Drapeau du Canada
Gouvernement du Canada Symbole du gouvernement du Canada
 
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
À notre sujet Services près de chez vous Politiques et Programmes Index A à Z Accueil
   
Ressources humaines et Développement social
 
Renseignements généraux



Foire aux questions



Liens connexes



Lois et accords



Recherches et statistiques



Publications



Formulaires



Services en direct

   
  Services pour les : particuliers entreprises organismes Services près de chez vous

Nouveau siècle, nouveaux risques : Enjeux pour le développement social au Canada - Les 18 et 19 novembre 2004

Page précédente Table des matières Page suivante

Séance en petits groupes 4B : Le rôle du secteur bénévole et de l'économie sociale

Animateur : Fraser Valentine, Programmes de la sécurité du revenu,
Développement social Canada

Dianne Bascombe, Alliance nationale pour les enfants

Selon Dianne Bascombe, il conviendrait de renommer la conférence « Recherche développement social, désespérément » ou encore « Plus ça change, plus c'est pareil ». Les conférenciers ont fait remarquer qu'il manque d'outils permettant d'apporter des solutions locales à des problèmes locaux. « La politique du marché du travail ne pourra pas tout résoudre à elle seule », affirme-t-elle. On n'a pas suffisamment parlé des moyens de créer et de pérenniser des solutions locales. Le développement social nécessite des discussions au sujet d'enjeux comme la justice sociale et les droits de la personne. Dans une économie du savoir, il faut examiner les risques collectifs. D'après les données dont on dispose sur l'économie des faibles salaires, les gens n'arrivent à se hisser qu'à un cran au-dessus de la pauvreté. Il conviendrait d'examiner ces données de façon plus exhaustive. « Des emplois sur un cycle de 11 mois ne sont pas des signes de stabilité, affirme-t-elle. L'économie sociale ne consiste pas seulement à aider les gens vulnérables à s'intégrer au marché du travail. »

Mme Bascombe ajoute que les niveaux actuels de pauvreté sont injustifiables. « On n'a aucune excuse de ne pas envisager la pauvreté au-delà du statut socioéconomique. » Les recherches de Mme Bascombe se font au niveau des collectivités, là où le développement et les données sont les plus lacunaires. Lorsqu'on examine les besoins des enfants, il faut tenir compte des influences de la famille, de la collectivité et des places dans les services publics, ce qui suppose des objectifs en matière de capital humain. Il y a, affirme-t-elle, un « énorme fossé entre la réalité, ce qu'on voit sur le terrain » et ce que le gouvernement voit. « L'élément critique, c'est notre capacité de collaboration inter-sectorielle. Mais comment l'exploiter efficacement? » Au Canada, les initiatives les plus intéressantes sont généralement le fruit du hasard.

« Le gouvernement et le secteur privé ne peuvent pas faire ce qu'accomplit le secteur bénévole, ajoute-t-elle. Sommes-nous capables de livrer la marchandise? Pas nécessairement. En matière d'élaboration de politiques, nous n'en sommes pas encore au point où nous recevons le soutien dont nous avons besoin. » Le processus fédéral-provincial-territorial nous en empêche.

Mme Bascombe pense qu'il faut se demander ce qu'on entend par « reddition des comptes » au sujet des résultats au niveau communautaire. « On en est venu à penser qu'il s'agissait de résultats très précis pour des groupes très précis, ce qui entrave les réussites éventuelles. » Il faut du leadership au niveau communautaire. « Ni le fédéral, ni les provinces ne peuvent inviter tout le monde à la table. Si nous voulons faire office d'intermédiaires et prendre des risques, nous devons repenser la façon dont nous envisageons la reddition des comptes. Nous n'avons pas la souplesse nécessaire pour répondre aux besoins, à cause de mesures des résultats qui sont restrictives. »

Il faut du financement et de la flexibilité. « Il s'est passé beaucoup de choses en dépit de la façon dont le secteur est soutenu — et non pas grâce au soutien qu'il reçoit », et c'est grâce aux efforts énormes déployés par les bénévoles et les directeurs exécutifs qui sont sur les premières lignes, en train de dispenser des services.

Nancy Neamtan, Chantier de l'économie sociale

Nancy Neamtan explique que le Chantier de l'économie sociale est un groupe de travail réunissant des réseaux de réseaux qui s'intéressent à un vaste éventail de groupes et d'enjeux : le logement, les coopératives de soins à domicile sans but lucratif, la revitalisation des collectivités urbaines et rurales, etc. Les questions qui l'intéressent vont au-delà de la croissance économique. Le Chantier tire ses origines du mouvement syndical des années 1980, qui a reconnu que le problème du développement économique était qu'il créait de plus en plus de disparités. Le modèle du développement social des années 60 a donné de bons résultats pendant un certain temps, mais avec la mondialisation, on a assisté à une transformation fondamentale des paradigmes.

