Signature d'Environnement Canada Logo du gouvernement canadien
sauter le premier menu
  English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Quoi de neuf
À notre sujet
Thèmes Publications Météo Accueil

Numéro 67
Le 10 août 2006


 Capsule météo soleil et nuage 
EnviroZine : L'actualité environnementale canadienne
Vous êtes ici : EnviroZine > Numéro 67 > 2e reportage

Les oiseaux de rivage dans un Arctique en changement

Bécasseau semipalmé (Calidris pusilla) - Photo: M.K. Peck
Bécasseau semipalmé (Calidris pusilla), Photo : M.K. Peck – Cliquez pour agrandir

Bien que le bécasseau semipalmé (Calidris pusilla) figure au nombre des oiseaux de rivage les plus en abondance au Canada, seuls quelques Canadiens pourraient le reconnaître. Brun, terne et pesant seulement 20 grammes, cet oiseau étonnant traverse tout l'hémisphère occidental de son aire de reproduction de l'Arctique à son aire d'hivernage située en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

Au Canada, la population de bécasseaux semipalmés a considérablement diminué par rapport aux niveaux de 1970. La cause de ce déclin demeure inconnue. Pour les oiseaux de rivage qui nichent dans l'Arctique, ce scénario est malheureusement plus la règle que l'exception; de nombreuses populations semblent en voie de diminution même si on comprend mal la cause ou même l'étendue réelle de ce phénomène.

Des distances incroyables

Les oiseaux de rivage effectuent sur de longues distances des migrations spectaculaires qui les amènent de leur aire d'hivernage qui recouvre toute l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud vers une aire de reproduction aussi éloignée que la partie la plus au nord de l'île Ellesmere. Ces migrations à l'échelle du monde font en sorte qu'il est difficile de cerner la cause de ce déclin et plus encore de contrôler les populations.

La plupart des oiseaux de rivage pondent un maximum de quatre œufs par an. Ce taux de reproduction relativement faible est compensé par une grande longévité à l'état adulte. Il s'ensuit que les populations d'oiseaux de rivage sont très exposées aux changements durant leur survie à l'âge adulte et ont une capacité limitée de récupérer rapidement en cas de déclin de la population. Les oiseaux de rivage sont les animaux qui effectuent les migrations les plus longues, et pour faire des réserves, ils font escale en larges attroupements dans un nombre limité de haltes migratoires. Cette lourde dépendance par rapport à la richesse des ressources alimentaires qui se trouvent dans un petit nombre de sites rend ces oiseaux encore plus vulnérables.

Chaque année, les oiseaux de rivage entreprennent ces migrations éprouvantes vers le Nord pour tirer parti de l'immense période de productivité d'insectes. Le Nord peut être un endroit rigoureux même en été, avec des vents violents, des températures proches du point de congélation et des chutes de neige périodiques. Cependant, une fois parvenus dans l'Arctique, les oiseaux de rivage n'ont pas beaucoup de compétition pour la nourriture et évitent bon nombre de prédateurs qui abondent à des latitudes plus au sud.

Dans toute l'Amérique du Nord, les oiseaux de rivage semblent être en état de déclin considérable; 80 p. cent des espèces dont nous connaissons les tendances affichent une tendance à la baisse. Des espèces comme le phalarope à bec large (Phalaropus fulicarius), le bécasseau à croupion blanc (Calidris fuscicollis) et le tournepierre à collier (Arenaria interpres) montrent tous des signes inquiétants de déclin, tandis que le bécasseau maubèche (Calidris canutus) pourrait bientôt figurer sur la liste des espèces en voie de disparition.

De nombreuses menaces

Ces oisillons de tournepierre à collier ont éclos à la mi-juillet. Photo : Ryan Clancy
Ces oisillons de tournepierre à collier ont éclos à la mi-juillet. Photo : Ryan ClancyCliquez pour agrandir

Les oiseaux de rivage sont menacés par les humains qui empiètent sur leur habitat et perturbent leurs sites de halte migratoire. Dans leur aire de reproduction de l'Arctique, ils affrontent une menace plus lourde de conséquences : le changement climatique. Le rythme du changement climatique s'est accéléré dans l'Arctique canadien, et les effets à court et à long terme sur la population d'oiseaux de rivage pourraient être énormes.

