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Le mercure dans l'environnement
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Introduction

On reconnaît depuis longtemps l’existence des risques pour la santé liés aux composés de mercure. Au début du 19e siècle, les chapeliers utilisaient une solution de sels de mercure pour adoucir les poils d’animaux utilisés dans la production de feutre. Les chapeliers étaient connus pour avoir un comportement bizarre et pour contracter l’hydragyrie, résultat des symptômes neurologiques d’un empoisonnement chronique (à long terme) au mercure. En raison du comportement souvent assez excentrique des chapeliers à l’époque de Lewis Caroll, on a appelé le personnage du film «Alice aux pays des Merveilles» le chapelier fou.

Aujourd’hui, on sait que les effets principaux d’une exposition de l’homme au mercure sont à l’origine de maladies immunologiques, cardiovasculaires, rénales (rein) et neurologiques. Une exposition chronique au mercure peut entraîner des dommages au cerveau, à la moelle épinière, aux reins, au foie et un problème de développement du fœtus. Une exposition du fœtus, même si ce dernier est dans l’utérus, au mercure peut entraîner des troubles neurologiques du développement de l’enfant. Une exposition au mercure peut diminuer la capacité de toucher, de voir, de se déplacer et de goûter, et peut causer un engourdissement et un rétrécissement concentrique du champ visuel. Une exposition à long terme peut progressivement conduire à une aggravation des symptômes et au bout du compte, à des troubles de la personnalité, à la stupeur, et dans des cas extrêmes, au coma et à la mort. Des découvertes récentes décrivent les effets indésirables sur le système immunitaire et cardiovasculaire pour de très faibles concentrations de mercure.

La plupart des personnes sont exposées à du mercure à la suite d’activités normales comme l’inhalation de l’air, un contact avec de l’eau et le sol, et/ou une exposition à des substances et à des produits qui contiennent du mercure comme un amalgame dentaire. Les principales voies de pénétration du mercure dans le corps humain sont la consommation d’aliments, en particulier du poisson, et l’application d’amalgames dentaires lors d’activités de médecine dentaire restauratrice. Des recherches récentes indiquent qu’une exposition à des vapeurs de mercure liées à des déversements antérieurs de mercure liquide dans une maison peut également être une voie importante.

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Exposition liée à la consommation d’aliments

Le cycle global du mercure prend en considération les émissions de mercure liées aux sources anthropiques et naturelles. Sous l’action de divers processus, ces émissions sont réparties dans l’environnement à l’échelle locale et mondiale. Les émissions atmosphériques de mercure peuvent pénétrer dans l’environnement par la formation de dépôts dans des milieux terrestres et aquatiques. Lorsque le mercure pénètre dans des plans d’eau douce et les océans, ou se fixe dans des sédiments et des sols, il peut alors prendre part à des cycles biogéochimiques, se transformer en une substance fortement toxique, le méthylmercure, et se bioaccumuler dans la chaîne alimentaire. On peut trouver des niveaux élevés de méthylmercure dans des poissons prédateurs dont se nourrissent l’homme et d’autres animaux.

Bien que la consommation de poisson représente la source principale d’exposition au méthylmercure, Santé Canada précise que l’on devrait trouver un équilibre entre les avantages et les risques liés à ce type de consommation, puisque la chair du poisson est une excellente source de protéine de haute qualité, d’acides gras oméga-3 et que sa teneur en gras saturés est faible. Afin de protéger les Canadiens et les Canadiennes d’un empoisonnement au mercure, Santé Canada a établi une ligne directrice qui fixe à 0,5 partie par million, ou 0,5 microgramme (1 microgramme = un millionième de gramme) la concentration totale de mercure par gramme de tissu des espèces pour la plupart des poissons pêchés à des fins commerciales. On considère que les espèces marines généralement consommées comme le saumon, la morue, le goberge, la sole, la crevette, la moule, le pétoncle et le thon en conserve sont salubres et que leurs concentrations en mercure sont inférieures à cette valeur limite. L’Agence canadienne d'inspection des aliments assume la responsabilité du contrôle des niveaux de mercure dans le thon en conserve et interdit la commercialisation au Canada de tout chargement non conforme à cette ligne directrice.

