Les sciences et la technologie pour les Canadiens

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Transcription de la vidéo

NARRATEUR :

De l'océan Atlantique surgit l'île du Cap-Breton. Deux fois par jour, la marée monte à travers ces étroits canaux pour rejoindre la mer intérieure du Cap-Breton.

Mélange d'eau salée et d'eau douce, les lacs du Bras d'or constituent un des écosystèmes les plus complexes et fragiles au monde.

NARRATEUR :

Les chercheurs de Pêches et Océans Canada à bord du MV Creed participent, de concert avec la communauté Mi'Kmaq, à une gigantesque étude visant à trouver le moyen d'assurer la santé à long-terme des lacs.

Cette équipe établit une carte du fond des lacs dont les images représenteront un progrès prodigieux par rapport aux cartes nautiques existantes.

Un sonar latéral fait rebondir les ondes sonores du plancher du lac et enregistre le temps qu'elles mettent à revenir. Les données sont ensuite intégrées de façon à obtenir un profil continu du fond.

Ils doivent prendre garde à ce qu'il n'y ait pas de lacunes dans leur couverture.

NARRATEUR :

Toute la journée, ils laisseront tomber ce qu'ils appellent un poisson derrière le bateau. Ce poisson sert à mesurer la température des couches superficielles du lac.

(Pause)

La chaleur du soleil affecte la densité de l'eau. Elle transforme la couche supé-rieure en lentille géante qui réfracte les ondes sonores. Connaissant l'éventail des températures, les chercheurs peuvent compenser cet effet.

KEN PAUL :

Nous avons environ 3 millions de points de données dans cette seule petite section.

NARRATEUR :

Le chercheur en chef, Ken Paul, change les données en spectaculaires images 3D du plancher du lac.

KEN PAUL :

Superimposition : Ken Paul, Pêches et Océans Canada

Je pose l'hypothèse bien fondée que ces points de données ne sont pas réels et je vais le signaler.

Ces données peuvent représenter toutes sortes de choses, mais nous ne intéressons vraiment qu'à ce qui constitue le fond de l'océan.

KEN PAUL :

Pour être précis, nous essayons d'établir une carte de l'habitat benthique, afin de déterminer quelles zones conviennent le mieux aux différentes espèces de poisson. En jumelant nos données avec celles de certains autres scientifiques qui étudient les courants, la salinité, les fluctuations de température, et en interrogeant des pêcheurs pour savoir ce qu'ils ont attrapé et ce qu'ils attrapent actuellement dans certains endroits, nous pourrons trouver les zones les plus sensibles et les plus productives, et tenter de les protéger.

NARRATEUR :

Une autre équipe de Pêches et Océans part à la recherche d'instruments qu'elle a laissés ancrés dans le lac il y a un an.

Une fois parvenus près de l'endroit, les chercheurs envoient un signal visant à libérer le paquet d'instruments.

Ils ont laissé plusieurs de ces paquets autour du lac l'an dernier.

Les instruments ont enregistré les courants, les températures et le degré de salinité à différentes profondeurs.

D'autres paquets ont recueilli des échantillons de vie marine microscopique.

BARRY HARGRAVE :

Superimposition : Barry Hargrave, Pêches et Océans Canada

Nous tentons d'étudier l'écosystème dans son ensemble. Je dirais que l'étude que nous faisons à Bras d'Or est unique, en ce sens que nous examinons tout l'écosystème des lacs. Nous n'étudions pas seulement l'une des parties comme le poisson, les sédiments ou l'eau, ce qui a déjà été fait dans le passé. Toutes ces études ont été menées par différentes équipes de spécialistes dans divers domaines. À vrai dire, nous essayons de faire participer toutes les disciplines à cette étude-ci, et cela s'étend même à la communauté sociale des Autochtones. Ils en font partie intégrante, ce qui n'a jamais été fait auparavant. C'est cela qui est tout à fait nouveau.

NARRATEUR :

Les Mi'Kmaq participent au projet depuis le tout début. En 1996, ils ont organisé des ateliers pour démontrer la nécessité d'entreprendre une étude scientifique de grande envergure sur les lacs.

Ils ont établi un centre de recherche.

L'Eskasoni Fish and Wildlife Commission grossit – au point de devenir la plaque tournante des activités scientifiques menées sur les lacs.

CHARLIE DENNIS :

Superimposition : Charlie Dennis, directeur exécutif, Eskasoni Fish and Wildlife Commission

Le gouvernement fédéral a la responsabilité fiduciaire, à l'égard des peuples des Premières Nations, de protéger leurs ressources. Les Premières Nations ont la même responsabilité vis-à-vis des ressources.

NARRATEUR :

L'Eskasoni Fish and Wildlife Commission s'est associée à l'University College of Cape Breton pour former une nouvelle génération de scientifiques Mi'Kmaq à prendre ses responsabilités à l'égard des lacs.

NARRATEUR :

Les étudiants assimilent également les connaissances traditionnelles de leurs aînés. Ici, les aînés parlent des populations de saumons.

NARRATEUR :

Les aînés possèdent une mine de renseignements grâce à leur expérience de vie, mais aussi à la tradition orale ininterrompue de leur communauté.

L'Eskasoni Fish and Wildlife Commission a trouvé le moyen d'enregistrer cette vaste masse de connaissances.

NARRATEUR :

Ils se servent d'un système d'information géographique informatisé appelé SIG.

TOM JOHNSON :

Superimposition : Tom Johnson, Eskasoni Fish and Wildlife Commission

Nous pourrions ouvrir une couche pour une certaine plante, une autre pour une espèce particulière de poisson, une autre pour la chasse, une autre pour un site cérémoniel traditionnel, et ainsi de suite. On peut superposer autant de couches que l'on veut au système SIG.

NARRATEUR :

Les connaissances des aînés s'harmonisent bien avec les données recueillies par les scientifiques de Pêches et Océans. Cela donne un tableau étonnamment complet des lacs.

ALBERT MARSHALL :

N'est-ce pas exactement cela qu'on appelle l'évolution? Nous apprenons tous les uns des autres, et je crois qu'en bout de ligne, c'est là notre vision. Plus nous partagerons ce que nous savons entre nous, meilleures seront nos chances de créer un environnement beaucoup plus amical pour les générations futures.

NARRATEUR :

L'étude des lacs du Bras d'Or combine le point de vue de tous et chacun de façon à brosser un portrait complet des lacs.