COMMUNIQUÉ
DE PRESSE
Diffusion : Le 15 mars 2000
La Commission mixte internationale recommande
aux gouvernements des mesures exhaustives
pour protéger les eaux du bassin des Grands Lacs
La Commission mixte internationale (CMI) a publié
aujourd'hui un rapport qui fournit un cadre d'action pour
la protection des eaux du plus grand écosystème
d'eau douce du monde, le bassin des Grands Lacs. Le rapport
aborde entre autres les effets possibles du prélèvement
et des activités de consommation d'eau.
Dans le Rapport final sur la protection des eaux des Grands
Lacs, la Commission recommande aux gouvernements fédéraux,
provinciaux et des États du Canada et des États-Unis
de ne pas autoriser le prélèvement d'eau dans
le bassin des Grands Lacs, à moins que les promoteurs
puissent démontrer qu'ils ne menacent aucunement
l'intégrité de l'écosystème.
Selon les recommandations de la CMI, les promoteurs devront
également démontrer qu'il n'y a pas d'autre
alternative au prélèvement proposé,
que le projet a fait l'objet d'une saine planification,
que tous les impacts cumulatifs ont été considérés,
que la conservation de la ressource est une priorité
et que le bassin des Grands Lacs ne souffrirait d'aucune
perte nette en eau (ou une perte d'au maximum 5% de la totalité
de l'eau prélevée, ce qui correspond au taux
de perte moyen actuellement recensé dans le bassin
des Grands Lacs.) De plus, les eaux retournées dans
le bassin devront être de même qualité
que les eaux prélevées et devront être
retournées de façon à ne pas risquer
l'introduction d'espèces envahissantes dans le bassin
des Grands Lacs.
Par ailleurs, le Rapport recommande que, pour éviter
de mettre en danger l'intégrité de l'écosystème
du bassin des Grands Lacs, les gouvernements ne devraient
pas autoriser les projets majeurs de consommation nouvelle
ou accrue d'eau provenant des Grands Lacs, à moins
que les effets cumulatifs éventuels de la consommation
proposée aient fait l'objet d'un examen exhaustif,
que des méthodes de conservation efficaces soient
mises en place et que de saines pratiques de planification
soient appliquées. Le Rapport recommande aussi que
les gouvernements adoptent des mesures de conservation précises
pour améliorer notablement l'efficience de la consommation
d'eau dans le bassin des Grands Lacs, y compris une tarification
de l'eau selon un barème qui favorisera la conservation.
En raison des incertitudes entourant la disponibilité
de l'eau des Grands Lacs pour répondre à long
terme à tous les besoins de l'écosystème,
dont ceux de la population, le Rapport conclut que l'eau
doit être gérée avec prudence afin de
préserver la ressource pour l'avenir. Il arrive aussi
à la conclusion que les obligations commerciales
internationales, y compris les dispositions de l'ALENA et
du GATT, n'empêchent ni le Canada ni les États-Unis
de prendre des mesures de protection des ressources en eau
et de préservation de l'intégrité de
l'écosystème du bassin des Grands Lacs, tant
qu'aucune discrimination envers les habitants d'autres pays
n'est causée par l'application de ces mesures.
D'après ses constats, la CMI recommande également
aux gouvernements fédéraux, provinciaux et
des États de rapidement pallier les lacunes en matière
de données sur les utilisations de l'eau, de mettre
en ?uvre des programmes de surveillance à long terme
pour déceler les menaces à l'intégrité
de l'écosystème, d'entreprendre une étude
approfondie sur le rôle des eaux souterraines du bassin
des Grands Lacs et d'effectuer des recherches sur les effets
individuels et cumulatifs des prélèvements
d'eau.
De plus, le Rapport propose aux gouvernements de recourir
aux institutions existantes pour appliquer les recommandations
de la CMI. Les gouvernements devraient définir des
normes et des procédures applicables au prélèvement
et aux activités de consommation accrue d'eau. Les
gouvernements fédéraux, provinciaux et des
États ne devraient autoriser aucune nouvelle extraction
et devraient faire preuve de prudence concernant toute activité
majeure de consommation nouvelle ou accrue jusqu'à
l'entrée en vigueur de ces normes ou d'ici 24 mois,
selon la première de ces éventualités.
Les États et les provinces devraient se référer
à la Charte des Grands Lacs pour établir une
gamme de processus de consultation plus vaste que celle
qui existe actuellement.
Comme il a été demandé dans le Renvoi
présenté par les gouvernements, le Rapport
propose un plan de travail visant une meilleure compréhension
des implications de la consommation, des dérivations
et du prélèvement d'eau dans la région
frontalière au-delà du bassin des Grands Lacs,
en accordant une attention spéciale aux questions
prioritaires pour lesquelles l'expérience et les
ressources de la CMI peuvent être mises à contribution.
