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Numéro 11
25 juillet 2001


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Un mollusque pas comme les autres

Les plus grands individus de la physe des fontaines de Banff ont à peu près un cm de long. Dans leur habitat naturel, on peut parfois les apercevoir près de leurs oeufs (masse gélatineuse transparente) et d'aiguilles de pin (environ cinq cm de long). Photo: Brenda Lepitzki
Les plus grands individus de la physe des fontaines de Banff ont à peu près un cm de long. Dans leur habitat naturel, on peut parfois les apercevoir près de leurs oeufs (masse gélatineuse transparente) et d'aiguilles de pin (environ cinq cm de long). Photo: Brenda Lepitzki

Le parc national Banff est le seul endroit au monde où forces chimiques, biologiques et géologiques se sont combinées pour donner lieu à une espèce exceptionnelle, la physe des fontaines de Banff. Nombre des personnes qui visitent le parc national du Canada Banff découvrent l'existence de la physe à leur passage au lieu historique national du Canada Cave and Basin, berceau du réseau des parcs nationaux du Canada et emplacement de quelques-uns des derniers habitats de la physe des fontaines de Banff. La physe des fontaines de Banff est en effet considérée comme une espèce en voie de disparition et pourrait disparaître à jamais à moins que l'on ne perpétue les efforts déployés pour protéger son habitat.


Découverte en 1926, cette espèce mystérieuse doit encore nous révéler nombre de ses secrets. La recherche et les mesures de rétablissement de la physe des fontaines de Banff ont débuté au milieu des années 1990. À l'époque, la seule chose dont les scientifiques étaient certains, c'est que la physe habitait cinq sources minérales chaudes du mont Sulphur, dans le parc national Banff, et nul autre endroit. Ils ont donc mis sur pied un programme de recherche afin d'en apprendre davantage sur la biologie de la physe et sur son habitat.

image: Dwayne et Brenda Lepitzki effectuent le suivi des populations de physe en les comptant et mesurent la composition chimique de l'eau à l'une des sources thermales du mont Sulphur.  Photo: Mark et Leslie Degner
Dwayne et Brenda Lepitzki effectuent le suivi des populations de physe en les comptant et mesurent la composition chimique de l'eau à l'une des sources thermales du mont Sulphur. Photo: Mark et Leslie Degner

L'étude de cette espèce n'est pas évidente car les plus grands individus ont à peu près la taille d'un grain de maïs. On repère les physes le plus facilement lorsqu'elles s'agglutinent sur des algues, des bâtons ou des roches à la surface de l'eau, et c'est l'observation rapprochée qui fait apprécier les traits les plus fins de ces mollusques aux yeux noirs. Leur coquille est particulièrement inhabituelle, s'enroulant vers la gauche, dans le sens contraire de celle de la plupart des autres gastropodes d'eau douce. La physe des fontaines de Banff se nourrit d'algues, de bactéries et d'autres micro-organismes. Avec le roulement des saisons, la population de physe dans une seule des sources thermales peut varier de 7 000 individus à seulement 30. D'autres caractéristiques de l'espèce, notamment sa durée de vie et son mode de reproduction, restent à l'étude.

Ce qui distingue cette espèce d'escargot des autres mollusques, c'est son habitat. En effet, les populations sont concentrées là où l'eau tiède des sources s'échappe du sol, préférablement aux endroits où la température atteint entre 30 °C et 36 °C. La survie de l'espèce dans un environnement aussi rigoureux, caractérisé par une abondance de minéraux dissous et d'hydrogène sulfuré, une légère radioactivité, la rareté de l'oxygène et des algues et bactéries uniques, témoigne d'une capacité d'adaptation exceptionnelle.

Les menaces du passé et du présent

image: Le mont Sulphur est le seul endroit au monde où forces chimiques, biologiques et géologiques se sont combinées pour donner lieu à la physe des fontaines de Banff. Photo: Parcs Canada
Le mont Sulphur est le seul endroit au monde où forces chimiques, biologiques et géologiques se sont combinées pour donner lieu à la physe des fontaines de Banff. Photo: Parcs Canada

Plusieurs facteurs ont mené l'espèce à son statut actuel : sa répartition est très limitée (il n'existe que cinq populations de physe, chacune circonscrite dans une source thermale), ses populations subissent des fluctuations dramatiques et des activités humaines menacent l'espèce.

