Les sciences et la technologie pour les Canadiens

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Transcription de la vidéo

NARRATEUR :

Au plus profond des forêts près de Sault Ste. Marie, un scientifique métis est en mission.

LUC DUCHESNE :

Superposition : Luc Duchesne, Ressources naturelles Canada

Une forêt a une valeur bien plus grande que celle de ses arbres. À vrai dire, les arbres ne représentent qu'une fraction de la valeur d'un peuplement forestier. Prenez cette forêt-ci : le sol est couvert d'ifs du Canada, une plante utilisée par l'industrie pharmaceutique. Cela vaut une fortune! De fait, une poignée de brindilles d'ifs du Canada vaut autant que cet arbre-ci.

NARRATEUR :

Les médicaments contre le cancer dérivés de l'if du Canada ne sont qu'une partie du potentiel que Luc Duchesne voit dans la forêt. Il y sensibilise les propriétaires de boisés.

RUTH :

Vaudrait-il la peine de planter du ginseng ici?

LUC :

Assurément! Le ginseng vaut environ 150 000 $ l'hectare sur une période de huit ans. Si on divise en gros 160 par 8, on obtient 20 000 $ l'hectare par année. Cela vaut donc vraiment la peine.

LUC DUCHESNE :

Seulement dans notre pays, les produits forestiers non ligneux pourraient valoir 1 milliard de dollars et peut-être même plusieurs fois davantage. Le commerce mondial de ces produits totalise quelque 50 milliards de dollars par année.

NARRATEUR :

Luc aime tout particulièrement aider des gens comme Arnelda Jacobs.

NARRATEUR :

Arnelda est une aînée Anishnaabe. Elle peut fabriquer une vingtaine de paniers avec l'un de ces frênes noirs.

Chacun vaut jusqu'à 100 $.

LUC DUCHESNE :

Est-ce que celui-ci est bon?

ARNELDA :

Oui, c'en est un bon. Je pourrais l'utiliser pour faire des paniers. Il fendrait facilement.

LUC DUCHESNE :

Au cœur de la spiritualité autochtone, il y a la notion que la Terre mère est la pourvoyeuse ultime de toute nourriture et de toute chose. Il en découle qu'il faut la respecter et insister sur les traditions de remerciement à la Terre mère quand on prélève des matières premières de la forêt. Voilà pourquoi les gens comme Arnelda Jacobs, lorsqu'ils coupent un arbre pour confectionner des paniers, font une offrande de tabac. C'est l'un des fondements de leur culture.

NARRATEUR :

Les produits forestiers non ligneux constituent un prolongement naturel de l'utilisation traditionnelle que les Anishnaabe font de leur terre.

LUC DUCHESNE :

Ils se servent de ces produits pour se soigner, se nourrir, se vêtir et se loger. Une des grandes qualités de l'industrie des produits forestiers non ligneux pour les collectivités des Premières nations est qu'elle tire parti de l'expertise développée au fil de centaines de générations, tout en étant compatible avec leur tradition spirituelle.

LUC DUCHESNE :

Les gens me disent très souvent que les produits forestiers non ligneux leur donnent de l'espoir. Grâce à eux, ils ont l'occasion de trouver un emploi, une façon de gagner leur vie dans leur collectivité, sans avoir à déménager vers les villes.

ARNELDA JACOBS :

Lorsque j'aurai fini ce panier, je pourrai regarder mes mains et me dire que j'ai créé une belle œuvre d'art ou peu importe ce que vous l'appelez. Et je serai fière d'avoir accompli quelque chose, d'avoir fabriqué cela.

LUC DUCHESNE :

Les produits forestiers non ligneux sont vraiment la seule clé que nous ayons pour créer des collectivités viables dans le Nord, en offrant des emplois tout en maintenant la biodiversité.