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Numéro 29
20 février 2003


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Où est le Courlis esquimau?

Courlis esquimau en voie de disparition. Photo: G. Peck. Cliquez pour agrandir.
Courlis esquimau en voie de disparition. Photo: G. Peck. Cliquez pour agrandir.

Les initiatives de protection et de rétablissement constituent des activités cruciales pour la survie d'une espèce en voie de disparition. Cependant, elles sont presque impossibles lorsque la situation d'une espèce est inconnue aux chapitres de la taille de la population et des lieux de reproduction. Le Courlis esquimau (Numenius borealis) entre dans cette catégorie d'espèces.


Cet oiseau de rivage brunâtre et chamois ressemble au pigeon par sa taille, mais il possède de plus longues pattes et mesure environ 30,5 cm de haut. Son aire de reproduction connue se trouve dans la toundra en milieu sec des Territoires du Nord-Ouest, en particulier dans le District du Mackenzie, et peut-être aussi au Yukon et en Alaska.

Habitudes migratoires historique du Courlis esquimau. Image: ministère de l'Environnement de la Saskatchewan. Cliquez pour agrandir.
Habitudes migratoires historique du Courlis esquimau. Image: ministère de l'Environnement de la Saskatchewan. Cliquez pour agrandir.

Selon les recherches, la migration automnale a lieu de juillet à octobre. Le Courlis esquimau traverse le Manitoba et l'Ontario en suivant les rives des baies d'Hudson et James, puis se rend dans les États de la Nouvelle-Angleterre. Une deuxième route migratrice traverse les provinces Maritimes en transitant par le Québec et le Labrador. En route, l'oiseau fréquente les marais salants, les prés, les pâturages, les terres en friche, les zones intertidales et les dunes de sable. On croit que, de ces aires de repos, il vole sans arrêt jusqu'en Amérique du Sud, où il passe l'hiver dans les pampas (prairies) de l'Argentine et, dans une moindre mesure, en Uruguay et au Chili. Pendant la migration printanière vers les Territoires du Nord-Ouest, le Courlis esquimau s'arrête dans des prairies de graminées de grande taille et des prairies mixtes de l'est.

Au bord de la disparition

Jadis, le Courlis esquimau était une espèce courante dans le Nord canadien et dans les aires de repos connues du pays. On estime que, au milieu du XIXe siècle, sa population comptait des millions d'individus. L'oiseau constituait une importance source de nourriture pour les Dénés, les Métis, les Inuvialuits et les Inuits. On croit que la chasse à grande échelle pratiquée par les colons européens à la fin du XIXe siècle a mené l'espèce au bord de la disparition.

On a cru cette espèce disparue jusqu'à la confirmation d'une observation au Texas en 1940. Depuis 1975, environ 18 observations, dont certaines n'ont pas été confirmées, ont été signalées dans des aires de reproduction, de migration et d'hivernage. Au Canada, les dernières observations possibles ont été signalées en 1976 (deux oiseaux le long de la baie James en Ontario durant la migration automnale), en 1992 (un oiseau dans les Territoires du Nord-Ouest) et en 1996 (un oiseau en Saskatchewan pendant la migration printanière).

Le Courlis esquimau ressemble au Courlis corlieu, au Courlis à long bec, à la Maubèche des champs, au Bécasseau à poitrine cendrée et au Bécasseau à échasses. Il se peut que des observations du Courlis esquimau soient le fait d'ornithologues amateurs qui l'auraient confondu avec une autre espèce. Ce risque de méprise rend beaucoup plus difficile la détermination de la situation de l'espèce.

Si le Courlis esquimau n'est pas déjà disparu, sa population totale est certainement très petite. Elle se chiffre probablement à moins de 50 à 100 individus.

Faits éclairs

La dernière mention confirmée de reproduction du Courlis esquimau date de plus de 100 ans.

Certaines Premières Nations désignent le Courlis esquimau par le mot wekewaneso, qui signifie « mangeur de baies ». Il fait allusion à la préférence de l'oiseau pour les camarines noires et les bleuets durant la migration automnale.

Le Courlis esquimau est devenu le gibier à plume de choix après qu'une chasse excessive a entraîné la rareté, puis la disparition rapide du pigeon voyageur.

Selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, le Courlis esquimau est en voie de disparition.

Sites connexes

Fiche d'information sur le Courlis esquimau

Projet WILDSPACE

Site Web des Espèces en péril

Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

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Causes possibles

Cependant, la chasse excessive constitue-t-elle l'unique raison d'une telle chute de la population de Courlis esquimaux? Certains chercheurs soutiennent que d'autres espèces ont survécu à des carnages semblables et suggèrent, entre autres facteurs contributifs possibles, la perte d'habitats de prairie le long de la voie de migration printanière, la conversion de ces habitats en terres agricoles et, peut-être, la perte ou la transformation d'une partie des pampas sud-américaines. Le Courlis esquimau dépend de ces habitats pour se nourrir (surtout d'insectes, mais aussi de larves, de vers gris et d'autres invertébrés) et s'abriter pendant la migration et l'hiver.

Selon une autre théorie, au fur et à mesure de la diminution de la population de Courlis esquimaux, le Courlis corlieu, plus gros et plus agressif, serait parvenu à déloger son rival autrefois plus abondant et aurait ainsi contribué au déclin de celui-ci.

À part des recensements continus, aucune autre mesure de rétablissement n'est actuellement en place pour le Courlis esquimau, étant donné l'incertitude entourant sa situation. Périodiquement, depuis 1958, et annuellement, depuis 1972, le Service canadien de la faune d'Environnement Canada recherche des oiseaux en train de migrer ou de nicher, mais n'a trouvé aucun oiseau reproducteur. Des biologistes ont même utilisé, sans succès, des enregistrements du Courlis nain (considéré par certains comme étant une sous-espèce du Courlis esquimau) pour attirer des Courlis esquimaux curieux ou territoriaux.

Protection de l'habitat

Habitat de prairie herbeuse vallonnée. Cliquez pour agrandir
Habitat de prairie herbeuse vallonnée. Cliquez pour agrandir.

L'exploration minière et d'autres initiatives de développement du Nord se déroulent sur de nombreux lieux de reproduction historiques du Courlis esquimau. Si des spécimens de celui-ci étaient repérés, il serait essentiel de protéger ces zones, notamment en obligeant la réalisation d'évaluations environnementales avant l'amorce de projets de développement. Il faudrait aussi protéger et restaurer des habitats de prairie. Non seulement la protection des prairies continentales fournirait un habitat convenable au Courlis esquimau durant la migration et l'hivernage, mais elle serait avantageuse pour de nombreuses autres espèces des prairies qui sont en voie de disparition.

Pour signaler des observations du Courlis esquimau en Ontario ou d'autres espèces figurant sur la liste du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), veuillez téléphoner sans frais aux programmes de rétablissement des espèces en péril et de bonne intendance des habitats, du Service canadien de la faune (région de l'Ontario), au numéro 1-866-833-8888.

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