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Bullein science et environnement- juillet/août 1999

La Météo complique une intervention d'urgence

Les monuments naturels spectaculaires sculptés à même la roche calcaire.

À 1 h 23, le matin du 23 mars, le navire M/V Gordon C. Leitch heurte un quai à Havre Saint-Pierre, au Québec, sous des vents très violents - causant une brèche d'un demi-mètre dans sa coque; 50 tonnes de mazout brut se déversent alors dans les eaux du golfe Saint-Laurent au nord de l'île d'Anticosti.

Les monuments naturels spectaculaires sculptés à même la roche de fond calcaire donnent une apparence irréelle à la Grande Île, située dans la Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan au Québec qui regroupe plus de 40 îles.

La catastrophe s'est produite au cœur de la Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan. Il s'agit d'un écosystème à l'équilibre fragile dont la topographie sous marine exceptionnelle, les courants et la combinaison eau salée - eau douce favorisent une vie abondante et où les oiseaux marins, les baleines, les dauphins ainsi que les phoques viennent se nourrir. Le parc compte quelque 40 îles et plus de 2 000 îlots et récifs; la menace d'une vaste contamination de ses rives était très sérieuse.

Malgré l'urgence de la situation, l'arrivée des équipes de secours est retardée par la pluie verglaçante et des vagues pouvant atteindre deux mètres entravent les efforts pour freiner le déversement à l'aide de barrages flottants. Les premiers rapports transmis aux scientifiques d'Environnement Canada par l'Institut Maurice-Lamontagne, situé à Mont-Joli, indiquent que le pétrole migre vers l'ouest le long de la côte; il polluera rapidement environ 10 kilomètres de berges.

Des hélicoptères arrivent pour suivre le déversement du haut des airs, tandis que des équipes d'intervention d'urgence filent à motoneige pour évaluer la quantité de neige contaminée sur les berges. À quelques jours de la débâcle, les mesures de restauration doivent être adoptées immédiatement sinon le bilan environnemental sera tragique. Le 24 mars, 50 personnes ont commencé le nettoyage, mais à cause de l'ampleur de la tâche et du manque de temps il a vite fallu doubler le nombre de travailleurs. Au plus fort de la crise - et dans des conditions météorologiques éprouvantes - 140 personnes sont affectées au site.

Dans l'intervalle, 110 autres personnes assurent la gestion de l'urgence. Parmi ces personnes, on c ompte des équipes de spécialistes d'Environnement Canada qui surveillent la trajectoire du déversement à l'aide de ressources scientifiques et techniques spécialisées. La Technique d'évaluation et de restauration des rives (TERR) du Ministère est utilisée pour déterminer le type et la contamination de chaque site et proposer des méthodes de nettoyage appropriées. Des cartes synthèses sont élaborées par le logiciel GÉNIE (Gestion des échanges numériques des informations environnementales) qui relève les principales caractéristiques environnementales, dresse les priorités de restauration et cartographie l'état quotidien de la situation.

Deux jours après le déversement, les forts vents changent de direction, déplaçant des blocs de glace au large et au cœur de l'archipel, vers l'Île Fantôme. Dans les jours qui suivent, les modélisations des mouvements des glaces de Pêches et Océans Canada sont indispensables pour diriger les équipes de décontamination vers les endroits prioritaires. À la fin, plus de 150 kilomètres de berges sont contaminées sur le littoral et autour d'une quinzaine d'îles.

Bien que l'on se serve de bouées effaroucheuses pour empêcher les eiders, les guillemots noirs, les pygargues ainsi que d'autres oiseaux de se poser aux endroits contaminés, le bilan est lourd. Des biologistes du Service canadien de la faune mettent sur pied un centre de nettoyage d'oiseaux souillés par le pétrole, mais seulement 66 des 1 077 recueillis au cours du nettoyage seront sauvés tandis que neuf autres oiseaux seront acheminés au Biodôme de Montréal. À titre de suivi, on étudiera les effets du déversement sur les populations nicheuses de ces oiseaux marins au cours de l'année. Le déversement a également causé la fermeture temporaire de quelques zones de pêche dans les secteurs coquilliers de la région.

Malgré les difficultés d'intervention dans des conditions météorologiques éprouvantes et les complications engendrées par la période de débâcle, 80 pour cent du pétrole a été récupéré, et ce, moins d'un mois après le déversement. L'efficacité des outils techniques et scientifiques du Ministère et une collaboration étroite entre les équipes participantes ont permis d'atténuer un désastre environnemental dont le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd dans cette région à l'écosystème fragile.



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