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À la défense des berges du Saint-Laurent

À la défense des berges du Saint-Laurent

Les vagues causées par le vent et les navires de passage, les fluctuations du niveau de l'eau, de la glace et des courants rongent les berges du fleuve Saint-Laurent et certains endroits reculent jusqu'à trois mètres par année. Les scientifiques d'Environnement Canada s'affairent à relever, à stabiliser et à restaurer les endroits les plus menacés avant qu'ils ne disparaissent et, du même souffle, veillent à préserver l'habitat vital des oiseaux et de la faune le long des rives du fleuve.

Les études menées il y a trois ans par Environnement Canada et ses partenaires dans le cadre du programme Saint-Laurent Vision 2000 ont été les premières à documenter précisément l'ampleur du problème sur la longueur de la voie de navigation. Au moyen de récentes études et d'anciennes photographies aériennes, ils ont découvert que 25 pour cent des 1 500 kilomètres de berges entre Cornwall et Québec affichent des signes d'érosion active. On estime que 2 000 hectares d'habitat ont été perdus depuis les années 1960 au moment où des niveaux d'eau élevés inhabituels ont affaibli l'intégrité des berges.

L'endroit le plus touché est situé entre Montréal et le Lac Saint-Pierre, à l'ouest de Trois-Rivières, où 50 pour cent du rivage recule et environ 1 500 hectares de l'habitat du rivage de l'île ont disparu. Le problème est attribuable en partie au fait que cette zone du fleuve est relativement étroite et que le rivage est par conséquent plus près de la route maritime qui compte plus de 15 000 déplacements par année. Cette région compte également presque trois fois plus d'îles que les autres parties du fleuve, alors plus de berges sont touchées.

Bien que l'érosion soit un processus naturel, son accélération rapide – attribuable en partie à l'activité humaine – menace de destruction d'importants sites de nidification pour la sauvagine et des frayères pour les poissons. Elle pourrait également avoir des répercussions sur animaux vivant sur les berges, dont les rats musqués, les grenouilles, les tortues et les oiseaux chanteurs. Malgré la stabilisation de certaines berges au moyen de béton et de digues de pierres dans le passé, ces méthodes inertes ne favorisent pas la croissance de la végétation, d'où la quasi-absence de valeur écologique ou esthétique du rivage.

Pour répondre à ce problème, Environnement Canada a piloté plusieurs techniques de restauration naturelle à des endroits clés le long du fleuve Saint-Laurent, dont la Réserve nationale de la faune des Îles de la Paix sur la rive sud de Montréal au Lac Saint-Louis. Accueillant une douzaine d'espèces menacées ou vulnérables, cet archipel fragile de 50 hectares voit disparaître ses berges à raison de 2,2 hectares par année, une vitesse qui pourrait l'enrayer de la carte d'ici vingt ans.

Dans un effort visant à ralentir le processus et à réparer les dommages, des scientifiques ont tenté de stabiliser une digue en remplissant des tranchées horizontales au moyen de paniers (gabions) de métal contenant des roches et des tas de branches, enveloppant l'endroit de lits de branches couverts de treillis métalliques et de terre sur laquelle on a planté des arbres et d'autres espèces végétales. Bien que cette mesure ait été couronnée d'un certain succès, l'eau a détruit certaines plantes basses et dégradé des gabions, d'où le dispersement de certaines roches. Une approche semblable, au moyen de roches plus grosses, a été utilisée avec succès près de là, à Varennes – l'une des plus importantes aires de nidification de la sauvagine dans le Saint-Laurent.

Une autre technique a été mise à l'essai à la Réserve nationale de la faune des Îles de Contrecœur, à l'est de Montréal, où des barrières formées des matières draguées au cours de l'approfondissement de la voie navigable s'érodent rapidement et exposent la chaîne des 27 îlots aux ravages du fleuve. On a consolidé une digue en érosion avec des rangées de billots de cèdre et des tas de branches et l'endroit a été recouvert de terre et d'arbrisseaux. On a ensuite révisé cette méthode pour loger les billots plus près de la base de la digue.

Un quatrième projet a tenté de planter de la végétation sur 100 mètres d'une digue de gravats sur les rivages de Beauport, à l'est de Québec. Ce projet vise à déterminer si les nombreux endroits de ce genre peuvent être restaurés pour en assurer une production utile. En remplissant les espaces entre les roches de différents types de paillis et par la plantation de diverses espèces de semis, les scientifiques ont déterminé que le paillis d'écorce avaient moins tendance à glisser vers le bas entre les roches que les feuilles déchiquetées ou les copeaux de branches. Ils ont également constaté que l'aulne canadien était la plus robuste des plantations : son taux de survie atteignait 50 p. 100. On recommande d'employer des cailloux pour réduire le problème d'écoulement du paillis vers le bas.

Au cours des deux dernières années, Environnement Canada a financé 71 projets de stabilisation des berges du Saint-Laurent, pour un total de 7,3 millions de dollars, par l'entremise de son programme EcoAction 2000, et du programme Interactions communautaires qui fait partie du Plan d'action Saint-Laurent. Ces deux programmes ont pour but d'aider les efforts environnementaux à l'échelle communautaire. Avec des coûts aussi élevés que 1 000 $ par mètre pour certains projets de restauration du rivage, les scientifiques essaient maintenant de déterminer exactement la vitesse d'érosion de chaque partie des berges et l'impact potentiel sur l'habitat de la faune. Ce travail – d'une durée de deux à trois ans – sera utile afin de dresser les priorités dans les efforts à déployer pour sauver les berges du Saint-Laurent.



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