Maladies des espèces sauvages

VIH-SIDA, virus du Nil occidental, SRAS, qu’est-ce que toutes ces maladies qui font les manchettes ont en commun? Ce sont toutes des zoonoses, c’est-à-dire des maladies que les animaux communiquent à l’humain. En fait, au cours des cinquante dernières années, environ 70% des nouvelles maladies graves chez l’humain ont été transmises par des animaux sauvages.

Les zoonoses ont des répercussions importantes sur la santé humaine, mais aussi sur l’agriculture et la biodiversité. De nombreuses maladies des espèces sauvages infectent les animaux d’élevage. Ces maladies coûtent des milliards de dollars au Canada et aux autres économies du monde.

Dans cette optique, le gouvernement du Canada a fait des maladies des espèces sauvages une des principales priorités de la science et de la technologie intégrées.

La pierre angulaire de cette approche est la Stratégie nationale sur les maladies des espèces sauvages qu’Environnement Canada élabore en partenariat avec d’autres ministères et organismes. La stratégie permet d’identifier les maladies des espèces sauvages et d’en arrêter la propagation avant qu’elles causent des dommages sérieux à la santé et à l’économie.

Pour ce faire, il faut une nouvelle intégration, de la forêt et du champ aux usines de transformation des aliments et aux hôpitaux. Biologistes de la faune, vétérinaires et médecins doivent travailler ensemble comme jamais auparavant.

Mais comment faire? Le Centre canadien coopératif de la santé de la faune (CCCSF) est l’une des défenses de première ligne du Canada contre les zoonoses. Il est créé en 1992 comme premier pas vers la collaboration dans la gestion des maladies des espèces sauvages au Canada. Le CCCSF réunit les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, des organisations non gouvernementales ainsi que les quatre écoles de médecine vétérinaire du Canada.

Le CCCSF et ses organismes partenaires effectuent de la prévention, de la surveillance et de la recherche partout au Canada et au-delà de nos frontières. Par exemple, avec Santé Canada, il tient à jour un programme de surveillance en ligne en temps réel du virus du Nil occidental, et il étudie l’éclosion de maladies chez les animaux marins avec Pêches et Océans Canada.

Le Service de surveillance des maladies animales de l’Agence canadienne d’inspection des aliments guette toute flambée de maladies chez les animaux d’élevage au pays, comme celle la grippe aviaire du poulet qui est survenue dans la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique, durant l’été2004. Il surveille également les maladies des animaux d’élevage à travers le monde pour prévenir leur entrée au Canada.

Les Canadiens, individuellement, jouent également un rôle clé dans la surveillance des maladies des espèces sauvages. Par exemple, en Saskatchewan, la surveillance de l’encéphalopathie des cervidés, maladie fatale qui s’attaque au cerveau des chevreuils, compte sur les tissus de chevreuil fournis par les chasseurs.