Les concentrations de mercure de certaines espèces comme le requin, l’espadon et le thon frais ou congelé varient de 0,5 à 1,5 ppm, mais puisque la consommation de ces poissons «fins» n’est pas suffisante pour entraîner des risques pour la santé, on a exclu ces espèces de la ligne directrice. Santé Canada recommande à la population de limiter à un repas par semaine la consommation de ces espèces. Les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et les enfants ne devraient pas consommer ces espèces plus d’une fois par mois. On considère comme impropre à la consommation tout poisson dont la concentration dépasse 1,5 ppm.

Il est un fait connu que dans divers lacs et rivières, les concentrations en méthylmercure des poissons prédateurs d’eau douce, comme le brochet, l’achigan et le doré jaune, sont élevées. Si le poisson est une denrée de consommation courante du régime alimentaire de certaines populations autochtones et des pêcheurs à la ligne, la consommation de ces espèces peut entraîner un risque élevé d’exposition au mercure. Les organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux ont publié des avis en matière de consommation de poisson à l’intention du public visant à suggérer une consommation limitée d’espèces particulières de certains lacs. En raison d’une contamination excessive des tissus des poissons par du mercure, on installe chaque année au Canada des milliers de ces avis autour des différents plans d’eau. Des avis sont en vigueur dans l’ensemble des provinces du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse alors que d’autres provinces ont installé des avis pour certains lacs et/ou espèces.

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Exposition liée à l’inhalation

D’après les données scientifiques disponibles, les concentrations normales d’air ambiant de vapeur de mercure, en moyenne de 1,6 nanogramme par mètre cube d’air, ne représentent pas une source de préoccupation (1 nanogramme = un milliardième de gramme). Cependant, l’inhalation peut être une voie importante d’exposition en cas d’utilisation d’amalgame de mercure et d’argent dans des produits d'obturation dentaire, en particulier pour des personnes hypersensibles au mercure. Santé Canada précise que l’on ne devrait pas utiliser des matériaux dentaires à base de mercure dans le cas de femmes enceintes ou de personnes qui souffrent d’affections rénales, et lorsque cela est possible, on devrait utiliser des matériaux sans mercure pour les enfants.

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Exposition liée à un contact

Un contact cutané est également une voie d’exposition au mercure. On connaît particulièrement bien le cas des composés de mercure alkyle. Bien que peu de Canadiens et de Canadiennes soient en contact direct avec du mercure ou ses composés, une absorption cutanée peut être mortelle. En 1997, une chercheuse du Collège de Darmouth dans le New Hampshire, Karen Wetterhahn, est morte après qu’une goutte de méthylmercure ait traversé son gant protecteur en latex et sa peau.

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Métabolisme

Selon la voie d’exposition et la forme du mercure, une personne exposée absorbe un certain pourcentage de la substance. Lorsqu’il est inhalé, environ 80 p. 100 du mercure élémentaire est absorbé, alors que moins de 1 p. 100 du mercure liquide ingéré est absorbé. En revanche, le méthylmercure est rapidement absorbé quel que soit le mode d’exposition. Environ 95 p. 100 du méthylmercure ingéré est absorbé, et on estime également relativement importante l’absorption par les poumons et la peau. Le mercure élémentaire et le méthylmercure peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique et la barrière placentaire. Dans le cas du mercure élémentaire, l’organe cible critique est le cerveau du fœtus et de l’adulte, et les organes cibles critiques du méthylmercure sont le cerveau et les reins.

Les composés inorganiques de mercure ne franchissent pas aisément la barrière hémato-encéphalique et la barrière placentaire, mais s’accumulent dans les reins. L’absorption de mercure inorganique varie selon le type de sel inorganique. Dans le corps, les reins accumulent de très fortes concentrations de toutes les formes de mercure, mais le mercure peut également se concentrer dans le cerveau, dans le système nerveux central, dans le foie et dans la plupart des organes.

