (154) 10,5 (92) 26,4 (29) 16,7 (92) 23,5 (153)
pH 8,2 (221) 7,4 (130) 8,1 (40) 7,7 (128) 7,9 (206)
( ) : Nombre de relevés.
Source : Adapté de Rondeau, 1993, cité dans CSL, 1996.

En résumé, les eaux du fleuve Saint-Laurent présentent les caractéristiques chimiques de trois sources : 1) les eaux du lac Ontario, chargées en ions majeurs et très pauvres en matières en suspension; 2) les eaux de la rivière des Outaouais et des affluents de la rive nord, pauvres en ions majeurs et riches en fer; 3) les eaux des affluents de la rive sud, moyennement minéralisées et très chargées en matières en suspension. Le mélange des masses d’eau, sous l’effet dynamique de la marée près de Québec, crée une homogénéisation des caractéristiques physico-chimiques des eaux du fleuve.


Références

Centre Saint-Laurent. 1996. Rapport-synthèse sur l’état du Saint-Laurent. Volume 1 : L’écosystème du Saint-Laurent. Environnement Canada – Région du Québec, Conservation de l’environnement – et Éditions MultiMondes, Montréal. Coll. « BILAN Saint-Laurent ».

Rondeau, B. 1993. Qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent (1985-1990). Tronçon Cornwall-Québec. Environnement Canada, Conservation et Protection, Région du Québec, Centre Saint-Laurent, Montréal.


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