Pour explorer le Saint-Laurent en direct

Depuis que l'explorateur français Jacques Cartier a remonté pour la première fois les eaux scintillantes du Saint-Laurent pour se rendre au cœur du Nouveau Monde, il y a de cela quatre siècles, le fleuve a toujours été la voie navigable commerciale la plus importante du Canada. Au cours des 100 dernières années, l'aménagement sans précédent de ses rives et l'exploitation de ses ressources naturelles ont profondément influé sur les écosystèmes aquatiques et terrestres du fleuve.

Pour évaluer les répercussions des activités humaines sur ces écosystèmes—et pour protéger les quelque 27 000 espèces de plantes et d'animaux qui y vivent—une équipe composée de 40 scientifiques d'Environnement Canada et du ministère québécois de l'Environnement a créé un atlas Internet sur l'écologie et la biologie du fleuve. Les membres de l'équipe ont travaillé pendant cinq ans à recueillir et à analyser les renseignements glanés dans les documents scientifiques, les levés, les rapports et les bases de données établis au cours d'une trentaine d'années et à les transformer en données propres à la cartographie. L'atlas, qui a été créé dans le cadre de Saint-Laurent Vision 2000, un plan d'action conjoint Canada–Québec, a pour objet de faire connaître les endroits où les espèces sont particulièrement vulnérables et d'aider à repérer les emplacements propices à la conservation.

L'atlas, qui est connu sous le nom de Portrait de la biodiversité du Saint-Laurent, illustre la partie québécoise du fleuve, c'est-à-dire les deux tiers du haut Saint-Laurent s'étendant du lac Saint-François au golfe du Saint-Laurent. Les utilisateurs peuvent faire une visite virtuelle du Saint-Laurent en visionnant des cartes, des graphiques et des résumés qui décrivent la région—mais de plusieurs points de vue différents—y compris la structure écologique, la biodiversité, les répercussions humaines et les zones de conservation prioritaires. Selon le système de cartographie écologique de l'atlas, le fleuve se trouve divisé en régions naturelles et en territoires riverains; les utilisateurs peuvent aussi explorer plus en détail encore en consultant une grille géoréférencée, intégrée au système, qui partage chaque région terrestre en parcelles de 100 km².

La structure écologique du fleuve est décrite au moyen de particularités physiques : pour les écosystèmes terrestres, on parle de climat, d'utilisation des terres, de végétation et de développement tandis que, pour les écosystèmes aquatiques, on mentionne les sédiments, la profondeur de l'eau, l'hydrographie et la salinité. Des données sur plus de 5 000 espèces d'animaux ou de plantes—y compris les plantes vasculaires, les invertébrés aquatiques, les poissons, les reptiles, les amphibiens, les oiseaux et les mammifères—sont utilisées pour évaluer la biodiversité du Saint-Laurent, et la répartition des espèces dans les différentes régions est cartographiée.

Le texte d'accompagnement, en plus d'indiquer les endroits où les effets du comportement humain sont évidents—notamment les zones de contamination chimique et de pêche commerciale, les lieux où les rivages s'érodent en raison du trafic maritime commercial ou du développement, ou encore les endroits où les terres humides ont été altérées—présente aussi l'analyse des données et les prédictions concernant les répercussions à venir. Ces renseignements, combinés aux données sur la biodiversité des espèces, sont utilisés pour déterminer quelles sont, compte tenu de la richesse et de la vulnérabilité des espèces, les zones de conservation prioritaires.

Comme le nouvel atlas contribue à faciliter la visualisation et la compréhension des liens entre les activités humaines, l'habitat et la biodiversité, il permet aux utilisateurs—depuis les politiciens et les gestionnaires de ressources jusqu'aux membres du public—de considérer les répercussions de leurs décisions sur l'environnement avant d'agir. Il aidera aussi les scientifiques à élaborer des modèles leur permettant de prévoir plus efficacement comment les changements survenus dans l'habitat et dans les activités humaines influent sur la biodiversité dans d'autres écosystèmes et régions. Le Portrait de la biodiversité du Saint-Laurent est sur Internet, à l'adresse suivante : http://lavoieverte.qc.ec.gc.ca/faune.

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