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Numéro 58
13 octobre 2005


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EnviroZine : L'actualité environnementale canadienne
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Trésors de la réserve faunique de l'Arctique

Caribou cow and calf
Caribou femelle et son jeune

La réserve faunique nationale de l'Arctique a été établie en 1960 pour préserver cette partie unique de l'Alaska, qui se trouve en bordure de l'océan Arctique, à l'ouest de la frontière canadienne dans le Nord du Yukon. Son paysage essentiellement sauvage de plus de 77 000 km2 renferme une biodiversité arctique très riche : 36 espèces de poissons, 36 espèces de mammifères terrestres, neuf espèces de mammifères marins et plus de 160 espèces de d'oiseaux migratrices et résidentes.


À plus de 400 km au nord du cercle polaire arctique, dans la partie la plus nordique de la réserve de l'Arctique se trouve une zone de 6 070 km2 appelée « terres 1002 » (fait référence à l'article 1002 de la Alaska National Interest Lands Conservation Act). Cette zone de plaine côtière située entre la chaîne de Brooks et la mer de Beaufort est la seule portion de la réserve de l'Arctique qui ne jouit pas de la désignation de milieu sauvage protégé. Les terres 1002, qui représentent environ 75 p. 100 de la plaine côtière totale de la réserve de l'Arctique, pourraient renfermer de grands gisements de pétrole. Il s'agit également de la principale aire de mise bas de la harde de caribous de la Porcupine. Le dernier recensement (2001) a révélé que la harde compte environ 123 000 caribous, soit la plus grande population de gros mammifères que partagent les États-Unis et le Canada.

Forage dans la réserve de l'Arctique

Étendue de la migration des caribous.
Étendue de la migration des caribous. Cliquez pour agrandir.

Le débat sur l'exploitation des terres 1002, potentiellement riches en pétrole, a cours depuis plusieurs décennies. Cette question refait actuellement surface, alors q'une proposition d'exploration et d'exploitation pétrolières sur les terres 1002 de la réserve de l'Arctique a été présentée au Congrès américain.

Les scientifiques prévoient que le forage sur les terres 1002 de la réserve de l'Arctique aurait des impacts néfastes sur la harde de caribous de la Porcupine, qui migre avec les saisons, traversant la frontière Canada-États-Unis. La culture des Premières nations des Gwich'in du Nord du Yukon, du delta du Mackenzie et du Nord-Est de l'Alaska, lesquelles dépendent de la harde pour s'alimenter et assurer leur mode de vie, subirait des dommages irréparables. Plusieurs autres espèces sauvages, dont la survie repose sur ce fragile écosystème, subiraient aussi les impacts des activités d'exploration et d'exploitation.

Pour sa part, le gouvernement du Canada a assuré la protection permanente de terres où la harde met bas à l'occasion, grâce à l'établissement des parcs nationaux Ivvavik (1984) et Vuntut (1995) dans le Nord-Ouest du Yukon. En outre, un décret de 1978 interdit l'exploration et l'exploitation du Versant nord du Yukon, au nord des rivières Porcupine et Bell.

Des recherches conjointes se poursuivent des deux côtés de la frontière pour déterminer quels seraient les impacts environnementaux à long terme si le Congrès américain autorisait l'exploration et l'exploitation pétrolières dans la réserve de l'Arctique.

Harde de caribous de la Porcupine

Harde de caribous
Harde de caribous. Cliquez pour agrandir.

La harde de caribous de la Porcupine fréquente un territoire de plus de 250 000 km2 dans le Nord-Est de l'Alaska et le Nord-Ouest du Canada, et son aire de mise bas se trouve en majeure partie dans la zone de plaine côtière des terres 1002. Cette zone renferme l'essentiel de l'habit crucial pour la mise bas et l'élevage de la harde de caribous de la Porcupine.

Faits éclairs

Les terres 1002 de la réserve de l'Arctique constituent le principal lieu de mise bas de la harde de caribous de la Porcupine.

Jusqu'à 80 000 caribous femelles migrent vers le lieu de mise bas des terres 1002 chaque printemps.

