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Numéro 70
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Capsule météo ![]() |
Un lièvre différent
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Depuis 1996, le biologiste Shawn Gerrow étudie le lièvre arctique dans le parc national du Canada du Gros-Morne, à Terre-Neuve, et après dix ans de recherche, il est toujours fasciné par cette espèce.
L'aire de répartition canadienne du lièvre arctique s'étend depuis Terre-Neuve jusqu'à l'Extrême-Arctique. Les lièvres du parc national du Gros-Morne se trouvent près de la limite méridionale de l'aire de répartition de l'espèce et vivent dans un environnement nettement différent de celui qu'occupent leurs congénères de l'Arctique.
Les lièvres du parc présentent des caractéristiques qui les différencient de leurs cousins du Nord. Selon M. Gerrow, ces différences pourraient être dues à la sélection naturelle.
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Le lièvre arctique est le plus gros lièvre de l'Amérique du Nord, et les lièvres arctiques de Gros-Morne, comme tous les individus de l'espèce, sont de forte taille. Dans les îles de l'Extrême-Arctique, la fourrure de l'animal est presque entièrement blanche toute l'année. À Gros-Morne, sa coloration change au printemps, passant du blanc hivernal au gris. Selon M. Gerrow, la protection contre les prédateurs motiverait ce changement, la couleur plus foncée offrant un meilleur camouflage une fois la neige fondue.
En outre, les lièvres du parc ont de plus grosses pattes que ceux des lièvres arctiques d'ailleurs, caractéristique qui accroîtrait leurs chances de survie, d'après M. Gerrow. En effet, le parc national du Gros-Morne recevant beaucoup plus de précipitations qu'une grande partie de l'Arctique, M. Gerrow pense que les lièvres y auraient acquis de grosses pattes en raison de la neige beaucoup plus abondante. Les grosses pattes, agissant comme des raquettes, permettent aux lièvres de bien se déplacer sur la neige sans s'y enfoncer.
Dans la majeure partie de son aire de répartition, le lièvre arctique a pour principal ennemi le loup. Ce prédateur a toutefois disparu de l'île de Terre Neuve. Les coyotes et les renards y constituent une menace pour les jeunes lièvres, mais les adultes de grande taille parviennent souvent à échapper à ces canidés. À la différence de l'Extrême-Arctique, il y a dans le parc national du Gros-Morne de petits arbres et des arbustes qui offrent un couvert aux lièvres. La présence de cette végétation pourrait expliquer le fait que les lièvres du parc ne se dressent pas sur leurs pattes arrière comme le font leurs cousins nordiques pour voir venir les menaces à l'horizon.
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Malgré le peu de prédateurs, les densités de lièvres arctiques sont faibles à Gros-Morne les femelles y ayant des portées de seulement trois levrauts en moyenne. Dans les populations plus septentrionales, les portées peuvent être jusqu'à deux fois plus importantes. Selon M. Gerrow, la durée des jours pourrait être un des facteurs responsables de cette différence : durant la saison de reproduction printanière, les lièvres de l'Extrême-Arctique se trouvent exposés à la lumière du jour un beaucoup plus grand nombre d'heures, ce qui stimule la production d'hormones influant sur la taille de la portée.
Pour aider Parcs Canada à mieux évaluer la santé de la population de lièvres arctiques du parc national du Gros-Morne, M. Gerrow et ses collègues réalisent régulièrement, à des intervalles de quelques années, des dénombrements de l'espèce dans des zones choisies au hasard. Les résultats obtenus sont extrapolés pour obtenir une estimation du nombre de lièvres dans l'ensemble du parc. Comme à Gros-Morne l'habitat du lièvre est difficile d'accès, l'équipe se déplace en motoneiges dans les zones de dénombrement choisies. Leurs relevés laissent croire que la population du parc est en croissance et plus abondante qu'on le pensait.
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