La bonne nouvelle, c'est que cette diminution ne s'est pas produite à la grandeur du pays. Grâce en partie à des initiatives, la population a augmenté de 14 p. 100 dans l'Est du Canada depuis 1996. L'estimation tient compte des pluviers habitant les îles françaises de Saint-Pierre et Miquelon, situées au large de Terre-Neuve.
Le pluvier siffleur est particulièrement vulnérable, parce que beaucoup des endroits qu'il préfère pour se reproduire et élever ses oisillons peuvent être également populaires auprès des gens. Étant donné les menaces accrues que font peser l'activité humaine, la perte des habitats et la prédation, on s'est entendu, il y a 10 ans, pour établir avec précision la population totale de l'oiseau et ses lieux de reproduction en Amérique du Nord.
L'habitat
Sur notre continent, le pluvier siffleur se reproduit dans trois régions, que l'on peut voir sur la carte : le long de la côte Atlantique, de Terre-Neuve à la Caroline du Sud; sur les rives américaines des lacs Supérieur et Michigan; à la grandeur de la région des grandes plaines septentrionales, du sud des Prairies canadiennes au Colorado. Les deux premiers recensements, ceux de 1991 et de 1996, ont révélé que, à travers leur territoire, la population de pluviers siffleurs a augmenté de 5 488 à 5 913 adultes. Les statistiques du recensement continental de 2001 ne seront publiées qu'après la réception des résultats de tous les dénombrements.
Les menaces
![image: Nid typique](https://bac-lac.wayback.archive-it.org/web/20061209144547im_/http://www.ec.gc.ca/EnviroZine/images/plover_nest.jpg) Nid typique |
Pour le pluvier siffleur, les plus importants facteurs limitants sont la prédation, les perturbations causées par les humains et la perte des habitats. Les oisillons, et parfois les œufs, sont menacés par des animaux de compagnie, comme les chiens et les chats, qu'on laisse errer sur les plages sans laisse ou sans supervision. Constituant un autre obstacle aux efforts de reproduction de l'oiseau, les prédateurs vivant aux abords des plages, dont les moufettes, les corneilles, les renards, les coyotes, les ratons-laveurs et les mouettes, sont attirés vers les aires de nidification par les déchets laissés par les pique-niqueurs. Les perturbations liées aux activités humaines risquent d'entraîner la destruction des nids ou la réduction du temps consacré par les familles à l'alimentation et l'augmentation des torts causés aux oisillons, qui sont camouflés grâce au coloris de leur plumage. Les changements de niveau d'eau engendrés par les tempêtes saisonnières, les marées printanières et les activités de gestion de l'eau nuisent, eux aussi, aux tentatives de nidification de l'oiseau.
Les initiatives de rétablissement
Au cours des dix dernières années, des équipes, épaulées par des bénévoles et composées de biologistes d'Environnement Canada, d'organismes provinciaux de protection de la faune, d'organisations non gouvernementales et d'observateurs américains, ont lancé des initiatives de rétablissement qui visent à étudier et à résoudre les problèmes de conservation associés à cette espèce. Parmi la gamme étendue d'activités de recherche, de surveillance et de rétablissement, on trouve celles-ci :
- la surveillance de la population et de la productivité à des endroits clés
- la participation à des recensements internationaux
- l'application de techniques de gestion, comme l'aménagement d'exclos pour protéger les nids contre les prédateurs et augmenter la productivité sur les plages
- la translocation d'œufs et d'oisillons
- l'utilisation de vocalisations du pluvier siffleur pour reconnaître et surveiller les individus
- l'appui de programmes de protection reposant sur des bénévoles, la publication de dépliants éducatifs et la réalisation de programmes de sensibilisation de la population
- l'encouragement de l'élaboration de règlements municipaux, de lois et de règlements destinés à faire appliquer l'interdiction de la circulation des véhicules motorisés sur les dunes, les plages et les terres humides.
![image: Habitat de nidification typique](https://bac-lac.wayback.archive-it.org/web/20061209144547im_/http://www.ec.gc.ca/EnviroZine/images/plover_beach.jpg) Habitat de nidification typique |
Ces techniques et ces efforts sont couronnés d'un certain succès. Il faudra aussi prendre des mesures de rétablissement appropriées et sans doute accrues en fonction des résultats du recensement de 2001.
Le plan canadien de rétablissement du pluvier siffleur a pour but le maintien d'une population autosuffisante d'au moins 1 626 adultes dans les Prairies et d'au moins 670 adultes dans l'Est du Canada. Il reste beaucoup à accomplir afin de réaliser ces objectifs, mais des progrès ont été faits pour ce qui est de déterminer les efforts à intensifier et les nouvelles techniques à employer en vue d'améliorer le sort du pluvier siffleur.
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