english contactez-nous aide recherche site du canada
quoi de neuf votre environnement information et publications meteo acceuil EC
a notre sujet
centre saint-laurent
organisation sections programmes projets expertise
nouveautes
infos Saint-Laurent
evenements
publications
glossaire
pour nous joindre

INFOS SAINT-LAURENT

Eau et sédiments

À la recherche des polybromodiphényléthers (PBDE), de nouveaux contaminants chimiques dans l’environnement

Les PBDE, connus sous le nom de polybromodiphényléthers, sont abondamment utilisés en industrie pour leurs propriétés ignifugeantes. Bien qu’elles soient utiles, ces nouvelles substances s’accumulent dans l’environnement, notamment dans le Saint-Laurent, et on s’interroge sur leurs effets potentiels. 

Depuis une trentaine d’années, une foule de substances chimiques ont été conçues et introduites dans des produits d’usage courant. Plusieurs d’entre elles, en raison de leurs propriétés ignifugeantes, sont utilisées aujourd’hui dans les textiles, les mousses polyuréthanes, les plastiques, les ordinateurs, les isolants de fils et de câbles, le mobilier, les matériaux de construction, les tapis et les véhicules. Au nombre d’environ 175, ces produits ignifugeants se répartissent dans quatre catégories :

  • les produits inorganiques;
  • les produits organiques halogénés;
  • les produits organophosphorés;
  • les produits azotés.

Les ignifugeants halogénés organiques (dont les ignifugeants bromés) sont les plus abondants et les plus susceptibles de se retrouver dans l’environnement. Ainsi, en 1979 aux États Unis, on détectait dans l’environnement la présence de polybromodiphényléthers (PBDE), substances similaires aux BPC et utilisées comme produit ignifugeant.

Plusieurs travaux réalisés en Europe et en Amérique du Nord montrent que ces produits se sont répandus dans tous les niveaux trophiques et dans les différentes composantes physiques et biologiques de l’environnement. Plus d’une trentaine de ces congénères sont régulièrement détectés dans l'atmosphère, les sédiments, les boues d'épuration, les poissons, les oiseaux, les mammifères marins et les tissus humains. Bien que le niveau de toxicité des PBDE soit encore peu connu, la présence de ces produits dans l’environnement est préoccupante. Certaines recherches suggèrent que les PBDE seraient nocifs pour le foie et le développement du système nerveux et pourraient avoir un impact sur la fonction thyroïdienne.

Utilisation commerciale estimée de PBDE en 1999

penta-BDE
(tonnes)
octa-BDE
(tonnes)
déca-BDE
(tonnes)
Amérique du Nord 8 290 1 375 24 300
Europe 210 450 7 500
Asie 2 000 23 000
Total 8 500 3 835 54 800
Source : Hale et al., 2003.

Qu’en est-il de la présence des PBDE dans le Saint-Laurent ?

Dans le cadre de projets réalisés par des scientifiques d'Environnement Canada, les concentrations de certains congénères de PBDE ont été mesurées régulièrement dans les particules en suspension de l’estuaire fluvial du Saint-Laurent à Québec depuis 1995.

Évolution temporelle des PBDE dans les matières
en suspension à Québec entre 1995 et 2005


Les concentrations de BDE209 ont presque quintuplé dans les matières en suspension près de Québec et doublé dans les sédiments des lacs fluviaux depuis 10 ans. Bien que celui-ci soit parmi les congénères les moins toxiques et les moins bioaccumulables, les produits de dégradation de ce composé le sont davantage.

Concentrations moyennes de PBDE dans les matières
en suspension du Saint-Laurent


Dans les matières en suspension du fleuve, les concentrations sont de trois à quatre fois plus élevées à la hauteur de Québec qu’à la décharge du lac Ontario ou qu’à l’embouchure de la rivière des Outaouais. Les scientifiques constatent donc que le lac Ontario et la rivière des Outaouais ne sont pas les seules sources de PBDE. Les rejets urbains, les égouts pluviaux, les tributaires et les précipitations sont autant de sources potentielles de PBDE dans le Saint-Laurent.

L’augmentation des concentrations de PBDE observée dans le Saint-Laurent se mesure également chez la faune aquatique (voir encadré). Par ailleurs, de récents résultats montrent que les concentrations de PBDEtotaux (24 congénères) ont doublé dans les sédiments superficiels du lac Saint-Pierre depuis dix ans. Voir Profil historique des sédiments du lac Saint-Pierre.

Il n'existe pour l'instant aucun règlement sur les PBDE au Canada, mais Environnement Canada et Santé Canada effectuent actuellement des recherches sur leurs effets sur l'environnement et la santé humaine. Il pourrait en résulter une restriction de leur utilisation. L'Union européenne (UE) a interdit deux préparations à base de PBDE depuis le 1er juillet 2003 et une troisième pourrait être interdite sous peu.


Documentation

Hale, R.C., M. Alaee, J.B. Manchester-Neesvig, H.M. Stapleton et M.G. Ikonomou. 2003. « Polybrominated diphenyl ether flame retardants in the North American environment ». Environmental International, 29 : 771-779.


Liens pertinents

Projets
Suivi de la qualité de l’eau

Suivi de la contamination dans les sédiments du Saint-Laurent

Chimie environnementale des rejets urbains

Environnement Canada – Rapport d'évaluation environnementale préalable des polybromodiphényléthers (PBDE)

Institut national de recherche sur les eaux – Substances chimiques ignifuges : une source de préoccupation environnementale

Santé Canada – Fiche d’information – EDPB (éthers diphényliques polybromés)

Santé Canada – Incidences des éthers diphényliques polybromés sur l'environnement canadien et sur la santé des Canadiens

Illustration : Goutte d'eau

Structure chimique des polybromodi-
phényléthers (PBDE)


Les PBDE, comme les BPC, sont des substances complexes. Ils comprennent 209 congénères et se distinguent en deux groupes : les PBDE légers (molécules à moins de sept bromes) et les PBDE lourds (huit bromes et plus). Ceux dont le poids moléculaire est léger sont moins abondants mais plus toxiques que les congénères plus lourds.

Illustration : Poisson

Le PBDE47, doit-on s’en méfier ?

Même si le PBDE47 est détecté en moins grande concentration que ses congénères, il n’en demeure pas moins qu’il est parmi les plus toxiques. Les études scientifiques récentes tendent à montrer que les PBDE légers sont plus facilement bioaccumulables dans la chaîne trophique.

Illustration : Goutte d'eau

Depuis les années 1980, les concentrations de PBDE ont augmenté de :

• 10 fois chez les mammifères de l’Arctique;

• 10 à 100 fois chez les oiseaux aquatiques;

• 100 à 1000 fois chez les Touladis des Grands Lacs;

• 1000 fois chez les bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent.

Source : Santé Canada, site Internet consulté le 15 juin 2005.

debut