Quand l’habitat est-il
suffisant?
Deuxième édition
Au cours des deux derniers
siècles, le peuplement autour des Grands Lacs a provoqué
la dégradation ou la disparition d’une grande partie
de l’habitat naturel des poissons et des autres espèces
sauvages. La diminution de l’étendue du couvert forestier
et la disparition d’habitats forestiers intérieurs
ont réduit la superficie de l’habitat de reproduction
des oiseaux chanteurs. Le déboisement des berges a entraîné
le réchauffement de l’eau et le dépôt
de sédiments dans les cours d’eau aux dépens
de l’omble de fontaine et d’autres poissons indigènes
d’eau froide. L’assèchement et la transformation
des milieux humides, en réduisant jusqu’à un
seuil critique la superficie des habitats de reproduction et de
nidification, menacent le Petit Blongios ainsi que d’autres
espèces dépendantes de ces milieux.
La première édition
du Cadre d’orientation avait été
préparée par le Service canadien de la faune et
par le Fonds d’assainissement des Grands Lacs 2000 (maintenant
appelé Fonds pour la pérennité des Grands
Lacs) d’Environnement Canada ainsi que par les ministères
des Richesses naturelles et de l’Environnement de l’Ontario.
Le document a été mis à jour en 2004 afin
de s’assurer que les lignes directrices étaient
toujours en conformité avec les plus récentes
données scientifiques. Deux des lignes directrices –
« Quantité de végétation naturelle
adjacente au milieu humide » et « Pourcentage de
surfaces imperméables dans un bassin hydrographique urbanisé
» – ont subi des changements importants. Quatre
autres lignes directrices ont fait l’objet de légères
modifications; il s’agit de : « Taille du milieu
humide », « Forme du milieu humide », «
Total des sédiments en suspension » et «
Terrain fragmenté et rôle des couloirs ». |
L’étendue des pertes et l’état de dégradation
avancée font de la restauration une tâche ardue. Le
document intitulé Quand l’habitat est
il suffisant? et la deuxième édition du document
intitulé Structure d’orientation de
la revalorisation de l’habitat dans les secteurs préoccupants
des Grands Lacs (Cadre d’orientation) fournissent des
lignes directrices pour déterminer à quels endroits
la restauration des habitats humides, riverains ou forestiers serait
la plus efficace et la plus efficiente. Les éléments
clés du Cadre d’orientation
sont les dix-huit lignes directrices, qui peuvent être adoptées
telles quelles ou adaptées à chaque bassin hydrographique,
et les connaissances acquises des pratiques et des documents existants.
Le Cadre d’orientation s’adresse
à quiconque voudrait définir un plan de restauration
et de protection de l’habitat. Ce document est utile pour
prendre des décisions en ce qui concerne :
- la superficie d’habitat nécessaire
au maintien d’un écosystème naturel dynamique;
- la désignation des endroits
d’un bassin hydrographique ou de tout autre type de paysage
où il faut procéder en priorité à
la restauration et à la protection des habitats humides,
riverains ou forestiers.
![Haut](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bluetopbutton.gif)
Haut
Applications aux Grands Lacs et
autres possibilités
Le Cadre d’orientation a d’abord
été conçu pour servir de source d’information
sur la restauration des habitats dans les secteurs préoccupants
(SP) des Grands Lacs. Même s’il est axé sur ces
secteurs, il peut être mis en œuvre dans d’autres
régions; ainsi, on a privilégié les expériences
et les documents scientifiques qui permettaient d’établir
des lignes directrices pouvant s’appliquer tant aux SP qu’à
l’ensemble du bassin des Grands Lacs. Et, de fait, il a été
mis en œuvre non seulement un peu partout dans le bassin, mais
aussi ailleurs.
Définition des objectifs de restauration
des habitats – Facteurs à prendre en considération
Le Cadre d’orientation ne dicte pas
de mesures à prendre; il fournit plutôt de l’aide
pour la prise de décisions au niveau local : ainsi, il offre
les meilleures informations disponibles aux planificateurs et aux
équipes de rétablissement afin qu’ils puissent
prendre leurs propres décisions quant à l’étendue
de l’habitat nécessaire à la remise en état
des paysages et des bassins hydrographiques. Le Cadre
d’orientation a été conçu pour
s’adapter aux besoins des utilisateurs.
Les lignes directrices sont fondées sur la documentation
scientifique et sur les résultats d’études sur
le terrain concernant l’étendue de l’habitat
nécessaire pour répondre aux besoins écologiques
des poissons et des espèces fauniques de trois types d’habitat
: milieux humides, zones riveraines et zones forestières.
D’autres catégories tout aussi importantes, comme les
prairies et les habitats des lacs, méritent de faire l’objet
d’études plus approfondies à mesure que s’enrichira
la base des connaissances en écologie.
![Feuille de tulipier d’Amérique / Service canadien de la faune](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-tuliptreeleaf.jpg) |
Feuille de tulipier
d’Amérique / Service canadien de la faune |
D’abord protéger, puis
restaurer et enfin préserver ce qui est encore là
Maintenir la biodiversité en protégeant les habitats
fauniques existants qui soutiennent déjà des populations
sauvages est le geste à la fois le plus efficace et le plus
rentable; ainsi, lors de la planification de tout projet, il faut
d’abord viser la protection des habitats existants.