Le Rapport final répond à la demande de recommandations
en matière de protection des Grands Lacs formulée
par les gouvernements du Canada et des États-Unis
dans leur Renvoi sur les utilisations de l'eau datant du
10 février 1999. La CMI a publié un rapport
provisoire en réponse au Renvoi le 18 août
1999. Depuis la publication du rapport provisoire, la CMI
a obtenu de nouveaux renseignements grâce à
de nombreuses sources, dont 12 audiences publiques. La CMI
a également consulté des représentants
et des experts des gouvernements, spécialisés
dans les changements climatiques, les effets cumulatifs
et les droits commerciaux internationaux touchant les eaux.
Pour obtenir des renseignements complémentaires ou
consulter le Rapport final de la Commission mixte internationale
sur la protection des eaux des Grands Lacs, visitez le site
www.ijc.org Vous pouvez aussi vous procurez, sur demande,
une copie du Rapport final aux deux adresses suivantes :
Secrétaire, Section canadienne |
|
Secrétaire, Section américaine |
100, rue Metcalfe, 18e étage |
|
1250 23rd Street NW, Suite 100 |
Ottawa (Ontario) K1P 5M1 |
|
Washington, DC 20440 |
Fax :(613) 993-5583 |
|
Fax :(202) 736-9015 |
Courriel : Commission@ottawa.ijc.org |
|
Courriel : Commission@washington.ijc.org |
La Commission mixte internationale, organisme binational
formé par le Canada et les États-Unis, a été
créée en vertu du Traité des eaux limitrophes
de 1909. Elle aide, de diverses façons, les gouvernements
à mieux gérer les eaux frontalières,
notamment en examinant les questions soumises par les deux
gouvernements fédéraux.
FICHE D'INFORMATION
Rapport final sur la protection des eaux des
Grands Lacs
Le 10 février 1999, les gouvernements fédéraux
des États-Unis et du Canada ont demandé à
la CMI d'examiner, pour en faire rapport, la consommation,
les dérivations et le prélèvement (y
compris les extractions en vrac destinées à
l'exportation) de l'eau de la zone limitrophe des Grands
Lacs.
Les gouvernements ont formulé cette demande à
la suite de propositions d'exportation de l'eau du Canada
à l'étranger et du différend entourant
le projet d'exportation de l'eau du Canada aux États-Unis.
Les deux gouvernements craignent que les actuels principes
de gestion et mesures de conservation soient insuffisants
pour garantir l'utilisation durable des ressources en eau
communes dans l'avenir.
En 1997, dans un rapport intitulé La CMI et le XXIe
siècle, la CMI a soulevé le besoin de revoir
la gestion et les utilisations des eaux transfrontalières
pour faire en sorte que l'eau et ses ressources soient gérées
de manière rationnelle, uniforme et préventive
afin d'empêcher les disputes entre pays. Dans les
documents de renvoi à la CMI concernant cette nouvelle
étude, les gouvernements ont répété
leur inquiétude qu'il y ait, dans le futur, des projets
entraînant des utilisations, des dérivations
et un prélèvement de grandes quantités
d'eau.
Ils ont demandé à la CMI d'examiner, pour
en faire rapport et formuler des recommandations, les questions
suivantes, qui peuvent influer sur les niveaux et les débits
de l'eau dans les bassins transfrontaliers et les aquifères
communs :
1.les consommation actuelles et potentielles d'eau;
2.les dérivations actuelles et potentielles de l'eau
vers l'intérieur et vers l'extérieur des bassins
transfrontaliers, y compris le prélèvement
d'eau pour l'exportation;
3.les effets cumulatifs des dérivations et des extractions
actuelles et potentielles de l'eau, y compris son extraction
en vrac pour l'exportation;
4.les lois et politiques actuelles qui peuvent influer sur
la durabilité des ressources en eau dans les bassins
limitrophes et transfrontaliers.
Les gouvernements ont demandé à la CMI de
faire fond sur son expérience, notamment son étude
sur les dérivations et les activités de consommation
dans les Grands Lacs (terminée en 1985), et de soumettre,
dans les six mois suivant la réception du Renvoi,
des recommandations provisoires en matière de protection
des eaux des Grands Lacs. Le rapport provisoire a été
publié le 10 août. Un rapport final contenant
les recommandations sur la question plus vaste des eaux
transfrontalières des États-Unis et du Canada
devait être déposé dans les six mois
suivant l'annonce des recommandations provisoires.
Pour obtenir des renseignements complémentaires ou
la version complète de la lettre de référence,
visitez le site de la Commission, à l'adresse suivante
: www.ijc.org