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Bullein science et environnement- mars/avril 2001

Les acides haloacétiques dans l'environnement

Carte du monde montrant les pays où ont été prélevés des échantillons de sol et de précipitations afin de comparer les taux d'acides haloacétiques (le Canada et le Royaume-Uni dans l'hémisphère nord, le Chili et le Malawi dans l'hémisphère sud).

On a trouvé des acides haloacétiques (AHA) dans les lacs, la nappe phréatique, l'eau potable, la glace de l'ère glaciaire, les précipitations, l'air et le sol. À fortes concentrations, ces acides sont toxiques pour les plantes, et on soupçonne que quelques-uns sont cancérogènes. Bien que les AHA aient fait l'objet de maintes études en Europe, on en savait peu sur leur présence et leur taux de concentration au Canada jusqu'à récemment, quand l'Institut national de recherche sur les eaux (INRE) a remédié à la situation en élaborant une méthode de mesure in situ toute particulière de ces substances dans les systèmes d'eau douce et les systèmes marins.

Les acides haloacétiques sont constitués d'une multitude de composés, tels que l'acide monochloroacétique, l'acide dichloroacétique, l'acide trichloroacétique et l'acide trifluoroacétique. On pense que certains AHA se forment naturellement dans l'environnement tandis que d'autres résultent des activités humaines. Par exemple, la dégradation de deux produits chimiques industriels, le tétrachloroéthène et le 1,1,1-trichloroéthane, engendrerait la formation de l'acide trichloroacétique dans l'atmosphère.

L'INRE a utilisé sa nouvelle technique, fondée sur les méthodes analytiques traditionnelles, pour effectuer les premiers contrôles pancanadiens d'AHA dans les systèmes d'eau douce. L'équipe de recherche a prélevé des échantillons d'eau dans divers lacs du pays — les Grands Lacs en Ontario, le lac Loon en Colombie-Britannique, le Grand lac des Esclaves dans les Territoires du Nord-Ouest, le lac Winnipeg au Manitoba et le lac Kejimkujik en Nouvelle-Écosse — et des échantillons de précipitations dans sept emplacements ministériels du Canada.

L'examen des échantillons de précipitations a révélé que les taux d'acides haloacétiques allaient de seuils indétectables à 2 400 nanogrammes par litre et que les concentrations les plus fortes se trouvaient dans les eaux de pluie de masses d'air qui étaient passées près ou au-dessus de régions industrialisées et densément peuplées. Les études des lacs ont donné des résultats semblables, et, ici aussi, on a constaté que les échantillons prélevés dans les zones d'activités industrielles contenaient des taux d'AHA supérieurs aux autres échantillons. Les concentrations d'acide trifluoroacétique dans le lac Supérieur, où industries et population sont peu nombreuses, sont d'environ 18 nanogrammes par litre. Tout au long du réseau des Grands Lacs, ces concentrations augmentent et elles culminent au lac Ontario pour atteindre quelque 150 nanogrammes par litre. Le taux de concentration de l'acide chloroacétique est relativement constant dans tous les Grands Lacs, soit approximativement 450 nanogrammes par litre. Le lac Winnipeg, situé en aval de sources urbaines, renferme de fortes concentrations, tandis que les lacs des régions plus isolées sont ceux qui en comptent le moins.

Afin de donner suite à cette première cueillette de renseignements concrets sur la présence d'AHA dans les eaux douces canadiennes, les scientifiques de l'INRE ont réalisé en collaboration avec des partenaires internationaux une étude ayant pour objet de comparer les taux d'AHA de l'hémisphère nord et de l'hémisphère sud. Ont été analysés des échantillons de précipitations et de sol prélevés au Canada, au Malawi et au Chili, et des échantillons de sol recueillis au Royaume-Uni.

Les échantillons de précipitations du Malawi contenaient les plus faibles concentrations d'acide trichloroacétique, et ceux du Canada les plus fortes. Les échantillons du Malawi renfermaient également de faibles concentrations d'acide monochloroacétique, qui étaient par ailleurs légèrement supérieures à celles du Canada et du Chili. Dans les échantillons de sol, les plus fortes concentrations d'AHA appartenaient au Royaume-Uni, les plus faibles, au Malawi, et les taux étaient plus élevés au Chili qu'au Canada. Les échantillons de sol et les échantillons de précipitations du Malawi contenaient aussi une petite quantité d'acide monobromacétique, un AHA présent dans seulement un des 11 emplacements chiliens. En général, l'acide dichloroacétique est l'acide haloacétique qu'on a trouvé en plus grande quantité dans tous les échantillons.

Dans l'ensemble, les résultats indiquent que les concentrations d'AHA sont les plus fortes dans l'hémisphère nord industrialisé — ce qui étaye les recherches canadiennes menées antérieurement par l'INRE et la théorie voulant que ces contaminants se trouvent principalement dans les régions industrialisées. Bien que des quantités substantielles de certains AHA aient aussi été trouvées dans l'hémisphère sud, les résultats sont loin d'être uniformes.

Les acides haloacétiques constituent un nouveau problème environnemental, et de grands efforts devront être déployés pour déterminer leurs sources, la façon dont ils sont transportés dans l'atmosphère et la nature exacte du danger qu'ils représentent pour l'environnement canadien et planétaire. Les chercheurs d'Environnement Canada continuent de collaborer avec des partenaires nationaux et internationaux pour trouver les réponses à ces questions et jeter les bases scientifiques de mesures qui permettront de réduire ces substances.



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