La conservation de la biodiversité va bien au-delà
du seuil de protection des habitats tel que défini dans le
Cadre d’orientation. Ce dernier propose
des lignes directrices quant à l’étendue minimale
requise pour qu’un habitat puisse supporter les espèces
fauniques; en ce sens, il faut le voir bien plus comme un point
de départ plutôt qu’un but ultime. Même
les bassins hydrographiques qui disposent d’habitats de très
bonne qualité peuvent accuser des pertes graves, parfois
irréversibles de leur faune et de leur flore lorsqu’un
habitat est détruit ou qu’il se dégrade.
Le lien avec les Plans d’assainissement
En 1986, les États-Unis et le Canada, par le biais
de l’Accord relatif à la qualité de l’eau
dans les Grands Lacs, ont convenu d’assainir 43 secteurs
dans le bassin des Grands Lacs. Divers problèmes d’altération,
comme la contamination des sédiments, l’eutrophisation
(excès de nutriments), la dégradation des populations
de poisson et d’espèces fauniques et la perte
d’habitat du poisson et de la faune, existent dans ces
endroits, appelés secteurs préoccupants (SP).
Maintenant, après plus de dix ans, on peut lire dans
les documents intitulés Plans d’assainissement
(PA) un exposé détaillé des stratégies
mises en œuvre pour permettre la restauration des SP.
Des progrès considérables ont été
accomplis au chapitre de la remise en état et de la
protection de l’habitat du poisson et de la faune dans
ces secteurs et dans d’autres endroits du bassin. Aujourd’hui,
deux des dix-sept SP canadiens d’origine – port
de Collingwood et bras Severn – ne figurent plus sur
cette liste.
Les lignes directrices décrites dans le Cadre
d’orientation ont été élaborées
afin d’aider les équipes des PA à établir
des critères pour mesurer les progrès accomplis
en vue d’atteindre l’objectif final, soit rayer
un secteur de la liste des SP; puis, une fois cet objectif
atteint, le Cadre d’orientation
fournit également d’autres pistes afin de poursuivre
la restauration de l’habitat. Des initiatives novatrices
de planification et de mise en œuvre de mesures de rétablissement
des poissons et des espèces fauniques, menées
à l’origine dans les SP, sont maintenant appliquées
à grande échelle dans d’autres régions.
|
![Haut](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bluetopbutton.gif)
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![Forêt de feuillus / Service canadien de la faune](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-uplandforest.jpg) |
Forêt de feuillus
/ Service canadien de la faune |
Regarder le passé et préparer
l’avenir
Les conditions passées et présentes devraient orienter
les décisions concernant la restauration des habitats. L’étude
des conditions d’origine d’un habitat peut servir à
déterminer des objectifs qui permettraient de rétablir
le milieu tel qu’il était auparavant. Par exemple,
si, avant l’arrivée des colons européens, les
milieux humides constituaient 60 % des terres d’un bassin
hydrographique donné et qu’aujourd’hui ces mêmes
milieux ne représentent plus que 15 % des terres,
alors l’objectif visé dépassera la norme de
10 % définie dans le Cadre d’orientation.
Toutefois, même si les conditions historiques tracent la voie
pour définir les objectifs à atteindre, ce sont les
conditions actuelles qui décrivent l’état de
« santé » d’un système et qui définissent
ce qu’il faut faire pour améliorer la situation.
Connaître l’ampleur des impacts sur un habitat aide
à mieux évaluer ce qui peut vraisemblablement être
accompli grâce aux techniques actuelles de restauration et
compte tenu du mode d’utilisation des terres. Or, dans certains
bassins hydrographiques urbanisés, des habitats fauniques
viables ne peuvent être que partiellement recouvrés
grâce à la restauration et à la création
d’habitats qui simulent les conditions antérieures
à la colonisation. Il faudra donc définir de nouvelles
conditions de base pour décrire les fonctions des habitats
et des écosystèmes et pour concevoir des systèmes
innovateurs afin de compenser la perte d’habitats et d’atténuer
l’impact des centres urbains sur les paysages environnants.
![Plantation en vue de restorer les milieux humides / Service canadien de la faune](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-wetlandplanting.jpg) |
Plantation en vue
de restorer les milieux humides / Service canadien de la faune |
Espèces particulières
Le Cadre d’orientation définit
les grandes lignes qui permettent d’assurer un habitat aux
espèces fauniques. Mais des exigences précises sont
parfois prises en considération pour certaines espèces
particulières présentes dans le bassin ou dans les
alentours. La présence de ces espèces constitue souvent
un catalyseur pour que les projets de restauration et de protection
de cet habitat deviennent un dossier prioritaire. Chaque fois qu’il
est possible, les projets devraient profiter aux espèces
désignées, au niveau fédéral, en vertu
de la Loi sur les espèces en péril
ou, au niveau provincial, aux termes de la Loi sur
les espèces en voie de disparition. Les plans de remise
en état des habitats devraient tenir compte des aspects qui
pourraient s’avérer bénéfiques pour ces
espèces.
Le paysage vu à grande échelle
Les lignes directrices et les seuils définis dans le Cadre
d’orientation ne sont pas propres à un paysage
ou à un bassin hydrographique. Les activités de restauration
de l’habitat établies en fonction de l’utilisation
des terres environnantes tiennent mieux compte des principes visant
l’intégrité de l’écosystème.
