Que sont les acides gras?
Les acides gras sont les éléments constitutifs du gras dans le régime alimentaire. Il en existe trois types : les saturés, les monoinsaturés et les polyinsaturés. Les acides gras oméga-3 appartiennent à ce dernier type. Certains d'entre eux sont considérés « essentiels », car nous ne pouvons les fabriquer en quantités suffisantes dans notre corps. Nous devons donc consommer certains aliments dont la teneur en acides gras oméga-3 est élevée. Parmi les principales sources alimentaires de ces derniers, on trouve le poisson, les huiles de poisson et certaines graines et noix.
Menaces aux sources d'acides gras
Des chercheurs de l'Institut national de recherche sur les eaux (INRE), en conjonction avec plusieurs partenaires, notamment le Département des Pêches et Océans et le U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration, étudient l'incidence des envahisseurs étrangers ou exotiques sur les écosystèmes des Grands Lacs. Cette incidence risque d'avoir des conséquences imprévues pour les populations humaines.
En 2001, on a évalué à 162 le nombre de nouvelles espèces introduites trouvées dans les Grands Lacs. Beaucoup ne sont pas considérées envahissantes et nuisibles, parce qu'elles demeurent en petites populations locales qui ne se répandent pas, alors que d'autres, comme les Moules zébrées et les Moules quaggas, le deviennent énormément et menacent l'intégrité écologique de nos écosystèmes naturels. Après l'invasion des moules, plusieurs espèces invertébrées indigènes ont subi un déclin spectaculaire, en particulier Diporeia, petit animal de fond semblable à une crevette.
Diporeia est un animal dominant des Grands Lacs depuis leur formation à la fin de la dernière période glaciaire. Normalement, ces petites bêtes composent jusqu'à 70 p. 100 de la biomasse vivante d'un secteur donné d'un fond de lac en santé. Diporeia se nourrit directement des algues qui s'établissent au fond du lac, accumulant ainsi de riches provisions d'éléments biochimiques qui sont, par la suite, transférées aux poissons dont elle est la proie.
Le Grand Corégone et d'autres poissons, comme le Gaspareau (historiquement la principale proie du Saumon), bénéficient de la consommation de Diporeia en raison de sa riche teneur en acides gras oméga. Une bonne source d'acides gras essentiels est cruciale pour la survie d'un poisson. Elle a des effets positifs sur des facteurs comme la reproduction, la vue et la survie à l'hiver.
Cependant, depuis l'établissement des Moules zébrées et des Moules quaggas les populations de Diporeia ont diminué de milliers d'animaux au mètre carré à zéro dans de nombreux secteurs des lacs Ontario, Huron, Érié et Michigan. Ces moules font maintenant concurrence pour la nourriture (les algues) avec certaines proies préférées du Grand Corégone, y compris Diporeia. Les chercheurs soupçonnent que cette perturbation des réseaux alimentaires des Grands Lacs est directement liée au déclin de l'état du Grand Corégone, qui s'est aminci et a vu sa valeur commerciale amoindrie.
Liens avec les humains
Selon des études, les acides gras oméga-3 jouent un rôle dans la prévention et la gestion des maladies du cœur et d'autres états pro-inflammatoires, comme la polyarthrite rhumatoïde. Parmi ceux qui sont particulièrement intéressants pour les soins cardiovasculaires, mentionnons l'acide eicosapentanoïque (AEP) et l'acide docosahexanoïque (ADH), que l'on trouve surtout dans le poisson et les huiles de poisson. Il a également été prouvé que l'ADH favorise le développement du cerveau, des yeux et des tissus nerveux.
Les scientifiques ont établi l'une des premières associations entre les acides oméga-3 et la santé humaine lors de l'étude d'Inuits groenlandais durant les années 1970. Selon celle-ci, ces gens meurent moins de crise cardiaque que les Danois, malgré un régime riche en gras et seulement de faibles différences dans les taux de cholestérol sanguin. Le nombre moins élevé de crises cardiaques a été attribué à leur régime axé sur les produits de la mer et riche en acides gras oméga-3.
Les Nord-Américains consomment environ 0,13 g par jour d'acides gras oméga-3 provenant de la mer ou de l'eau douce (AEP et ADH). Selon les preuves actuelles, les adultes devraient en prendre quotidiennement de 1 à 1,5 g environ et les enfants, de 0,70 à 1 g, afin de bénéficier des avantages maximaux pour la santé. Pour résoudre ce problème, des fabricants d'aliments commencent à commercialiser des produits dont la teneur en acides gras oméga-3 a été accrue, dont des œufs de poule et, plus récemment, du lait renfermant davantage d'ADH. Les producteurs et les vendeurs de poissons sont bien conscients des avantages de ces acides gras. Beaucoup font maintenant valoir cet important attribut de leurs produits dans leurs initiatives de commercialisation.
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