Les sciences et la technologie pour les Canadiens

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Guide de l'enseignant

Résumé

Les ennemis des arbres fruitiers, c'est embêtant, mais les pesticides n'ont pas non plus la cote de nos jours. On pourrait croire à première vue que l'on fait figure de pionnier en tentant de faire d'une pierre deux coups, mais les chercheurs d'Agriculture et Agroalimentaire Canada s'efforcent depuis plus de 50 ans de se départir tant des pesticides que des parasites. C'est ce qu'on appelle la lutte intégrée qui consiste à opposer les ravageurs à leurs ennemis ou à les attirer dans des pièges sexuels. Les pesticides ne servent qu'en dernier recours lorsque les conditions l'exigent. À partir d'un germe d'idée qui a pris naissance dans les vergers de pommiers de la Nouvelle-Écosse il y a de cela un demi-siècle, la lutte intégrée est devenue une arme incontournable de la panoplie de lutte aux ravageurs en culture fruitière partout à travers le pays. Les producteurs de pêches de l'Ontario par exemple peuvent se prévaloir de moyens de lutte qui, incroyablement, permettent de réduire de 75 % le recours aux pesticides.

Transcription de la vidéo

Gillian Deacon

Tout le monde a entendu parler de la marée noire causée par l'Exxon Valdez en 1989... mais qui sait quelle science canadienne a permis de la nettoyer?

Kenneth Lee
Cette technologie a été utilisée à grande échelle pour nettoyer une partie du pétrole déversé par l'Exxon Valdez en Alaska. Plus de 100 km de plages ont réellement été restaurés à l'aide d'amendements nutritifs après le désastre.

Gillian Deacon
En 1985, quatre ans avant la fameuse marée noire en Alaska, des chercheurs canadiens étudiaient l'effet des déversements d'hydrocarbures sur les plages de sable de la Nouvelle-Écosse. Ils ont découvert que l'engrais favorisait la croissance d'une bactérie qui décompose naturellement le pétrole brut. Une étude menée conjointement par Pêches et Océans Canada et l'agence américaine de protection de l'environnement permettra de déterminer si l'engrais est aussi efficace dans les terres humides. Les marais salés constituent l'habitat d'une faune très diverse, mais ils servent aussi de nourricerie aux produits de la pêche en mer. Il importe donc de savoir quoi faire dans cet écosystème délicat en cas de déversement accidentel. C'est par un déversement déclenché que l'expérience a débuté en juin 2000 à Petpeswick Inlet, en Nouvelle-Écosse.

Kenneth Lee
Notre étude va nous permettre de comprendre comment une terre humide se restaure naturellement, ce qui est pas possible après un déversement accidentel, parce que les nappes d'huile sont trop irrégulières... Ici nous pouvons appliquer le mazout uniformément sur la terre humide et, à l'aide de mesures scientifiques, analyser les taux d'assainissement naturel en terre humide et déterminer ce que nous pouvons faire pour accélérer le processus.

Gillian Deacon
Les lots expérimentaux sont traités de différentes façons pour permettre de cerner les méthodes qui accélèrent le mieux l'assainissement naturel. Aux endroits où l'engrais est utilisé, on espère favoriser la croissance de plantes et de bactéries qui provoquent la décomposition de l'huile. Les plantes peuvent contribuer à la restauration des sols parce que leurs racines forment de petits écosystèmes qui abritent les bactéries.

La coupe des plantes à mesure qu'elles croissent permet de voir à quel point l'engrais peut stimuler la croissance bactérienne sans l'aide des plantes.

L'oxygène est essentiel aux bactéries qui décomposent l'huile. Ce lot est bêché régulièrement pour déterminer si une plus grande quantité d'oxygène est ainsi introduite dans le sédiment.

Pour étudier comment un marais salé se restaure de lui-même, on n'a pas touché à ce lot après l'avoir mazouté. Il y a aussi des lots non mazoutés, fertilisés ou non, en guise de comparaison. On y prélève des échantillons de sédiment et de plantes toutes les deux semaines pour les tester.

La biorestauration des sols repose sur le nettoyage des toxines par des organismes vivants. Mais il n'existe pas de bactérie superpuissante. Le pétrole brut est constitué de milliers de composés, et un nombre considérable de bactéries présentes dans la nature sont nécessaires pour le décomposer. Grâce à diverses manipulations en laboratoire, on peut identifier et compter ces bactéries, et vérifier si l'huile se dégrade bien. La diminution de l'huile et l'augmentation des bactéries sont des signes d'assainissement.

Kenneth Lee
Nous avons démontré de façon concluante que la biorestauration par l'ajout de substances nutritives est très efficace sur les plages de sable et de gravier. Ce que nous examinons maintenant, c'est la possibilité d'étendre ce traitement aux terres humides. Je ne peux malheureusement vous montrer les résultats de cette étude à ce stade-ci, car nous venons tout juste de l'entreprendre. Toutefois, nos expériences précédentes nous ont permis de constater que nous pouvions obtenir en un été ce que la nature prend environ 10 ans à réaliser.

Gillian Deacon
Lorsque l'étude sera achevée en 2002, les chercheurs comprendront mieux comment les marais salés se restaurent après un déversement d'hydrocarbures et quelles stratégies, parmi celles qui auront été essayées, sont les meilleures pour aider à accélérer le processus naturel.

L'émission Planète vivante est produite en collaboration avec Pêches et Océans Canada.