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Crotale de Massasauga

Crotale de Massasauga

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Résumé

Avoir peur des serpents venimeux fait partie de la nature humaine, et les naturalistes ont bien du mal à convaincre les gens de la nécessité de protéger des espèces comme le crotale Massasauga. Ce qui est pourtant le plus à craindre à propos de ce serpent à l'heure actuelle, c'est qu'il disparaisse à tout jamais du centre du Canada. Heureusement, une équipe est à l'oeuvre pour empêcher que sonne le glas du serpent à sonnettes.

Transcription de la vidéo

Jill Deacon
Avoir peur des serpents venimeux fait partie de la nature humaine, et les naturalistes ont bien du mal à convaincre les gens de la nécessité de protéger des espèces comme le crotale Massasauga. Ce qui est pourtant le plus à craindre à propos de ce serpent à l'heure actuelle, c'est qu'il disparaisse à tout jamais du centre du Canada. Heureusement, une équipe est à l'oeuvre pour empêcher que sonne le glas du serpent à sonnettes.

Jay Ingram
Le crotale Massasauga émet un avertissement. On entre ici dans le peu qu'il reste du «territoire des serpents».

Calomnié, maltraité et tout à fait incompris, le crotale Massasauga de l'Est est le seul serpent venimeux de l'Ontario.

Kent Prior
Ils sont incroyablement beaux! C'est un vrai cadeau du ciel quand on peut en voir un dans la nature. Leur venin n'est qu'une excellente adaptation à la chasse. Les crotales s'en servent pour maîtriser leurs proies (le plus souvent de petits mammifères), et la menace qu'ils représentent pour la santé et la sécurité humaines est réellement minime si les gens sont sensibilisés et bien informés.

Jay Ingram
Le Massasauga livre toutefois sa dernière bataille.

À une certaine époque, il y en avait partout en Ontario. Mais on a drainé les terres humides, construit des villes et des routes... et détruit son habitat.

Il ne reste plus aujourd'hui que quatre populations dans les sites isolés suivants :

Le parc naturel Ojibway, à Windsor

La tourbière Wainfleet, dans la région de Niagara

La péninsule Bruce

et la rive est de la baie Georgienne.

Depuis 1991, le Massasauga est inscrit à la liste des espèces en péril.

Kent Prior
Ce sont les tout derniers sujets d'un patrimoine qu'il vaut la peine de conserver. Si nous les perdons, nous ne pourrons jamais plus les récupérer.

Jay Ingram
Depuis que le Massasauga perd du terrain, il se fait des amis. Des biologistes et des conservationnistes se sont en effet associés pour former l'équipe de rétablissement du Massasauga de l'Est.

Le groupe étudie le serpent, surveille son comportement et facilite ses relations avec ses voisins humains... tout cela dans le but d'en conserver les populations restantes. Mais le Massasauga pose bien des difficultés à un chercheur.

Prenons l'habitat, par exemple. En Ontario, ce serpent peut vivre dans un écosystème de tourbière, de prairie d'herbes longues ou de forêt.

Et même si on trouve l'abri du Massasauga, impossible de dire combien de serpents y vivent au juste.

Kent Prior
L'étude écologique des populations de serpents est entravée par la difficulté de les trouver. Ils sont très secrets... surtout cette espèce-là. On a donc du mal à les compter et à les recenser.

Jay Ingram
La plus petite population compte moins d'une centaine de sujets... La plus grande... quelques milliers tout au plus.

Au parc provincial Killbear de la baie Georgienne, les chercheurs de l'Université Carleton suivent, à l'aide d'émetteurs-radio, les déplacements des serpents qui y ont été rapatriés.

Ils ont découvert que le Massasauga est «casanier». Il passe toute sa vie dans un rayon d'un à deux km... là où il connaît bien le terrain, les ressources alimentaires et les sites d'hibernation.

Lorsqu'un serpent est «délocalisé», le milieu inconnu le fait généralement mourir.

C'est pourquoi, lorsqu'un campeur et un serpent se rencontrent dans le parc Killbear, le serpent doit rester et l'humain apprendre à s'adapter, à ne pas le déranger et à porter des chaussures quand il marche dans les bois.

Si les serpents ne vagabondent pas, alors comment les populations sont-elles apparentées?

Eh bien, justement... elles ne le sont PAS!

Les employés du Zoo de Toronto sont des membres enthousiastes de l'équipe de rétablissement du Massasauga. Ils prennent ici un échantillon sanguin d'un des résidents du Zoo.

Ils ont obtenu des échantillons semblables de serpents sauvages trouvés en Ontario, dans l'Ohio et dans l'État de New York.

Après en avoir extrait l'ADN, ils l'ont analysé pour comparer les marqueurs qui indiquent les rapports génétiques entre populations.

Ils n'ont trouvé aucune preuve de croisement entre les serpents qui vivent à plus de 50 km les uns des autres, ce qui, en soi, n'a rien de surprenant...

Mais ils ont aussi constaté le même degré incroyablement élevé de divergence génétique entre des populations qui vivent presque côte à côte.

Kent Prior
Le plus étonnant, c'est que nous avons trouvé des différences génétiques entre des populations qui ne sont séparées que de 5 à 10 km, par un espace qui constitue un habitat convenable – dans lequel des serpents vivent d'ailleurs – et que nous avions présumé appartenir à une unité génétique contiguë. Mais il semble, en fait, que la structure génétique comporte une très grande différenciation entre ces serpents, même à une très petite échelle géographique.

Jay Ingram
Les Massasaugas qui vivent dans une zone de 50 km ont autant de différences entre eux que les populations d'oiseaux à l'échelle d'un continent.

Ce qui donne espoir aux chercheurs, car ces serpents sont peut-être prédisposés à vivre en groupes semi-isolés, avec un flux génétique très restreint entre eux. L'influence humaine n'a peut-être pas modifié leur structure génétique. Avec un bon plan de conservation, l'espèce pourrait donc survivre...

Kent Prior
Nous ne devrions pas déplacer les serpents si nous voulons préserver leur diversité génétique, car ils ne se mélangent pas entre eux dans la nature. Les déplacer équivaudrait à créer une sorte de confusion ou de dilution de la structure génétique qui existe à l'état naturel.

Jay Ingram
Pour assurer la survie des serpents, l'équipe de rétablissement devra sans doute microgérer les populations à l'échelle locale plutôt que régionale.

L'équipe est encore en train d'essayer de répertorier des détails génétiques et géographiques à petite échelle dans toute l'aire de distribution de l'animal.

Et il est crucial d'éduquer le public, car après tout, ce serpent a une réputation imméritée de meurtrier (même s'il mord rarement les humains).

C'est la capacité des humains de vivre avec le Massasauga qui déterminera, en fin de compte, son destin. Les études génétiques laissent supposer qu'il a ce qu'il faut pour survivre, mais son isolement le rend d'autant plus vulnérable.

Kent Prior
Une catastrophe... un feu de prairie à Ojibway, par exemple, pourrait anéantir toute la population... avec ou sans diversité génétique. Mais nous pouvons appliquer les renseignements génétiques que nous avons à des stratégies de rétablissement de l'espèce. Nous avons donc bon espoir que les Massasaugas seront encore là pendant plusieurs centaines d'années.

Ce reportage a été produit avec l'aide d'Environnement Canada.




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