Les recoupements variés entre les utilisations des terres
en milieu urbain et rural et les types de couvertures ont une influence
sur la qualité des habitats, sur les fonctions écologiques
et sur la diversité des espèces végétales
et fauniques. Par exemple, un pourcentage donné de couvert
forestier dans un bassin hydrographique à dominante urbaine
pourrait ne pas répondre aux besoins d’un même
nombre d’oiseaux que dans un paysage rural.
D’autres projets concernant le patrimoine naturel pourraient
être pris en considération. Ainsi des stratégies
globales, comme le projet « Grande perspective » (Big
Picture) dans la zone carolinienne de l’Ontario, peuvent lier
des initiatives locales à des paysages élargis ou
encore orienter les projets de restauration et de protection prioritaires.
![Haut](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bluetopbutton.gif)
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![Orchidée blanche des tourbières / Graham Bryan](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-whitebogorchid.jpg) |
Orchidée
blanche des tourbières / Graham Bryan |
Les lignes directrices
Lignes
directrices sur l’habitat humide
Il y a eu une perte et une dégradation importantes des milieux
humides, surtout dans le sud de l’Ontario. Or un pourcentage
élevé de poissons et d’autres espèces
fauniques des Grands Lacs, y compris de nombreuses espèces
en péril, habitent ou utilisent les milieux humides pendant
une partie de leur cycle biologique. Ces milieux fournissent un
habitat essentiel à de nombreuses espèces, en plus
de jouer différents rôles liés à l’amélioration
de la quantité et de la qualité de l’eau, comme
réduire les débits ou filtrer les sédiments.
Les milieux humides devraient
constituer 10 % d’un bassin hydrographique et 6 % de tout
sous-bassin hydrographique
Près de 70 % des milieux humides présents à
l’origine dans le sud de l’Ontario sont maintenant disparus.
Des études menées dans les Grands Lacs ont démontré
que lorsque les milieux humides constituent environ 10 %
de la superficie d’un bassin hydrographique, les inondations
sont beaucoup moins fréquentes et les débits de base
sont mieux régulés. Les milieux humides devraient
être bien répartis dans chaque sous-bassin.
![Végétation adjacente : Zones critique et Zones dites de protection](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-adjacentvegetation-f.gif) |
Végétation
adjacente : Zones critique et Zones dites de protection |
Les zones critiques et les
zones de protection devraient être constituées de végétation
naturelle
Les terres hautes adjacentes à un habitat humide revêtent
une importance particulière pour les espèces dépendantes
des milieux humides. En effet, une partie de ces terres, qu’on
pourrait appeler « zone critique » (ZC), ont des caractéristiques
semblables et remplissent des fonctions analogues à celles
des milieux humides. Cette zone peut comprendre l’habitat
de nidification des oiseaux aquatiques ou encore les zones de recharge
de l’eau souterraine essentielles aux diverses fonctions des
milieux humides. Ces zones critiques doivent être protégées
contre les menaces extérieures, tels les contaminants et
les intrus, grâce à des zones dites de protection (ZP).
La ZP est en fait une zone tampon, ou bande filtre, dont l’étendue
varie selon ses fonctions. Ces deux zones, critique et de protection,
constituent les terrains de végétation naturelle qu’il
est essentiel d’avoir autour des milieux humides. Avant de
pouvoir identifier les zones critiques aux caractéristiques
semblables à celles des milieux humides, il faut connaître
les caractéristiques et les points sensibles de chaque site
particulier et décider des objectifs de gestion. Si une zone
critique n’est pas circonscrite selon les caractéristiques
propres du site, il faut à tout le moins respecter les lignes
directrices suivantes :
- le bassin hydrologique d’une
tourbière oligotrophe doit être constitué
de végétation naturelle;
- la zone adjacente à une
tourbière minérotrophe doit être constituée
de végétation naturelle et doit mesurer au moins
100 mètres ou avoir une largeur déterminée
par à une étude hydrologique, la plus grande des
deux valeurs étant retenue;
- autour des marécages
et des marais, une zone de 100 mètres doit être constituée
de végétation naturelle.
Les activités de restauration
devraient être axées sur les marécages ou les
marais
Le bassin des Grands Lacs comprend quatre types de milieux humides
: les marécages, les marais, les tourbières oligotrophes
et les tourbières minérotrophes. Ces deux derniers
types sont des habitats rares dans le bassin inférieur des
Grands Lacs, très sensibles aux modifications des apports
en nutriments et en eau, ce qui rend leur restauration particulièrement
difficile. La meilleure stratégie de gestion pour ces types
de milieu est de les protéger grâce à des mesures
qui garantissent leur approvisionnement en eau et qui empêchent
les modifications de leur bassin hydrographique. Il est plus facile
de restaurer des marais car ces milieux ont des régimes hydrologiques
et nutritifs plus dynamiques et une productivité primaire
plus élevée. On peut observer une reprise de certaines
fonctions à peine un ou deux ans après avoir aménager
un nouveau marais. Par contre, il faudra plusieurs années
avant qu’un nouveau marécage devienne partiellement
fonctionnel et quelques dizaines d’années avant qu’un
couvert arboré y soit suffisamment développé
pour améliorer son rôle écologique.