Le mercure est principalement excrété du corps dans l’urine et les matières fécales, mais à une vitesse inférieure à celle de son ingestion, si bien que le mercure s’accumule dans les tissus vivants. Le mercure se fixe sur les cheveux au fur et à mesure de leur pousse et on peut également en trouver dans le lait maternel. On peut trouver des concentrations élevées de mercure chez les enfants des mères fortement exposées. Puisque les composés de mercure traversent la barrière placentaire, un enfant conçu est également exposé à une charge corporelle de mercure dans le corps de sa mère. La concentration de mercure dans le sang du fœtus peut être égale ou supérieure à celle de la mère.

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Effets toxiques

La gravité des effets toxiques du mercure est liée à la forme et à la concentration de ce dernier et à la voie d’exposition. L’exposition à du mercure élémentaire peut conduire à des troubles du système nerveux, y compris le tremblement, l’amnésie et les céphalées. D’autres symptômes comprennent la bronchite, une perte de poids, de la fatigue, des douleurs gastro-intestinales, une gingivite, une excitabilité, une hypertrophie de la thyroïde, une instabilité du pouls et la toxicité des reins.

Une exposition à du mercure inorganique peut avoir une incidence sur les reins et entraîner une toxicité d'origine immunologique. Les effets peuvent également comprendre des tremblements, une perte de la coordination, un ralentissement des réponses mentales et physiques, des douleurs gastriques, des vomissements, une diarrhée sanglante et une gingivite.

Les symptômes liés à la toxicité du méthylmercure, également connue sous le nom de maladie de Minamata, vont, selon le niveau d’exposition, d’un picotement de la peau, d’un engourdissement, d’une perte de coordination musculaire, de tremblements, d’un rétrécissement concentrique du champ visuel, d’une perte de l’ouïe, d’un trouble de l’élocution, d’éruptions cutanées, de modifications du comportement (comme des crises de rire), d’un affaiblissement intellectuel à une infirmité motrice cérébrale, un coma et la mort. L’Environmental Protection Agency des États-Unis a donc classé le méthylmercure comme une substance potentiellement cancérogène pour l’humain. Des découvertes récentes décrivent les effets indésirables sur le système immunitaire et cardiovasculaire pour de très faibles concentrations de mercure.

L’exposition prénatale au mercure organique, même si on n’observe aucun effet chez la mère, peut nuire au développement du système nerveux central et entraîner un retard psychomoteur de l’enfant. On a signalé des retards neurologiques et du développement des bébés exposés au méthylmercure du lait maternel. Les enfants exposés peuvent démontrer un manque de coordination et des retards de croissance, une intelligence plus faible, des troubles de l’ouïe et de la parole, une infirmité motrice cérébrale et des troubles du comportement.

La plupart de nos connaissances sur la toxicité du mercure viennent des études des cas d’intoxications collectives aiguës ou professionnelles. On a officiellement «découvert» la maladie de Minamata (que l’on a ensuite identifiée comme un empoisonnement au méthylmercure) en 1956, dans une collectivité japonaise installée à proximité d’une usine de plastique poly(chlorure de vinyle) qui avait rejeté un effluent non traité contenant du chlorure de méthylmercure dans la baie de Minamata et dans la mer de Shiranui. À la suite du dépôt de mercure dans les sédiments, les espèces marines ont rapidement absorbé cette substance et contaminé l’ensemble de l’écosystème. De nombreux résidents locaux avaient consommé des poissons et des fruits de mer des eaux contaminées par du mercure comme denrée de consommation courante de leur régime alimentaire. Trente neuf ans plus tard, on a officiellement diagnostiqué la maladie de Minamata chez 2 252 patients, et plus de 1 000 personnes sont décédées.

La plus importante éclosion d’empoisonnement au mercure s’est produite en Irak en 1971 et 1972, lorsque la population a accidentellement mangé du pain fait à partir de grains de semence traités par un pesticide à base de mercure. On avait alors diagnostiqué près de 6 000 cas d’empoisonnement au mercure, dont 500 cas se sont révélés mortels. Des exemples comme ceux-ci soulignent la nécessité critique pour les gouvernements de mettre en œuvre des stratégies de gestion du mercure et d’informer le public sur les risques d’exposition au mercure.

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