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L'utilisation excessive de la terre menace la biodiversité des poissons dans le lac malawi
Le lac Malawi, cours d'eau profond situé en Afrique du sud-est, est non seulement une ressource indispensable pour les habitants de la Tanzanie, du Mozambique et du Malawi -- qui l'utilisent pour la nourriture, l'eau potable, l'irrigation et l'hydroélectricité -- mais constitue également l'un des écosystèmes les plus diversifiés sur le plan biologique à l'échelle de la planète. Il renferme plus d'espèces de poissons que tout autre lac au monde. Entre autre, 300 espèces ont déjà été relevées et le double de ce nombre a été estimé, ce qui en fait un nombre plus élevé que dans toute l'Amérique du Nord. Le fait que la plupart de ces espèces n'existent nulle part ailleurs contribue à rendre ce lac unique et en faire une ressource scientifique irremplaçable. Le développement de la région en bordure du lac s'intensifiant, les préoccupations ne cessent d'augmenter relatives aux répercussions de l'accroissement des pratiques agricoles et du déboisement sur les habitats névralgiques des poissons. Pour évaluer ce problème -- et pour encourager la mise en uvre de mesures concrètes avant qu'il ne soit trop tard -- les scientifiques de l'Institut national de recherche sur les eaux d'Environnement Canada collaborent avec des collègues de Pêches et Océans Canada, des États-Unis et de l'Afrique pour évaluer la qualité de l'eau du lac et à déterminer les facteurs qui s'opposent à sa viabilité. Grâce au financement de l'Agence canadienne du développement international et de la Banque mondiale, les membres de l'équipe de recherche mettent à profit leurs compétences en écologie, en limnologie, en chimie et dans d'autres disciplines pour évaluer le lac et formuler des recommandations visant la gestion de sa viabilité. Les scientifiques ont découvert que les pratiques agricoles de subsistance de la population en pleine expansion ont accéléré l'érosion du sol, la présence d'eaux de ruissellement et le transport de sédiments et ont entraîné une détérioration de la qualité de l'eau de nombreuses rivières qui alimentent le lac Malawi. L'eutrophisation ainsi que la sédimentation excessive causées par ce phénomène représentent une grave menace pour les espèces de poissons endémiques. L'incinération de la biomasse afin de défricher les terres et de renouveler la fertilité du sol augmente également les dépôts atmosphériques de nutriments vers le lac, ce qui peut favoriser la prolifération d'algues bleu-vert qui sont potentiellement toxiques pour les humains, les animaux domestiques et la vie aquatique. On a prouvé également que les concentrations d'organochlorés persistants dans la faune du lac peuvent s'accroître en raison des dépôts atmosphériques et de l'accroissement de l'utilisation territoriale du bassin hydrologique. D'une profondeur de plus de 700 mètres, le lac Malawi est situé dans le fossé d'effondrement occidental de l'Afrique du sud-est. Afin de conserver la biodiversité du lac Malawi et de répondre aux besoins économiques des habitants qui vivent dans la région, les scientifiques recommandent que l'on mette de l'avant dès que possible des mesures visant à réduire la croissance démographique, à appuyer la viabilité du développement économique, des pratiques agricoles productives et une gestion appropriée sur les pêches. Bien que le projet relatif à la biodiversité du lac Malawi sera terminé à la fin de juillet, les habitants de la Tanzanie, du Mozambique et du Malawi se serviront de ces résultats pour élaborer un plan de gestion durable dans le cadre de la conservation et de la protection de cette ressource unique et vitale. POURQUOI TANT D'ESPÈCES ? Le lac Malawi est l'un des lacs d'eau douce parmi les plus anciens du monde -- il origine d'un cours d'eau qui est toujours présent dans le fossé d'effondrement du Malawi depuis presque un million d'années. En raison de leur très longue période d'évolution et de diversification, presque la totalité des centaines d'espèces dans le lac Malawi proviennent du même groupe, du fait qu'elles ont un ancêtre commun qui est apparu là à partir d'un afflux d'eau il y a bien des années. Seuls les lacs Baikal et Tanganyika, qui comptent également des groupes d'espèces, sont plus âgés. Bien que son âge avancé explique en partie la riche biodiversité du lac Malawi, la question à savoir pourquoi il existe tant d'espèces dans un seul lac continue d'attirer les scientifiques des quatre coins du monde vers cette ressource unique. |
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