![Restoration des marais côtiers / Service canadien de la faune](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-coastalwetlandrestoration.jpg) |
Restoration des
marais côtiers / Service canadien de la faune |
La restauration d’un
milieu humide situé à un endroit stratégique
d’un bassin hydrographique devrait être privilégiée
Les milieux humides ont des effets bénéfiques, quel
que soit leur emplacement dans un bassin hydrographique. Toutefois,
il est possible de rétablir des fonctions écologiques
particulières en restaurant des milieux humides situés
à des endroits névralgiques : la partie amont d’un
bassin hydrographique pour protéger les sources des cours
d’eau, les aires d’alimentation des eaux souterraines
pour maintenir le débit et la température des cours
d’eau ou les zones côtières pour la reproduction
du poisson. Un intérêt particulier doit être
porté à l’emplacement historique des milieux
humides ainsi qu’aux conditions du site et du sol.
Les marécages et les
marais devraient être assez étendus pour soutenir des
habitats diversifiés, et le paysage devrait renfermer une
variété de milieux humides
Habituellement, les grands marécages présentent une
plus grande diversité de leurs habitats (habitats variés)
qui se traduit par la présence d’un plus grand nombre
d’espèces fauniques. Les marais, eux, profitent à
être disséminés, permettant ainsi la juxtaposition
de différents types de communautés (p. ex. végétation
émergée et submergée). Dans les petits marais,
il y a moins de probabilités de trouver des communautés
variées de superficie suffisante pour profiter aux espèces
fauniques. Toutefois, les milieux humides, quels qu’en soient
la superficie, le type ou l’hydropériode, seront fréquentés
par les espèces fauniques, que ce soit les amphibiens qui
utilisent les petits marécages pour se reproduire ou les
poissons qui profitent des inondations saisonnières de certains
secteurs pour frayer.
![Les marécages et les marais : forme régulière et forme irrégulière](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-regularlyshapedswamp-f.jpg) |
Les marécages
et les marais : forme régulière et forme irrégulière |
Des marécages de forme
régulière
Les marécages devraient avoir une forme régulière
et offrir un minimum d’habitat de lisière et un maximum
d’habitat intérieur afin de subvenir aux besoins des
espèces intolérantes aux habitats de lisière.
![Haut](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bluetopbutton.gif)
Haut
Lignes
directrices sur l’habitat forestier
Dans un paysage, l’étendue du couvert forestier, la
taille des différents îlots boisés, le type
forestier et les liens entre les îlots boisés sont
des facteurs qui déterminent la capacité d’un
milieu à supporter les espèces fauniques qui en dépendent.
C’est particulièrement vrai des mammifères et
des oiseaux de l’intérieur des forêts qui ont
besoin de vastes espaces boisés (les oiseaux forestiers servent
d’indicateurs de la qualité de la forêt, parce
qu’ils sont faciles à recenser et que leurs besoins
en habitat et leur répartition sont mieux connus que ceux
de tout autre groupe d’espèces sauvages).
Couvert forestier de 30 %
À mesure que disparaît l’habitat forestier d’une
région, le nombre et le pourcentage d’oiseaux forestiers
qui devraient se retrouver dans cette aire d’extension diminuent
également. Dans le cadre d’une étude, on a utilisé
des analyses statistiques pour démontrer que le nombre d’oiseaux
vivant dans l’intérieur des forêts continuait
d’augmenter jusqu’à ce que le couvert forestier
atteigne au moins 35 % sur 10 000 hectares, environ 24 % sur 40
000 hectares et jusqu’à 20 % sur 90 000 à 160
000 hectares. Cette analyse indique que les lignes directrices du
Cadre d’orientation donnent de meilleurs
résultats lorsqu’elles sont adaptées à
des variables locales, y compris l’échelle à
laquelle elles sont appliquées.
Au moins un îlot boisé
de 200 hectares d’une largeur minimale de 500 mètres
![Les îlots boisés](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-forestedges-f.jpg) |
Les îlots
boisés |
On a pu constater d’après certaines études,
que plus l’habitat forestier est grand, plus le nombre d’espèces
qui s’y trouve est élevé. Diverses superficies
d’îlots boisés ont été suggérées
pour différentes espèces. Dans le cadre d’une
étude, quatre grands îlots de 140 à 201 hectares
ont fait l’objet de relevés dans le SP du bras Severn.
On a pu constater qu’une seule bande de 140 hectares était
trop petite pour abriter la communauté régionale d’oiseaux
forestiers. D’autre part, on a déterminé que
dans une unité de paysage, un îlot d’au moins
200 hectares devrait abriter plus de 80 % des espèces prévues
d’oiseaux forestiers. De plus, on recommande qu’il y
ait plusieurs vastes étendues boisées (plus de 200
hectares) pour accueillir de 90 à 100 % des espèces
prévues.
Dans un bassin hydrographique,
10 % du couvert forestier devrait être situé à
100 mètres ou plus de la lisière; 5 % du couvert forestier
devrait être situé à 200 mètres ou plus
de la lisière
![Forêt mixte / Service canadien de la faune](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-mixedforest.jpg) |
Forêt mixte
/ Service canadien de la faune |
Certaines espèces d’oiseaux évitent les lisières
des petits espaces forestiers morcelés en période
de reproduction. Au nombre des effets négatifs des petits
espaces boisés (moins de 100 ou 200 mètres de superficie
intérieure), mentionnons l’augmentation de la prédation
et du parasitisme, la dessiccation par le vent, l’insuffisance
de nourriture et une plus grande vulnérabilité à
des phénomènes catastrophiques comme le feu, les inondations
ou les perturbations d’origine humaine comme les activités
de restauration des terres adjacentes. Une largeur minimale de 500
mètres est un facteur décisif pour déterminer
si un espace forestier peut supporter les oiseaux de l’intérieur
des forêts, car ces derniers ont tendance à nicher
à au moins 200 mètres de la lisière. Une forêt
de 500 mètres de largeur offre donc un habitat de 100 mètres
de largeur à ces espèces.
