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Bullein science et environnement- mai/juin 2000

L'Arctique est-il contaminé ?

L'Arctique est-il contaminé ?

De la neige blanche à perte de vue, de l'eau froide non polluée, un refuge à l'abri de la pollution mondiale : c'est l'idée que les gens aiment se faire du Nord canadien, mais ces images ont été remises en question par un nombre de plus en plus grand de travaux de recherche démontrant la présence de contaminants dans les écosystèmes de l'Arctique, parfois à des concentrations étonnamment élevées.

Des chercheurs de l'Institut national de recherche sur les eaux (INRE) d'Environnement Canada collaborent avec d'autres spécialistes du Canada et du monde entier dans le cadre du Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique (PSEA) afin d'en apprendre davantage au sujet de l'ampleur de cette contamination et de ses effets biologiques. La recherche de l'INRE a porté sur l'évaluation scientifique des polluants organiques persistants (POP) dans l'Arctique circumpolaire. Ces produits chimiques résultant des activités agricoles et industrielles dans le sud sont transportés dans le nord surtout en raison de processus atmosphériques et pénètrent dans les écosystèmes aquatiques lorsque la neige et la glace fondent au printemps.

Les POP entrent dans la chaîne alimentaire lorsqu'ils sont consommés par des espèces aquatiques, et comme ils se dégradent lentement, ils s'accumulent dans leurs tissus. Lorsque ces espèces sont ensuite dévorées par d'autres espèces occupant un rang plus élevé dans la chaîne alimentaire, les concentrations de POP augmentent considérablement. Ce processus est préoccupant non seulement en raison de ses effets potentiels sur la faune de l'Arctique, mais aussi parce qu'il peut avoir des conséquences pour les peuples nordiques, qui sont susceptibles d'être exposés à ces contaminants lorsqu'ils consomment des aliments traditionnels comme le poisson, les mammifères marins, les oiseaux et le caribou.

En 1997, le PSEA a rendu public un rapport présentant toutes les données disponibles sur les polluants organiques présents dans l'air, l'eau de mer et les sédiments ainsi que dans les organismes terrestres, d'eau douce et marins de l'Arctique, et il a donné aux gouvernements des huit pays de l'Arctique une idée plus précise de l'état de l'environnement dans cette région. Il a aussi relevé les lacunes dans les connaissances et recommandé d'autres mesures à prendre pour circonscrire les sources de polluants et déterminer leurs effets biologiques. Depuis lors, on s'efforce continuellement de combler ces lacunes en effectuant d'autres recherches en collaboration.

Au Canada, par exemple, les chercheurs de l'INRE ont commencé à étudier les POP présents dans l'omble confiné aux eaux intérieures des lacs Resolute et Char de l'archipel central canadien, et ils prévoient prélever des échantillons annuels pour suivre les changements en fonction du temps. Dans une autre étude, des carottes de sédiments des lacs sont prélevées sur un transect nord-sud dans l'Arctique canadien afin d'en apprendre davantage au sujet des sources, du transport à distance et des effets des nouveaux et anciens polluants organiques ainsi que du mercure, un métal toxique dont la concentration augmente dans l'Arctique.

D'autres travaux ont pour but de mieux connaître le comportement des contaminants dans les lacs de l'Extrême-Arctique. Des chercheurs ont mis au point un modèle tenant compte des caractéristiques uniques de ces lacs et l'ont utilisé pour étudier les lacs Amituk et Char. Leurs résultats portent à croire que les lacs de l'Arctique servent de canalisations, et non de puits, pour les composés chimiques. La plupart des apports de contaminants proviennent de la fonte des neiges, et la plus grande partie migre hors du lac, ce qui laisse des quantités minimes de ces substances dans les sédiments. Cette constatation donne un important aperçu de l'exposition potentielle des organismes aquatiques aux contaminants dans les écosystèmes lacustres.

Les chercheurs qui étudient les contaminants dans les régions nordiques publient leurs travaux dans des revues et des rapports scientifiques, mais ils rapportent aussi cette information dans le Nord pour la partager avec les personnes directement touchées par les contaminants dans leur milieu. Récemment, des scientifiques de l'INRE ont participé à une visite des hameaux de l'Arctique de l'Est pour présenter des exposés sur les POP et les métaux présents dans les mammifères et les oiseaux marins prélevés au voisinage de chaque communauté.

Ces études, et d'autres encore, contribuent aux efforts déployés par le Canada pour réduire les contaminants présents dans les produits traditionnels de la chasse et de la pêche, et elles aident à fournir le fondement scientifique des accords internationaux visant à lutter contre la contamination de l'environnement. Des spécialistes d'Environnement Canada se sont rendus en Allemagne au mois de mars pour assister à la quatrième des cinq séances de négociation ayant pour but d'élaborer une convention mondiale sur les POP. Plus de 100 pays, dont le Canada, participent à cet exercice, qui vise à éliminer ou à réduire les émissions de 12 substances toxiques liées à des problèmes de santé dans le Nord.



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Sites connexes
Programme des contaminants dans le Nord The International Arctic Monitoring and Assessment Program [ Anglais seulement ]


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