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INFOS SAINT-LAURENT
La superficie occupée par le Phragmite commun était inférieure à un hectare en 1980 dans les Grandes battures Tailhandier dans la région des îles de Boucherville, à l’est de Montréal. En 2002, près de 33 ha étaient colonisés par cette graminée si envahissante qu’elle menace la biodiversité. Selon les spécialistes, la baisse des niveaux d’eau du Saint-Laurent favoriserait l’envahissement des îles de Boucherville par le phragmite. On rencontre le Phragmite commun (Phragmites australis*) partout dans le monde, à l’exception de l'Antarctique. Au Québec, on peut maintenant le voir de l’Abitibi jusqu’en Gaspésie. Jusqu’à la fin des années 1950, sa distribution était plutôt clairsemée au Québec, mais depuis les années 1970, le phragmite semble en pleine expansion dans le sud-ouest du Québec, notamment dans les milieux humides.
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La présence du phragmite à certains endroits des îles de Boucherville est attribuable à la propagation des graines et des rhizomes dans les sols remaniés, résultant des modifications anthropiques comme l’excavation et le remblayage. Toutefois, les spécialistes ont observé un lien entre les niveaux d’eau et la propagation du phragmite, notamment dans les Grandes battures Tailhandier.
En effet, les conditions hydrologiques auxquelles sont soumises les plantes, particulièrement les faibles niveaux du fleuve et la courte durée d’inondation durant la saison de croissance (1er juillet au 31 octobre) de l’année précédente, favoriseraient l’expansion des colonies de phragmite. Celles-ci tolèrent autant les conditions de sécheresse que l’inondation, mais survivent mal lorsque, durant l’année précédente, les plantes ont poussé à plus de 1,5 mètres au-dessus du niveau moyen de l’eau ou lorsqu’elles ont été inondées pendant plus de 100 jours.
Dans une perspective de réchauffement climatique, on peut imaginer des saisons plus chaudes, plus sèches, plus ensoleillées provoquant la baisse des niveaux d’eau du Saint-Laurent. Toutes ces conditions réunies sont favorables à la croissance du phragmite dans l’écosystème du Saint-Laurent, lequel est soumis à la régulation des niveaux d’eau. Or, la caractérisation des espèces végétales envahissantes et la prévision de leur réponse aux conditions du milieu permettront d’anticiper les conséquences des changements climatiques et, ainsi, d’orienter les décisions liées à la gestion du débit sortant du lac Ontario vers le Saint-Laurent. Les travaux à Environnement Canada se poursuivent afin notamment de suivre l’introduction et la propagation d’espèces végétales envahissantes ainsi que l’état vers lequel les peuplements végétaux évolueront en fonction des conditions de niveau d’eau du Saint-Laurent. *Nomenclature tirée de Frère Marie-Victorin. 1995. Flore laurentienne. 3e éd., mise à jour et annotée par Luc Brouillet et Isabelle Goulet.
Delisle, F., C. Lavoie, M. Jean et G. Létourneau. 2003. « Reconstructing the spread of invasive plants: Taking into account biases associated with herbarium specimens ». Journal of Biogeography, 30 : 1033-1042. Hudon, C. 1997. « Impact of water level fluctuations on St. Lawrence River aquatic vegetation ». Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques, 54 : 2853-2865. Hudon, C., P. Gagnon et M. Jean . 2005. « Hydrological factors controlling the spread of common reed (Phragmites australis) in the St. Lawrence River (Québec, Canada) » . Écoscience 12 : 347-357. Jetté, I. 2000. « Évaluation et cartographie de la répartition de Phragmites australis sur les Grandes battures Tailhandier dans les îles de Boucherville par photo-interprétation multidate (1980-1999) ». Rapport de baccalauréat déposé au Département de géographie et télédétection, Université de Sherbrooke. Lavoie, C., M. Jean, F. Delisle et G. Létourneau. 2003. « Exotic plant species of the St. Lawrence River wetlands: A spatial and historical analysis ». Journal of Biogeography, 30 : 537-549.
Infos Saint-Laurent Impacts des fluctuations des niveaux d’eau sur les plantes aquatiques
Implication des collectivités dans le suivi des espèces végétales envahissantes du lac Saint-Pierre Suivi de la végétation des milieux humides
Bouchard, C. J., R. Néron et L. Guay. 1999. « Phragmite commun (roseau commun) ». Guide d'identification des mauvaises herbes du Québec. Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), Centre ARICO.** Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario. Les mauvaises herbes de l'Ontario : Phragmite commun. |
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