Les îlots boisés
devraient avoir une forme circulaire ou carrée
Des habitats carrés ou circulaires offrent un maximum d’espace
aux espèces de l’intérieur des forêts,
alors que des habitats de dimensions similaires mais linéaires
ou de forme irrégulière offrent peu ou pas d’espace
intérieur. Des espaces forestiers dispersés comportant
de longues lisières sont propices aux espèces généralistes
communes, comme le Moineau domestique, mais non aux espèces
spécialistes plus rares, tributaires de la superficie d’habitat,
comme la Paruline couronnée.
Les îlots boisés
devraient se trouver à moins de deux kilomètres de
distance
![Tangara écarlate / Walter B. Fechner](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-scarlettanager.jpg) |
Tangara écarlate
/ Walter B. Fechner |
Selon les résultats d’études, un couvert forestier
abondant situé à moins de deux kilomètres d’un
îlot boisé donné est un indice important de
la présence d’espèces d’oiseaux vivant
à l’intérieur des forêts. Des îlots
boisés rapprochés facilitent également les
déplacements de la faune. Lors d’initiatives de restauration
de l’habitat, il est préférable de concentrer
les activités sur des secteurs situés à proximité
d’autres régions naturelles.
Les couloirs destinés
à faciliter les déplacements des espèces devraient
avoir une largeur variant entre 50 mètres et 100 mètres;
de plus, les couloirs prévus pour les habitats de reproduction
doivent être adaptés aux besoins des espèces
visées
Les couloirs larges sont ceux qui facilitent le plus les déplacements
des espèces. Il faut aussi que l’habitat d’un
couloir soit adapté aux besoins des espèces qui devraient
s’y déplacer. La composition de la végétation
devrait y être semblable à celle des habitats qu’il
relie. De plus, le couloir devrait être continu et conserver
une largeur minimale sur toute sa longueur (p. ex. couloir d’une
largeur constante de 100 mètres).
Le couvert forestier d’un
bassin hydrographique devrait être représentatif de
toute la gamme des types forestiers présents à cette
latitude
Même si le couvert forestier d’un bassin hydrographique
peut être abondant, il peut se composer de communautés
végétales, surtout des plantations de conifères,
en début ou en milieu de succession ou d’une variété
d’espèces non indigènes. Pour décider
des types forestiers à privilégier aux fins de la
restauration, il faut connaître certains des éléments
qui composaient le paysage avant la colonisation.
![Haut](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bluetopbutton.gif)
Haut
Lignes
directrices sur l’habitat riverain
Le terme riverain qualifie tout type d’habitat situé
en bordure d’un cours d’eau ou dans une vallée,
et se rapporte plus particulièrement aux arbustes et aux
arbres établis sur les berges des cours d’eau. Les
habitats riverains sont importants pour le poisson et pour la faune
qui y trouvent notamment des couloirs naturels entre les différents
éléments de l’habitat. Ils ont une importance
vitale comme couloirs de migration pour la faune.
Présence d’une
végétation naturelle sur 75 % des berges d’un
cours d’eau
Un cours d’eau se dégrade lorsque la végétation
ripicole couvre moins de 75 % des berges. Les cours
d’eau de premier, deuxième et troisième ordre
situés en amont (eau froide ou fraîche) et dont le
sol est perméable bénéficient grandement de
l’ombre et des débris de feuilles, source de nourriture
des invertébrés benthiques, qui proviennent du couvert
végétal adjacent qui les surplombent. Les cours d’eau,
quel que soit leur ordre, profitent de la présence d’un
couvert végétal (même s’il est inférieur
à 75 %) car la végétation ripicole
maintient la température de l’eau, stabilise les berges,
filtre les nutriments en excès et les matières en
suspension, protège les communautés de poisson et
contribue à une bonne qualité de l’eau.
![Des zones tampons](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-streambuffers-f.jpg) |
Des zones tampons |
Des zones tampons de 30 mètres
de largeur
Idéalement, les cours d’eau devraient être bordés
des deux côtés par une zone tampon de végétation
naturelle de 30 mètres de largeur afin de réduire
les apports de nutriments et de sédiments. Lors du choix
de la largeur de la zone tampon pour un site donné, il faut
tenir compte de facteurs tels la nature du cours d’eau (ordre
et classe), le type de sol, la pente et les utilisations adjacentes.
La largeur des zones tampons peut varier de trois mètres
à 200 mètres selon les objectifs de restauration visés.