Selon Mme Neamtan, l'économie ne devrait pas être vue comme la prérogative exclusive du secteur privé. La santé et l'éducation sont des ressources importantes. L'économie privée et l'économie sociale travaillent simultanément à la production de biens et services. « En combinant ces différents secteurs, nous pouvons réagir plus efficacement aux problèmes. » Les collectivités ont des défis à relever —le vieillissement de la population exerce des pressions sur le système des soins de santé, par exemple. Au Québec, les anciens programmes avaient recours aux bénéficiaires de l'aide sociale sociaux qui travaillaient moyennant des subventions de courte durée. Mais la formule ne s'est pas révélée efficace : les emplois n'étaient pas satisfaisants pour ces personnes et les soins n'étaient pas satisfaisants pour les personnes âgées. Depuis, le gouvernement a investi dans des ressources communautaires permettant aux personnes âgées de demeurer chez elles, ce qui a représenté 6 000 emplois et 35 millions dollars. Le programme des garderies repose sur le même principe, tout comme un réseau d'entreprises de recyclage sans but lucratif.

Les nouveaux paradigmes s'accompagnent de nouveaux modes d'action qui nécessitent la prise de risques et un examen des façons dont les investissements peuvent représenter de nouveaux débouchés.

Discussion

Une participante soutient que la nouvelle économie exclurait les personnes handicapées des débouchés d'emploi. Elle se demande quelles perspectives l'économie sociale assurerait aux personnes handicapées. Mme Neamtan parle d'un réseau d'entreprises sans but lucratif qui, au Québec, emploie 3 000 personnes handicapées. « Et elles touchent des salaires convenables. L'image des ateliers protégés ne correspond plus à la réalité. » La question reste de savoir comment convaincre le secteur privé. Il y a des programmes dont l'objet est de faciliter les aménagements physiques. Le rôle de l'économie sociale est de montrer le chemin. Il est possible de créer des emplois intéressants.

Interrogée au sujet des dangers qui peuvent se manifester lorsque le gouvernement s'implique formellement dans des mouvements informels, Mme Neamtan reformule la question en ces termes : « Qu'est-ce que le gouvernement peut faire pour mettre des bâtons dans les roues d'un processus populaire? » Elle reconnaît qu'il n'y a pas de solution convenant à tous. « L'expérience du Québec, c'est une expérience qui nous est propre, et elle s'inscrit dans une culture et un contexte particuliers. » La situation sera différente ailleurs au Canada. Mais des résultats positifs ont été obtenus dans la région de l'Atlantique. Ce que les chercheurs appellent « la co-production des politiques publiques » devrait revenir aux personnes chargées de la mise en oeuvre des politiques. Elle mentionne une tendance qui se remarque à l'échelle internationale, en Europe, au Brésil, en Argentine et en Grande-Bretagne, soit la tendance des politiques gouvernementales à jouer un rôle de soutien à l'égard des partenariats et du réseautage.

Mme Bascombe ajoute qu'il faut des investissements publics substantiels. « Il nous faut repenser la reddition des comptes dans le cadre des entreprises à risque... Le défi est de repenser complètement ce que nous entendons par reddition des comptes et de repousser les limites des évaluations quantitatives et qualitatives. » Mme Neamtan précise que le rôle du gouvernement devrait consister à soutenir les partenariats.

« L'économie sociale est une puissance économique de plus en plus importante », de dire un participant. « Il y a maintenant des garderies sans but lucratif et des garderies à but lucratif. Des organismes privés font la concurrence aux organismes publics. Comment surmonter ce problème? » Mme Neamtan répond que le consensus semble être que l'économie a besoin à la fois d'un secteur public fort et d'un secteur privé fort. Elle se demande si les soins de santé doivent continuer de relever du secteur public. En ce qui concerne les garderies, « toutes les études internationales ont démontré que ce sont les garderies sans but lucratif qui offrent les meilleurs service. En matière de logement, ça dépend des besoins. Si le secteur public et le secteur privé sont tous les deux prospères, on peut envisager toutes les options, et toutes les options sont nécessaires. » Les municipalités sont en train de découvrir que les options de recyclage sans but lucratif leur permettent de conserver les emplois et les ressources sur leur territoire. Pour ce qui est des garderies, « les gens veulent savoir que le commerce n'a rien à faire là-dedans, pas plus que dans les soins aux aînés ». Cela ne signifie pas que toutes les entreprises à risque devraient être des entreprises publiques. « Nous n'allons pas nous mettre à construire des avions! »

Un participant soutient que les nouveaux partenariats ont tendance à menacer les membres des anciens partenariats. « Les gens du secteur bénévole se sentent menacés. » Devront-ils soutenir la concurrence du secteur commercial — devront-ils se mettre au baratin publicitaire? Mme Neamtan rappelle un débat qui a eu lieu au Québec. « Faut-il demander à une victime de violence de payer? La question n'est pas de savoir si les services sont payants ou non. Si un service est offert et que le gouvernement en a besoin, il l'achètera. L'économie sociale combine ressources bénévoles et ressources commerciales. ». La question est de déterminer quel pourcentage des coûts le gouvernement assumera.

Page précédente Table des matières Page suivante
     
   
Mise à jour :  2006-03-21 haut Avis importants