Un fourrage nutritif, la rareté des prédateurs et les fréquentes brises fraîches font des terres 1002 un bon lieu de mise bas.

Les Gwich'in dépendent de cette harde de caribous pour leur alimentation et leur mode de vie depuis des millénaires.

Les parcs nationaux Ivvavik (1984) et Vuntut (1995) ont été établis dans le Nord-Ouest du Yukon pour contribuer à protéger les lieux de mise bas de la harde de caribous de la Porcupine et leur habitat d'élevage.

Liens connexes

Gwich'in Steering Committee *

Caribou de la Porcupine

Porcupine Caribou Management Board *

Being Caribou *

Faune et flore de l'arrière pays - Le caribou

Yukon Environment - Caribou *

Arctic National Wildlife Refuge *

* anglais seulement

Chaque printemps, jusqu'à 80 000 caribous femelles migrent vers la petite aire centrale de mise bas située dans la plaine côtière de la réserve. Les femelles gestantes (qui se déplacent vers le Nord avant la pointe du brout du début du printemps) sont en déficit d'énergie constant pendant cette période, et elles parcourent en moyenne 20 km par jour. Elles s'efforcent d'atteindre cette étroite plaine côtière, située entre les montagnes escarpées de la chaîne de Brooks et l'océan Arctique, qui offre le fourrage le plus nutritif pour les femelles en lactation et leurs petits, tout en renfermant relativement peu de prédateurs.

Le faible nombre de prédateurs et la brise fraîche prenant naissance dans l'océan Arctique couvert de glace (et laissant les insectes à distance) ne sont que quelques-unes des caractéristiques qui justifient, pour le caribou, la migration de 1 000 km sur une période de deux mois pour atteindre cette région. Selon les biologistes d'Environnement Canada, le taux de survie est de huit à onze pour cent plus élevé pour les veaux nés dans les terres 1002.

L'expérience de l'exploitation pétrolière à Prudhoe Bay indique que les caribous de la harde du Centre de l'Arctique évitent les routes, les pipelines et l'activité humaine. Le déplacement des lieux préférés de mise bas peut mener à un équilibre énergétique négatif, ce qui aurait pour effet de réduire la survie des veaux et, en bout de ligne, les taux de productivité de la harde de caribous de la Porcupine.

Un mode de vie

Les Gwich'in, qui vivent dans des peuplements répartis dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon et en Alaska, occupent les mêmes terres que la harde de caribous de la Porcupine. Depuis des millénaires, ils dépendent de cette harde pour la préservation de leur mode de vie. Le maintien de la harde est essentiel au maintien du mode de vie des Gwich'in. Les aires de mise bas ont toujours été considérées comme sacrées par les Gwich'in, et on s'entend, dans les collectivités Gwich'in, pour éviter de perturber la région et d'y chasser. Un tabou de longue date les empêche même de visiter la région.

Au Canada, le Conseil de gestion de la harde de caribous de la Porcupine, le Gwich'in Steering Committee et les Conseils des ressources renouvelables dans chacune des collectivités Gwich'in travaillent de concert pour assurer la survie à long terme de la harde. Ces organismes cogérés et dirigés par des Autochtones facilitent la recherche, établissent et vérifient les niveaux de prélèvement, surveillent la santé de la harde, conseillent les gouvernements quant aux pratiques de gestion et font des pressions pour la conservation de l'habitat du caribou.

Selon le Conseil de gestion de la harde de caribous de la Porcupine, les taux de prélèvement par les chasseurs autochtones et non autochtones sont durables et se situent entre trois et cinq pour cent de la population totale. Toutefois, on prévoit que l'exploitation entraînerait une augmentation de la perturbation et du déplacement des caribous en période de mise bas, brisant un équilibre délicat et causant un déclin de la productivité du caribou.

Voilà pourquoi le Canada s'oppose au forage pétrolier et gazier dans la portion la plus sensible du parcours de la harde. Depuis longtemps, le Canada encourage les États-Unis à assurer une protection permanente des espèces sauvages sur les terres 1002 de la réserve faunique nationale de l'Arctique.

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