![Rétablissement de zones tampons afin de diminuer la sédimentation et de fournir des couloirs aux espèces fauniques / Fonds pour la pérennité des Grands Lacs](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-buffers.jpg) |
Rétablissement
de zones tampons afin de diminuer la sédimentation
et de fournir des couloirs aux espèces fauniques /
Fonds pour la pérennité des Grands Lacs |
Les concentrations totales
de solides en suspension devraient être inférieures
à 25 milligrammes par litre ou respecter les lignes directrices
du Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME,
1999) en ce qui concerne la protection de la vie aquatique
Les solides en suspension peuvent altérer la qualité
de l’habitat aquatique en obstruant les interstices des substrats
à texture grossière et, par le fait même, en
limitant la quantité d’habitats utilisables par les
invertébrés aquatiques. Dans des conditions extrêmes,
les oeufs de poisson peuvent suffoquer, les poissons qui repèrent
visuellement leur nourriture peuvent avoir de la difficulté
à s’alimenter, leurs branchies peuvent s’obstruer
et des maladies peuvent apparaître. La réduction de
la quantité de lumière pénétrant dans
la colonne d’eau peut avoir des effets néfastes sur
les communautés végétales (diminution de l’étendue
de la végétation submergée). Le recours à
des dispositifs de régularisation des eaux pluviales des
villes et la mise en oeuvre de pratiques de gestion optimale des
sources diffuses en milieu rural devraient permettre de maintenir
les concentrations totales de solides en suspension à moins
de 25 milligrammes par litre et devraient entraîner une diminution
de la turbidité et des effets néfastes sur le cours
d’eau et son biote.
Moins de 10 % de la superficie
totale d’un bassin hydrographique urbanisé devrait
être imperméable
Dans un bassin hydrographique urbanisé, un degré
d’imperméabilité inférieur à 10
% (surface dure parfaitement imperméable) devrait permettre
de préserver la quantité d’eau et la qualité
de l’eau des cours d’eau et de maintenir la biodiversité
dans un état relativement peu perturbé. La limite
maximale de 30 % représente un seuil pour les systèmes
qui ont subi une dégradation. Il faudrait éviter les
débits de pointe extrêmes en réduisant progressivement
la quantité de surfaces dures, en utilisant des revêtements
poreux et en débranchant les tuyaux de descente des eaux
pluviales.
![Haut](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bluetopbutton.gif)
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Étude de cas
Stratégie
sur le patrimoine naturel terrestre
La Stratégie sur le patrimoine
naturel terrestre de Toronto and Region Conservation Authority
suppose que l’on mesure l’état des systèmes
naturels des bassins hydrographiques. L’unité
de base de cette mesure est la parcelle d’habitat. Les
valeurs de chaque parcelle peuvent être combinées
de façon à évaluer les écosystèmes
naturels à diverses échelles (sous-bassins,
bassins hydrographiques, municipalités, etc.). Le résultat,
qui se rapporte à l’ensemble de l’écosystème
naturel, est obtenu en tenant compte des facteurs suivants
:
- quantité
(pourcentage de couvert naturel d’une région);
- qualité
(dimensions et formes moyennes des parcelles d’habitat
et « influence matricielle »);
- distribution
(distribution de cette quantité et de cette qualité
dans l’ensemble du paysage ou du bassin hydrographique).
|
![Iris versicolore / Douglas A. Wilcox](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-blueflagiris.jpg) |
Iris versicolore
/ Douglas A. Wilcox |
Cette méthode qui consiste à choisir les objectifs
en fonction de la quantité, de la dimension et de la forme
d’une parcelle est semblable à celle employée
dans le Cadre d’orientation; toutefois, la Stratégie
sur le patrimoine naturel terrestre y ajoute une variable appelée
« influence matricielle ». Cette dernière est
une mesure des effets, positifs ou négatifs du milieu environnant
sur une parcelle d’habitat. Des valeurs sont attribuées
aux effets que les différentes utilisations des terres (dans
un rayon de deux kilomètres) auront sur une parcelle donnée;
on détermine ensuite le degré d’influence matricielle
pour chaque parcelle à laquelle une note est attribuée.
En faisant une moyenne des résultats obtenus pour une région
donnée, on peut mieux comprendre la relation entre l’état
de santé global d’un écosystème naturel
et les décisions concernant l’aménagement des
terres.
![Ruisseau sur substrat rocheux / Service canadien de la faune](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-rockystream.jpg) |
Ruisseau sur substrat
rocheux / Service canadien de la faune |
Habituellement, un usage urbain des terres a un impact négatif
sur les milieux humides, les prairies et les autres habitats naturels
: il fait obstacle aux déplacements des espèces et
au flux d’énergie et concentre les influences négatives
telles que la pollution, les déchets, les pressions exercées
par les activités récréatives, la présence
de chiens, de chats et d’espèces envahissantes, etc.
Par conséquent, une telle utilisation obtient une valeur
de base négative égale à un. Les utilisations
en milieu agricole sont plus propices aux déplacements des
espèces, et leurs impacts sur la biodiversité peuvent
être tant positifs que négatifs; on leur attribue donc
une valeur égale à zéro. Une parcelle d’habitat
peut être en synergie avec d’autres couverts naturels
du milieu environnant, profitant alors de cette relation avantageuse;
d’où la valeur égale à un attribuée
aux couverts naturels.
En tenant compte de cette influence matricielle, le choix des emplacements
à restaurer devient plus facile à faire; de plus,
on peut mieux comprendre l’état réel des écosystèmes
naturels et les conséquences éventuelles des activités
d’aménagement et de restauration sur ces mêmes
systèmes.