On sait désormais quelles activités humaines sont les plus dangereuses pour la physe. En se baignant ou en plongeant les mains dans les sources chaudes, les gens ont, sans le vouloir, dérangé ou tué des physes et leurs oeufs. Les produits chimiques comme les déodorants et les insecticides, que les gens étendent sur leur peau, peuvent aussi menacer la physe. Les variations du niveau de l'eau troublent également l'espèce. Quatre des cinq dernières populations de physe se trouvent dans des environnements aménagés d'importance historique, où les niveaux d'eau sont régularisés. Ces perturbations dans l'habitat de la physe, particulièrement lorsque les populations sont à leur plus faible, réduisent les chances de survie de l'espèce.

Un rétablissement accéléré

Des mesures de rétablissement sont mises en oeuvre pour préserver les populations actuelles et contribuer à leur essor ainsi que pour en rétablir d'autres dans des sources qu'elles fréquentaient autrefois. Ces mesures comprennent :

  • la protection contre les perturbations d'origine humaine par la fermeture au public de certains emplacements doublée d'une surveillance resserrée, de la répression des activités interdites et de l'imposition d'amendes;
  • la recherche sur le mode de reproduction de la physe, son rôle écologique, la dynamique de ses populations et sa distribution;
  • la recherche sur les écosystèmes des sources thermales et sur la flore et la faune qui y vivent;
  • la reproduction en captivité pour rétablir les populations disparues;
  • des projets d'information et de sensibilisation afin de renseigner les habitants de la région, les employés du parc et les visiteurs.

Une avancée de la conscience écologique

À l'instar de tous les mollusques, la physe joue un rôle clé dans la chaîne de la vie. Elément clé de l'écosystème des sources thermales, elle peut être source de nourriture pour des espèces comme les canards ainsi que pour d'autres espèces vivantes en étant à la fois une proie et la source d'aliments nutritifs indispensables.

image: La sensibilisation et l'éducation du public sont essentielles au rétablissement de l'espèce. Photo: Parcs Canada
La sensibilisation et l'éducation du public sont essentielles au rétablissement de l'espèce. Photo: Parcs Canada

Réaliser que la physe des fontaines de Banff est aussi digne d'efforts de rétablissement que n'importe quelle autre espèce marque une avancée de la conscience écologique collective. Tout comme la santé des populations de grizzlis témoigne de l'intégrité des écosystèmes des Rocheuses, celle des populations de physe en fait autant pour l'intégrité des écosystèmes des sources thermales. Le petit mollusque pourrait devenir l'ambassadeur d'espèces en péril autrefois dissimulées par la flore et la faune plus évidentes. En somme, il s'agit simplement d'une question d'échelle.

Faits éclairs sur la physe des fontaines de Banff

Cette physe vit dans le parc national de Banff et nulle part ailleurs.

Elle prospère dans les sources thermales, milieu où peu d'autres animaux peuvent survivre.

Elle possède à peu près la taille d'un grain de maïs soufflé non éclaté.

Des études se déroulent toute l'année, qu'il fasse
-30 °C, comme en hiver, ou +25 °C, comme en été. Les physes sont comptées visuellement toutes les quatre semaines dans l'ensemble des sites historiques.

Vous pouvez aider

Tous ceux et celles qui visitent la région peuvent contribuer aux efforts de rétablissement en se renseignant sur la physe et sur sa situation, en respectant les écosystèmes uniques des sources thermales et en signalant aux autorités du parc les menaces qui pèsent sur la physe ou sur son habitat.

- ne nagez pas dans l'habitat de la physe,

- évitez de toucher l'eau des sources thermales,

- abstenez-vous de jeter des pièces de monnaie ou d'enlever ou perturber des objets dans les sources.

Liens connexes

Fiche d'information sur la physe des fontaines de Banff

Parcs Canada - La physe des fontaines de Banff

La physe des fontaines de Banff - Affiche sur les espèces en péril 2001 - Bon de commande électronique

Environnement Canada - Site Web des Espèces en péril

Site Web Parcs Canada - Espèces en péril

Initiatives de rétablissement

Bulletin Sauvegarde

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