Portraits des Grands Lacs - la protection d'un trésor national

Les Grands Lacs constituent l'une des caractéristiques géographiques les plus connues du Canada. Ils forment le plus vaste écosystème d'eau douce de surface au monde et renferment un cinquième des eaux douces de la planète. Cependant, la surutilisation, la négligence et les pressions démographiques ont, pendant des décennies, gravement nui à la santé des lacs. Au cours des 30 dernières années, des gouvernements, des organisations environnementales, des industries et les résidants de la région ont travaillé d'arrache-pied au nettoyage du bassin des Grands Lacs. Il faut continuer de relever le défi de restaurer et de protéger ce trésor national.

Du lac Supérieur au lac Ontario, en passant par les lacs Michigan, Huron et Érié, les Grands Lacs contribuent grandement à la santé, à la qualité de vie, à la richesse et à la prospérité de plus de 9,2 millions de Canadiens. Huit des vingt plus grandes villes, la moitié de la capacité industrielle et un quart de la production agricole du Canada se trouvent dans le bassin des Grands Lacs. Ces derniers fournissent l'eau nécessaire à la navigation, à la production d'électricité et à des procédés industriels, soutiennent une industrie de la pêche commerciale et une industrie de la pêche sportive valant respectivement 100 et 350 millions de dollars, et sont parcourus par 1,5 million de plaisanciers, tandis qu'ornithologues amateurs et amants de la nature se promènent nonchalamment dans les parcs des rivages.

Toutefois, la croissance démographique a engendré de graves problèmes de pollution, détruit des habitats fauniques cruciaux et exercé sur l'écosystème des pressions qui l'ont amené jusqu'au point de rupture. Durant les années 1970, la quasi-dévastation du lac Érié a servi d'avertissement. Lorsque trop de phosphore pénètre dans le lac, il peut s'ensuivre la multiplication massive des algues, qui, à la longue, meurent et se décomposent au fond. Cela risque de priver le lac d'oxygène. Ce processus, appelé eutrophisation, nuit beaucoup à la survie des plantes et des poissons. Il a fallu l'inverser : l'amélioration des stations de traitement des eaux usées et l'interdiction des détergents à haute teneur en phosphates ont aidé à diminuer les rejets de phosphore et à rétablir l'équilibre du lac.

En 1985, la Commission mixte internationale, organisme canado-américain, a repéré, le long des lacs, 43 sites où les effets environnementaux négatifs étaient particulièrement prononcés. Il a fallu un effort concerté pour les assainir. Dix-sept des secteurs préoccupants se trouvent au Canada, dont cinq sont communs avec les États-Unis en raison des rivières tributaires. Dix ans plus tard, le port de Collingwood, sur le lac Huron, a été le premier secteur à être retiré de la liste. Grâce au succès des travaux de restauration, le bras Severn est sur le point d'être rayé de la liste, lui aussi.

La restauration et la protection des Grands Lacs

Les mesures de contrôle de la pollution industrielle, de soutien des programmes de conservation et d'amélioration du traitement des eaux usées et des pratiques agricoles ont énormément contribué à la restauration et à la protection des Grands Lacs.

Grâce à ces programmes permanents, plusieurs espèces qui avaient presque disparu, dont le balbuzard pêcheur, le pygargue à tête blanche et le faucon pèlerin, sont revenues partout dans les Grands Lacs inférieurs. Le cygne trompette s'est réinstallé dans les marais du sud du lac Huron, tandis que, plus au nord, les populations sauvages de touladis augmentent dans le lac Supérieur.

Les défis à venir

Malgré les progrès accomplis, il faut régler certains problèmes qui perdurent et d'autres qui naissent. L'étalement urbain continue de recouvrir des bassins versants, des milieux humides et des fermes. La croissance démographique laisse présager une augmentation des eaux usées, de la pollution de l'air ainsi que de l'eau ainsi que des pressions sur les ressources naturelles. Les Grands Lacs font aussi face à des problèmes d'envergure mondiale, comme la pollution atmosphérique, le réchauffement de la planète et l'invasion d'espèces exotiques, comme les moules zébrées.

Ces défis environnementaux risquent de nuire à la vitalité de l'économie canadienne et au bien-être des personnes qui habitent, travaillent et se divertissent dans la région du bassin. Une nouvelle ébauche d'accord entre les gouvernements du Canada et de l'Ontario décrit comment ceux-ci vont continuer de collaborer à la restauration, à la protection et à la conservation de l'écosystème du bassin des Grands Lacs.

Où puis-je me renseigner davantage ?

Le site « Portraits des Grands Lacs » vous présente des articles de fond sur divers sujets touchant la région : terres humides, qualité de l'air, agriculture, eaux usées, espèces envahissantes et présence de mercure dans l'environnement. Prenez le temps de lire sur les réussites et sur les défis dont il faut venir à bout afin de protéger l'un des trésors les plus précieux de notre pays.