Le bassin hydrographique du ruisseau
Duffins
Lors de l’élaboration du plan d’aménagement
du bassin hydrographique du ruisseau Duffins, l’écosystème
naturel a été évalué et, en modélisant
un système revalorisé, on a pu cerner certains objectifs
en ce qui concerne l’étendue et la distribution du
couvert végétal, la taille et la forme des parcelles
d’habitat et l’influence matricielle dans un rayon maximal
de deux kilomètres des parcelles. Dans un premier temps,
on a répertorié les parcelles d’habitat individuelles
du couvert naturel existant dans le bassin hydrographique du ruisseau
Duffins; puis on a attribué une note à chaque parcelle
afin de voir les écarts de qualité d’une parcelle
à l’autre et, par le fait même, la qualité
moyenne de l’écosystème naturel dans l’ensemble
du bassin. On a ensuite cartographié les projets d’urbanisation
ainsi que les autres projets découlant de l’activité
humaine (p. ex. les routes). Finalement, on a relevé les
limites de l’écosystème naturel amélioré
qui est projeté ou ciblé. L’étendue projetée
du couvert naturel met en évidence les endroits où
il serait possible de restaurer l’habitat afin d’obtenir
la meilleure note pour la qualité des parcelles en tenant
compte de leur emplacement dans le bassin, de leur dimension, de
leur forme et de l’influence matricielle.
Liens avec les plans municipaux
locaux d’aménagement du territoire
Lors de l’aménagement du territoire, le Cadre
d’orientation peut être mis en œuvre en
tenant compte des problèmes et besoins spécifiques
révélés par des analyses scientifiques. Lorsque
vient le temps d’énoncer des décisions en matière
de planification et de politiques, le recours à des lignes
directrices scientifiquement fondées permet de mieux défendre
les positions prises et de justifier les projets de protection ou
de restauration de l’habitat. On peut ainsi piloter des plans
de protection d’habitats existants afin que les espèces
sensibles, comme les oiseaux forestiers, aient suffisamment d’habitat
pour se reproduire. Le cadre peut même évaluer la superficie
de milieux humides nécessaire pour prévenir les inondations.
On peut établir un lien entre la protection et la restauration
de l’habitat afin d’établir et de maintenir un
réseau du patrimoine naturel. En ce moment, dans les plans
officiels, on reconnaît l’existence d’un patrimoine
naturel dans les habitats existants; or ce sont souvent des habitats
morcelés ou de faible superficie qui ne suffisent pas à
soutenir les espèces fauniques. On peut utiliser le Cadre
d’orientation de façon proactive pour déterminer
les terres à restaurer afin que le réseau du patrimoine
naturel existant soit plus adéquat, et ce en fonction de
projets de restauration locaux ou de plans officiels.
Il est possible d’utiliser ou d’adapter les lignes
directrices du Cadre d’orientation
et de les intégrer dans les plans officiels : par exemple,
la Ville de Windsor a instauré, dans le cadre d’un
projet précis, une politique visant à réduire
les traitements imperméabilisants à partir des lignes
directrices sur les surfaces imperméables définies
dans le cadre.
![Haut](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bluetopbutton.gif)
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Étude de cas
Adoption et
adaptation des lignes directrices du cadre au bras Severn
Le SP du bras Severn a été
depuis peu retiré de la liste des SP des Grands Lacs,
en partie grâce à la restauration des habitats
des poissons et des autres espèces fauniques. Un des
sept objectifs définis pour guider les entreprises
de restauration était la revalorisation des affluents
et des milieux riverains en tant qu’habitats pour les
poissons et les autres espèces fauniques. Au cours
de la période de restauration qui s’est étalée
de la fin des années 80 jusqu’à l’année
2002, divers indicateurs, dont certains ont été
ajoutés ou modifiés en cours de route, ont été
utilisés afin de mesurer les progrès accomplis;
on comptait parmi ces indicateurs des principes définis
dans la première version du Cadre d’orientation
et qui ont été adoptés ou adaptés
aux conditions locales (voir le tableau annexe).
|
![Ruisseau avec couvert riverain / Eric Dresser](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-ripariancover.jpg) |
Ruisseau avec couvert
riverain / Eric Dresser |
Adoption
des lignes directrices du Cadre d’orientation
Un grand nombre des lignes directrices ont été utilisées
comme indicateur de l’habitat des milieux secs. Compte tenu
des conditions locales passées et présentes, on a
jugé raisonnable d’adopter certains principes : minimum
de 30 % de couvert forestier et présence d’au moins
un îlot boisé de 200 hectares d’une largeur minimale
de 500 mètres.
Adaption
des lignes directrices du Cadre d’orientation
Certains des principes du cadre ont été adaptés
aux conditions locales, puis utilisés comme indicateurs des
ressources disponibles et des endroits où une restauration
serait des plus avantageuses. Par exemple, la ligne directrice suivante,
« présence d’une végétation naturelle
sur 75 % des berges d’un cours d’eau » est devenue
« présence d’une végétation naturelle
sur au moins 75 % des berges des cours d’eau d’ordre
un à trois ».
Importance
des conditions locales
Des études ont été menées sur les conditions
locales afin de raffiner les plans de restauration et, si nécessaire,
de modifier les principes du Cadre d’orientation
qui doivent servir dans le SP. Ainsi, un des critères généraux
du Cadre d’orientation est que l’eau
est plus froide dans les tronçons situés en amont;
or dans le SP, on a trouvé que, à cause de l’apport
des eaux souterraines, beaucoup de cours d’eau d’ordre
supérieur (quatrième ou cinquième ordre) étaient
plus froids que les cours d’eau de premier ou de deuxième
ordre. La végétation jouerait donc un moindre rôle
dans le maintien de basses températures dans les cours d’eau.
