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Cochons réinventés

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Résumé

La croyance selon laquelle nous serions le produit de ce que nous ingérons est peut-être un peu exagérée lorsqu'il s'agit des humains. Cependant, pour ce qui est des porcs, ce qu'ils avalent a très nettement un impact sur ce qui sort à l'autre bout. Afin d'aider à réduire les polluants contenus dans le purin de porc, Candido Pomar, du Centre de recherche et de développement sur le bovin laitier et le porc de Lennoxville, au Québec, a combiné la modélisation à des quantités de données pour réinventer le régime alimentaire des porcs. Il suffit d'entrer les variables appropriées, et PorcExpert vous trouve la formulation alimentaire idéale. Le programme peut être réglé pour maximiser le taux de croissance ou réduire la quantité d'azote et de phosphore excrétée. Une étude du Dr Pomar a révélé que l'azote excrété pourrait être réduit de 40 p. 100. Cette réduction entraînerait une hausse modeste de 2 p. 100 du coût des aliments. PorcExpert a été mis au point en collaboration avec le secteur privé et sera disponible sous peu.

Transcription de la vidéo

Jay Ingram: Ceux qui ont passé un peu de temps à la campagne savent que le lisier de porc émet une odeur bien distinctive. Mais le vrai problème ce n'est pas l'odeur, c'est sa teneur élevé en azote et en phosphore. Lorsque ces deux produits chimiques atteignent la nappe phréatique, ils deviennent une source de pollution et une menace pour la santé.Trouver un autre problème pour éliminer le lisier permettra de régler le problème de l'azote. Candido Pomar, chercheur à Agriculture et Agroalimentaire Canada, à Lennoxville au Québec, s'est penché sur le problème.

Dr. Candido Pomar: Le problème qu'on a, en particulier au Québec, c'est que la production porcine s'est concentré dans certains endroits particuliers de la province. C'est qu'on y trouve une production de lisier qui dépasse dans certains cas un peu, la capacité des sols de l'utiliser.

Jay Ingram: Le problème n'est pas tant la quantité de lisier que produisent les porcs, mais les concentrations d'azote et de phosphore qu'il contient. Jusqu'à récemment, on ne se préoccupait pas beaucoup de ces produits chimiques dans la nourriture des porcs, et les animaux mangeaient souvent une plus grande quantité de ces éléments, ainsi que des protéines et des minéraux que leurs corps ne pouvaient en absorber.Mais aujourd'hui, les chercheurs s'efforcent de contrôler l'excrétion de ces produits chimiques à l'aide d'une meilleure nutrition. Pomar et ses collègues de Lennoxville, ont mis au point une logiciel appelé «Porc expert», qui aide à déterminer les besoins précis des porcs en matière de nutriments.

Dr. Candido Pomar: À l'aide du programme de simulation que nous avons développé, nous pouvons modifier de beaucoup la concentration...les quantités d'azote et de phosphore en particulier, qui est excrété par les porcs et qui apparait directement dans le lisier, juste en faisant une alimentation qui est plus adapaté aux besoins des porcs, donc, que le porc va être en mesure de l'utiliser, de le garder en particulier sous forme de tissu, sous forme de muscles, donc il n'apparaîtra pas dans le lisier.

Jay Ingram: Pour ce servir de «Porc expert», les scientifiques inscrivent différentes données, notamment la race du porc, la température de la porcherie, les composantes de la nourriture et la fréquence des repas.Ils peuvent ensuite ajuster ces paramètres dans l'ordinateur pour créer le type d'alimentation dont ils ont besoin. Une certaine configuration peut accélérer le développement de l'animal, tandis qu'une autre va minimiser l'excrétion d'azote. Tout cela peut se contrôler en modifiant la nature de l'alimentation; on peut également changer la configuration selon les différents stades de croissance du porc.

Dr. Candido Pomar: Nous on produit un petit protocol pour que le producteur puisse définir, pour obtenir quel est le potentiel de croissance musculaire de ses porcs, et aussi quel est son appétit. Avec cette information, on définit ce que nous on appelle les types de porcs, et à ce moment là, on peut avec les modèles, formuler les rations qui leur sont spécifiques, qui sont adaptés à ses besoins spécifiques.

Jay Ingram: Les scientiques s'efforcent également de combiner différentes concentrations de protéine, d'acide aminé et d'enzyme, pour aider les porcs à mieux digérer l'azote et le phosphore. Ils ont ainsi réalisé des formules qui ne coûtent pas tellement plus chères à produire, mais qui influencent beaucoup la nature des excrétions.

Dr. Candido Pomar: Si on utilise différentes stratégies qui sont disponibles à travers des logiciels, aujourd'hui je pense qu'on peut dire qu'on pourrait réduire assez facilement de 40 à 50 pourcent le rejet d'azote et de phosphore, avec des augmentations petites si vous voulez du coût d'alimentation.

Jay Ingram: Non seulement le coût de l'alimentation est sensiblement le même, mais le développement du porc n'est pas directement touché.

Dr. Candido Pomar: En faisant une formulation plus adaptée au porc, avec une meilleure qualité de la protéine, on ne doit pas changer, on ne changera pas aucune valeur, aucune réponse de performance du porc. Le porc va avoir une croissance qui sera similaire, ou même peut-être un peu meilleure à celle que l'on observe aujourd'hui.

Jay Ingram: Le logiciel qui est mis au point en collaboration avec deux entreprises privées, sera disponible d'ici la fin de l'année.