Les programmes de surveillance permettent aux citoyens de sauvegarder la santé des écosystèmes de la rivière

Étudiants, membres d'organismes environnementaux et d'autres bénévoles de la collectivité dans le centre de la Colombie-Britannique prêtent main forte aux scientifiques afin de contrôler la qualité de l'eau de la rivière Salmon par la cueillette, l'identification et le compte d'insectes, de grosses palourdes, d'écrevisses, d'escargots, de sangsues, de vers ainsi que d'autres petits invertébrés aquatiques qui ont élu domicile dans cet affluent.

Ce programme de surveillance volontaire – élaboré par les scientifiques de l'Institut national de recherche sur les eaux d'Environnement Canada situé à Saskatoon de concert avec des groupes locaux et des organismes gouvernementaux – permet aux personnes ne disposant que de peu de connaissances scientifiques, voire aucune connaissance, de jouer un rôle actif dans la sauvegarde de leur environnement local par l'apprentissage de techniques scientifiques d'échantillonnage de base. De plus, il permet à la communauté scientifique de disposer d'information précieuse sur l'évolution de l'écosystème de la rivière au fil du temps.

Les macro-invertébrés aquatiques font l'objet principalement de ces études pour plusieurs raisons. D'une part, ils sont relativement faciles à prélever – non seulement parce qu'ils sont assez gros pour que l'on puisse les voir sans microscope, mais également parce qu'ils constituent une source d'alimentation principale pour bon nombre d'importants poissons, d'où leur abondance dans la plupart des cours d'eau. N'errant pas sur de grandes surfaces au cours de leur vie, d'autre part, ils traduisent l'état de santé de l'écosystème de la rivière par l'indication des effets des écarts environnementaux à court et à long terme sur les conditions locales.

Dès que l'on a déterminé la composition des invertébrés, on peut tirer des inférences sur la santé du cours d'eau aux endroits de prélèvement et, en bout de ligne, sur l'étendue de la dégradation de l'habitat attribuable aux effets notamment de l'enrichissement organique ou de la sédimentation. Quelques macro-invertébrés sont plus sensibles que d'autres à la pollution de l'eau ou à d'autres perturbations de l'habitat. Pour comprendre, toutefois, quels genres de polluants participent à la dégradation ou la raison pour laquelle certaines espèces animales sont présentes ou absentes, il faut obtenir plus de renseignements qu'un simple compte.

Un deuxième volet du programme de surveillance repose sur la mesure des variables clés sur la qualité de l'eau et l'échantillonnage des algues. Des bénévoles de la collectivité participent également au prélèvement d'échantillons, mais, dans ce cas-ci, des professionnels en laboratoire effectuent l'analyse. Ce niveau de surveillance est exercé bien souvent en partenariat avec des organismes gouvernementaux, qui se servent de l'information comme premier avertissement des problèmes possibles découlant de la pollution de l'eau.

Les scientifiques collaborant avec les membres des collectivités pour élaborer ces programmes croient que ces techniques peuvent être appliquées ailleurs au pays et peuvent jouer un rôle important sur le plan de la sensibilisation du public à l'égard de la prévention de la pollution ainsi que de la gérance de l'environnement. Les chercheurs de l'Institut offrent déjà une formation pratique visant certains groupes dans l'Atlantique du Canada et préparent un manuel d'instruction à leur intention de sorte que des collectivités à l'autre bout du pays puissent participer à des programmes de surveillance volontaire et soient plus conscientes des questions portant sur la qualité de l'eau de leur région.

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