Qui plus est, le couvert forestier n’était pas bien
implanté le long des divers cours d’eau à cause
des zones de méandres naturels et de la végétation
palustre. Pourtant, ces tronçons maintiennent les conditions
des habitats d’eau fraîche ou froide qu’on trouve
normalement dans les tronçons forestiers.
Relevé
des habitats et mise en évidence des changements subis par
les habitats
Grâce à la cartographie fondée sur le système
d’information géographique (SIG) et à partir
de photos aériennes historiques et récentes et de
cartes, on a pu établir l’étendue des habitats
humides, forestiers et riverains et observer les changements survenus
au cours des années, parfois depuis 1953. En étudiant
ces changements, on a pu relever les tendances et ainsi mieux cerner
les objectifs à atteindre dans les SP. L’analyse SIG
a permis de localiser les endroits où les projets de restauration
seraient plus susceptibles de répondre aux objectifs visés.
Résultats
Dans l’ensemble, l’étendue du couvert forestier
a augmenté dans la plupart des sous-bassins grâce aux
activités de plantation et à la succession naturelle;
toutefois, il faudra quand même recourir à la protection
et à la restauration pour procurer un habitat forestier intérieur
adéquat qui puisse compenser les effets des lotissements
domiciliaires en cours. La végétation naturelle le
long des cours d’eau a continué de s’accroître
en bonne partie grâce aux efforts de restauration et à
la prise de conscience, de la part des propriétaires riverains,
de l’importance de la zone tampon. La norme de 10 % du bassin
hydrographique en habitat humide n’a pas été
respectée sauf dans les bassins hydrographiques des rivières
Sturgeon et Wye. En général, la norme de six % de
chaque sous-bassin en habitat humide a été respectée
à l’exception de la rivière Coldwater.
Lignes directrices
relatives au SP du bras Severn et tendances des habitats
Lignes directrices |
Objectif local |
1982 |
1998 |
Écart |
Lignes
directrices sur l’habitat forestier |
Couvert forestier |
>30 % |
32 % |
38 % |
6 % |
Taille du plus grand îlot
boisé |
>100 ha |
163 ha |
199 ha |
36 ha |
Couvert forestier à plus
de 100 m de la lisière |
>10 % |
6 % |
11 % |
5 % |
Couvert forestier à plus
de 200 m de la lisière |
>5 % |
1 % |
3 % |
2 % |
Objectifs
pour les habitats riverains |
Végétation naturelle
des cours d’eau de premier, deuxième et troisième
ordre |
>75 % |
47 % |
57 % |
10 % |
Cours d’eau de premier,
deuxième et troisième ordre avec plus de 30 m
de végétation naturelle |
>75 % |
29 % |
40 % |
11 % |
Cours d’eau de premier,
deuxième et troisième ordre avec une végétation
naturelle et un milieu humide |
>75 % |
57 % |
64 % |
7 % |
Cours d’eau de premier,
deuxième et troisième ordre avec plus de 30 m
de végétation naturelle et un milieu humide |
>75 % |
36 % |
44 % |
8 % |
Objectifs pour les habitats
humides |
Milieu humide dans les bassins
hydrographiques |
>10 %
(sous-b. 6 %) |
7 % |
7 % |
|
Largeur moyenne du couvert végétal |
>240 m |
71 m |
122 m |
51 m |
Exemple de
restauration stratégique
Les schémas suivants illustrent les résultats obtenus
grâce à un projet de restauration entrepris en 1991
dans le SP du bras Severn. On a enregistré une augmentation
de l’habitat entre 1981 et 1998 en termes de pourcentage de
la longueur des berges couvertes de végétation naturelle
et de pourcentage de la longueur du cours d’eau avec une zone
tampon de 30 mètres.
![Un projet de restauration entrepris en 1991 dans le SP du bras Severn : Changements dans les forêts adjacentes aux ruisseaux](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/habitat-strategicrestorationmaps-f.gif) |
Plan à
long terme
Il est difficile de mesurer les changements dans l’état
de santé d’un écosystème; en effet, on
ne peut constater les bienfaits d’un plan que lorsqu’un
site de restauration arrive à maturité. Dans ce cas,
les projets de restauration ont été entrepris à
différents moments et, entre-temps, divers projets d’aménagement
des terres ainsi que d’autres activités humaines ont
ajouté à la perte d’habitat. Une surveillance
attentive et des projets de restauration continue seront nécessaires
à la conservation d’un habitat adéquat dans
le bras Severn et ailleurs dans le bassin des Grands Lacs.
Pour commander des exempaires, veuillez vous addresser à
:
Environnement Canada
Service canadien de la faune
4905, rue Dufferin
Downsview (Ontario) M3H 5T4
Tél : (416) 739-5830
Télée : (416) 739-5845
Courriel : Faune.Ontario@ec.gc.ca
Also available in English under the title: How
Much Habitat is Enough?
Cette fiche d’information a été préparée
par Graham Bryan d’Environnement Canada. Le projet a reçu
l’appui financier du Fonds de durabilité des Grands
Lacs d’Environnement Canada.
![Haut](/web/20061209151614im_/http://www.on.ec.gc.ca/wildlife/factsheets/images/bluetopbutton.gif)
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