De nombreux oiseaux de rivage de l'Arctique dépendent des milieux humides de la toundra, et on prévoit que ces habitats d'eau peu profonde seront gravement perturbés lorsque la profondeur du pergélisol et les niveaux de précipitation seront modifiés. Un climat en réchauffement repoussera aussi les écosystèmes vers les pôles. Mais tandis que la forêt boréale s'étendra vers le nord, l'écozone de la toundra se rapetissera ce qui ne laissera aucun endroit aux oiseaux de rivage pour se reproduire. À titre d'exemple de la gravité de la situation, une étude de Kaplan et al parue en 2003 a présenté certains scénarios de changement climatique prédisant qu'à peu près toute la toundra côtière de la baie d'Hudson pourrait être remplacée par la forêt à feuillage persistant d'ici 2100.

SLes milieux humides peu profonds de la toundra sont les habitats de nidification préférés de nombreux oiseaux de rivage de l'Arctique - Photo : Cindy Parker
Les milieux humides peu profonds de la toundra sont les habitats de nidification préférés de nombreux oiseaux de rivage de l'Arctique. Photo : Cindy ParkerCliquez pour agrandir

Bien que les changements annoncés relativement à l'habitat soient basés sur des projections climatiques à long terme, un climat changeant pourrait affecter les oiseaux de rivage directement à court terme. Pour que la survie des oisillons soit maximale dans le rude climat arctique, les œufs des oiseaux de rivage doivent éclore quand la météo est la plus propice pour que les oisillons puissent maintenir la température de leur corps, et au moment où les proies que sont les insectes sont le plus abondantes. Quand la température devient plus variable l'été, les oisillons peuvent éclore avant ou après l'apogée de l'émergence des insectes, et leurs chances de survie peuvent en souffrir.

Faits éclairs :

Au moins 20 espèces d'oiseaux de rivage nichent régulièrement dans l'Arctique, et neuf autres espèces se reproduisent dans le bouclier de la taïga et les plaines hudsoniennes.

La plupart des oiseaux de rivage pondent seulement quatre œufs par an, mais vivent très longtemps ce qui les rend très vulnérables au changements durant leur survie à l'âge adulte.

De nombreux oiseaux de rivage de l'Arctique dépendent des terres humides de la toundra, et on prévoit que ces habitats en eau peu profonde seront gravement perturbés au moment où changeront la profondeur du pergélisol et les niveaux de précipitation.

Des oiseaux comme le phalarope à bec large, le bécasseau à croupion blanc et le tournepierre à collier montrent tous des signes alarmants de déclin.

Le bécasseau maubèche a diminué à un tel point qu'il pourrait bientôt figurer sur la liste des espèces en voie de disparition.

Sites connexes

Projets sur le terrain du Service canadien de la faune

Plan de conservation des oiseaux de rivage de l'Ontario

Center for Conservation Sciences – PRISM site information for each Atlantic state (USA) *

United States Geological Survey Avian monitoring and assessment programs *

The Waterbird Society PRISM site *

* (Disponible en anglais seulement)

Coordination des recherches internationales

Parce que les oiseaux de rivage sont des oiseaux migrateurs, il faut appliquer à leur conservation une démarche coordonnée à l'échelle internationale. Pour assurer cette coordination, les biologistes du Canada et des États-Unis ont mis sur pied le programme PRISM (Program for Regional and International Shorebird Monitoring).

La plus grande partie de la surveillance des oiseaux de rivage s'effectue dans les haltes migratoires et les aires d'hivernage parce que les travaux effectués dans l'Arctique sont dispendieux et nécessitent une logistique complexe. Cependant, il est essentiel d'effectuer un peu de surveillance dans les aires de reproduction de l'Arctique si on veut comprendre et contrôler le déclin des oiseaux de rivage.

Une meilleure compréhension scientifique des oiseaux de l'Arctique est une étape importante pour leur conservation, et l'initiative PRISM permet d'espérer une meilleure surveillance des espèces de l'Arctique dans toute leur aire de distribution.

image: Version imprimée
Version imprimée
image: email story
Envoyez cette page par courriel

Également dans ce numéro

| Quoi de neuf | À notre sujet | Thèmes | Publications | Météo | Accueil |
| Aide | Recherche | Site du Canada |
La Voie verteMC, site Web d'Environnement Canada
Avis importants